LE FRONT DE L’OPPOSITION POUR
L’ALTERNANCE
COMMUNIQUE N°6
Le Front de
l’Opposition pour l’Alternance s’est réuni ce jour, lundi 15 décembre 2014,
pour examiner les suites réservées par
le Tribunal de Première Instance de Libreville, aux requêtes introduites,
individuellement par Luc BENGONE NSI, et collectivement par les personnalités
ci-après :
ADIAHENOT
Jacques ;
AMOUGHE MBA
Pierre ;
EYEGHE NDONG
Jean ;
KOMBILA
KOUMBA Pierre André ;
MALOLAS Jean
Marcel ;
MAYOMBO
MBENDJANGOYE Fulbert ;
MBA NDONG
Albert ;
MISSAMBO
Paulette ;
MOUITY NZAMBA
Benoit ;
MYBOTO
Zacharie ;
NTOUME NGOUA
Jean ;
OYE MBA
Casimir ;
PING
Jean ;
ROUGOU Jean
Pierre.
Au terme de
ses travaux, le Front a rendu les conclusions qui vont suivre.
A la faveur
d’une Déclaration faite le samedi 13 décembre 2014, les gabonaises et les
gabonais ont suivi Madame Sidonie Flore OUWE, Procureur de la République près
le Tribunal de Première Instance de Libreville, rendre comte de l’issue
réservée aux requêtes introduites devant le juge civil, dénonçant la qualité de
l’acte de naissance présenté en 2009 par le citoyen Ali BONGO ONDIMBA, candidat
à l’élection du Président de la République.
Cette
déclaration qui a mis en scène un magistrat du Parquet dans un contentieux
civil, où il n’est que partie jointe, concluait amplement le mélange des genres
qui a prévalu à l’ouverture du procès, en même temps qu’elle préfigurait
parfaitement l’amalgame choisi par le juge pour le clôturer.
En revenant
sur les conditions ayant prévalu au dépôt des requêtes, c’est ici le lieu de
rappeler que les personnalités signataires desdites requêtes ont fait l’objet
de violences exercées par les Forces de sécurité et de défense, au seul motif
qu’ils dénonçaient Monsieur Ali BONGO ONDIMBA, alors qu’en tant que citoyens,
ils avaient en vertu de la loi, le droit d’être entendus sur le fond de leurs
prétentions par un juge, tenu d’en examiner le bien-fondé.
Arrivés au
Tribunal de Libreville, les signataires avaient essuyé un traitement
inadmissible.
N’ayant pu
accéder sur les lieux qu’autour de 13 heures, le Greffe de la juridiction leur
ont tout simplement fermé les portes, avant que de longues discussions ne
ramènent les hommes de justice à la raison, le tout, au seul motif d’avoir
décidé d’introduire des requêtes contre le citoyen Ali BONGO ONDIMBA.
Ce mépris
intolérable, réitéré à l’envi toutes les fois qu’il leur a été donné l’occasion
de s’enquérir des suites réservées à leurs requêtes, a été affiché dans la
journée du vendredi 12 décembre 2014, où il leur a été donné rendez-vous pour le
mercredi 17 décembre 2014.
C’est dans
ces conditions que, contre toute attente, des services particulièrement
sourcilleux sur les heures de travail ont affiché une curieuse disponibilité à
recevoir les signataires à 21 heures au Tribunal de Libreville, c'est-à-dire
très largement au-delà des heures réglementaires.
Dans son
délibéré, le Tribunal a prononcé l’irrecevabilité des requêtes présentées sur
les mérites des seules conclusions du Parquet, pour les raisons
suivantes :
-
Multiplicités
d’intérêts et illégalité du groupe ayant présenté les requêtes ;
-
Incompétence du
Tribunal à juger le chef de l’Etat, en lieu et place de la Haute cour de
justice ;
-
Inviolabilité du
mandat présidentiel.
Tenant lieu
de motivation, les arguties ainsi exposées appellent de la part des
signataires, les observations de forme et de fond suivantes :
Du point de
vue de la forme, les signataires dénoncent la violation grossière des droits de
la défense, commises sous les prétextes les plus fallacieux.
Dans un
contentieux de l’inscription de faux, qui autorise le Parquet à intervenir, le
Président du Tribunal s’est contenté de solliciter les conclusions du ministère
public pour rendre sa décision, alors que l’administration d’une bonne justice
commandait d’abord de faire assigner Ali BONGO ONDIMBA en sa qualité de
défendeur, d’ouvrir le débat entre les parties, débat au vu duquel le Parquet
devait ensuite faire connaitre ses observations.
Par cette
manœuvre, dont le but était d’éviter la comparution de Ali Bongo Ondimba, le
Président du Tribunal a jugé sur des moyens de droit, soulevés d’office par le
Parquet, alors qu’en son article 24, le code de procédure civile interdit à
tout juge de fonder sa décision sur les moyens de droit qu’il a relevés
d’office ou sur des explications complémentaires qu’il a demandées, sans avoir
au préalable invité toutes les parties à présenter leurs observations.
Pour en venir
aux motifs avancés, qui ne résistent pas à l’épreuve du débat contradictoire,
les décisions rendues cachent très mal le déni de justice qui est au fondement
de la démarche du juge, et dont le prétexte qui le maquille ne peut convaincre.
En effet.
En quoi le
Tribunal de Première Instance est-il incompétent pour juger de l’irrégularité
d’un acte de naissance, qui est un document administratif attaché à un homme et
non à une fonction, notamment la fonction présidentielle ?
En quoi un
acte de naissance participe t-il à l’immunité présidentielle, alors qu’au
moment des faits, Ali BONGO n’était que simple citoyen ?
En quoi l’initiative collective de citoyens
libres peut-elle constituer une cause d’irrecevabilité, alors que lesdits
citoyens sont solidaires dans leurs prétentions ?
Comment la
justice gabonaise peut-elle être crédible aujourd’hui, et sa jurisprudence
respectée, lorsque les mêmes faits présentés de manière individuelle par Luc
BENGONE NSI en 2009 avaient été classés sans suite, en vertu du prétendu
pouvoir discrétionnaire du Procureur de la République ?
Comment cette
justice pense-t-elle être davantage crédible dans ces affaires, en se cachant
derrière le prétexte de l’irrecevabilité, lorsque la Cour constitutionnelle
avait fait grief au demandeur de cette époque-là, de l’argutie du défaut de
preuve ?
Pourquoi le
Tribunal s’est-il prévalu de l’illégalité du groupe, alors que les requêtes
n’ont pas été déposées au nom du Front ?
Quel objectif
éthique les juridictions gabonaises poursuivent-elles, en protégeant quelqu’un
dont le faux entâche les actes administratifs, les diplômes et même les
photographies ?
Fort de ce
qui précède, et prenant acte de cette forfaiture ;
Les membres
du Front de l’opposition pour l’alternance interpellent directement le Peuple
gabonais, au nom duquel la justice est rendue, face aux errements de
l’institution judiciaire dans la conduite de sa mission.
Prenant
l’opinion nationale et internationale à témoin, sur la rupture du Pacte
républicain, à l’initiative du Tribunal de Libreville, qui a choisi de protéger
un homme contre le consensus de la Nation contenu dans la loi, le Front appelle
le Peuple gabonais à donner aux faits toutes les suites qu’il lui plaira.
A cet effet,
il appelle à un grand rassemblement qui aura lieu à Libreville, ce samedi 20
décembre 2014.
Fait
à Libreville le 16 décembre 2014
Le
FRONT
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