Publié le vendredi 9 janvier 2015 sur: http://fr.rsf.org/gabon-rsf-inquiete-des-menaces-de-mort-09-01-2015,47465.html
RSF exprime sa vive inquiétude face aux
menaces de mort répétées à l’encontre du journaliste d’investigation
gabonais Jonas Moulenda.
Le journaliste et directeur de rédaction du quotidien Faits Divers, Jonas Moulenda,
affirme être victime depuis fin décembre de menaces de mort répétées
suite à une série d’articles dénonçant des crimes rituels perpétrés au
Gabon. Jonas Moulenda a porté plainte, mis sa famille à l’abri puis a
pris la fuite après l’effraction de son domicile. Il a trouvé refuge au
Cameroun le 3 janvier dernier, où il aurait à nouveau été menacé. La
police camerounaise a ouvert une enquête suite à son dépôt de plainte
pour tentative d’assassinat et l’a placé dans un lieu sécurisé.
"Nous sommes aujourd’hui très inquiets pour Jonas Moulenda, journaliste que nous avons déjà défendu dans le passé, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de Reporters sans frontières. Nous
demandons aux autorités gabonaises et camerounaises de mener des
enquêtes approfondies et impartiales afin que les menaces à l’encontre
du journaliste cessent et qu’il puisse regagner son pays en toute
sécurité. Il est de la responsabilité des Etats d’assurer la sécurité
des journalistes qui exercent dans leurs pays."
Photos Gaspard Ntoutoume AYI |
Suite à un article publié le 19 décembre 2014 qui
dénonçait des crimes rituels, Jonas Moulenda affirme avoir été
séquestré et menacé par Félicien Moudionzo, directeur du cabinet adjoint
du président de l’Assemblée nationale à Libreville et sénateur
récemment élu, dans son bureau. Le journaliste a porté plainte auprès de
la police judiciaire accompagné de Désiré Ename, directeur de publication des journaux Faits Divers et Echos du Nord.
Amenés à la direction générale des recherches, ils ont alors été
interrogés jusqu’au lendemain au sujet des rubriques “Lettres à” d’Echos du Nord
qui portaient de vives critiques envers le président gabonais Ali Bongo
mais aussi envers les forces de défense et de sécurité au service du
pouvoir. Ces rubriques auraient selon les autorités incité à
l’insurrection et au trouble à l’ordre public. Selon M. Ename, les
journalistes souhaitaient seulement sensibiliser la population et
rappeler les valeurs républicaines chères aux gabonais. Le Conseil
National de la Communication a néanmoins suspendu pour une durée d’un
mois la rubrique « Lettre à ».
Le Gabon occupe la 98è place dans le Classement 2014 de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.