lundi 23 septembre 2013

Démocratie​: le changement​, ce doit être maintenant en Afrique et au Gabon

Vous trouverez ci-jointe la position du Mouvement Civique du Gabon.



Les élections locales attisent la convoitise au Gabon. Le régime le sait. L’opposition désunie part dans les plus mauvaises conditions, sans aucune garantie internationale sur la surveillance du pouvoir illégitime, sans avoir pu organiser de conférence nationale et sans que personne n’ait pu mettre en garde le clan Bongo dans ses pratiques de falsification.

 
La cacophonie règne donc dans les rangs de l’opposition. La France pourtant débarrassée de Sarkozy-Guéant- Bourgi ne hausse pas le ton sur le continent et semble se passionner pour la liberté…en Syrie, alors que chacun sait que les menaces de prise de pouvoir islamistes ne sont pas un vain concept. Des exemples récents sont là pour le démontrer.
La « Communauté internationale » est active sur les odieux massacres de population en Syrie, et Ban Ki Moon, en général si accommodant, prend un ton grave pour dénoncer l’usage du gazage des populations. Rappelons-nous en 2009 et en 2010 les appels à l’action internationale lorsque les populations de Port-Gentil ont été assassinées par le régime Bongo et que les cadavres ont été jetés à la mer par dizaines par les milices du clan. Mais, évidemment, le Gabon gêne, comme une grande partie de l’Afrique centrale dérange, des pays africains regorgeant de richesses naturelles dont la France et l’Europe auraient du mal à se passer.
 
Bien sûr, nous ne pouvons qu’approuver les 28 décisions opérationnelles qui forment les conclusions du comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) portée par le ministre Pascal Canfin, qui font suite aux assises du développement.
Nous ne pouvons qu’approuver la concentration de l’Aide publique au développement sur certains pays et en excluant d’autres qui sont des scandales démocratiques et économiques comme le Gabon ou le Congo. Mais, l’exclusion de ces pays du champ des priorités ne fait pas une politique. En effet, pour ne parler que d’eux, ces pays sont sous-développés et 95% de leur population sont en dehors des seuils de pauvreté et vivent dans les pires conditions.
 
La responsabilité historique de la France est engagée pour avoir jusqu’à présent installé et couvert les agissements du clan Bongo au pouvoir depuis plus de 45 ans au nom d’intérêts dont il est difficile de comprendre en quoi ils étaient mieux protégés par des cliques malfaisantes.
 
Nous ne pouvons qu’approuver les initiatives de la France dans ses résolutions sur le développement, en tentant de soutenir les agricultures des pays en développement, en marquant son souhait de mieux aider en matière d’éducation (« capital humain ») et de santé.
 
Nous approuvons encore lorsqu’il est dit que la responsabilité sociale et environnementale est mise en avant, quand on sait, qu’au Gabon, le régime vend, à titre punitif pour les populations concernées, des territoires entiers du Woleu-Ntem à la multinationale Olam destinés à la plantation de l’hévéaculture anéantissant les cultures traditionnelles et détruisant les terres.
Nous sommes pleinement en accord avec l‘idée de la « transparence des flux financiers et à la mobilisation des ressources domestiques » , ou, à une lutte intense contre la corruption. Mais, attention aux Etats responsables de la corruption, qui seraient « chargés » d’en organiser la répression! C’est le cas au Gabon, où la corruption vient des sommets de l’Etat.
 
Les 28 orientations du Gouvernement français nous satisfont, mais il manque un volet poltique plus fort.
Nous souhaitons un nouveau « discours de la Baule ». Nous le voulons, cette fois-ci avec des actes forts. Nous souhaitons une mise en demeure directe des régimes corrompus : qu’ils se démettent et nous sommes près à discuter des délais.
Nous souhaitons que la France s’implique directement dans le processus électoral au Gabon de façon à empêcher le régime à organiser la fraude massive en utilisant le pouvoir d’Etat.
Nous souhaitons que la France organise la transition politique et le départ du clan Bongo. Il est temps au risque de casser tout espoir de solution politique commune entre le Gabon et la France.
Nous ne pouvons nous contenter de la politique des « petits pas », des politiques macro-économiques sur des grands thèmes qui ne contrarient personne et qui ménagent la plupart des intérêts financiers.
Après avoir tant espéré et lutté en faveur de la chute rapide de M. Sarkozy, nous sommes en attente d’initiatives de la part du pouvoir français
Une autre étape est maintenant à franchir dans l’histoire tumultueuse de la gauche gouvernementale et de la démocratie en Afrique, et cette étape ne saurait se limiter à deux beaux exemples, le Sénégal et le Mali.

Mengue M'Eyaà
Présidente du conseil exécutif
Mouvement Civique du Gabon

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