samedi 16 juin 2012

Lettre Ouverte des Indignés du Gabon aux illustres invités au New York Forum Africa

Je me permet de publier sur mon blog la lettre Ouverte des Indignés du Gabon aux illustres invités au New York Forum Africa. Cette lettre s'adresse non seulement aux invités de ce forum mais également à tous les démocrates et hommes libres du monde entier, mais aussi aux gouvernements des pays dit démocratiques, qui cachent mal leur hypocrisie en soutenant des dictateurs. Ces derniers les achètent par des contrats faramineux et injustes pour les peuples. L’intérêt financier ou économique au détriment de la vie des peuples qui en sont propriétaires est un crime contre l'humanité. On ne peut pas être un démocrate et ne pas s'indigner de la gouvernance des dictateurs en Afrique. On ne peut pas être un homme libre et ne pas s'indigner d'une succession monarchique au Gabon. On ne peut pas rester indifférent quand le régime d'une famille spolie de sa richesse tout un peuple, le dépouille de tous ses droits, le réduit à la misère, à la pauvreté. Une dictature ou la violence d'Etat est le seul met servi aux gabonais. Oui je suis un démocrate et je m'indigne, oui je suis un gabonais libre et je suis un indigné. Je soutien les étudiants gabonais dans leur soif de justice sociale et dans leur lutte pour le droit à des études. Je soutien les fonctionnaires gabonais qui, dans leur lutte pour des meilleurs conditions de travail et de traitement, ont eu leurs salaires supprimés depuis des années pour délit d’opinion. Je soutien les gabonaises et les gabonais qui aspirent à un État démocratique. Je soutien ces  pauvres citoyens expropries de leur terre et de leurs maisons pour bâtir l'empire immobilier de l'oligarchie. Je suis du coté de tous ceux qui se battent au prix de leur vie pour défendre la terre de nos ancêtres. 
Je suis un indigné et je soutien le Front des Indignés du Gabon et je félicite Gregory NGBWA MINTSA pour cette lettre ouverte.
Jean Ndouanis
+32475473999
Bruxelles


Lettre Ouverte des Indignés du Gabon aux illustres invités au New York Forum Africa
Fait à Libreville, le 28 mai 20012


Mesdames et Messieurs, 


Reconnus pour votre génie, pour l’éthique que vous défendez au point de les incarner, pour votre engagement, pour vos efforts et vos sacrifices en vue de mettre en application des valeurs pour laisser à la postérité un monde meilleur, vous avez été invités à participer au New York Forum Africa. Selon Richard Attias, l’organisateur de ce forum, « Le Gabon a un business model unique et que je pense sincèrement gagnant. Sa stabilité politique et économique en fait une terre d’accueil idéale. » 


Mesdames et Messieurs, 


Ce business model unique, les Gabonais n’en veulent plus. Le prétexte de la Guerre froide pour maintenir des rois nègres au pouvoir afin d’assurer la « stabilité » pour les réseaux d’affairistes n’est plus d’actualité. Ne sont également plus de notre temps l’esprit et la lettre de la récente réforme constitutionnelle qui renforce les pouvoirs du président d’un état militaro-policier en lui octroyant l’exclusivité des prérogatives en matière de sécurité et de défense, et, par conséquent, la souveraineté absolue dans la définition du concept éculé de « trouble de l’ordre public » ou de « respect des institutions ». 


Ainsi, depuis l’accession d’Ali Bongo au pouvoir, les marches pacifiques sont interdites, car elles troublent l’ordre public ; la presse indépendante et toute forme de contestation sont régulièrement sanctionnées pour tentative de déstabilisation de l’État. Lorsque, par ailleurs, le rapport de la Cour des comptes est classé top secret dans notre dernier bastion de la Françafrique, le doute n’est plus permis sur la nature de cet État. Ce modèle économique, les Gabonais n’en veulent pas. 


Depuis plus de cinquante ans, les organismes et la communauté internationaux protègent un clan "patrimonicide", contre les intérêts du peuple gabonais. C’est pourquoi, des patriotes issus de tous les corps sociaux se sont rassemblés au sein du Front des Indignés, afin de se réapproprier leur souveraineté et faire valoir leur aspiration à jouir de leurs droits et libertés fondamentaux. Cette revendication, nous sommes déterminés à l’exprimer en marge de l’opération de communication que sera le New York Forum Africa. 


Lorsque les forces de répression et de coercition nous frapperont, de quel côté serez-vous ? Du côté de la famille qui dirige notre pays depuis 45 ans, au point de considérer que l’État, c’est elle, ou du côté de ceux qui aspirent à un État démocratique, avec la faiblesse de croire que l’alternance au pouvoir en est un élément fondamental en ce qu’elle renouvelle les idées en évitant de "patrimoniser" le bien public et de le léguer en héritage à des successeurs désignés ? 


De quel côté serez-vous ? Serez-vous du côté du Président de l’Assemblée Nationale qui ne peut justifier les plus de 10 milliards de Francs (20 millions de US $) d’argent public dépensés pour la construction de l’annexe de l’Assemblée nationale dont il n’y a de trace nulle part ou serez-vous du côté de l’étudiant sorti de prison pour avoir revendiqué la construction de salles de cours, la dotation en matériel didactique et pour avoir protesté contre la limite d’âge des bourses d’État en plein milieu d’année ? 


Qui soutiendrez-vous ? Les forces spéciales anti-terroristes ou leur cible du corps médical coupable de revendiquer de meilleurs équipements pour soigner les malades qui meurent quotidiennement, sous leurs yeux, de maladies bénignes, alors que les dirigeants politiques se donnent les moyens d’aller se soigner à l’étranger, leur cynisme les poussant à préférer mourir à grand frais dans de prestigieux hôpitaux à l’étranger que dans les mouroirs plébéiens des centres de santé publics ? 


De quel côté serez-vous ? Serez-vous avec les forces spéciales d’intervention ou avec les centaines de fonctionnaires dont les salaires sont supprimés depuis des années pour délit d’opinion ? 


De quel côté serez-vous ? Serez-vous avec l’oligarchie qui, depuis des mois, pour blanchir l’argent détourné qui devait servir à alimenter les quartiers de Libreville en eau, exproprie les pauvres citoyens de leur terre pour bâtir leur empire immobilier, ou du coté de ceux qui se battent au prix de leur vie pour défendre la terre de leurs ancêtres ? 


De quel côté serez-vous ? Serez-vous Accepteriez-vous aux côtés de ceux qui transforment les terres agricoles des pauvres paysans en plantations d’hévéa et de palmier à huile ou au côté des paysans qui revendiquent le droit à la terre ? Cet énième forum, véritable opération de communication d’un pouvoir oppressif, coûtera encore aux contribuables gabonais des sommes faramineuses qui auraient pu servir à améliorer les infrastructures de l’université de Libreville. Serez-vous dans le camp des gendarmes qui violent régulièrement les franchises universitaires pour y effectuer des ratonnades ou du côté des étudiants, déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications légitimes ? 


Les intellectuels que vous êtes défendront-ils des causes ou leurs honoraires ? Mesdames et Messieurs les économistes, défendrez-vous les affaires conditionnées pour une stabilité par la matraque ou défendrez-vous le respect des droits de notre peuple, gage d’une stabilité durable et sereine ? 


Les Nobel défendront-ils une éthique ou légitimeront-ils un pouvoir corrompu poursuivi, en France dans l’Affaire des Bien Mal Acquis et dont une enquête du Sénat des États-Unis a clairement mis à jour les activités de blanchiment d’argent ? 


Votre notoriété a fait de vous des modèles pour l’humanité. Libre à vous de brouiller cette prestigieuse image en affichant une proximité avec des régimes dictatoriaux. 


Contact presse : Porte Parole du Front des Indignés Gregory NGBWA MINTSA :             +241 06246157       gngbwamintsa@yahoo.fr 

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