Arrivée des leaders du Front au stade PC Divungui (Photo Gabonreview) |
Jean Ping et ses compères ne pensaient sans aucun doute pas attirer autant de monde. Celui que les Port-Gentillais appellent affectueusement «Ya Jean» a déjoué tous les pronostics qui lui prévoyaient un échec cuisant pour sa première sortie en tant qu’opposant, dans la capitale de sa province natale. Tout avait d’ailleurs été mis en œuvre par ses détracteurs pour empêcher le Front de mobiliser : un grand concert réunissant une dizaine d’artistes venus de Libreville était prévu à la Foire municipale à la même heure, une grande réunion de l’association des Fangs de Port-Gentil devait avoir lieu dans la même journée, enfin l’association Renaissance de Yves Fernand Manfoumbi avait choisi la même journée pour distribuer de l’argent en guise de soutien aux microprojets.
L’entrée des leaders du Front dans le stade a déclenché un tonnerre d’applaudissements qui a duré plusieurs minutes. La ferveur dans le chant de l’hymne national et la scansion des slogans, des acclamations nourries à l’appel des noms des membres du Front, on a assisté comme l’a dit un observateur à une véritable réconciliation entre les populations de Port-Gentil et l’opposition. «Muez-vous en une opposition plus offensive, audacieuse et tenace» a lancé le coordinateur des associations soutenant le Front, Féfé Onanga, à l’endroit de Jean Ping, Zacharie Myboto, Jean Eyeghe Ndong, Mouity Nzamba, Pierre André Kombila, Amoughe Mba, Moukagni Iwangou, Paulette Missambo, Luc Bengone Nsi et tous les autres, dans son mot de bienvenue. Le président du Mouvement populaire des radicaux (MPR) a demandé à tous les leaders de prendre un engagement solennel devant les populations de Port-Gentil, de rester unis jusqu’en 2016 et d’opter pour une candidature unique.
La présentation de la situation socio-économique de la ville, jugée catastrophique a conduit le président du Parti gabonais du progrès (PGP), Benoît Mouity Nzamba, à déclarer : «un peuple exploité a le devoir de se révolter, de s’organiser et de mettre un terme au régime d’exploitation qui lui est imposé». Ce dernier a également évoqué «la nécessité de demeurer unis et soudés pour vaincre le régime en place» avant de faire remarquer que «Port-Gentil a toujours répondu présent à tous les combats pour la liberté.»
Le président du Front Zacharie Myboto a lui également rendu un hommage appuyé aux populations de la capitale économique pour leur engagement aux côtés de l’opposition non sans égrener les noms des opposants originaires de la province de l’Ogooué-Maritime «qui ont marqué l’histoire du Gabon et qui nous ont quitté en nous léguant l’arme du combat pour l’alternance aux fins de libérer notre pays le Gabon». Les leaders du Front ont ainsi demandé aux populations de Port-Gentil de se tenir prêtes, de s’armer de courage et d’attendre le mot d’ordre.
«Le combat d’aujourd’hui exige de vous de se tenir debout, prêt à répondre au mot d’ordre pour des batailles à venir. Se tenir debout c’est résister à la peur, aux menaces et aux intimidations de ceux qui veulent que les Gabonais soient tous des esclaves rampants», a lancé Jean Ping, très applaudi. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine a dit toute sa détermination à aller jusqu’au bout de la bataille dans laquelle il vient de se lancer. «Ma décision est irréversible. Je ne reculerai pas, même devant la mort, puisqu’ils ont programmé mon assassinat d’ici 2016. Je les attends, debout, prêt et décidé à contribuer à la libération de mon pays le Gabon qui ne mérite pas ce spectacle», a-t-il martelé.
Outre la situation socio-économique jugée catastrophique du pays, une bonne raison selon les leaders du Front ayant pris la parole «de mettre un terme au système Bongo-PDG», il a été évoqué la question des origines du président Ali Bongo. Jean Ping a ainsi rendu un vibrant hommage à Luc Bengone Nsi «qui a été le premier à soulever publiquement la question lors de l’élection présidentielle de 2009. Vous vous rendez compte que celui qui incarne la première institution de la République, les Gabonais se demandent s’il est vraiment Gabonais. Beaucoup de gens affirment qu’il n’est pas Gabonais. Et en plus, il a un dossier dans lequel on trouve un faux acte de naissance.
Les Gabonais se demandent dans quel pays ils se trouvent», a avancé Jean Eyeghe Ndong.
Abordant la question, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG) a annoncé qu’il initiera dès ce lundi trois procédures devant la Haute Cour de justice devant aboutir à la destitution du Chef de l’État. Une première procédure contre William Akassaga et Ali Bongo Ondimba pour faux et usage de faux, une deuxième contre la Cenap et l’ancien ministre de l’intérieur Mboumbou Miyakou pour avoir permis à Ali Bongo de se présenter aux élections avant la régularisation de sa situation en 2009 et enfin une troisième procédure qui concerne la présidente Marie Madeleine Mbourantsouo et tous les juges de la Cour constitutionnelle.
source: http://gabonreview.com/blog/ping-front-enflamment-stade-divungui/
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