Le
Président
de
l’Union Peuple Gabonais
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Excellences,
Mesdames et
messieurs les premiers responsables des Partis politiques, pris en vos qualités
respectives,
Mesdames et
messieurs les membres du Bureau Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais,
Mesdames et
messieurs les responsables de la société civile,
Militantes et
militants des forces du changement,
Distingués
invités,
Mesdames,
messieurs,
Au
nom des militantes et militants de l’Union du Peuple Gabonais et en mon nom
propre, je voudrais vous remercier d'avoir honoré de votre illustre présence la
célébration du 25ème anniversaire de notre Parti.
Au-delà
des simples convenances protocolaires, vous marquez de manière claire et vous
exprimez avec éloquence, sinon un attachement, à tout le moins une
reconnaissance aux valeurs d’unité, de responsabilité et de dignité, sous le
sceau desquelles, Pierre MAMBOUNDOU a inscrit devant la postérité cette œuvre
dédiée au Gabon.
Plaçant
mon propos à ce niveau de pertinence,
vous avez bien compris qu’en ma modeste personne, ce sont vingt cinq ans de
lutte dont je voudrais porter témoignage devant vous, en ce jour du souvenir.
Pierre
MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU, DOUKAKAS NZIENGUI MUKWATY, Martine OULABOU MBADINGA,
Joseph REDJAMBE ISSANI, Dieudonné Pascal NDOUNA OKOGO, Germain
MBA, et bien d’autres encore sont le levain qui fera monter à jamais notre
engagement résolu pour le triomphe du combat juste, c'est-à-dire le combat du
développement, celui-là même qui partage la prospérité et garantie l’équilibre
et la paix sociale, celui-là même qui
protège la liberté et pourvoie à l’épanouissement de l’homme.
En
vérifiant que ces thématiques charpentent toutes les chartes et conventions qui
pourvoient à la citoyenneté internationale, et en constatant que notre pays
attache un prix à adhérer à toutes ces normes qui lui sont donc parfaitement
opposables, le devoir de vérité commande de questionner la responsabilité de
notre Etat face à ces familles endeuillées à jamais, et le devoir de mémoire
commande de réconcilier définitivement la Nation avec toute son histoire.
Principalement
écrite à ce jour soit pour glorifier l’action civilisatrice du mouvement colonial
ou pour glorifier le magistère bienveillant des timoniers divers, notre
histoire doit désormais consacrer une page de lumière, pour enseigner au monde
entier qui mérite de le savoir, que notre pays a réalisé des marges de
progression à partir du sang libérateur de ses enfants.
Nouvellement
porté aux responsabilités, avec mission de prendre en main la conduite d’une
charge particulièrement éminente, le principe de précaution inclinait à observer
un bénéfice d’inventaire, pour dresser un état des lieux à partir des repères
pertinents.
En
nous entourant des avis les plus autorisés, dont je dois humblement saluer la
contribution qualitative, prélude à une réflexion plus profonde, notre
questionnement appelait à jeter un regard croisé sur l’état de la Nation.
Sous
la foi de leurs analyses respectives, j’ai retenu beaucoup de choses, qui
s’inscrivent dans le sens d’enrichir notre offre politique.
Pour
revenir sur les passages les plus marquants, j’ai noté que :
Le Président Moussavou King nous a invités à nous émanciper des peurs ;
Monsieur
Pierre Amoughe Mba nous a questionnés sur la nouvelle mission à assigner à
l’école après l’œuvre d’assimilation qui a marqué l’ère coloniale ;
Monsieur
Jacques Adiaheno nous a révélé qu’il y a des démocrates sincères au Parti
Démocratique Gabonais ;
Le
docteur Jean Romain Mourou nous a démontré que le corpus légal en vigueur ne
permet pas de réaliser l’alternance par les voies démocratiques.
En
m’invitant sur ce questionnement, j’entends parler de la République, cette
bonne mère, qui appartient dans sa totalité à chacun de ses enfants, investi
comme d’un droit naturel à un droit d’inventaire sur cette chose commune à
tous.
Pour
être pertinent, tout regard doit d’abord être une introspection, qui conduit à
s’observer soi-même d’abord, avant de se projeter à l’extérieur.
Mesdames,
messieurs,
Les
6, 7, 8 et 9 juin 2014, l’Union du Peuple Gabonais a tenu son premier congrès
ordinaire.
Au
sortir de ce congrès historique, notre horizon politique est désormais bien
dégagé.
L’occasion
de cette cérémonie m’offre l’heureuse opportunité d’adresser nos remerciements
fraternels à tous ceux qui sont venus nous assister, en même temps que je dois
exprimer toute notre confusion, à l’endroit de nombreux d’entre vous, en
parfaite communion avec nous, avez désisté en dernière minute, sous la foi d’un
message trompeur.
Chers amis,
Mes
remerciements doivent aussi aller à l’endroit de Monsieur Mathieu MBOUMBA
NZIENGUI, notre Secrétaire Exécutif de l’époque, pour avoir eu la lucidité de
convoquer cette instance fondatrice d’une nouvelle espérance pour notre Parti,
qui s’est assumé pleinement devant l’histoire.
Parce
que toute légitimé appartient au Peuple, le mérite de ce mouvement revient
résolument aux militantes et aux militants de l’UPG, qui, avec
détermination, ont résolument décidé de
reprendre sur eux leur pouvoir, parce qu’il leur appartient.
L’histoire,
qui s’écrit au présent a définitivement retenu, qu’au GABON, des hommes et des
femmes ont pris leur responsabilité devant le Parti, avant certainement de la
prendre demain devant la Nation toute entière.
Lancé
urbi et orbi, afin d’être entendu
en-dedans et en dehors du Parti, le message clair et déterminé des militantes
et militants a été formulé pour faire amplement écho, et dire, qu’à compter de
ce jour, aucune tribulation, aucune turpitude, aucun calcul ne pourront plus
arrêter le Peuple dans son choix libre de déterminer souverainement son destin.
L’état
de la nation, qui est l’agrégat de tous les indicateurs sociaux, gagne d’entrée
à prendre en compte cet esprit nouveau qui se sédimente au cœur de la société.
L’état
de la nation, c’est surtout la qualité de notre état de droit.
Avant
moi, et avec talent, des personnalités éminentes de la société civile et de
l’espace politique m’ont précédé pour nous partager de brèves réflexions sur
des thèmes ciblés.
Prenant
acte de leur constat, je voudrais leur savoir gré du mérite de leurs
observations dont les conclusions ont vocation à enrichir notre connaissance du
pays.
Mesdames, messieurs,
En accédant à la souveraineté
nationale, le 17 août 1960, les pères fondateurs ont eu à répondre à un choix
sur le système devant présider à la gouvernance de la cité.
Et c’est à cette analyse, que,
pour perpétuer une tradition bien assise, nous allons à avoir à nous employer
en toute objectivité, pour le bien de tous, le tout, selon le propos de
Beaumarchais, qui rappelle que sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge
flatteur.
Dans son regard sur la gestion de
la cité, Pierre MAMBOUNDOU a eu cette réflexion aux allures sentencieuses, je
cite : « lorsque j’observe mon pays, riche de ses potentialités, et
pauvre de sa gouvernance, j’ai une larme dan le cœur à défaut de l’avoir dans
les yeux », fin de citation.
Critiqué en son temps, sous le
prisme toujours déformateur des considérations idéologiques, ce constat fait
autorité, aujourd’hui plus encore qu’hier.
Le premier indicateur porte la
marque d’un aveu des plus cinglants.
Dans une adresse à la Nation, le
Chef de l’Etat lui-même s’était laissé aller à une diatribe, en concluant, je
cite ; « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que
nous en avons fait. »
Sauf meilleure lecture, ces
constats opposables à un régime qui se succède à lui-même depuis 54 ans, est le reflet cinglant de la mal gouvernance
du Gabon, qui enrichit une élite, en totale rupture avec le petit Peuple.
Ce constat qui questionne la
qualité de notre gouvernance, invite à observer la charpente de nos
institutions et l’efficacité de nos contre pouvoirs.
En signalant toutefois une
évolution positive dans le traitement des procédures foncières, dont
l’allègement offre un frémissement heureux, l’on s’interroge sur la préférence
faite au recours à l’expertise étrangère, y compris dans des secteurs
stratégiques dans lesquels le Gabon dispose pourtant d’un savoir faire local
amplement avéré.
Au problème des moyens, l’érection des agences ajoute celui de l’étiolement de l’autorité de l’Etat, puisque lesdites agences réfèrent directement au Chef de l’Etat.
L’argument de l’efficacité,
certainement à la base de ce dispositif, induit un mal autrement plus
pernicieux, celui de l’irresponsabilité au plus haut niveau de l’Etat, entendu
que le Chef de l’Etat ne répond pas personnellement de son action devant le
Parlement.
Abordant ce pan de nos
institutions, l’analyse nous invite à quelques observations.
Le principe est connu, pour dire
que le Parlement représente la nation, dont elle traduit la volonté à travers
les lois.
Plurielle par principe dans son
expression, la nation gabonaise ne peut plus longtemps se prévaloir d’une
chambre introuvable en guise de Parlement, dans un contexte général dans lequel
la crédibilité de l’institution s’analyse à l’aune de la diversité culturelle
et politique que doit refléter la représentation nationale.
S’agissant du Pouvoir judiciaire,
qui est marqué du sceau de la séparation des ordres depuis la réforme de 1994,
j’entends consacrer une analyse, qui sera programmée au lendemain du prochain
conseil supérieur de la magistrature.
Dans cet intervalle, notre regard
nous invite à observer la Cour constitutionnelle, dans sa structuration et dans
son fonctionnement.
Persuadé que, plus ça change plus c’est la même chose, le petit Peuple demande à comprendre pourquoi depuis sa création, la direction d’une juridiction pourtant marquée du sceau de la limitation de mandat, reste et demeure dirigée depuis 20 ans par la même personnalité.
A l’heure où, en toute
responsabilité, il nous revient de redessiner notre environnement commun,
l’Union du Peuple Gabonais est prête à apporter sa contribution citoyenne à la
définition des solutions véritablement républicaines.
Mesdames,
messieurs,
Fait
à Libreville, le 14 juillet 2014
Le
Président
MOUKAGNI-IWANGOU
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