vendredi 16 janvier 2015

La réponse du mouvement "Les Souverainistes" au communiqué de Mme l’Ambassadeur des États-Unis d'Amérique en République gabonaise

Le mouvement "Les Souverainistes" prend note de la déclaration du nouvel Ambassadeur des États-Unis d'Amérique au Gabon, Mme Cynthia Akuetteh, à travers laquelle elle donne l'appréciation de son gouvernement sur la situation politique dans notre pays, tout en faisant référence aux valeurs et intérêts communs à nos deux nations. "Les Souverainistes" pensent effectivement que nos deux peuples ont en partage les principes et valeurs qui fondent toute république, à savoir le respect des règles démocratiques,  l’attachement aux droits et libertés fondamentaux, la promotion de la bonne gouvernance, etc.
C'est au nom de ces valeurs et principes partagés que "Les Souverainistes", comme la majorité des Gabonais, ont refusé l'arrivée au pouvoir, contre l'ordre constitutionnel, législatif et règlementaire, de M. Ali Bongo Ondimba. Le scandale du faux acte de naissance de l’intéressé, qui défraie à nouveau l'actualité, a été dénoncé en vain en 2009 devant une Cour constitutionnelle dirigée de manière partisane par la mère de ses demi-frères. L'irruption d'hommes en armes interrompant la plénière de la Commission électorale pour permettre au Ministre de l'Intérieur de proclamer des résultats inconnus de cette institution habilitée qui n'avait pas encore achevé ses travaux et le refus de la confrontation des procès verbaux remis aux représentants des candidats dans les bureaux de vote avec ceux en possession de la Cour constitutionnelle sont, entre autres, autant de faits qui attestent de l'illégalité et de l'illégitimité de M. Ali Bongo Ondimba à la tête de notre pays.
A ce propos, "Les Souverainistes" invitent Mme Cynthia Akuetteh à lire le télégramme de l’ambassadeur des  Etats-Unis en France, enregistré sous le numéro 1473 et daté de novembre 2009.Dans ce câble, M. Charles Rivkin informait Mme la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, que lors de l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, M. Ali Bongo Ondimba avait « inversé le décompte des voix et s’était déclaré président du Gabon ». Ancien ministre de la Défense, il succédait ainsi à son père, Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant 42 ans, jusqu’à sa mort, en juin 2009.
 Au Gabon, comme dans tout Etat de droit, le fait accompli ne constitue pas un droit. La question de l'acte de naissance de M. Ali Bongo Ondimba tient son importance dans ce que l'intéressé devait prouver qu'au moment de sa naissance il était gabonais, pour respecter les dispositions de l'article 10 de la Constitution gabonaise. C'est une exigence fondamentale qui s'impose à tous les citoyens. Il y a quelques jours, le porte-parole de la présidence de la République et M. Ali Bongo Ondimba lui-même ont reconnu que l'acte de naissance de M. Ali Bongo Ondimba n’est ni plus ni moins qu'un faux. Or, le citoyen Ali Bongo Ondimba ne saurait être au-dessus de la loi.
"Les Souverainistes" ont noté que le Président américain, Barak Obama, au cours de l'année 2011, a dû exhiber son certificat de naissance pour prouver qu'il était bien né sur le sol américain et qu'ainsi, il avait respecté la disposition constitutionnelle qui veut que seuls les citoyens américains nés sur le territoire américain peuvent prétendre à la présidence des États-Unis d'Amérique. S'il n'avait été en mesure de faire la preuve de sa naissance sur le sol américain, M. Barak Obama aurait été purement et simplement obligé de quitter aussitôt ses fonctions après plus de deux ans d'exercice effectif du pouvoir. Telle est la force de la Constitution, telle est la force de la loi, qui ont vu en son temps le Président Nixon quitter le pouvoir pour avoir menti.
Demander le respect de la loi n'est pas faire violence."Les Souverainistes" ne pensent pas que la violence soit du côté de ceux qui, à chaque fois, comptent et enterrent leurs morts. En effet, à l'occasion de manifestations pacifiques, des compatriotes trouvent la mort du fait des forces de défense et de sécurité. Le dernier cas est celui de l’étudiant Bruno Mboulou Beka, assassiné le 20 décembre 2014. Tout comme dans la semaine du 03 septembre 2009, face au refus du peuple gabonais d'accepter le coup d’Etat électoral qui a porté M. Ali Bongo Ondimba au pouvoir,  une répression sauvage et violente s'est abattue contre des manifestants sans armes, causant un bilan de plusieurs dizaines de morts à Port-Gentil. Les Gabonais ont attendu en vain que les amis du Gabon s'en indignent et condamnent tout en soulignant l'impérieuse nécessité de respecter les règles démocratiques, seules gages de paix, de stabilité et de prospérité réelles. La violence, ce sont aussi les entraves à la liberté constitutionnelle d'aller et venir, les arrestations arbitraires, les écoutes téléphoniques illégales, les rétentions illégales de salaires de fonctionnaires proches de l'Opposition, les crimes à caractères fétichistes dits « crimes rituels » couverts par un pouvoir complice, les violations de la liberté de la presse et autres exactions dont le régime de M. Ali Bongo Ondimba est coutumier.
La violence, c'est également la corruption, toutes formes de prédation des ressources de l'Etat, quand dans le même temps, des Gabonais meurent parce qu'ils ne peuvent pas se soigner normalement, souffrent de ne pouvoir se loger décemment, peinent à se déplacer convenablement pour rejoindre leurs lieux de travail ... C'est également les dons douteux de plusieurs milliards de francs Cfa, à l'exemple de celui accordé à l'Université de l'Orégon, alors nos universités sont constamment en grève par manque de moyens. L'Opposition gabonaise se bat depuis toujours par des voies démocratiques face à un régime violent qui ne respecte pas l'Etat de droit, mais s'évertue plutôt à violer la loi ou à renforcer les lois liberticides qui lui permettent de s'éterniser au pouvoir. Or, comme l’a déclaré M. Barak Obama : « Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. ». Cette phrase, extraite de son discours d’Accra (11/07/09), est encore présente dans nos esprits, et pourtant, il y a comme une dissonance entre ces propos pleins d’espérance et  l’invitation de Mme Akuetteh à aller à la prochaine mascarade électorale dont les résultats sont courus d’avance.
Dans tous les cas, de la déclaration de l'Ambassadeur des États-Unis d'Amérique, "Les Souverainistes" retiennent essentiellement que le Gabon est en crise. En revanche, pour la partie de son exposé qui indexe l'Opposition gabonaise, nous refusons de croire que cette prise de position soit un des nombreux avatars de la collusion maintes fois dénoncée entre son prédécesseur, l'Ambassadeur Benjaminson, et M. Ali Bongo Ondimba.
Pour ce qui les concerne, "Les Souverainistes" sont plus que jamais persuadés qu’il y a urgence  à organiser un vrai dialogue politique. Certes, M. Ali Bongo Ondimba en est totalement disqualifié, du fait de ses forfaitures, mais tous les compatriotes, qu’ils soient du PDG, de l’Opposition ou de la Société civile devraient pouvoir discuter ensemble de l’avenir du Gabon. C'est pourquoi "Les Souverainistes" ne cessent d'appeler à la tenue sans délai d’une conférence nationale souveraine, afin que les conclusions de cette concertation, qu'ils souhaitent apaisée, inclusive et constructive, s'imposent à l'ensemble des composantes de la société gabonaise. Toutes les concertations politiques organisées par M. Ali Bongo Ondimba depuis 2009 n'ont eu aucun effet constructif sur la société gabonaise. Bien au contraire, elles n'ont été que des opérations de communication politique à son bénéfice et à celui de quelques alliés de circonstance. Par exemple, la concertation sur la biométrie, qui aurait dû permettre la fiabilisation du fichier électoral, aura coûté plus de 40 milliards de francs Cfa au contribuable, tout en laissant entier le problème qu'elle était censée régler.
Pour conclure, "Les Souverainistes" affirment que le peuple gabonais saura toujours manifester son amitié et sa reconnaissance à tous ceux de ses amis qui l'accompagneront avec sincérité sur la voie de la démocratie, des droits de l'Homme, de la bonne gouvernance et du développement qu'il s'est résolument choisie.

Libreville, le 15  janvier 2015

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