mardi 18 mars 2014

Gabon : Vol et prédation des finances publiques par Ali Bongo Ondimba


La bonne gouvernance dont se targue Ali Bongo Ondimba,   arrivé suivant toute vraisemblance, par la force d’un coup d’état à la tête du Gabon est aujourd’hui mise à nu par la cessation de payement dont
Une somptueuse demeure à Nice; fruit de la prédation des finances publiques par Ali Bongo Ondimba
 souffre ce pays pourtant financièrement bien loti. En mémoire, selon la plus part des observateurs il n'a pas gagné l’élection mais plutôt pris le pouvoir par la force en bénéficiant du soutien à l’intérieur de  " l'état PDG" et à l'extérieur de solides soutiens français.

Près de 4 ans après cette prise de pouvoir il a installé un système de prédation des finances publiques à la tête du Gabon. Son exercice solitaire du pouvoir le confine à l’autocratie : aucun dialogue constructif avec les opérateurs socio-économiques, la société civile et les partis politiques sont niés et ignorés. Seul son directeur de cabinet et quelques copains naturalisés à la sauvette pour les besoins de sa cause comptent.

Sous le fallacieux prétexte de conduire le Gabon sur " le chemin de l'émergence " , vaste escroquerie politique aux contours douteux,  Ali Bongo a placé le Gabon sous la tutelle financière de son directeur de cabinet et gourou béninois Maixant  Accrombessi, ancien agent immobilier . La fascination qu'exerce ce béninois sur l’illégitime président du Gabon semble sans limite tant l'emprise de ce gourou maitre vaudou sur ce pays d'Afrique central qualifié par tous d émirats pétrolier, 2nd PNB/habitant, est totale.

Le document confidentiel d’une représentation diplomatique de Libreville conclut sur le budget 2014 du Gabon en ces termes :

" Le budget 2014 présente certains paradoxes :
-  accroissement des dépenses de grands travaux alors que leur coût s’est avéré trop lourd en 2013,
- opacité sur les dépenses sociales alors que le nouveau gouvernement nommé fin janvier a pour mission de réduire la fracture sociale,
- annonce d’un équilibre budgétaire alors qu’un déficit est prévu, voire quelques zones d’ombre (hors budget, répartition des dépenses d’investissement par ministères…). 

L’alourdissement de la fiscalité coïncide avec un renforcement inhabituel des contrôles fiscaux constaté par les entreprises au dernier trimestre 2013. Le recours plus marqué aux bailleurs de fonds multilatéraux amorcé mi-2013, ainsi que l’émission d’obligations internationales fin 2013 font partie des palliatifs mis en place tardivement face à une situation financière moins robuste constatée fin 2013.
 L’année 2014 devrait être un test pour l’économie gabonaise. Le budget 2014 permettra-t-il de liquider la dette intérieure et mener les grands travaux au rythme souhaité par le Président (sic) ? Les échéances des emprunts extérieurs seront-elles plus scrupuleusement respectées ? Dans la rue, comment réagiront les assujettis à l’Impôt Synthétique Libératoire ? "


Opacité dans la gestion du budget de l’Etat

Dans les faits, ce sont les zones d’ombre qui inquiètent le plus ce diplomate à la prudence avérée.

En 2012, le budget de l’Etat Gabonais a été arrêté en dépenses à 2.760 milliards de Fcfa (4.207.592.875,7525 euros) dans la Loi de finances rectificative. Dans celle de 2013, ce budget a été porté à 3.999 milliards de Fcfa (6.096.436.199,3241 euro), et en 2014 il est de 3.336 milliards de Fcfa (5.085.699.215,04 euro). Autant de chiffres qui finissent par ne plus rien signifier, tant ils sont énormes.

Le 19 décembre 2011, le Conseil des Ministres de l’Economie et des Finances de la CEMAC a adopté à Brazzaville, la Directive portant « Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques ». Ce texte communautaire, qui s’impose donc au Gabon depuis 3 ans, défini les principes et obligations que les Etats membres doivent respecter, dans leur législation comme dans leurs pratiques, en matière de gestion des fonds publics.

Sur le fondement de cette loi communautaire qui vient compléter la Constitution Gabonaise, le citoyen a le droit d’être informé de l’usage des deniers publics. Par conséquent il ne peut lui être opposé aucune confidentialité, aucun secret d’Etat. Mais au Gabon, c’est tout le contraire. Depuis que l’Union Nationale a découpé en petits morceaux le projet de budget 2010, obligeant le Pouvoir à venir s’en expliquer sur la place publique, les communiqués des Conseil des Ministres sont devenus particulièrement laconiques lorsqu’il s’agit de l’adoption du projet de loi de finances. 


Nous avons pris le temps de rechercher, tant l’information est introuvable pour le commun des Gabonais, les budgets 2012, 2013 et 2014 pour mieux comprendre ce qui s’y cachait.

En première observation, nous pouvons déjà affirmer qu’Ali Bongo a bel et placé le Gabon sous la tutelle financière d’Accrombessi, assisté de quelques directeurs généraux du ministère des finances , principalement les responsables du Trésor Public et de la direction générale du Budget . Ceux-ci ont mis en place un schéma de prédation des finances publiques.

Un Schéma de prédation des finances publiques « bien huilé »

Des projets bidon

Pour détourner l’argent publique des projets bidon sont créés. Ainsi, à travers une rubrique appelée "Projets transversaux", anciennement dénommée charge communes, d’importantes ressources budgétaires sont confiées à la gestion exclusive de ces trois personnages.

En 2012, les "Projets transversaux" représentaient plus de 220 milliards de Fcfa (335.387.837,8223 euros).

Ce montant a été porté à plus de 261 milliards de Fcfa en 2013 (397.891.934,9896 euros), 

En 2014, tenez-vous bien, il est de plus de 1428 milliards de Fcfa (2.176.971.966,1502 euros).

 En cette année 2014, aucun ministère ne dispose de son Budget d’Investissement. L’ensemble du Budget d’Investissement de l’Etat, à l’exception des Institutions Constitutionnelles, est directement administré par Accrombessi. De la même manière, l’ensemble des subventions publiques sont-elles directement gérées par le même trio. C’est dire combien le Gouvernement a les moyens de son action.

Des crédits budgetaires réels pour des investissements fictifs

Sur le contenu, chaque année, on inscrit au budget des sommes importantes affectées à la réalisation d’investissement, et les Gabonais ne voient rien. Où va donc cet argent ?

Prenons quelques exemples parmi d’autres de ces crédits budgétaires qui sont gérés depuis la Présidence de la République par le tout puissant Directeur de Cabinet assisté des directeurs généraux du Trésor et du Budget qui y ont quasiment élu domicile :

•    En 2012, 3,75 milliards (5.716.838,1464 euros) avaient été affectés à la construction de deux terrains de golf. L’un à la Pointe-Denis, l’autre à la Cité de la Démocratie. Au-delà du ridicule de ces choix d’investissement, les Gabonais sont en droit de savoir où est parti cet argent puisque les deux terrains de golf n’existent toujours pas.

•    Les seules études sectorielles pour le plan stratégique Gabon émergent se sont vu octroyer 5 milliards de Fcfa en 2011 (7.622.450,86 euros), 6 milliards (9.146.941,0342 euros) en 2012 et 9 milliards (13.720.411,55 euros)  en 2013, soit 20 milliards de Fcfa (30.489.803,44 euros) au cours des 3 dernières années. Le pouvoir dit émergent peut-il rendre compte de l’usage qui a été fait de ces ressources ?

•    Dans une rubrique intitulées " Provision pour dépenses d'investissement", on retrouve 3,8 milliards de Fcfa en 2012 ; 37,4 milliards de Fcfa en 2013 et 47,2 milliards de Fcfa en 2014, soit au total 88,4 milliards de Fcfa en 3 ans. Pour quel usage ?

•    Dans le Budget 2014, on retrouve 87 milliards de Fcfa affecté au "Programme National d'appui à l'industrialisation".

Et des exemples de cette nature sont nombreux. Sur le seul budget 2014, plus de 485 milliards de Fcfa de projets et autres subventions conduisent aux mêmes interrogations.

Aux détournements massifs s’ajoutent des dettes odieuses

Et comme si cela ne suffisait pas, le détournement massif des ressources du pays s’accompagne d’un endettement excessif.  Le 30 juin 2009, la dette publique du Gabon était de 1320 milliards de Fcfa. Elle est passée à plus de 2870 milliards à fin 2013, soit plus du double en 4 ans. Ceci alors que dans le même temps, les paiements au titre du remboursement de la dette ont représenté plus de 2.395 milliards de Fcfa en 4 ans. Il serait à ce titre important de savoir auprès de qui le Gabon s’est-il endetté ces dernières années.

Voilà le Gabon tel qu’il se présente aujourd’hui.

Tous les observateurs estiment aujourd'hui que le Gabon est quasiment en cessation de paiement, L’agence d’informations financières Bloomberg a émis une alerte à cet effet le 26 février 2014. Les griots habituels de la présidence de la république sont venu immédiatement démentir sans convaincre personne.

Mais tout de même comment expliquer avec un tel niveau de recettes induit par un baril de pétrole qui flirte ces dernières années constamment autour 100$ ; comment comprendre que ce pays d’à peine 1,5 millions d habitants puisse être dans une telle situation financière qui dans les faits se caractérise désormais, par des emprunts onéreux à court terme et par des tentatives "chantages fiscaux " digne des états voyous ( cf. L affaire Total) . 

Par comparaison, des pays comme le Congo Brazzaville ou la Guinée équatoriale tous de pays pétroliers du golfe de Guinée à l instar du Gabon sont devenus des pays prêteurs à d autres états africains d une partie infime de leur réserves financières, ce fut récemment le cas lorsque le Congo a prêté 100 milliards de francs à l état de Côté d Ivoire ! 
Quant à l Algérie profitant de la période haussière du baril elle a remboursé l intégralité de sa dette extérieure.

Ali bongo ondimba privilégie  les achats de résidences à l étranger pour des sommes astronomiques , d'avions privés , les tour du monde incessants et est partisan du " développement par les mondanités " ( cf le Huffingtonpost ) . Cynique , il vient de décider de réduire les primes de certains fonctionnaires pour....raison d'économies ! 
Le peuple gabonais et la communauté internationale est en droit de se demander Où va l’argent du Gabon ?

Un tel vol organisé des finances publiques, de la corruption généralisée nous invite, nous gabonais, à exiger le depart immédiat du pouvoir aux fins d'être jugé pour toutes ces makversations.

1€= 655,9570 XAF Francs cfa d’afrique centrale


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