vendredi 26 octobre 2018

Quid de la crise postélectorale de 2016 ?

Quid de la crise postélectorale de 2016 ?

La crise née du holdup électoral de 2016 ne pourrait être terminée tant que les assassinats de masse et les différentes privations de libertés, les préjudices physiques, économiques et moraux  ne seront pas résolus. Monsieur Ali Bongo Ondimba continu son challenge dans des actes compromettant la démocratie tout en faisant obstacle à la recherche d'une solution politique à la crise gabonaise. Il s'agit notamment d'actes de violence, de répression ou d'incitation à la violence, ainsi que d'actes constituant des atteintes graves aux droits de l'homme,  les mesures restrictives et de privation de liberté prises à l'encontre des membres de l’opposition sont la parfaite illustration de son opposition à toute solution politique inclusive.

Les dernières élections ont démontrés une fois de plus qu’il n’est pas possible de concourir à une élection libre et transparente avec un régime qui a pour crédo «  On ne peut  pas organiser des élections pour les perdre ».Toutes les manigances ont été observées. Celles-ci, en parfaite violation de la loi électorale qui, pourtant, a été édictée par le régime lui-même. Ces violations graves sont des intimidations, de l’achat des électeurs, de l’arrestation et de l’emprisonnement des candidats de l’opposition, des menaces et interdictions de pénétrer sur le territoire de leurs circonscriptions électorales pour y battre campagne, la confiscation des médias publics, des moyens de l’Etat et de l’administration publique au seul bénéfice des partisans du pouvoir, des votes multiples, du transport des électeurs vers l’intérieur du pays pour voter pour des électeurs fictifs préalablement inscrits sur les listes électorales, etc. Par ailleurs le dispositif institutionnel et législatif mis en place pour gérer les élections a totalement été verrouillé pour que le régime gagne à tous les coups et que les plaignants, au risque d’enrichir un peu plus les tenants du système, doivent renoncer à leurs droits d’ester en justice.

Ces élections, couvertes d’oripeaux démocratiques, n’avaient rien de juste et de transparent. Par ailleurs la très forte abstention des gabonaises et des gabonais démontre que le système a été boudé et que ces élections qui donnent un pouvoir absolu au régime est impopulaire.
L'absence de progrès en ce qui concerne la résolution de la crise postélectorale et ses conséquences, la situation des droits humains qui nuit à toute initiative de réconciliation, de paix et de justice, la persistance d’exécutions extrajudiciaires, d'arrestations et séquestrations arbitraires mettent le Gabon dans une situation instable qui pourrait s’aggraver et provoquer un conflit grave.

Depuis le début de la crise au Gabon, l'Union et Solidarité a affirmé que seul un dialogue débouchant sur un consensus, dans le respect des obligations internationales  pour la paix, la réconciliation et l’indemnisation des victimes, notamment les résolutions du parlement européen et les recommandations du MOE au Gabon qui reprennent les propositions de l’agenda de sortie de crise du parti Union et Solidarité permettra de trouver une solution politique durable dans l'intérêt de la sécurité et la démocratie pour tous les gabonais.

A cet égard l’'US, prenant corps avec son principe de la force des arguments plutôt que l’argument de la force, a appelé à plusieurs reprises toutes les parties prenantes à s'abstenir de tout acte de violence et à les condamner, pour établir un climat de sereinité et de securité. 
Malgré cela, on constate un manque de progrès chez les tenants du régime dans la recherche d'une solution politique à la crise au Gabon et le risque d'escalade de la violence.
Ceci est la raison pour laquelle L’US estime qu'il est approprié d'imposer des mesures restrictives individuelles, à tous ceux qui s'inscrivent dans le blocage actuel.

Il est temps que la communauté internationale applique des sanctions individuelles contre des personnes concernées par des actes qui font obstacle à la recherche d’une solution négociée au Gabon.
Jean Ndouanis
Vice Président Union & Solidarite