"Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les intérêts de l’Etat, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est odieuse pour la population de l’Etat entier. Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation : c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée ; par conséquent, elle tombe avec la chute de ce pouvoir."
L’énorme dette du Gabon : une dette odieuse du régime des Bongo qui n’a profité qu’a une kléptocratie familiale.
“Un ministre des TP gabonais est invité par son homologue français en France. Après les commodités et autres impératifs protocolaires, le ministre français invite son homologue africain dans sa résidence. Ce dernier est émerveillé par le luxe et la beauté de la résidence, aussi se permet-il une question à l’endroit de son homologue: Monsieur le Ministre avec quel argent avez-vous construit cette merveille? Le Ministre français l’invite à la fenêtre et lui dit: Vous voyez l’autoroute qui passe là-bas? C’est grâce aux commissions que j’ai obtenu pour la construction de cette autoroute que j’ai acquis cette résidence et tout ce qui s’y trouve. Deux ans plus tard, c’est au tour du Ministre gabonais d’inviter son homologue français. Une fois de plus après les impératifs de la visite, le français est invité au domicile de son homologue africain. Il est interloqué par la grandeur et l’insolence du luxe de la villa du Ministre gabonais qui n’a rien à envier aux luxueuses villas hollywoodiennes. Il est tellement troublé qu’il n’hésite pas lui poser une question: Monsieur le Ministre, avec quel argent avez-vous construit cette villa? Le Ministre gabonais le conduit à la fenêtre et lui dis: Vous voyez cette forêt? C’est avec l’argent destiné à la construction de l’autoroute qui devait passer par là que j’ai construit cette superbe villa et toutes les autres que je possède”.
Cette historiette bien réelle, d’un membre du cabinet Rocard, résume un tant soit peu l’endettement au Gabon et les divers détournements.
Alexander Nahum Sack, ancien ministre du Tsar Nicolas II, émigré en France après la révolution de 1917, professeur de droit à Paris et théoricien de la doctrine de la dette odieuse, écrivait en 1927 : "Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les intérêts de l’Etat, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est odieuse pour la population de l’Etat entier. Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation : c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée ; par conséquent, elle tombe avec la chute de ce pouvoir."
En 1982, la First National Bank of Chicago rappelait aux institutions financières :
« Les conséquences exercées sur les accords de prêt par un changement de souveraineté peuvent dépendre en partie de l'usage des prêts par l'État prédécesseur. Si la dette du prédécesseur est jugée odieuse, c'est-à-dire si le montant du prêt a été utilisé contre les intérêts de la population locale, alors il se peut que la dette ne soit pas mise à la charge du successeur.»
Plus récemment en 2003, un rapport du Centre for International Sustainable Development Law défini trois critères qui fondent le caractère "odieux" d'une dette:
• l'absence de consentement : la dette a été contractée contre la volonté du peuple.
• l'absence de bénéfice : les fonds ont été dépensés de façon contraire aux intérêts de la population.
• la connaissance des intentions de l'emprunteur par les créanciers.
La dette, tout comme l’aide au développement sont des moteurs nécessaires du développement. Je dis bien nécessaire, car ils ne sont pas forcément indispensables ou obligatoires. Au pays des Bongo, la Bongolie, les trois critères qui fondent le caractère « odieux » de l’énorme dette du Gabon sont, manifestement, remplies.
L'absence de consentement : la dette a été contractée contre la volonté du peuple.
Les chambres législatives et sénatoriales qui votent ces lois ne sont pas une émanation réelle du peuple gabonais. Elles sont issues des tripatouillages électoraux du régime Bongo et n’ont pas de réel pouvoir, elles constituent des chambres d’enregistrement de la dictature. C’est plutôt des nominations par lesquelles le dictateur place ses amis et coquins et ne sont pas le fait d’une volonté du peuple gabonais. Donc les décisions prisent par ces chambres n’engagent que le régime qui les initie et non le peuple gabonais. La dette contractée n’est pas obligatoire pour la nation : c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée ; par conséquent, elle tombera avec la chute de ce pouvoir qui n’est pas reconnu par les gabonais.
L'absence de bénéfice : les fonds ont été dépensés de façon contraire aux intérêts de la population
Toutes les dettes contractées par le régime des Bongo n’ont servi qu’à financer les popotes privées des barons du pouvoir et non à financer les projets de développement pour lesquels elles ont été contractées quand elles ne servaient pas à payer les dettes précédentes.
Nous en voulons pour preuve les lois 21/98, 22/98 et 23/98 toutes promulguées le 15 janvier 1999 et autorisant l’Etat gabonais à contracter auprès de la caisse Française de Développement (CFD) et auprès du Fond International du Développement Agricole (FIDA), des emprunts de, respectivement, 200 millions de francs Français, 280 millions de Francs français et de 8,850 millions de francs français, ce qui en tout représente la bagatelle somme de 488 500 000 FF soit 48 850 000 000 Francs Cfa. Soit près de 49 milliards de francs CFA.
L’article 2 de la loi n°21/98 dit en substance que le produit de cet emprunt est destiné, d’une part, au règlement partiel des échéances consolidées dans le cadre du club de Paris et, d’autre part, au financement du programme d’informatisation des services des douanes. Aucun des douaniers rencontrés n’est capable, un an après avoir contacté cette dette, de nous affirmer qu’ils ont vu un début d’informatisation de leurs services. Alors ou sont passé les 20 milliards?
Quant à l’article 2 de la loi n°22/98 qui dit que le produit de cet emprunt est destiné au financement partiel du projet d’aménagement de la route Ndjolé-Mitzic, cette route pourtant terminée depuis 1996 continue à susciter des dettes. Une dette énorme de 28 milliards de francs cfa envolée directement dans l’escarcelle des mêmes coquins, fossoyeurs de l’Etat.
La troisième loi de Bongo ou il s’autorise à s’endetter, pour ne citer que celles-ci, c’est la loi n°23/98. Celle-ci dans son article 2, l’emprunt est, dit-on, destiné au financement partiel du projet d’assistance aux petites exploitations villageoises et d’amélioration des conditions de vie en milieu rural.
Une paille 885 000 000 FCFA pour des exploitations villageoises qui n’existent que dans l’imagination fertile des personnes qui rédigent ces lois, mais un véritable pactole pour leurs poches.
Ce qu’il faut remarquer à l’analyse de ces trois textes et surtout de l’article 2, que nous avons chaque fois repris, c’est le terme “partiel” qui revient dans les trois lois. Cela dénote d’un besoin de justification au cas où le projet n’aboutirait pas. Ils pourront toujours dire que ce n’était qu’un début et, le projet se poursuivra plus tard, c’est à dire jamais. En effet aucun des trois projets n’a vu un début de commencement un an après avoir reçu l’argent des emprunts de la CFD et de la FIDA. A quoi a servi la dette?
Finalement le régime Bongo est incapable de rembourser l’énorme dette qu’il a contractée, pour assouvir ses besoins personnels. La conséquence de cette cessation de payement est la misère de plus en plus importante du peuple gabonais.
Les gabonais n’ont tiré aucun bénéfice de cet endettement et les fonds ont été dépensés de façon contraire aux intérêts de la population. Le deuxième critère est donc rempli.
La connaissance des intentions de l'emprunteur par les créanciers
Les tableaux du PNUD du livre Noir silence de François Xavier Verschave ci-après démontre que les créanciers étaient bien au courant de la situation de détournement et de vol à très grande échelle des deniers publics par une mafia installée au pouvoir au Gabon et des dictateurs de installées et entretenus par la France.
Aide Publique au développement par habitant (moyenne 1992-1997 en francs français)
Gabon 440 Tchad 62
Congo - Brazzaville 404 Togo 60
Côte d’Ivoire 160 Niger 57
Mauritanie 149 Madagascar 52
Sénégal 135 Guinée 52
Cameroun 122 Bénin 47
Centrafrique 101 Mali 44
Burkina Faso 40
Bilans globaux services de coopération français. tableau tiré de la page 548, du livre Noir silence, François Xavier Verschave éditions Les Arènes
Ce tableau démontre que le Gabon malgré ses énormes ressources (voir le tableau suivant) reste le premier bénéficiaire de l’aide public au développement.
Exportation par habitant (moyenne 1992-1997 en us $)
Gabon 2460 Togo 59
Congo - Brazzaville 488 Burkina Faso 51
Côte d’Ivoire 258 Centrafrique 50
Mauritanie 228 Mali 38,5
Cameroun 150 Tchad 32,5
Senegal 105 Niger 32
Guinée 79,5 Madagascar 27
Bénin 76
Rapport du PNUD 1999 et manuel de la CNUCED, tableau 1.1. tableau tiré de la page 549, du livre Noir silence, François Xavier Verschave éditions Les Arènes
Ces deux premiers tableaux montre que le Gabon est de loin le premier exportateur par habitant en « Françafrique » et aussi le premier bénéficiaire d’aide publique au développement : un véritable paradoxe qui ne s’explique que par «les réseaux d’influence, des financements occultes, des lobbies générateurs de corruption qui prolifèrent sur les financements publics ou dans les processus de privatisation des entreprises africaines» ..
A
APD F/hab
1987-1997 B
APD F/hab
1992-1997 C
Expo F/hab
1992-1997 D
Ecart rang
PIB-IDH 99
Gabon 431 440 2460 -71
Congo - Brazzaville 363 404 488 -1
Mauritanie 160 149 228 -20
Sénégal 153 135 105 -24
Centrafrique 133 101 50 -21
Côte d’Ivoire 129 160 258 -27
Togo 95 60 33 -3
Cameroun 92 122 150 -11
Tchad 80 62 33 -4
Guinée 61 52 80 -37
Madagascar 61 52 27 13
Bénin 59 47 76 -7
Burkina Faso 58 40 51 -14
Niger 57 57 32 -9
Mali 52 44 39 1
Corrélation moyenne 132 128 0,81 C/B 274 -0,53 D/B
-16
tableau tiré de la page 550, du livre Noir silence, François Xavier Verschave éditions Les Arènes
Le tableau ci-dessus consacre l’horreur de la gestion de l’Etat par Bongo. On voit clairement que sur l’indice de développement humain (IDH) le Gabon est le dernier de la françafrique et accuse un retard de rang de –71. Autrement dit le pays le plus aidé et également le plus riche par tête d’habitant est le plus arriéré sur le plan du développement humain. Le Mali qui est le dernier en terme d’APD est également sur l’IDH le mieux placé de toute la françafrique. Cela se passe de tout commentaire mais reposons-nous la question : A quoi sert l’Aide Publique au Développement ? Puisque le graphique ci-dessous démontre que plus le pays est aidé, moins il se développe.
Ou encore, plus ses exportations sont importantes, moins il se développe ; Il faut, peut être, changer de dénomination, au lieu d’APD, il convient de l’appeler APSD, aide publique au sous développement ou mieux, APED, Aide Publique à l’Enrichissement des Dictateurs.
Nous sommes donc en présence d’un pouvoir despotique qui a contracté une dette importante non pas selon les besoins et les intérêts de l’Etat, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est donc odieuse pour la population de l’Etat entier. Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation : c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée ; par conséquent, elle tombera avec la chute de ce pouvoir.
Les créanciers de ce régime doivent se garder de faire des nouveaux prêts à ses débiteurs car la nation gabonaise ne se sentira nullement concernée par ces dettes qui finissent dans les poches des barons du régime des Bongo.
Corruption, vol et détournements au Gabon : un mode de gestion entretenu et soutenu par la France,
Dés l’installation de Bongo au pouvoir par la France, celle-ci a mis en coupe réglée toutes les institutions de contre pouvoir et de contrôle de la République. Elle a museler le peuple, par l'élimination de toute forme d'opposition au Gabon. Que restait-il d'autre à faire sinon d'installer un état mafieux à l'image de l'Etat fiction pensé et dirigé par Foccart ?
Dans cette nouvelle République bananière les maîtres mots était corruption, détournement, vol à cela s'ajoutait la lâcheté et la flagornerie. Se servir était la règle d'or. Le règne du vol, dés détournements en tout genre, de la corruption s'est installé. Le Gabon de cette époque devient la plaque tournante de toutes les opérations clandestines de la France dans le monde entier.
Un système qui ne vit que de corruption
Est-ce pudeur, honte ou hypocrisie ? Nul ne se hasarde vraiment à parler de corruption dans le système Bongo. De temps à autre un scandale éclate, dont le bruit s’éteint vite, et les pots de vin, commissions et autres bakchichs continuent leurs parcours au vu et au su de tout le monde. La corruption est pour le système criminel intégré qu’est le régime des Bongo une règle essentielle incontournable dans la gestion quotidienne de l'Etat. Pourquoi s'en étonner Si elle devient au Gabon une pratique répandue?
La corruption est au Gabon une institution, une pratique répandue, tellement huilée que même la morale privée ne réprouve plus. Pour des vrais pays, la corruption est un véritable drame : elle ronge les cadres dirigeants, elle ruine les ressorts du peuple, elle détourne vers divers paradis fiscaux des ressources indispensables. Bref, elle appauvrit encore les pauvres : c’est le cas patent du Gabon notre pays qui en souffre pour n’avoir connu que des roitelets aux affaires, surtout depuis l’arrivée de Monsieur Bongo au pouvoir.
Depuis le début des années 70, le quadruplement du prix du pétrole, la corruption est devenue l’une des causes du sous-développement au Gabon. Il est vrai qu’il n’y a pas de corrupteurs sans corrompus, ceux que l’on a considérés (à tort) comme des élites ont montré au peuple qu’ils ont une lourde responsabilité dans la misère du pays. Que dire alors de ce régime qui a conditionné toute l’administration au vol, aux pots de vin ? Des industriels aux simples agents de l’Etat, tous, soutenus par la classe dirigeante, le scénario est le même. Une attitude cynique et un mépris aveugle de l’intérêt général. Plus que la peste hier, le sida aujourd’hui, la corruption tue.
Trente un ans de corruption ont constitué au Gabon un véritable cancer. Une maladie qui s‘est attachée malicieusement et à petits coups à un tissu social comprenant toute l’administration. Cette maladie a été et sera à la base du déclin de notre société. Elle apparaît aujourd’hui comme une peste sociale contre laquelle il faut livrer une guerre rude et sans merci. Pour paraphraser Bertol Brecht : « Une société qui ne change pas ses hommes est appelée à disparaître ». Ceci doit nous inspirer, pour que finisse à jamais ce règne institué de la corruption.
Les détournements de fond une valeur cardinale du système
La mamelle de ce pouvoir terne et insipide est le détournement actif de l’aide et des dettes contractées à l'extérieure. L’inflation et la dette extérieure résument toutes les faiblesses de l’Etat Bongo : l’une tout comme l’autre sert à financer la survie artificielle de ce système criminel intégré. La dette, souvent présentée comme un obstacle au développement, est en vérité la conséquence de la mauvaise politique de gestion des finances de l’Etat.
Rappelons les faits. La dette gabonaise est l’escroquerie du siècle ! La raison essentielle pour laquelle le Gabon ne peut pas rembourser sa dette tient du fait que l’argent prêté par les banques occidentales a été réexporté vers des comptes privés en Suisse, aux Etats-Unis ou dans d’autres paradis fiscaux et pour le payement des retro-commissions et des commissions occultes. Puisque ces capitaux n’ont pas étés investis dans les projets pour lesquels ils étaient destinés, il n’était plus possible à ces projets de produire la plus value nécessaire au remboursement de la dette. Cette escroquerie financière se double d’une imposture morale, car ce sont les pauvres gabonais qui sont aujourd’hui contraints de rembourser cette dette par une réduction brutale de leur niveau de vie, quand, dans le même pays, les barons du régime mènent un train de vie ostentatoire. Ce qui n’empêche pas les gouvernements de Bongo de se poser en défenseur du peuple gabonais en accusant les créanciers occidentaux de les étrangler, alors qu’ils ont, eux-mêmes avec leurs complices, placés les capitaux empruntés au nom de l’Etat, dans des banques à leur nom propre. Tout ceci n’est jamais dénoncé, et l’on assiste dans cette histoire à un retournement de culpabilité typique de la mauvaise conscience occidentale envers le tiers monde : C’est le débiteur qui s’estime léser et accuse les occidentaux de leur avoir, avec légèreté, prêté ! Si les origines et la destination douteuses des fonds sont connues, Il reste que le Gabon est incapable de rembourser sa dette.
On ergote autour des aménagements techniques à apporter à ce remboursement, en se gardant bien d’aborder la seule question véritablement importante : pourquoi les capitaux fuient-ils le Gabon ? Il est bien vrai que l’argent a une tendance naturelle à quitter les pays mal gérés et à se mettre à l’abri des folies de la politique. Mais l’originalité du Gabon, c’est que les capitaux détournés et exportés ne reviennent jamais. L’indignation morale ne suffit pas pour condamner ce vaste détournement, ni même l’éthique des élites au pouvoir, mais le système politique qu’ils ont eux-mêmes mis en place. C’est ce système qui les a conduits à adopter un comportement économique nuisible à la nation.
Les détourneurs de fonds ont effectivement peur de leur propre Etat, peur de sa violence potentielle, de ses violations du droit, de son mépris pour l’épargne et de la propriété publique. Ils sont, de toute façon, convaincus que les nombreux crimes qu’ils ont commis ne resteront pas impunis et tôt ou tard ils devront en répondre. C’est pourquoi ils vont cacher l’argent volé ailleurs. Et ça durera tant que l’Etat de droit ne sera pas mis en place. L’actualité récente africaine, en pensant au cas Tunisien, démontre que tôt ou tard, le Gabon arrivera à une révolution à la Tunisienne. Après tout sur certains égards la dictature des Bongo ressemble, à ne pas s’y m’éprendre, comme deux goutes d’eau à celle des Ben Ali. C’est peu être un hasard de l’histoire sur l’homonymie des noms, le prochain à partir c’est peut-être Ali Ben.
La prolifération de la fausse monnaie
Depuis 1990, la rareté des capitaux étrangers et des devises a développé un autre comportement criminel : la contrefaçon des billets de banque. Cette contrefaçon se fait à la tête de l’Etat et au gouvernement par la systématisation de la contrefaçon pour payer les fonctionnaires ou pour corrompre les opposants politiques. En effet dès qu’un ministre vient d’être nommé, il lui est remis une planche à billet avec le papier filigrané d’un certain montant. Le ministre, non content de détourner les budgets de son département ministériel contrefait également les billets de Banques pour corrompre ou pour acheter les voix électives ou les consciences. Quand le papier filigrané est fini, il le commande en Malaisie ou aux îles caïman. Ce fut le cas d’un ancien baron du régime, depuis reconverti en opposant depuis peu, pour se faire élire dans son fief, cet oligarque n’a pas hésité une seule seconde pour inonder la ville en faux billets. Certains commerces ont du fermer car étant ruiné. D’autres ministres n’ont pas 0hésité pas à utiliser du papier de reproduction et des photocopieurs couleurs pour photocopier des billets de banque pour tromper et corrompre les villageois.
Tous les ministres de bongo en ont et usent et en abusent.
Ils sont généralement bloqués quand il s’agit des devises étrangères, mais ils ont un topo imparable : les banques et c’est par celle-ci qu’ils introduisent la fausse monnaie. Si les banques n'acceptent pas les faux billets lors des dépôts des clients modestes, en revanche lorsque ces billets viennent de chez un ministre ou de Bongo lui-même elles ferment les yeux. Elles prennent leur revanche en redistribuant ces faux billets clients modestes aux guichets dans des liasses soigneusement placés entre les vrais. Ces banques sont des véritables distillateurs de la fausse monnaie. Les clients de ces banques sont rentrés sans le savoir dans une logique de dépouillement sans précédent. Ils déposent du vrai argent et retirent du faux qu’ils ne peuvent reverser à la banque. Ils sont obligé de le retourner à un autre client de surcroît un commerçant, et la circulation de la fausse monnaie devient officielle.
De temps en temps quand Bongo père voulait se débarrasser d’un opposant ou d’un syndicaliste trop exigeant il lui donnait ou lui faisait livrer une mallette comprenant des millions de francs cfa, généralement cinquante cinq millions. Pourquoi toujours ce montant ? En tout cas s’il y avait une raison il l’a emporté dans sa tombe. Mais c’est en tout cas des faux billets. Dans la nuit le syndicaliste ou l’opposant qu’il veut compromettre reçoit la visite de la police sécrète qui a, curieusement été informé de la présence des faux billets chez lui. Il est arrêté finalement pour les motifs de droit commun et Bongo gagne doublement car il s’est débarrassé de quelqu’un de gênant en détruisant à la fois sa réputation, sa carrière, son avenir, sa crédibilité, sa liberté et surtout le sens de son message et de son combat. Bongo en l’emprisonnant n’aura pas les organisations de droit de l’homme sur le dos, de toute façon ses ami et obligés français qu’il tenait par le chantage étaient la pour le protéger. En invoquant un délit de droit commun il menait tranquillement son entreprise de destruction de l’opposition. Et, comble de cynisme, il affirmait que la justice étant indépendante et libre au Gabon il ne pouvait y intercéder. Bongo est pourtant le premier faussaire de la république des coquins.