Déclaration liminaire de Jean Ndouanis, Premier Secrétaire Politique aux Relations extérieures, chargé de la diaspora du Bureau Exécutif de l'Union du Peuple Gabonais:
Dans mon propos je présenterai le FRONT, et
pourquoi il y a eu nécessité de le constituer, quelles sont ses perspectives et
son cadre d’action et futures. Je m’attacherai à démontrer en quoi le régime
d’Ali Bongo est illégitime et illégal.
Mesdames
et Messieurs
De l’imposture née de l’illégitimité et de l’illégalité de BOA
Du coup d’Etat qui consacre l’illégitimité d’Ali Bongo Ondimba à la
présidence du Gabon
En septembre 2009 Ali Bongo perds les élections.
L’organisation chaotique d’une élection illégale en parfaite violation des
dispositions légales et constitutionnelles en République Gabonaise et la prise
du pouvoir par la force, par la fraude massive et par le trucage des procès-verbaux
est entré dans sa phase effective sans que cela n’émeuve la communauté
internationale. Cette dernière intoxiquée par le clan Sarkozy et la droite
réactionnaire française n’a pas cru bon de faire prévaloir le droit du peuple
gabonais à disposer de lui-même.
En
effet d’abord la constitution gabonaise dispose en son article 10 «que nul ne
peut se comporter comme candidat à l’élection présidentielle s’il a acquis la
nationalité gabonaise ». Tous les gabonais savent qu’Ali Bongo a acquis la
nationalité gabonaise par adoption, il ne pouvait donc être candidat. Il s’est
fait établir un faux acte de naissance qui n’a fait que confirmer l’imposture.
Ensuite,
la loi électorale, pourtant faite par la frange la plus conservatrice du parti
au pouvoir, dispose que chaque bureau de vote doit établir un procès-verbal à l’issue du décompte des voix, donc du dépouillement public de l’urne. Un
procès-verbal original doit ensuite être remis à chaque représentant de
candidats. Ce procès-verbal doit comporter tous les résultats issus de l’urne
du bureau, candidat par candidat, et doit être signé des représentants de
l’opposition et de la majorité pour être valable. C’est donc le document qui a
la consistance d’un acte juridiquement opposable en cas de contestation d’un
vote.
Or
l’on a constaté que sur 18 candidats, les procès-verbaux de dix-sept candidats
étaient identiques seul ceux d’Ali Bongo Ondimba étaient différents car
falsifiés. Ensuite le dépouillement n’étant pas encore terminé dans la province
de l’Estuaire qui compte 40% du corps électoral, un commando armé d’une
cinquantaine des personnes a fait irruption dans la salle de centralisation des
résultats de la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP),
organisme chargé de gérer les élections au Gabon.
Ce
commando a pris en otage le président de la CENAP qui à transmit des faux
résultats au Ministre de l’intérieur pour déclarer Ali Bongo vainqueur de
l’élection présidentielle. Ces résultats n’étant pas validés par les autres
représentants de l’opposition, dont le Vice-Président de la CENAP. Or, à
l’examen des procès-verbaux issus de 3000 bureaux de votes au Gabon et à
l’étranger, Ali Bongo n’arrive qu’en troisième position avec 24%, malgré le
gonflage du corps électoral de sa province, le Haut-Ogooué.
Le
coup d’Etat s’est concrétisé le matin du 03 septembre 2009 à 9h00 par une
fusillade contre des gabonais non violents et leurs leaders. Ces derniers
protestaient pacifiquement contre le coup d’état électoral en préparation. Dans
les jours qui ont suivi, 82 personnes ont été assassinés, victimes des troupes
prétoriennes du dictateur à Port-Gentil. Trois cent trente et une personnes
sont portés disparues depuis septembre 2009. D’autres gabonais croupissent dans
les geôles du pouvoir sans jugement. Leur seul tort est d’avoir revendiqué le
respect de la volonté populaire issue des urnes et d’avoir refusé le coup
d’état électoral et militaire perpétré par le système criminel intégré qui
dirige le Gabon depuis 1967.
La légitimité du pouvoir
d’Ali Bongo Ondimba ne repose pas sur un mandat électif populaire, mais sur une
victoire usurpée avec le soutien affiché par le système militaire, médiatique
et institutionnel du régime auquel il faut ajouter le clan maffieux corse et la
droite réactionnaire extrême qui prétendait, à elle seule, représenter la
communauté internationale. En effet, les scrutins électoraux sont truqués, ne
faisant l’objet ni de la transparence dans les opérations de vote, ni du
contrôle des listes électorales frauduleuses.
De l'illégalité du mandat d'Ali Bongo-Ondimba
Par ses recherches
minutieuses Monsieur Pierre PEAN vient de nous confirmer que le mandat de
Monsieur Ali Bongo Ondimba, en plus de son illégitimité, se double d’une
imposture qui confirme son illégalité. Son mandat est illégal et donc nul et de
nul effet car en parfaite violation de l’article 10 de la constitution
gabonaise. Monsieur Ali Bongo a fabriqué un faux acte de naissance et en a fait
l’usage pour se porter candidat à l’élection présidentielle de 2009 alors que
sa situation de fils adopté l’en interdisait. Dans une récente interview à RFI
il reconnait sans rire que c’est des faux documents qu’il a utilisé pour se
porter candidat à l’élection présidentielle. Preuve si besoin en ai que
l’organisation des élections de 2009 n’était que du saupoudrage pour maquiller
une succession monarchique.
Le mandat d’Ali Bongo est
donc illégitime car non issue de la volonté populaire par des élections libres
démocratiques et transparentes mais par un coup d’Etat à la fois militaire et
électoral. Il est également illégal du fait qu’il a triché en violant la
constitution. En ayant fait du faux et de l’usage de faux pour se présenter aux
élections présidentielles son mandat est donc nul.
Non content de cette double
imposture, Monsieur Ali Bongo Ondimba a mis en place un régime totalitaire, où
la classe dirigeante s’appuie sur son dispositif d’influence militaro-étatique
pour désamorcer la contestation par l’assassinat, l’intimidation, la menace et
la terreur et faire accepter à une majorité, des lois qui ne sont, en
définitive, favorables qu’à une minorité. Les apparences démocratiques sont
sauves.
Comme l’a dit Montesquieu
l’esprit des lois : Je cite Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que
celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice... fin
de citation. C’est l’expression la plus accomplie qui colle au régime qui
dirige le Gabon.
Mesdames et Messieurs
De la nécessité de constituer un
Front
Devant cette situation ou
le Gabon prend une tournure inquiétante aussi bien dans la folie destructrice
et autodestructrice des tenants du pouvoir que dans la misère du peuple
gabonais qui voit chaque jour une dictature se départir de ses droits des plus
élémentaires ;
Les urnes au Gabon n’étant
qu'un leurre et une piraterie légalement soutenue par des institutions aux
ordres ;
Devant l'usage inconsidéré
des deniers publics et le maintien d'un gouvernement dont les membres sont
notoirement connus pour leur allégeance au pouvoir ;
Devant le constat que les
élections, toutes les élections au Gabon sont tout sauf des élections démocratiques,
libres et transparentes ;
Devant toutes ces situations
des réflexions multiformes et des stratégies diverses ont été mises en œuvre,
mais comme moi, toutes les gabonaises et tous les gabonais ont regretté de
constater qu'aucune action concrète ne s'est traduite sur le terrain par des
actes décisifs qui pouvaient ébranler le système et surtout écrouler l'édifice
de fraude électorale institutionnalisée.
L'objectif de tous les
gabonais étant de faire partir Ali Bongo du pouvoir qu'il usurpe depuis 2009 et
bâtir une démocratie ou le bulletin de vote reprendra son pouvoir ;
D’installer un état basé sur la souveraineté nationale, la permanence de la
nation, l’indépendance économique par la diversification de la production
agricole, minière, la suppression des privilèges, le développement de
l’industrie, la rationalisation des services publics, la lutte contre la
corruption et l’impunité, la justice sociale avec la défense des travailleurs
et la protection du peuple gabonais et de tous ceux qui vivent au Gabon dans le
respect de nos lois, nos us et coutumes, bref de notre condition de peuple
gabonais libre et souverain.
Il devenait nécessaire
d’inventer un nouveau paradigme d’unité politique pour réaliser le vœux des
gabonais.
Pour cette grande œuvre, les
gabonaises et les gabonais libres ont pensé qu’il fallait réunir des efforts
qui, dispersés, restaient stériles. La prétention partisane selon laquelle, un
seul parti combattant seul contre la puissante dictature aux multiples
ramifications a vécue. En effet 25 ans après 1990 le système est toujours
debout.
Pour les membres du Front il
s'agit d'abord de créer une unité féconde des volontés et des cœurs. Vous en
conviendrez avec moi, qu'il y a dans toute société autant d'éléments de
discorde que de membres, car chacun arrive avec l'étroitesse de son égoïsme.
Les conflits, les
intelligences, l'incurie universelle, en cour au sein de la société gabonaise
désagrègent la cause du bien commun et donc de la mission à remplir en vue de ce
bien commun. La médiocrité de certains chefs de l'opposition gabonaise
décourageait les bonnes volontés et éteignait les enthousiasmes des gabonaises
et des gabonais. Toutes les structures dites de l’opposition s'épuisaient en
efforts juxtaposés qui, non seulement se neutralisaient mais finissaient
toujours par aboutir à des échecs d'autant plus décevant que la bonne volonté
de tous y était totale, échec dont Babel et la cour du roi Pétaud sont les
images les plus populaires en tout cas symptomatiques à cet égard.
La lutte du peuple gabonais
pour sa libération présentait un visage de désagrégation: Les meilleures
volontés se divisaient, les énergies les mieux trempées se détendaient, la
conséquence c'était des frictions à n'en plus finir et finalement c'était
l'effritement, la résignation du peuple par la mort de sa combativité et
finalement de son âme : d’où l’expression populaire consacrée « on va
encore faire comment ? »
En définitive notre conviction
au niveau du Front est d’unir les gabonais pour qu’ils
soient les acteurs de leur propre libération. Mais pour unir efficacement les
gabonais en vue de mettre en œuvre une véritable démocratie, il faut une
coordination féconde bâtie sur le principe de l'unité et de la cohésion.
Celle-ci doit-être capable d'exprimer et d'offrir à notre peuple une autre
vision de la lutte pour le bien collectif, mais aussi capable de les entraîner
et de les encourager à poursuivre l'atteinte de cet objectif.
C’est dans cette optique que nous avons proposé aux
gabonaises et aux gabonais un front uni
de l’opposition pour l’alternance au Gabon. C’est un cadre de réflexion et de
lutte inter gabonais aux fins de réunir toutes les énergies pour sauver le
Gabon d’une dictature qui vend le pays en petit morceaux, oppose les ethnies
aux autres, divise les gabonais, installe des extrémistes religieux au Gabon,
paupérise notre population, détruit notre économie, siphonne nos finances,
vampirise notre peuple par la pratique des crimes rituels.
Ce n’est pas une nouvelle alliance à l’instar de
celles qui ont émaillé la vie politique du Gabon, mais c’est une alliance nouvelle
entre gabonais, avec des perspectives nouvelles qui met en place une dynamique
nouvelle d’unité et de renoncement de soi devant l’intérêt supérieur du Gabon.
La constitution du Front
Le front est constitué des personnalités politiques
et des partis politiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une dynamique
unitaire et des actions politiques communes en vue de l’alternance politique au
Gabon.
Les
perspectives du Front
Le projet de construction d’une «nation réellement
démocratique» a échoué en 1990 précisément parce que nos partenaires
occidentaux complaisant avec le régime en place n’étaient pas guidés par la
volonté de mettre en place une architecture démocratique ouverte respectant non
seulement les intérêts mutuels, mais aussi notre droit à nous choisir
nous-mêmes nos propres dirigeants. Ils ont plutôt été bercés des illusions et
de leur conviction que sortis vainqueurs de la guerre froide, ils pouvaient
maintenir en place des régimes dictatoriaux garantissant leurs intérêts nationaux
au détriment des peuples. Cette perception a vécue.
Nous voulons avant tout chasser un imposteur à la
tête de notre pays. Puis mettre en place une transition démocratique. Cette
transition aura pour mission de mettre en place des leviers juridiques et
institutionnels aptes à garantir une démocratie basée sur une constitution
acceptée de tous, d’organiser des élections libres et transparentes, de
garantir la sécurité de tous, de rendre la justice de façon équitable, de
permettre l’accès à tous à l’éducation à la santé, au logement, bref au bien
être social.
Voilà Mesdames et Messieurs le message que je
voulais vous livrer en tant que représentant de l'Union du Peuple Gabonais, membre du Front uni de l’opposition pour
l’Alternance au Gabon.
Je vous remercie de m’avoir écouté.
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