Que valent les convocations d'un régime illégal? Poubelle. |
« Tout
individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le
droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de rechercher, de
recevoir et répandre, sans considération de frontière, les informations et les
idées, par quelque moyen d’expression que ce soit ». Déclaration universelle des droits de l’homme
ONU 1948.
Nous sommes surpris que l'ONU accepte ces abus de pouvoir qui masquent mal les persécutions contre des opposants. il est, en effet,
dangereux de mettre en pratique ce droit fondamental de la liberté d’expression
et d'opinion au Gabon. Ces convocations de la milice d'un gouvernement illégal et illégitime, nulles et de nul effet au demeurant le prouve.
Bongo Ali applique les préceptes du maréchal Wilhem
Keitel, chef du haut commandement allemand. En effet ce nazi édicta une
directive appelée Nacht und Nebel, en
français, Nuit et Brouillard. Convaincu qu’avec une sentence de mort ou un
assassinat politique on crée des martyres, Hitler ordonna qu’à l’exception des
cas où la culpabilité pouvait être établie sans le moindre doute, toute
personne arrêtée pour atteinte présumée à la sûreté allemande devrait être
transférée en Allemagne «sous le couvert de la nuit». Keitel indiquait, ainsi,
dans sa directive émise en février 1942 :
[…]Les prisonniers seront transportés secrètement en Allemagne […] Ces
mesures auront un effet dissuasif car : a) les prisonniers disparaîtront
sans laisser de trace ; b) il ne pourra être donné aucune information sur
le lieu où ils se trouveront ni sur leur sort[1].
« Une intimidation efficace », avait
dit Keitel dans une directive du 12 décembre 1941, «ne peut être assurée que
par la peine de mort ou par des mesures empêchant la famille du criminel et la
population de savoir ce qu’il est devenu».
Enlèvement d'un gabonais par l'escadron de la mort encagoulé déguisé en policier |
Par le fait de ce précepte appliqué par les escadrons de la mort de Bongo-Ondimba Ali, Il est à craindre le pire pour nos compatriotes enlevés le 20 décembre 2014. Il y a, à ce jours 331 personnes portées disparues après les assassinats de 57 personnes à Port-Gentil en septembre 2009. Nous saurons ce qu'il en est advenu qu'à la chute du dictateur.
L’un des signes les plus
marquants du régime totalitaire de BOA a toujours été la privation de la liberté
d’opinion et d’expression aux opposants. Le tyran impose au peuple gabonais la seule possibilité de
ne s’exprimer que dans le cadre et l’espace d’un registre de la pensée unique.
Il est vrai qu’une certaine latitude est donné à l’orateur, mais celui-ci
s’exprime exclusivement pour inventer des procédés propagandistes dans le cadre
des joutes oratoires qui donnent l’impression du nouveau et de la diversité
d’une pensée momifiée, infertile et monotone dont la seule valeur est de créer
l’illusion d’une communion populaire entre le guide et son peuple.
Le culte de
la personnalité est la justification sous-jacente de l’expression confisquée
dans un régime totalitaire. En effet le chef est le seul à concevoir. Il est le
seul maître à penser, il est le guide éclairé, la source de lumière dans la
pénombre de la masse populaire, la référence ultime, la source intarissable
détentrice de la haute inspiration, ou toutes les créatures doivent s’abreuver
de la connaissance et du savoir-faire, non seulement pour s’instruire et se
réchauffer mais également pour se revigorer. D’où les chants et louanges
chantés à la gloire de l’homme providence, le démiurge inventeur du principe creux de l'emergence.
Tous ceux qui émettent
une note discordante dans ce concert de l’unanimisme sont exécutés car par leur
cacophonie préjudiciable ils rompent l’harmonie de la symphonie monocorde. Ils
deviennent des oiseaux de mauvais augure, car ils augurent le malheur. Ils ont
le malheur de dire crue la vérité et de prédire la faillite du régime
totalitaire sur tous les plans.
Pourtant la situation actuelle est l’exacte
prédiction de ces notes discordantes : la faillite au plan intellectuel
dont les gouvernements loufoques, lâches, impopulaires et criminels sont la parfaite illustration; la faillite morale (
banalisation des relations incestueuses, la pédophilie, détournements
chroniques des deniers publiques, les réseaux de drogues, la prostitution, la
fausse monnaie, les assassinats et crimes rituels etc) ; la faillite
économique et sociale ( les rapports du FMI, de la Banque mondiale et de l’ONU
IDH sont suffisamment éloquent à ce sujet) illustrent clairement les travers d'un régime illégitime et illégal empêtré dans une imposture sans nom.
En panne d'intelligence ce régime se réfugie dans la violence, la persécution et la peur pensant que ces armatures pourront le sauver. C'est le concept commun à tous les dictateurs, en effet; comme leur sorciers adeptes des crimes rituels, leurs oreilles n'écoutent que lorsqu'ils ont été brulés.
Jean Ndouanis
[1] Voir à ce propos le livre de
William L. Shirer, The Rise and Fall of
the Third Reich, New York, Simon & Shuster, 1960, p. 958.
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