lundi 8 septembre 2014


   
UNION DU PEUPLE GABONAIS
 

Le Président
de l’Union Peuple Gabonais
                                                                 _____________________
 
                                                                 DECLARATION DE PRESSE

 

Mesdames, messieurs,
Chers compatriotes,

Mesdames, messieurs,

Sur le mérite d’un audit réalisé par la Cour des comptes sur les fêtes tournantes, plusieurs hauts cadres de notre administration ont fait l’objet d’une interpellation ayant débouché sur des mesures de détention préventive, et Monsieur le Premier Ministre Jean EYEGHE NDONG a fait l’objet d’une audition, dont nul ne peut présager des suites.


 Convaincu d’avoir répondu d’abord à un vœu du Peuple gabonais, qui a toujours réclamé plus de justice sociale, le Chef de l’Exécutif a lancé un appel à l’union sacrée autour de la démarche de transparence engagée par lui, pendant que dans le cadre d’une conférence de presse organisée à son quartier général à Nkembo, Jean EYEGHE NDONG qui est mis en cause pour une somme globale de 98 milliards de francs CFA, menace de délier sa langue et de faire exploser la République.
Mieux que toutes les démonstrations savantes, la guerre désormais déclarée entre Ali BONGO ONDIMBA et Jean EYEGHE NDONG en vertu des actes posés dans l’exercice de leurs charges institutionnelles respectives, ouvre d’abord et avant tout, le véritable procès du régime de la Rénovation, qui étale de la manière la plus emblématique à la face du monde, un instantané saisissant du mal développement infligé à notre pays depuis plus de cinquante ans aujourd’hui.
 Mais au-delà, cet échange à fleurets mouchetés qui n’est que le premier épisode d’une mauvaise série qui va opposer les amis du père à ceux du fils, montre que ce régime est parvenu au bout de son processus, toutes choses qui appellent les gabonaises et les gabonais à travailler à la seule chose qui vaille, c'est-à-dire, la mise en place et l’avènement au GABON d’une nouvelle République.

Chers compatriotes,
Parce que les usages politiques invitent ses acteurs à prendre date avec l’histoire, j’ai choisi la ville de Port-Gentil, capitale économique de ce pays, si riche de ses potentialités et si pauvre de sa gouvernance, pour répondre aux messages lancés par le Chef de l’Exécutif et par le Chef du Gouvernement.
Globalement à l’un et l’autre, en compétition pour la conquête de l’opinion, je dis, que de la même manière, la recherche de la vérité ne peut en aucun cas être blâmable, de la même manière, nous avons la faiblesse de penser que la production de la vérité, de toute la vérité et rien que la vérité, ne peut se suffire d’une simple menace.
Chers Excellences, restituées dans ces termes, vos actions respectives ont la garantie de mon soutien.
Et comme il n’est point d’éloges flatteurs sans liberté de blâmer, vos démarches respectives appellent respectivement les observations qui vont suivre.

Monsieur le Chef de l’Exécutif,
Le devoir de vérité me commande de vous présenter mes félicitations, pour cet engagement pour la vérité, en formulant à l’endroit des juges dont vous garantissez l’indépendance, en votre qualité du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, la complainte d’avoir à respecter le plus scrupuleusement du monde, aussi bien la présomption d’innocence que le droit à un procès équitable, dont je suis le premier à avoir fait les frais de leur violation.
En vous adressant ces félicitations, le devoir de mémoire m’incline, en toute humilité, à vous dire aussi, que votre invitation lancée à tous d’avoir à e vous suivre ne trouvera pas écho chez nous, simplement parce que le privilège que Pierre MAMBOUNDOU m’a accordé d’approcher au plus près de son œuvre me commande de témoigner devant la postérité, pour dire, sans vous faire offense, que c’est vous qui opérez un rapprochement objectif avec un combat totalement dédié à la moralisation de la vie publique.
Parce que les faits parlent pour nous, l’évocation des lois sur la biométrie, sur la haute cour de justice, le combat acharné contre la privatisation de Gabon Télécom et de Air Gabon, qui ont conduits votre régime à passer par pertes et profits des instruments de souveraineté, offre la plus belle illustration qui montre, par l’exemple, que pendant 25 ans, nous nous sommes battus contre votre camp, contre votre système, pour la transparence des procédures et la bonne gouvernance. 
Maintenant que vous nous rejoignez, avec l’espoir que ce soit de manière définitive et non feinte, nous disons que l’arbre des fêtes tournantes ne doit pas servir de prétexte pour cacher la forêt des turpitudes de votre régime, que nous vous encourageons à défricher dans sa totalité.
En vous formulant d’entrée une complainte à l’endroit des juges, dont vous assurez l’indépendance alors que vous êtes partie à ce débat pour l’éclosion de la vérité, j’entends poser un questionnement essentiel, qui porte sur l’égalité des citoyens, de tous les citoyens devant la loi, selon qu’elle condamne ou qu’elle protège.
Au risque de vous déplaire, j’entends vous signifier, que la république vertueuse que nous appelons de tous nos vœux, nous invite à nous libérer des belles formules, et à placer les questions d’éthique au centre de notre pratique politique et institutionnelle, parce que c’est à cette condition que nous allons redonner de la valeur à la parole politique, et mieux encore, c’est à cette seule condition que nous allons restaurer l’autorité de l’Etat.

Monsieur le Président,

 Le dossier des fêtes tournantes et la recherche de la vérité sur la destination réelle des deniers affectés au développement de l’arrière pays est une plongée dans la réalité de notre système politique et institutionnel, qui pose d’abord la question de l’indépendance du pouvoir judiciaire au GABON.
Dans notre tradition juridique et politique, l’histoire de la justice est celle du rapport qui distance la main du roi, qui tient la justice, de celle du juge à qui cette justice est simplement déléguée.
En mettant ainsi en lumière le statut du juge devant l’histoire de la justice, le devoir de vérité montre qu’en sa qualité de mandataire du souverain, tout délégué ne peut prendre le risque d’une quelconque émancipation d’avec le pouvoir politique qu’à peine de forfaiture.
C’est pourquoi prête à sourire, l’argument bon marché de l’indépendance de la justice agité en épouvantail, sous la férule de l’article 66 de notre constitution.
A l’école de la rigueur, qui invite à se démarquer de la beauté des mots pour aller rechercher la vérité des mots, le bon sens qui est la chose la mieux partagée montre que, interprétée à l’intention des nuls, l’indépendance du pouvoir judiciaire est une formule bien élégante qui revient à affirmer de manière péremptoire,  que lorsque la chance fait la grâce à un juge d’être nommé par le chef de l’Etat qui dispose du pouvoir de le révoquer à tout moment, ce magistrat puisse disposer en sa personne des moyens de son indépendance face au Pouvoir d’Etat.
Non seulement cette affirmation est une pure vue de l’esprit, mais plus encore, elle montre que l’indépendance du pouvoir judiciaire est un combat personnel et quotidien du juge, qui, à force d’indépendance, l’éloigne chaque jour de l’estime du pouvoir politique.

Chers compatriotes,
C’est ici le lieu de rendre hommage à ces juges rebelles, installés dans le sort du bénitier, c'est-à-dire loin du cœur mais toujours près de la porte dans le sens de la sortie.
C’est ici le lieu de saluer ces juges justes, qui, au péril de leurs carrières, distribuent la raison et attribuent le tort selon ce que les faits commandent, et non pour plaire aux convenances du prince.
C’est ici le lieu d’appeler à la protection de cette espèce rare de juges, en voie de disparition certaine si le Peuple au nom duquel ils rendent cette justice n’y prend garde.

Monsieur le Président,
A cette occurrence-là, le recours à la justice prend toutes les allures d’une démarche républicaine bien adroite, d’autant que l’on peut formuler les plus expresses réserves à l’endroit de la justice financière.
Sans vouloir absoudre qui que ce soit dans une procédure qui commande que la vérité soit faite, l’on peut en toute légitimité s’interroger sur l’indépendance de la justice financière, du moins sur celle de celui qui l’incarne, parce que depuis l’an 2002, la Cour des Comptes qui est dirigée par le même Président a attendu que vous donniez le ton pour qu’elle chante la chanson des fêtes tournantes, alors que la loi qui organise son fonctionnement l’autorise à se saisir d’office et à dire le droit. Tout le droit et rien que le droit.
A s’y méprendre, cette synchronisation à l’ordre du Pouvoir Exécutif prend toutes les mauvaises allures d’une instrumentalisation du pouvoir judiciaire.

De toute évidence, le moment nous parait venu, de repenser notre justice, autour d’une réforme qui libère la justice qui est un Pouvoir à part entière, de la tutelle du Pouvoir Exécutif.
A ce propos, l’Union du Peuple Gabonais proposera en temps utile, à tous les démocrates sincères, qui n’ont pas de camp politique, un projet de réforme du système judiciaire.
Monsieur le Président du Conseil supérieur de la magistrature,
Sur le questionnement relatif à l’égalité des citoyens devant la loi, votre initiative sur le dossier des fêtes tournantes montre bien que ce concept n’a été que trop galvaudé par votre régime.
Véritable rendez-vous des inconciliables, il se trouve que votre action confirme cette application à tempérament, qui semble exposer le citoyen à la justice selon sa distance vis-à-vis du Pouvoir en place.
Pour taire définitivement ces critiques devant la Nation qui vous regarde, l’application de ce postulat doit commencer à s’appliquer à vous-même, avant de s’appliquer à tous.
Oui Monsieur le Président,
Au-delà du confort des mots, vous devez donner au Peuple le gage de l’exemplarité, parce que l’exemple doit toujours venir du haut.

Sauf votre respect, votre image, ou celle de votre famille, reste à tort ou à raison brouillée par le dossier des biens mal acquis. Et la position de la justice gabonaise, si diligente sur le dossier des fêtes tournantes et si muette sur le dossier des biens mal acquis dont elle peut valablement se saisir d’office, est du plus mauvais effet sur l’image du pays tout entier.

Monsieur le Président,

L’égalité des citoyens, de tous les citoyens devant la loi, selon qu’elle punit ou qu’elle protège, postule que chaque gabonais soit, d’abord et avant tout, à égalité avec le Chef de l’état devant toutes les procédures officielles.

Or à la pratique, force est de constater que vous n’êtes à égalité avec aucun autre citoyen.
Vous n’êtes à égalité avec aucun gabonais devant l’élection, puisque affranchi de la solidarité gouvernementale, un Ministre de l’intérieur que vous connaissez fort bien, a fait comprendre à tous les gabonais, que mal inspiré, tout titulaire de cette charge détient les clés de la fraude.
Et parce que l’histoire de notre jeune pays s’écrit au présent, les gabonais se rappellent comme si c’était hier, que dans l’exercice de ladite charge, un préposé à cette mission avait proclamé des résultats d’une élection présidentielle au profit de votre illustre prédécesseur, alors que les opérations de dépouillement n’étaient seulement qu’en cours.

Vous n’êtes à égalité avec aucun gabonais  devant le contentieux électoral, puisque du fait de la dévolution familiale des charges publiques érigée en système de gouvernement, votre père hier et vous-même aujourd’hui disposez d’une avance incommensurable devant le juge de la constitution et de l’élection présidentielle.

Vous n’êtes à égalité avec aucun gabonais devant les juridictions judiciaires, administratives et financières, par le pouvoir de nomination des juges qui vous échoit personnellement.

Face à un tel tableau, que chaque citoyen honnête doit pouvoir compléter à l’aune de sa propre expérience, je voudrais prendre langue avec chaque gabonais, sur les enjeux attachés à ce dossier des fêtes tournantes, derrière lequel, le chef de l’Exécutif entend engranger les bénéfices politiques pour la continuité de son œuvre.

 A l’égard de Monsieur EYEGHE NDONG, je vais dire ceci :
Monsieur le Chef du Gouvernement,
Je voudrais vous signifier toute mon estime, pour le courage que vous avez affiché, en décidant de faire le saut périlleux, mais qualitatif, dans la mer très agitée de l’opposition.
Ayant décidé de mettre votre grande expérience des affaires publiques au service de notre famille politique, vous avez vocation à participer, de manière forte, à légitimer notre mission de sentinelle, utile pour tout régime ayant à cœur d’améliorer la gouvernance du pays, chaque fois qu’au-delà du ton, il saura lire entre les lignes de nos observations les propositions alternatives qu’elles portent.
Monsieur le Chef du Gouvernement,
Aujourd’hui, vous êtes interpellé pour les actes posés en votre qualité de Premier Ministre.
 
Le devoir de vérité, me commande de vous inviter à rendre compte de votre gestion, pour le triomphe du droit, parce que je ne doute pas de votre probité.
En cette qualité, vous saurez comprendre la démarcation d’usage que les faits imposent de la part de celui dont le Parti, en l’occurrence l’Union du Peuple Gabonais, n’a jamais partagé l’orientation politique dont vous avez à répondre des  effets pernicieux.
Mesdames, messieurs,
Le dossier des fêtes tournantes pose le problème de la décentralisation.
Toujours évoquée, mais jamais appliquée, le régime que Monsieur EYEGHE NDONG a servi avec zèle, s’est toujours refusé à appliquer cet instrument de bonne gouvernance, qui invite à partager le pouvoir, et donc à donner des moyens nécessaires et suffisants aux institutions de proximité, afin de répartir le développement là où il est attendu, avec le double avantage de permettre un contrôle efficace sur des organes permanents.
Nullement généreux, alors qu’il clame haut et fort à la prospérité partagée, le régime de la Rénovation toujours aux affaires a toujours imposé aux gabonais, qui ont toutes les raisons de s’en séparer, un véritable système de déprédation des finances publiques, dont la première responsabilité incombe à celui qui l’a institué.
Pour toutes ces raisons, Monsieur EYEGHE NDONG  à ne peut et ne doit faire aucune concession à la vérité, sous peine d’avoir à assumer devant la Nation, une compromission blâmable.
Chers compatriotes,
Pour terminer cet échange, je voudrais évoquer deux faits d’actualité, qui montrent qu’à l’heure où l’Afrique se mobilise sur les questions de développement, le GABON continue de cultiver ses inconséquences.
Le premier fait pose un problème de santé publique.
Face au virus Ebola, nos autorités continuent d’affirmer que nous avons mis en place toutes les mesures préventives, alors que la première de ces mesures consiste à faire fonctionner les hôpitaux et à faire travailler les personnels du secteur de la santé.
Avec une grève du secteur de la santé pour laquelle il ne semble pas avoir de solution, le régime en place adopte une posture des plus intrigantes, lorsque l’on sait que notre pays est un foyer dormant de ce virus.
Le deuxième fait porte sur la pauvreté endémique au GABON, dont la solution résiderait dans un Pacte social.
A propos du Pacte social, j’ai peine à comprendre qu’il est des personnes pour croire qu’il suffit de s’enfermer au centre du pouvoir politique, dans le délice des joutes oratoires, pour régler la pauvreté qui sévit à la périphérie, dans les foyers des gabonais. Je demande à comprendre.
Mesdames, messieurs,
Lorsqu’au nom de leur gestion du pays, les premiers responsables d’un régime menacent de faire imploser la République, en exposant simplement la vérité des faits, il n’y a rien à dire, le régime en place est en crise profonde.
Fort de ce constat, qu’il nous appartient d’observer, je lance ici et maintenant, l’APPEL DE PORT-GENTIL, qui est une invitation faite au-delà des clivages politiques à chaque citoyen, d’avoir à se mobiliser pour sauver le GABON.
Chers amis, devant le régime qui va imploser, par l’action de ses propres enfants, notre devoir est de nous lever et de marcher ensemble vers la nouvelle République qui nous tend les mains.
Je vous remercie.

   Le Président

 

 

Moukagni-Iwangou

 

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