Le caractère légitime d’un régime politique dépend du suffrage universel. La démocratie pluraliste implique la compétition électorale, les libertés publiques, l’alternance des partis au pouvoir.
La liberté, donc la liberté de choix, est l’essence
même, la force et la raison d’être de la démocratie. Cette dernière se fonde
sur la conviction que, dans une libre compétition, la vérité vaincra, et que
munis de cette vérité, les citoyens sont les meilleurs arbitres de l’intérêt
public. Le bon fonctionnement de la démocratie dépend donc de l’expression
critique et de l’affrontement continuel des idées, de la tolérance de tout
point de vue, quelques impopulaires, absurdes ou extrémistes qu’ils puissent
paraître. Le débat démocratique dépend à son tour de la circulation des idées,
des informations et des opinions de toute origine, et de la présomption que,
jusqu’à preuve du contraire, tous ceux qui y participent sont des gens de bonne
volonté, et aux intentions honnêtes jusqu’à ce que la preuve du contraire soit
faite. Pour que ces règles du jeu politique puissent être observées il faut
qu’il existe des forces politiques authentiques, des institutions authentiques,
un parlement authentique. Or, au Gabon, ni l’un ni l’autre n’existent. Les
élections étant truquées, la liberté de réunion étant niée, la presse libre
étant bâillonnée, les opposants véritables porte-parole des masses sont
pourchassés, condamnés à mort ou à la détention sous des prétextes fallacieux
ou tout simplement liquidés, comment dés lors s’étonner que le peuple emploi la
rue et l’insurrection pour se faire entendre ? Un peuple longtemps opprimé
fini tôt ou tard par se libérer par tous les moyens. Les imposantes gardes
prétoriennes des dictateurs n’y peuvent rien. La Tunisie, la Libye l’Egypte et
bien d’autres dictatures sont là pour nous le confirmer. La liberté des
citoyens et la démocratie sont les garanties suprêmes de la sécurité d’un chef
d’état proprement élu. Il n’y a pas de demi démocratie, la démocratie est
totale ou ne l’est pas. Dans l’histoire de l’humanité, dés qu’une liberté fut
bafouée les conditions de la contestation et de la révolte se sont établies.
L’exécution de l’acte final de soulèvement ne dépend que de la conjoncture
historique.
Cette conjoncture dépend, à son tour, de la limite
supérieure de la souffrance d’un peuple. Cette limite pour les peuples du tiers
monde est curieusement supérieure à celle des populations des pays développés.
Il est bien vrai tout homme qui a goûté au bien être y renonce que très
rarement. Il est plus difficile, en effet, pour ces peuples
« évolués » de renoncer à leurs acquis de développement que ceux du
tiers monde de renoncer à ce qu’ils n’ont pas et ne connaissent pas. C’est
pourquoi le développement est relatif et optionnel. On se développe en faisant
des analyses situationnelles de ce que l’on est et de ce que l’on veut devenir,
tout en faisant des comparaisons avec les modes de vie des autres
peuples : ce qu’ils ont de plus du point de vue matériel, social,
économique et politique, ce qu’ils ont de mauvais etc.
Ces analyses doivent déboucher sur la décision de
changer son «Etat actuel», pour évoluer vers un autre Etat jugé meilleur que le
précédent. Malgré tous les constats et analyses qui peuvent être faites si un
peuple n’a pas décidé de se développer, il ne développera pas. La décision et
l’identification des entraves au développement sont, à notre sens, essentiel et
primordiaux. Lorsque cette décision est prise et lorsque les entraves sont
identifiées, il faut soit les contourner, soit les amoindrir, soit les
annihiler. Il n’y a pas d’autres
solutions, un développement bourré d’entraves n’à aucune chance d’aboutir. Dans
ce cas, et c’est le cas dans notre pays, une classe aisée, continue à prospérer
en donnant une fausse image de progrès à tout le pays quand 90% de la
population croupis dans la misère. Il existe donc une limite supérieure à la
souffrance d’un peuple : la désillusion d’un pays prospère.
Quand l’immense majorité d’un peuple estime que la
situation promise n’entraîne qu’à une régression en dessous des anciennes
limites sociales de vie, la désillusion devient elle-même une arme contre le
progrès du peuple. Un peuple qui n’espère plus ne prospère plus et ne progresse
plus, et dès lors, le processus du développement du sous-développement se
trouve engagé. La réflexion qui pourrait être prise par l’immense majorité du
peuple est à peut près celle-ci : Puisque ceux qui sont à l’origine de la
chaotique situation du pays se maintiennent au pouvoir par tous les moyens,
alors contribuons tous à détruire l’Etat, étant donné que les principaux
responsables s’en soucient pas. La dégradation des conditions de vie continuera
jusqu’à la mort de l’Etat. Le corollaire d’une telle situation est patent au
Gabon : de l’incapacité à nourrir, à soigner, à éduquer ses citoyens à
l’irrespect de ses engagements internes et externes, le pouvoir de Bongo a fait
atteindre aux gabonais les limites supérieures de la souffrance d’un peuple.
Avant l’arrivée de Bongo au pouvoir, les gabonais mangeaient à leur faim, en
prenant trois repas par jour.
La dépendance alimentaire extérieure que les gabonais
ne connaissaient pas avant l’arrivée de Bongo est devenu tellement oppressante
que chaque gabonais est désormais l’esclave de son ventre. Quand à la santé des
gabonais, il faut être riche, c'est-à-dire appartenir à l’oligarchie pour
pouvoir se soigner en payant les soins de santé exorbitants dans les cliniques
des barons du pouvoirs, seuls établissements possédant l’essentiel des
équipements médicaux achetés par l’Etat et détournés par les oligarques. Même
sous colonisé, le Gabon n’a jamais autant été dépendant. En fait Bongo a remplacé
un système de dépendance étatique à un Etat étranger néocolonial par une mafia
internationale dont son système criminel érigé en Etat est le pendant local. Il
a créé, ainsi, une nouvelle colonisation du pays par une dépendance informelle
et perpétuelle un groupe d’affairistes mafieux dont le goût du lucre et de la
gaudriole constituent les seules lois. Le procès TotalFinaElf a démontré que
Bongo et ses complices, entre autres, André Tarrallo, Loïc Le Floc Prigent,
Alfred Sirven, se tapaient des milliards de francs français sur le dos des
gabonais pendant que ceux-ci croupissent dans une misère indescriptible. On
voit que la colonisation française a fait place à une colonisation mafieuse du
Gabon. Et celle-ci est orchestrée par des cadres et des hauts fonctionnaires de
l’establishment français. Y a-t-il une implication de l’Etat français dans ce
magma de la mafia ? Tout le laisse penser, car ces actions sont menées
avec la bénédiction de la France officielle, qui protège ces escrocs, par une
justice française qui acquitte des criminels et assassins comme Bob Denard et
bien d’autres. Finalement tout ceci n’est que la conséquence d’un système
installé par la France aux lendemains des indépendances factices. Un système
qui ne vise en aucun cas le bonheur des peuples colonisés mais la grandeur de
la France.
Ce système a entraîné la ghettoïsation et
l’asservissement de l’immense majorité du peuple. Nous pensons donc que c’est
un devoir d’honneur d’être à l’avant-garde de la destruction de ce système pour
la libération du peuple gabonais d’une mafia tyrannique. Nous avons tenté de le
faire en 1990, mais bien vite le mouvement a été récupéré par les mêmes
prédateurs qui, du jour au lendemain, de membre influent de l’oligarchie, se
sont trouvé des qualités de défenseur du peuple. Les véritables leaders du
peuple les ont ignoré, aujourd’hui tous les masques sont tombés, il n’y a plus
l’ombre de la moindre confusion. C’est donc un devoir de tout gabonais digne de
ce nom de lutter pour la libération de son pays.
La démocratisation des sociétés occidentales a rendu
vaine l’aspiration révolutionnaire de leurs peuples. Puisque le pouvoir pouvait
être prit démocratiquement pourquoi ne pas faire l’économie d’une
révolution ? Au Gabon, il n’est pas possible de prendre le pouvoir
démocratiquement car, celui-ci est confisqué. Comment dans ce cas, les gabonais
peuvent-ils récupérer leur pleine souveraineté ?
Les français se sont battus pour obtenir le système
politique et la liberté qu’ils ont aujourd’hui, au même moment elle maintenait
un système oppressif, raciste et colonial dans des pays sous son influence.
Tout rappel que, quelques mois après la libération de la France, ce pays
engageait les massacres en Algérie contre des peuples qui, comme eux, voulaient
être libre en prenant leur propre destin en main. La France soutient les
dictatures les plus ignobles en Afrique et dans le monde au détriment du
développement et de la liberté des peuples. Ces peuples continuent à êtres les
esclaves de l’intérêt et du capital. Il n’y a pas d’illusion à se faire s’ils
ne peuvent pas comprendre que les gabonais aspirent eux aussi à la liberté, au
développement et au bonheur alors la France est un obstacle à la marche vers la
liberté des gabonais qu’il faudra à un moment ou un autre soit combattre soit
s’allier pour éliminer un système qu’elle a installé. Elle a donc deux choix,
ou elle répare le mal qu’elle a fait au Gabon en commençant par se débarrasser
de son pion pour permettre l’émergence d’une véritable société démocratique et
des relations d’amitié entre nos deux pays ou les gabonais trouverons d’autres
moyens pour le faire et dans ce cas elle sera responsable de ce qui arrivera et
partagera le sort qui sera réservé à son poulain : c'est-à-dire plus aucun
avenir au Gabon.
Aujourd’hui, la France gagnerait à évacuer sa base
militaire de Libreville. Cela constituerait un signe fort du désengagement
d’une armée d’occupation de la terre gabonaise. Surtout un signe du lâchage du
dictateur. L’objectif à terme de toutes ces luttes est l’instauration d’un
régime démocratique, élu sur supervision internationale des pays neutres et de
l’ONU en particulier. La France qui a toujours co-organisé la fraude et
cautionner les nombreux coups d’Etats électoraux des Bongo est de ce fait
disqualifiée dans la préparation ou l’organisation de ces élections. Cette
dernière doit retirer son armée du territoire gabonais avant toute consultation
électorale. L’objectif intermédiaire est l’organisation et la formation des
masses rurales et urbaine.
D’une manière générale, tous les pays, tous les hommes
politiques occidentaux ou autres, qui arment et soutiennent les dictateurs dans
le monde entier sont complices des crimes contre l’humanité, des crimes
politiques et économiques, que ces dictateurs commettent avec leur aide et
soutien. Ils devront en répondre un jour ou l’autre devant toutes les victimes
que la recherche effrénée de l’intérêt du capital au détriment de l’amour de
son prochain et de la justice a jeté sur la route sinueuse et sans fin de
l’exile, de la misère, du chaos et de la mort.
Nous saluons les hommes de bonne volonté, les
organisations caritatives, les pays qui au nom de la charité universelle, de la
liberté, de la démocratie et de la justice, aident et guident les déshérités de
la terre dans la sombre vallée de la mort et des larrons que constitue le monde
des dictateurs, de l’injustice et de l’égoïsme.
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