mercredi 31 octobre 2012

Gabon; une démocratie de façade, une opposition mollassonne, un peuple sinistré


En vingt trois ans l’opposition partie prenante du système criminel intégré incarné par les Bongo (et non à Bongo nuance à relever) au Gabon a fait la preuve de son efficacité à maintenir une vitrine faussement démocratique du régime autocratique de Bongo-PDG en lui permettant de masquer sa véritable nature. Sa principale préoccupation est celle de se confondre dans une lutte des postes et autres strapontins. Les postes de député obtenus ne sont que le résultat d’un marchandage honteux fait avant même les élections. D’ailleurs les résultats sont, du reste, fixés d’avance, hier par l’autocrate de l’équateur, aujourd’hui par son demi-monarque de fils. La négociation n’a pour but que de fixer le nombre de poste par Parti. Bref, le partage du gâteau. 

En même temps l’opposition véritable à l’Etat Bongo-PDG, celle qui conserve encore un infime soutien du peuple  gabonais, fait preuve de son inefficacité par une absence, un manque d’imagination et d’actions, sinon une léthargie coupable dans la lutte pour l’établissement d’une véritable démocratie. 
Qu’on se le dise une fois pour toute : aucune démocratie, aucun système économique et social fiable ne peut voir le jour au Gabon tant que subsiste ce système criminel. La liberté des gabonais et donc la pleine jouissance de sa souveraineté passe inévitablement par le départ des Bongo du pouvoir. L’ignorer c’est faire le jeu du dictateur. A ce rythme nous aurons encore cet homme au pouvoir en 2059! Après tout, il n’aura que cent ans.

Pendant ce temps l’autre partie de l’opposition, celle qui appartient aux Bongo, se spécialise dans la danse du ventre, la bassesse courtisane et la compromission. La trahison de Mayila est symptomatique à cet égard. Les faux opposants comme cet homme bien connu pour ses multiples compromissions avec le régime des Bongo, qui est en soi, est la brebis la plus galeuse de la République des coquins, se complaisent dans le confort de leur vie imbécile et sont incapables d’endurer le centième de ce que les pauvres gens qu’ils sont cyniquement censé représenter endurent. Ces opposants du ventre ont renoncé à des valeurs intangibles qu’ils dénoncent aujourd’hui. 

La lutte du peuple gabonais doit être désormais animée des idéaux qui dépassent les idéologies et les personnes : la liberté n’est pas une aumône, c’est un droit irréfragable. Pour récupérer sa liberté, un homme libre aimant la liberté et la vie dans la différence, ne peut pas laisser tomber ses convictions. Après tout ce que les gabonais endurent depuis ces longues années par une machine dont le seul but est de broyer ceux qui pensent autrement et ceux qui aspirent à la liberté, la logique de la compromission et du ventre ne peut ressembler ici qu’à une honteuse trahison du peuple qui souffre d’une dictature de près de quarante cinq ans. 

Le crédit acquis par les Bongo sur la scène internationale, et ceci grâce à une corruption bien huilée, incite souvent les hommes honorables à fermer les yeux sur le passif d’une politique sécuritaire intérieure sinistre, une économie désastreuse et une misère sans nom. L’inaction de cette communauté internationale, prompte à dénoncer les pays ou elle n’a aucun intérêt, ne permet-elle pas au mal de triompher et de proliférer ? 

Il est une chose, presque constante à toutes les tragédies des peuples opprimés : Les considérations morales des sociétés dites développées, démocratiques et de droit de l’homme ne prennent jamais le dessus sur les enjeux économiques. Ces pays placent et maintiennent au pouvoir des dictatures des plus sanguinaires sans que cela ne frappe leur moralité. En tout cas, aussi longtemps que leurs intérêts sont préservés, ils ferment les yeux sur toutes les exactions commises contre les populations par leur protégé. Mais le jour ou le protégé commet un acte contre leurs intérêts, la cécité disparaît par enchantement. Le protégé d’hier devient subitement le dictateur le plus dangereux qu’il faut destituer, emprisonner ou assassiner. Leur presse prépare et manipule l’opinion par une propagande soigneusement orientée, celle-ci oublie subitement que leur pays était le pourvoyeur de l’aide et de l’assistance au dictateur dans la répression de sa population. On trouve des raisons pour intervenir, au nom de ce peuple qu’ils ont opprimé par dictateur interposé, ils évoqueront le droit d’ingérence humanitaire. On montera et on armera un groupe de quelques aigris à leur solde qu’on appellera opposants et on renversera le dictateur au nom du peuple martyr qu’ils ont contribués à anéantir. Mais ce ne sera pas tout, car à peine le dictateur renversé, un autre est imposé au pays pour poursuivre l’œuvre de l’autre et pour garantir leurs intérêts. Tel est la substance de l’égoïsme du capitalisme occidental : l’argent est au centre de tout et l’homme à la périphérie de tout intérêt. Surtout quand cet homme aux yeux de ces néo-colons a la triple infirmité d’être noir, analphabète et pauvre.

Pour notre part, nous ne faisons allégeance à aucune idéologie dogmatique. Nous adhérons à des principes et à un esprit de résistance qui nous pousse à tenir bon face à la l’arbitraire d’une dictature et à la persécution politique. Nous savons qu’au delà de l’éphémère des dogmes et des croyances, il n’est point de murailles si hautes et si épaisses qui ne finissent par s’écrouler sous des coups des hommes et des femmes de conviction, engagés à obtenir leur liberté et à préserver leur dignité.

 Jean NDOUANIS


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