lundi 25 février 2013

L’enrichissement illicite des barons de l’Etat Bongo



Palais des Bongo à Libreville
Une règle non écrite préside aux dépenses somptuaires du régime de Bongo : Plus pauvre et plus endetté est le Gabon, plus luxueux est le train de vie personnel de Bongo, des membres de sa famille et de son oligarchie au pouvoir. En Europe le déplacement d’un ministre, voir d’un chef d’Etat se fait dans la discrétion la plus totale. Dans les pays scandinaves par exemple, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande, voir la Suisse, les membres du gouvernement se rendent à leur bureau à pied, à bicyclette ou ils empruntent le transport en commun. Il est toujours mal vu en Europe qu’une autorité se déplace avec sirènes hurlantes et motos d’accompagnement. Cela présage bien souvent des conséquences négatives pour la suite de la carrière politique de l’autorité en question. Au Gabon, le moindre déplacement d’un dignitaire du régime, d’un ministre, d’un président d’une chambre, du vice président ou même du dictateur lui-même, est un véritable spectacle digne d’une opération commando : Routes bloquées, hélicoptères survolant l’important cortége de Mercedes et limousines blindées, des motards aux sirènes hurlantes, des gardes du corps surarmés aux aguets, des véhicules blindés disposés à tous les carrefours du cortége, une armée personnelle en état d’urgence etc. Tel est le quotidien des librevillois et librevilloises qui assistent impuissant à cet étalage de force et de richesse quasi quotidien.
Une propriété des Bongo à Nice
En novembre 1999 Ntoutoume Emane, le Premier ministre de Bongo se rend en France pour obtenir des financements que son roitelet de Président n’a pu obtenir après sa villégiature euro-américaine, et les frasques de l’élection truquée de décembre 1998. Il se rend tour à tour à Paris et à Monaco. Partout ou il passera plaider la cause de son pays, aucune suite favorable ne lui sera donnée. Face aux principaux bailleurs de fonds du Gabon Ntoutoume Emane entend ceci : « Vous ne pouvez pas venir nous demander ce que vous avez déjà ». Ntoutoume : « Si vous pouviez être un peu plus explicite, car je ne vous suis pas très bien ». Alors un des membres du club se lève et dit à peu près ceci : « Nous n’allons pas vous faire perdre votre temps, M. le Premier ministre, l’argent que vos compatriotes ont déposé dans des comptes bancaires dépasse le triple de votre budget. Il serait plus simple que cet argent retourne d’ou il vient et tous vos problèmes seront réglés. Avant votre retour, nous vous remettrons une liste complète des comptes et leurs provisions. A vous de voir comment faire revenir cet argent et nous vous appuierons ».  Quand cela vient du premier des ministres de Bongo qui un roi de la bassesse courtisane, il n’y a pas de quoi s’étonner.
La liste est bien connue nous la publierons en temps voulu. Nous n’avons pas voulu mettre les montants des provisions et les numéros de comptes car nous savons que la réalité est plus dramatique que ce qui y est présenté. Ces gens ont plusieurs comptes dans des paradis fiscaux et des biens meubles et immeubles dans toutes les parties du monde. Ils passent des week-ends dans les coins paradisiaques du monde, et les plus chers. Ils s’illustrent en affichant un luxe ostentatoire et insolent dans un pays ou le gabonais moyen a du mal à assurer son repas quotidien et est obligé de se nourrir à la décharge publique.
Un Yacht; des dépenses somptuaires
au détriment des gabonais
En passant par des quartiers comme Batterie IV, Haut de Gué-Gué  ou la Sablière, nous contemplons les beaux châteaux des enfants gâtés du régime, avec leurs toits ocres ou verdâtres en tuiles, ceinturées de hautes barrières, confiées à la surveillance de plusieurs gardes. Encore et encore, nous nous surprenons à nous demander  comment ont-ils construit ces jolies bâtisses.  Quelle profession ou quel métier exercent-ils pour réunir les colossaux revenus que nécessite leur construction ? Où est leur solidarité quand des compatriotes nécessiteux cohabitent avec cochons,  rats et moustiques dans Derrière l’Hôpital, Akébé ou Kinguélé ? Le salaire moyen d’un père de famille s’élève à 45000 francs cfa par mois (SMIG) soit 66 € environs.
La richesse des Bongo s’explique non seulement par ses actes de corrompu et corrupteur international (il recevait d’Elf aquitaine 400 millions de FF par ans), mais par la prédation des richesse nationale et l’appropriation de tout le patrimoine de l’Etat  du pétrole à l’immobilier. En effet cet homme est le plus grand propriétaire foncier de Libreville et y possède les trois quarts des terrains bâtis surtout ceux ou des bâtiments de l’Etat on été construit. Il encaisse les loyers correspondants et s’approprie au bout de quelques années ces bâtiments, grâce à des baux démagogiques. Il confiait cyniquement à la presse en 1993 que le palais rénovation était la propriété de l’Etat, mais le terrain sur lequel il était bâtit était sa propriété. L’Etat loue son terrain ! Allez y savoir à combien. Tout le littoral de Libreville, d’Owendo au Cap Esterias, en passant par le haut de gué-gué, les bas de gué-gué, Batterie IV, Montagne sainte, le centre-ville, les bâtiments administratifs et bancaires du centre-ville sont ces propriétés. Adepte du secret, Bongo, utilise beaucoup de prête-nom qu’il n’informe parfois pas de ces opérations. C’est ainsi qu’un de ses obligés a appris à sa grande surprise par la presse qu’il était propriétaire de l’une de ses nombreuses sociétés de Bongo.
Aujourd’hui encore, ces questions continuent de hanter les esprits des gabonais. Elles nous font pleurer des larmes de rage, nous qui, dans nos quartiers populaires, payons double pour ce que nous n’avons pas toujours fait : une fois en réprimandes et privations, et une autre fois en désespoir au fond de nous et de nos trous.
Le «Club Bongo » est resté après plus de quarante ans de prétendue indépendance, une équipe constituée de grands enfants auxquels il faut tenir la main pour leur éviter de se perdre en chemin. Nous avons donc le droit et le devoir, devant un tel scandale et une telle incurie, d'appeler au nettoyage des écuries pour que la justice règne. Un peuple indigné, à l’heure où on parle de difficultés économiques, de dettes extérieures, des roitelets couverts par la France ont porté une atteinte grave aux intérêts de plus de cent ans d’existence. Les seules préoccupations s’articulent autour de la façon dont chacun membre du « Club des milliardaires » jubilent sur le dos du gabonais. Pendant que les Institutions internationales, exigent au Gabon de «serrer la ceinture », les enrichis d’hier et d’aujourd’hui préfèrent se faire plus discrets. Mais la misère insupportable, la pauvreté, la malnutrition vécues au quotidien nous donneront toujours cette abnégation au changement de ce système politico-mystique qui exhibe la honte à la face du monde. Car, on ne peut rester longtemps victimes des événements qui font de vous un souffre-douleur et un objet de risée.
Dans tous les cas, la gloire du système Bongo aujourd’hui, pas plus qu’hier, réside dans ce qui est folklorique, dérisoire et futile. On est ramené un demi-siècle en arrière, à une époque où Senghor pouvait écrire : « Je déchirerai les rires Bananias sur tous les murs de France ». La différence aujourd’hui, est qu’il ne s’agit plus du colon qui malmène le Noir, mais de cet astronaute croulant, voulant remplacer le colon mais qui interprète si  mal le jeu. En effet, les limites et les imperfections du projet matérialiste déployé par le Clan-Bongo, suscitent aujourd’hui la nécessité d’une attention particulière, afin de permettre le jaillissement d’une classe novatrice et mobilisante.
Bongo a créé dans « son peuple », deux catégories de classes sociales. Même avec nos yeux d’enfants à cette époque, nous cernions déjà intuitivement que les dés étaient pipés à l’origine. La classe insolente et arrogante des riches côtoie en la snobant par des artifices matériels, la classes des pauvres, des miséreux. Dans les plans du tyran, il faut absolument empêcher l’éclosion de la classe moyenne, celle qui porte le flambeau et l’étendard des revendications.

Pour pérenniser cette diabolique répartition, la classe aisée multiplie subterfuges, pièges et verrouillages de toutes sortes pour conserver la haute main sur l’essentiel des richesses du pays, bien à l’abri, sous la cape du Chef qui les couve. Faut-il encore plaindre les membres de cette caste, eux qui ne se sont donnés que la peine de naître, eux qui ne connaîtront plus l’angoisse des affres de la misère  qu’ils ne subiront plus ? Lorsqu’ils décident de se montrer, ils pêchent par ignorance et entêtement, non conscients des problèmes du bas-peuple.

La classification bongoïste de la couche des pauvres se subdivise en deux sous-groupes. D’une part, les analphabètes et les illettrés, souvent prompts à utiliser la manière forte pour revendiquer. Mais ce sous-groupe est si malléable et corvéable, trop sensible aux restes gargantuesques des princes pour affirmer et maintenir une quelconque conviction. Inapte à maîtriser ses instincts, misérable, ce sous-groupe casse et pille à l’occasion des manifestations qui engendrent parfois la maladresse consternante de la classe aisée.

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