lundi 6 août 2012

Précisions de Jean Ndouanis sur la plainte à la CPI



Il m’est revenu que certains individus mal intentionnés (probablement les partisans du régime Bongo-PDG) utilisent mon nom sur la toile pour me faire dire ce que je n’ai nullement dit ou écrit. Cela est de bonne guerre et procède de la désinformation habituelle du régime et de la décrédibilisation que celui-ci fait à l’endroit des gabonais qui s’élèvent contre sa tyrannie. 

Il me revient alors le droit de faire les précisions suivantes :

1/ J’ai introduit en janvier 2010 une demande d’ouverture d’information pour assassinats, meurtres, viols, voies de fait, violences aggravées contre des ressortissants de Port-Gentil auprès du Tribunal pénal international sur les crimes perpétrés à l’occasion du coup d’Etat électoral et militaire d’Ali Bongo Ondimba. Ceci pouvant s’ouvrir sur une plainte des parties lésées auprès de cette institution internationale.

2/ Un accusé de réception de la demande m’a été envoyé.
Cet accusé de réception confirmait la réception de la demande d’information et l’inscrivait au registre des communications du bureau du TPI.

3/ Une pré enquête a été ouverte, aussi bien sur moi-même, l’auteur de la demande, quant à mon sérieux et à ma personnalité, mais aussi sur les faits allégués. Cette pré enquête a duré deux ans et demi. Les conclusions de celle-ci sont positives aussi bien sur mon sérieux que sur les faits allégués.

4/ Le 26 juin 2012, le TPI a jugé que les faits allégués ainsi que d’autres faits consécutifs aux assassinats de 2009 étaient suffisamment graves et font désormais l’objet de l’ouverture d’une information pour assassinats politiques. Cette information s’appuiera, non seulement sur les documents et preuves fournies, mais aussi sur les rapports des services de renseignement de l’ONU ainsi que des autres officines.

5/ Le bureau du procureur du TPI m’a demandé de fournir tout élément supplémentaire susceptible d’étoffer le dossier. 

A cet effet, un certain nombre de témoignages des parents des victimes me sont déjà parvenus et je les ai transmis au bureau du procureur du TPI. 
J’invite à ce propos toutes les victimes qui ne l’ont pas encore fait,  à me transmettre leurs témoignages, les documents (photos, vidéos, actes de décès avec mention de la cause, etc). En tant que témoins ils bénéficieront de l’anonymat et la protection des témoins comme il est d’usage à la CPI. Vous pouvez transmettre vos informations à l’adresse e-mail suivante :

 ndouanisjean@yahoo.fr          Tél. +32 475 473 999      

Ou directement à l’attention de 
Monsieur M.P. Dillon
Chef de l’Unité des informations et des éléments de preuve
Bureau du Procureur
Post Office Box 19519, 2500 CM The Hague, The Netherlands
Boîte postale 19519, 2500 CM La Haye, Pays Bas
Telephone / Téléphone:             + 31 70 5158515       • Facsimile / Télécopie: + 31 70 5158555 • http://www.icc-cpi.int. E-mail : otp.informationdesk@icc-cpi.int

Dans le dernier cas vous voudriez bien mentionner la référence du dossier : 
OTP-CR-40/10

Par ailleurs un collectif des victimes du coup d’Etat de 2009 au Gabon sera constitué prochainement. Il aura pour taches, entre autres, de recueillir tous les témoignages des exactions commises sur tout le territoire national de 2009 à ce jour par le régime d’Ali Bongo Ondimba.  Cela permettra de constituer des éléments à charge contre le régime imposteur de Bongo Ondimba Ali (BOA). Je demande aux gabonais d’y adhérer massivement en aidant ce collectif dans son travail.

Je demande aux gabonais d’être courageux pour que justice soit faite. La peur et la corruption sont les deux mamelles qui constituent l’armature de ce système criminel intégré qui nous dirige depuis 45 ans. Si nous vainquons la peur et la corruption nous vaincrons le système. Il s’agit ici ni de vengeance, ni d’honneur, ni de gloire, ni de richesse, mais tout simplement de justice. Notre liberté et notre dignité en dépendent. Il faut que les tenants de la dictature des Bongo comprennent désormais qu’ils ne peuvent plus impunément assassiner des gabonais pour des motifs politiques ou rituels sous de prétendus prétextes de troubles à l’ordre public.

6/ Je n’ai jamais retiré cette demande d’information, au contraire, une plainte est en cour, un avocat a été désigné et un compte bancaire pour les souscriptions de soutien pour la procédure sera prochainement ouvert. De plus, un pôle juridique comprenant des ONG, des hommes politiques européens, des députés et les membres de la coordination UPG Europe a été constitué pour suivre l’affaire. Ceux qui affirment que l’affaire a été abandonnée se font des lubies, car elle n’est qu’au début. En tout cas s’ils pensent tromper les gabonais, cette fois ils se trompent d’époques et de gabonais. 

7/ J’affirme ici au peuple gabonais que le régime de terreur et de corruption que ce pouvoir utilise pour réduire les gabonais ne m’impressionne pas. Je le connais et je le combattrai jusqu'à sa fin inéluctable.

Ainsi dés l’introduction de la demande d’information à la TPI, des inconnus ont menacés ma personne et ma famille, des écrits et têtes de mort ont été peint à la peinture rouge sur les murs de ma propriété en Belgique, des coups de fils anonymes passés à des heures tardives sur mes numéros privés que j’ai du changer plusieurs fois, la subordination des membres de ma famille au Gabon pour me demander d’abandonner les poursuites, etc. De même ma voiture a été volontairement accidentée à l’arrêt à mon domicile par une voiture immatriculée en France (fausse immatriculation Il s'agissait d'une voiture Peugeot 205 bleue immatriculée en France portant l'immatriculation 380 XAZ 08.). C'est là des pratiques biens connues des barbouzes du régime des Bongo: faire peur.

L'autre pratique c'est la corruption, l'achat des consciences. Ils ont tenté de me corrompre à deux reprises en me proposant l’argent enfin que j’arrête la procédure. Ce que j’ai, de toute façon, exclu. Cet activisme rétrograde prouve que nous avons frappé la ou ça fait mal: leur sentiment d'impunité absolue doublé d'un ego démesuré.

De tout cela, une plainte pour dégradation et destruction de la propriété privée a été introduite contre X et elle est pendante à ce jour. De même une ouverture d’information pour menaces de mort est ouverte contre Ali Bongo Ondimba, principal bénéficiaire des faits incriminés et possible commanditaire, et donc co-auteur des actes posés. 

Les tribunaux belges jouissent de la compétence universelle pour juger des actes de cette nature même quand ils ne sont pas commis sur le territoire Belge. Ces actes ont étés commis sur le territoire Belge contre un individu qui jouit de la protection de l’Etat Belge : cela veut dire que dés que le lien entre cet homme, (B.O.A) et les menaces sera établi, il sera susceptible d’arrestation et de poursuite, malgré son statut. Il a intérêt à rappeler ses chiens, ils sont bien connus et sont sous surveillance.


                                              



En conclusion

A l’évidence, les tenants du régime des Bongo pensent que Jean Ndouanis est influençable ou corruptible. C’est mal le connaitre. S’ils avaient un peu de mémoire, ils se seraient rendu compte qu’il s’agit ici du même Ndouanis meneur principal des troubles de 1989-1990 à l'Université Nationale du Gabon (pompeusement rebaptisée Université Omar Bongo) et des réseaux de l’UPG. Ceux-ci ont abouti aux évènements du 17 janvier 1990, de mai 1990 et des 22, 23 et 24 février 1994. Les menaces, les arrestations, les sévices subis (tortures suivi de fracture du bras, fracture de la jambe gauche, etc), les tentatives d’assassinat par empoisonnement en 1990, le guet-apens au quartier Matanda à Port-Gentil en 1994, les propositions de poste, les propositions d’argent, les affectations disciplinaires, la non affectation, les suspensions de salaire, la menace de radiation, fausse accusation de préparation de coup d'Etat et de complot, bref, ne l'ont jamais fait plier. A ce propos, en 2002 selon l'hebdomadaire JA il aurait préparé une guérilla avec l'aide de 4000 mercenaires de la DSP de Mobutu en attente dans la forêt gabonaise, des militaires gabonais tapis dans l'armée gabonaise. Tout ce monde aurait été dirigé par les services actions de l'armée Belge, bref de la paranoïa. Quant il s'est avéré que c'était une affaire montée de toute pièce par des pédégistes (aidés en cela par un pigiste camerounais de JA) dans le but d'extorquer l'argent aux Bongo, ils ont photocopié l'article en plusieurs exemplaires et les ont nuitamment glissées sous les portes des domiciles des membres de la famille Ndouanis au Gabon. Menaces à peine voilées de représailles sur la famille) etc. Tous ces actes ne l’ont jamais impressionné. C'est ce même Ndouanis qui a coordonné l'opposition UPG ACR pour battre BOA aux élections du 30 août 2009 en Europe. Il connait le système et ses faiblesses.

Ces évènements, pour votre mémoire, ont permis aux gabonais de vaincre la peur et de descendre dans la rue pour protester contre le régime Bongo, réclamer le multipartisme, la démocratie et la fin des privilèges des barons du PDG. En tout cas une conférence nationale a été organisée. Bien que celle-ci était teintée d’une forme de folklorisme et d’une naïveté infantile pour beaucoup de participants, elle a tout de même pondu des résolutions qui auraient pu faire avancer le Gabon vers la démocratie et la paix. Les manipulations et les manœuvres dilatoires du régime Bongo ont réduit à néant les résolutions de ce forum du peuple gabonais. Depuis lors, les leaders de ce forum, les leaders étudiants des mouvements du 17 janvier 1990 ont subis diverses persécutions, certains ont étés assassinés, d’autres ont été emprisonnés et mis au secret, d’autres ont fuit le pays pour l’exile, d’autres ont intégré le système Bongo-PDG en acceptant des postes et de l’argent.

Mais pour l’essentiel, nous sommes restés conformes à nos convictions et à nos engagements de 1989 : Faire du Gabon un pays libre, un Etat de droit ou régnera une véritable démocratie, une justice équitable, une justice sociale et un bien être pour tous.

Notre engagement trouvera toujours les principes de nos convictions, le courage de les exprimer et celui d’agir pour le bien du peuple gabonais. L’assassinat, la corruption et tous les artifices du système Bongo-PDG pour terroriser les gabonais ne nous feront pas renoncer à nos convictions, à nos actions pour un Gabon libre, juste, démocratique et économiquement prospère.
                               
Pour notre conscience toutes les grenouilles dansent de la même façon c'est pourquoi les tenants du pouvoir en Afrique sont comme leurs sorciers : leurs oreilles n’écoutent qu’une fois brûlées. D’où, la curieuse ressemblance de leurs fins tragiques. Les leçons d’histoire n’intéressent presque jamais les potentats africains. Ali Bongo, tout comme Moubarak, Ben Ali ou Kaddafi, n’échappera pas à son destin, qu'il se le tienne pour dit.

Moi, tout comme mes compagnons, n'avons peur de personne. Chaque fois que nous recevrons un coup nous en rendrons plus.

Jean Ndouanis
http://jean-ndouanis.blogspot.be/



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