Je me permets dans ce billet de publier la complainte d'un gabonais prise dans un réseau social. Celui-ci, récemment en séjour au Canada a été outré par une insulte désormais populaire dans ce pays sur le dos des gabonais. En effet cette insulte est la conséquence des politiques gouvernementales en matière d'allocation des bourses pour les études à l'étrangers qui n'étaient, en très grande majorité, réservées, qu'aux enfants des barons du système. Ceux-ci, ayant pour la plupart une scolarité galvaudée par le vice, la luxure et la vie facile ne réussissaient quasiment jamais leurs études à l'étranger. Ces enfants gâtés étaient préoccupés uniquement par la jouissance des biens mal acquis par leurs parents, les études (pourquoi faire) étaient le cadet de leurs souci, car diplôme ou pas diplôme, l'avenir était assuré au pays: un poste juteux attendait le retour de l'enfant prodige. Cette situation a fait douter les pays hôte de la capacité des gabonais à entreprendre des études sérieuses: d'ou l'expression "bête comme un gabonais".
Bien sûr je m'insurge contre une telle assertion, les gabonais, souvent de condition modeste, ont déjà prouvé qu'ils peuvent soutenir la concurrence internationale auprès des autres ressortissants. En effet, il existe des gabonais à l'étranger responsables d'entreprises, chef de service, expert, professeurs, ingénieurs et autres. Ils n'ont pas obtenus ces responsabilités sous la base du népotisme ou du copinage, mais tout simplement en se soumettant à des concours ou les compétences sont examinées avec beaucoup de rigueur. Les meilleurs sont choisis et les gabonais ne sont pas en reste, car pour la plupart, c’est souvent eux les meilleurs.
La complainte de notre compatriote est tout de même intéressante à plus d’un titre, car elle résume l’état de passivité excessive des gabonais face à la violence d’une dictature qui porte atteinte chaque jours à ses droits les plus élémentaires. Jusqu’où cette indolence peut-elle aller ? D’autres peuples se sont soulevés pour une augmentation du prix du pain pour quelques centimes, d’autre pour le prix du carburant de quelques francs, d’autres pour l’assassinat d’un membre de la communauté. Au Gabon le pain peut tripler, les gabonais ne réagissent pas, le gouvernement par le truchement de la mairie de Libreville organise même une chasse aux rats. Les assassinats, qu’ils soient rituels ou communs se multiplient, les gabonais ne réagissent pas. On a l’impression que ce peuple est lobotomisé.
Sans plus je vous invite à lire la complainte de notre compatriote, complainte publiée en réaction à l’article sur l’interview d’Oyé Mba sur le site gabonlibre.com.
« Ce n'est pas moi qui le dis. Je l'ai entendu au canada où une injure des plus utilisée est bête comme un gabonais. La première fois que j'ai entendu un canadien le dire, j'ai noirci sur place. Mes instincts de sauvage sont remontés en surface et j'ai failli lui sauter dessus pour l'étrangler. Mais un cœur m'a dit de me calmer et qu'au pays des blancs, ça pouvait me coûter cher.
De retour à ma chambre d’hôtel je n'avais pas pu trouver le sommeil, tellement la tension était montée. Un cœur m'a encore dit de me calmer et de regarder la réalité en face. Tu es gabonais et tu es bête. m'a-t-il dit.
Le pain est parti de 25 frs à 125 frs, qu'as-tu fait ?
La boite de sardine est partie de 25 frs à 300 frs, qu'as-tu fait ?
Le litre d'essence est parti de 75 frs à je ne sais combien, qu'as(tu fait ?
le kilo de poisson est parti de 125 frs à 4 500 frs, qu'a-tu fait ?
Quand on te prive d'eau potable pendant des jours, des semaines, des mois, tu fais quoi ?
Quand tu subis des coupures d'électricité à tout moment, tu fais quoi ?
Quand on Te vire de tes terres pour les donner aux étrangers, tu fais quoi ?
Quand ton pétrole est géré par des béninois et une famille de pillards, tu fais quoi ?
Quand tu manques d’hôpitaux fiables pour bien te soigner, tu fais quoi ?
Quand ta femme accouche à même le sol, tu fais quoi ?
Quand on organise des fausses élections dans ton pays, tu fais quoi ?
Quand on fabrique des résultats électoraux dans lesquels tu ne te retrouves pas, tu fais quoi ?
Les inondations que tu vois ici et là te font faire quoi ?
l'absence de médicaments dans les hôpitaux te fait faire quoi ?
Quand 5% de connards bouffent tout l'argent du pays en ne te laissant qu'un smig de 80 000 frs, tu fais quoi ?
Quand ton enfant, au lieu d'aller à l'école pour s'instruire, il y va pour s'abrutir, tu fais quoi ?
Quand les militaires sont envoyer à l'université pour bastille tes enfants qui revendiquent des meilleurs conditions d'études et de vie, toi tu fais quoi ?
Quand la justice se met au service des riches et que face à un riche le pauvre a toujours tort, tu fais quoi ?
Quand ton pays devient un repère des homosexuels et des pédophiles, toi tu fais quoi ?
Quand un étranger te dit qu'il est plus gabonais que toi, tu fais quoi ?
quand les braqueurs t'arrachent tes miettes de la fin du mois devant des policiers aux mains nues, tu fais quoi ?
quand ton frère est maltraité dans un commissariat, mis à poil et bastonné comme un chien, tu fais quoi ?
Quand des enfants, des femmes et des hommes sont décapités pour prendre des parties et faire des fétiches, tu fais quoi ?
Pendant toute la nuit, un cœur m'a récité tout un chapelet de faits devant lesquels je n'ai rien fait, et même qu'il n'a pas épuisé la liste. A la fin il a dit que gabonais je suis bête.
Depuis 46 ans on me ment et je crois
Depuis 46 ans on me malmène et j'accepte
Depuis 46 ans on pille mon pays et je laisse faire
Depuis 46 ans on viole mes droits et on me prive de ma liberté sans que je régisse.
Quand Alain Berbard Bongo a pris le pouvoir par la force et a tué mes frères à POG, j'ai fait quoi ?
Et quand un homme se bat depuis 2005 contre des tueur qui se sourissent du sang et de la chaire de nos enfants, de nos femmes et de nos hommes, et que cet homme organise une marche pour que les testicules de mon fils ne finissent pas dans une calebasse de fétiche avant d'être avalées par un cannibale, je veux encore ne rien faire comme toujours, depuis 46 ans, parce que une une fille de cochon gratté, femme d'un pauvre d'esprit comme Alain Albert Bongo a dit quelle va marché avec moi.
En fait les canadiens ont vraiment raison de dire (bête comme un gabonais).
Et si sa décision de marcher avec nous n'avait pour objectif, que de nous empêcher d'apporter notre soutien à l'action de l'ALCR, sachant que les gabonais dans leur majorité prendront très mal sa présence à la marche et resterons assis chez eux comme à leur habitude, quand il faut se lever pour défendre leurs droits? »
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