IMPOSSIBILITÉ JURIDIQUE ET INSTITUTIONNELLE D'ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE AU GABON
Cet article est une synthèse de l’exposé du Docteur Marie Joselle Pélagie ITSANA pendant les rencontres de Raleigh et de Washington DC (USA) du 04/03/ au 15/03/2013. Dans cet exposé, elle examine sous l’angle de l’objectivité et du droit les freins institutionnels et juridiques mis en place par le régime des Bongo-Ondimba pour qu’il n’y ait aucune chance d’alternance démocratique au Gabon. L’objectif de tout l’appareil d’Etat étant de circonscrire toute velléité démocratique.
Jalons historiques du multipartisme au Gabon
Avant 1960
Le multipartisme au Gabon existe
bien avant 1960. Il s’inscrivait dans la logique coloniale certes, mais les règles
étaient plus ou moins les mêmes qu’en métropole: La corruption des exploitants
forestiers gangrenait le système démocratique. Cela a valu à l’indépendance du
Gabon la mise en place d’un régime minoritaire pro-français par le truchement
de la corruption de certains députés. Quoi qu’il en soit le multipartisme, qui
n’est pas forcément la démocratie est un héritage colonial et non une création
du régime des Bongo.
1960 à 1968: fonctionnement du régime multipartite
Les gabonais ont vécu dans la
liberté d’opinion, d’expression et de choix politique. Le régime multipartiste
a connu l’éclosion de nombreux parti politiques dont les plus connus étaient le
Bloc Démocratique gabonais BDG (ancêtre du PDG actuel), l’Union Démocratique et
Sociale du Gabon, le Parti de l’Unité de la Nation Gabonaise PUNGA, etc.
Les débats démocratiques et
populaires étaient étoffés et les échanges assez courants. La confiscation du
pouvoir par le Bloc démocratique Gabonais, qui, en mettant en place un système
de fraude aux élections et d’une corruption généralisée, a justifié le coup
d’Etat de 1964. Celui-ci a été réprimé férocement dans le sang par l’armée
française du général De gaule et de jacques Foccart.
Les gabonais ont perdu dès cette
date la liberté d’opinion et d’expression. Les partis politiques n’étaient plus
que l’ombre d’eux-mêmes. Les changements constitutionnels de cette époque ne
l’ont été que sous la férule d’un seul parti le BDG, pire d’un seul groupe
d’individus chapoté par Foccart. Ce changement constitutionnel, qui était en
soit un coup d’Etat constitutionnel contre le peuple gabonais, a jeté les bases
du monolithisme politique de 22 ans de Parti unique.
1968 à 1990: interruption du processus vers la démocratie
(dissolution de tous les partis et création du PDG, parti unique, parti-Etat)
Le changement constitutionnel
initié par le clan Foccart n’avait pour but que de créer un poste de
vice-président dauphin du vieux dictateur Mba Léon. Après une mascarade électorale du ticket
Mba-Bongo, à laquelle les autres candidats étaient exclus, Albert Bernard Bongo
est intronisé par le clan Foccart à la mort de Mba comme Président du Gabon.
A partir de ce moment Albert
Bongo interrompt le processus vers la
démocratie. Il dissous tous les partis politiques, il transforme le BDG
en PDG, parti unique parti Etat. L’expression libre est interdite, la liberté
d’opinion est confisquée. La liberté d’association, de rassemblement est niée
au peuple gabonais pendant 22 ans. Désormais, on ne peut s’exprimer que dans le
registre et la dialectique de la pensée unique du nouveau dictateur.
1990-2013 : multipartisme avec impossibilité d’alternance
En 1990 sous la pression
conjuguée des étudiants et du peuple dans les rues, les entreprises, les
écoles, les collèges et lycées, Omar Bongo cède aux revendications populaires,
il a peur de la fin que vient de subir son ami Ceausescu en Roumanie. Il
accepte le multipartisme immédiat, au cours d’une conférence nationale, qui
n’avait d’autres buts que de baisser la pression populaire.
Toutes les bonnes résolutions qui
y sont prises seront envoyées aux oubliettes. Le régime ne se sentant pas
obligé de les appliquer. Il instaure alors un système de démocratie de façade
validée par la fraude outrancière à toutes les élections. Le régime a seule la
prérogative de l’organisation des élections et de la publication des résultats.
Pour ce faire il verrouille le système en plaçant à tous les postes des proches
quand ce n’est pas carrément des membres de la famille de Bongo, de ses
maitresses.
Aucune élection ne s’est tenue au
Gabon depuis l’année 1990 sans qu’il n’y ait contestation. Le PDG battu dans
les urnes se rattrape par la publication des résultats en les inversant à son
bénéfice.
En 2009, au scrutin présidentiel,
le fils adoptifs du dictateur décédé n’a pas hésité à tirer sur la population
en assassinant 57 jeunes gabonais. Il venait de faire interrompre le processus
de décompte du scrutin présidentiel pour se faire proclamer par son ministre de
l’intérieur comme président élu du scrutin, alors qu’il n’atteignait même pas
09% et que le dépouillement n’était pas terminé.
Cette situation a entrainé une
crise profonde dans la société gabonaise. La crise de légitimité du fils
adoptif de Bongo Ondimba Omar, le régime d’impunité des barons de son régime,
la confiscation du pouvoir, le verrouillage de toute possibilité d’alternance
démocratique au Gabon poussent les gabonais à envisager d’autres voies pour
accéder à la liberté.
Les deux
possibilités d’alternance: la voie démocratique ET la révolution
1/ La voie
démocratique
La démocratisation des sociétés
occidentales a rendu vaine l’aspiration révolutionnaire de leurs peuples.
Puisque le pouvoir peut être prit démocratiquement pourquoi ne pas faire
l’économie d’une révolution, d’une guerre ? Mais la voie démocratique d’accession
au pouvoir sous-entend des règles équitables et respectées par tous. La
liberté, puisque c'est de ça qu'il s'agit, est au centre de ce combat.
En effet le caractère légitime
d’un régime politique dépend du suffrage universel. La démocratie pluraliste
implique la compétition électorale, les libertés publiques, l’alternance des
partis au pouvoir. La liberté, donc la liberté de choix, est l’essence même, la
force et la raison d’être de la démocratie. Cette dernière se fonde sur la
conviction que, dans une libre compétition, la vérité vaincra, et que munis de
cette vérité, les citoyens sont les meilleurs arbitres de l’intérêt public. Le
bon fonctionnement de la démocratie dépend donc de l’expression critique et de
l’affrontement continuel des idées, de la tolérance de tout point de vue,
quelques impopulaires, absurdes ou extrémistes qu’ils puissent paraître.
Le débat démocratique dépend à
son tour de la circulation des idées, des informations et des opinions de toute
origine, et de la présomption que, jusqu’à preuve du contraire, tous ceux qui y
participent sont des gens de bonne volonté, et aux intentions honnêtes jusqu’à
ce que la preuve du contraire soit faite.
Pour que ces règles du jeu
politique puissent être observées il faut qu’il existe des forces politiques
authentiques, des institutions authentiques, un parlement authentique. Or, au
Gabon, ni l’un ni l’autre n’existent. Le pouvoir a simplement dépassé les
limites au delà desquelles toute ambition devient illégitime. Pourtant, barrer
le sentier de la liberté c’est ouvrir des autoroutes aux conflits. Lorsque l’on
maintient la majorité de la population dans l’inculture et la misère tout en
fermant les portes de l’espérance, comment s’étonner que l’impatience entraîne
le désespoir et prenne le masque de la violence ?
Les élections étant truquées, la
liberté de réunion étant niée, la presse libre étant bâillonnée, les opposants
véritables porte-paroles des masses sont pourchassés, ou maintenus en détention
sous des prétextes fallacieux ou tout simplement liquidés, comment dés lors
s’étonner que le peuple emploi la rue et l’insurrection pour se faire entendre
?
Un peuple longtemps opprimé fini
tôt ou tard par se libérer par tous les moyens. Les imposantes gardes
prétoriennes des dictateurs n’y peuvent rien. Le printemps arabe, le
L’Indonésie et bien d’autres dictatures sont là pour nous le confirmer. La
liberté des citoyens et la démocratie sont les garanties suprêmes de la paix et
de la sécurité. Il n’y a pas de demi-démocratie, la démocratie est totale ou ne
l’est pas. Des élections truquées même en partie, violent le suffrage et la
volonté du peuple. Dans l’histoire de l’humanité, dés qu’une liberté fut
bafouée les conditions de la contestation et de la révolte se sont établies.
L’exécution de l’acte final de soulèvement ne dépend que de la conjoncture
historique.
Absence d’équité des règles
Bien que le multipartisme ait été
instauré officiellement en 1990, le Gabon continue à fonctionner comme un
régime monocratique avec un seul parti qui a le monopole du pouvoir, qui dispose
à sa guise de l’administration de l’Etat, des ressources financières du pays.
D’où l’impossibilité de faire respecter les règles établies. L’Impossibilité de
parvenir à une alternance démocratique au Gabon. Les principales cibles de la
lutte politique et l’instauration d’un état démocratique et libre qui permet à
chaque gabonais de vivre heureux dans un pays aux immenses commodités sont
compromis par l’absence d’équité d’un régime qui s’accapare de l’Etat au nom
des principes d’une époque révolue.
Ce blog veut démontrer le niveau
des responsabilités politiques des institutions œuvrant pour le blocage de
l’alternance, aussi bien au plan du corpus légal, des incongruités du corpus
légal, que des principales institutions œuvrant pour l’impossibilité d’une
alternance démocratique. En effet, les
responsabilités institutionnelles se confondent avec les individus membre de
l’oligarchie au pouvoir.
I. Corpus légal consacrant l’impossibilité
de l’alternance
Constitution
de la République: loi n°47/2010 du 12 janvier 2011 portant révision de la
constitution
Cour
Constitutionnelle: loi organique n°9/2011 du 25 septembre 2011 modifiant et
complétant certaines dispositions de la loi organique n°9/91 du 26 septembre
1991 sur la Cour Constitutionnelle
Loi n°14/96 du
15/04/1996 portant réorganisation territoriale de la République Gabonaise;
Loi n°21/96
du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Sénateurs
modifiée par la l’ordonnance n°9/2008 du 25 janvier 2008 portant modification
de certaines dispositions de la loi n°21/96 du 15 avril 1996 portant fixation
et répartition des sièges des Sénateurs;
Loi n°22/96
du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Députés par
province, département et commune
Loi
n°16/2011 du 14 février 2012 portant modification de la loi n°24/96 du 6 juin
1996 relative aux partis politiques
Loi n°7/96
du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections
politiques, modifiée par la loi n° 17/2007 du 29 novembre 2007 et l’ordonnance
n°10/2008 du 28 février 2008
Ordonnance
n°4/2006 du 22 aout 2006 portant modification et abrogation de certaines
dispositions de la loi 7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à
toutes les élections politiques modifiée (article 10 nouveau porte création de
la CENAP)
Loi n°1/2011
du 25 septembre 2011 relative à la protection des données à Caractère personnel
(loi sur la biométrie)
II. Incongruités du corpus légal
1. Principales incongruités constitutionnelles
relatives à l’impossibilité de l’alternance démocratique
Article 9: Consécration
du non limitation des mandats du Président de la République (« Il est
rééligible »). Consécration du scrutin présidentiel à un tour (le plus
grand nombre de suffrages)
Article 89 :
Mode de désignation des Juges constitutionnels permettant au pouvoir de s’y
aménager une majorité et de contrôler ses décisions dans les matières
suivantes:
- la constitutionnalité des
lois,
- la composition de la CENAP,
- les contentieux électoraux,
- le recensement général de la
population (prévision du gonflement de corps électoral).
Article 98:
Mode de désignation des Conseillers du Conseil National la Communication
permettant au pouvoir de s’y aménager une majorité et de contrôler ses
décisions en matière des média.
2. Principales incongruités de la loi organique
n°9/2011 du 25 septembre 2011 modifiant et complétant certaines dispositions de
la loi organique n°9/91 du 26 septembre 1991 sur la Cour Constitutionnelle
Article 2, nouveau , notamment les tirets 5 et 6:
- Statue sur
la régularité de toutes les élections
-Statue sur
le recensement général de la population
Article 4: Sur le
mode de désignation des juges constitutionnels
3.
Principales
incongruités des lois suivantes:
- Loi n°14/96 du 15/04/1996 portant réorganisation territoriale de la République Gabonaise;
- Loi n°21/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Sénateurs modifiée par la l’ordonnance n°9/2008 du 25 janvier 2008 portant modification de certaines dispositions de la loi n°21/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Sénateurs;
- Loi n°22/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Députés par province, département et commune
- Loi n°14/96 du 15/04/1996 portant réorganisation territoriale de la République Gabonaise;
- Loi n°21/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Sénateurs modifiée par la l’ordonnance n°9/2008 du 25 janvier 2008 portant modification de certaines dispositions de la loi n°21/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Sénateurs;
- Loi n°22/96 du 15 avril 1996 portant fixation et répartition des sièges des Députés par province, département et commune
Article
2 nouveau de l’ordonnance: fixant la répartition des Sénateurs (21)
Article 2 de la loi 22/96: fixant la
répartition des Députés
Favorise
la province natale du Président de la République que ce dernier confisque au
plan politique pour lui assurer une avance sur tout autre candidat (avance sur
le nombre de députés, de sénateurs et des voix à l’élection présidentielle)
4. Principales incongruités de la loi n°16/2011
du 14 février 2012 portant modifications de la loi n°24/96 du 6 juin 1996
relative aux partis politiques
Article 16 : Les partis politiques
déclarés exercent librement leur activités dans le cadre fixé par les textes en
vigueur. Ils doivent respecter les principes démocratiques, la souveraineté
nationale, l’ordre public, préserver et consolider l’unité nationale
5. Principales incongruités de la Loi n°7/96 du
12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques,
et tous les textes subséquents
Article …..: Consécration du scrutin
à un tour pour toutes les élections politiques au Gabon. Acquisition de
l’élection à la majorité relative (le plus grand nombre de voix) – Empêchement
des alliances du second tour.
6. Sélection par l’argent des candidats aux
élections politiques (empêchement de participation aux élections politiques des
moins nantis)
Article …..:
Coût des cautions: Le régime d’Ali
Bongo a décidé unilatéralement d’élever le cout des cautions pour barrer la
route aux candidats de l’opposition. Ainsi il impose des prix suivants :
Election présidentielle: passer de 5
000 000 francs cfa (7500 euros) à 20 000 000 frs CFA (30.000 euros) ;
Elections législatives: 2.500 000 frs
cfa (3750 euros) à 5 000 000 francs cfa (7500 euros)
Elections locales :250.000 frs
cfa (375 euros) à
Elections sénatoriales ; de 5000
000 frs cfa (7500 euros) à 10 000 000 frs cfa (15000 euros)
Article …..:
Restriction de la durée de la
campagne: Dans un pays qui n’a quasiment
pas de réseau routier fiable, ni des voies de communication et encore moins des
compagnies aériennes de transport Ali Bongo et son régime imposent aux gabonais
les durées de 15 jours pour la campagne présidentielle
et de 10 jours pour les législatives et locales.
7. Absence de réglementation équitable relative
au coût des campagnes électorales
L’absence de
règlementation équitable relative au coup de campagnes électorales donne les
pleins pouvoirs au candidat Bongo pour l’utilisation excessive de la richesse
volée au peuple gabonais. Ainsi il a un budget de campagne essentiellement
puisé dans les caisses de l’Etat, du franc électorale extorqué aux entreprises
privées et publiques, à l’énorme budget du parti Etat PDG dont les cadres
émargent au budget de l’Etat, à cela il faut ajouter les fonds venus de
l’extérieur du Gabon par des circuits maffieux et de l’utilisation de
l’administration et des moyens de l’Etat (presse, télévisions et radios,
voitures, hélicoptères, bateaux et avions). Le racket mené à grande échelle par
les barons du régime des Bongo auprès des commerçants étrangers et
entrepreneurs étrangers complète cette liste.
Les concurrents ne
bénéficient d’aucun moyen financier ou matériel, même pas le droit de passer à
la télévision publique.
8. Absence de réglementation applicable relative à l’achat de consciences des
électeurs et des organisateurs des élections
Ce manque de
réglementation en matière d’achat de conscience favorise la corruption
l’étalage de la richesse volée au peuple gabonais par le régime des Bongo lors
des campagnes électorales leur permet d’acheter les consciences et de
transporter des électeurs pour des votes multiples dans plusieurs bureaux de vote.
De même les membres des bureaux de vote sont achetés avec des enveloppes
garnies des francs cfa le jour du scrutin pour valider la fraude. La population
est noyée dans les cartons de dindons, pour la plupart périmés. Des sommes
d’argent sont proposées aux électeurs pour voter le candidat de la dictature
des Bongo.
Article …..:
Confection de la liste électorale (objet d’inscriptions multiples)
Le régime des
Bongo a le monopole de confection des listes électorales. Ainsi, il fait des
inscriptions multiples, des listes parallèles comprenant les noms des personnes
mortes depuis longtemps, des étrangers, des doublons. Ces listes expurgées des électeurs de
l’opposition ne sont affichées que le jour du vote, sans possibilité de
recours.
Article …..: Etablissement de la
liste des centres et des bureaux de vote
Le régime des Bongo a le monopole de
confection de la liste des centres et des bureaux. Il fait le choix de les
installer dans les quartiers acquis à sa cause.
Article …..: Choix des présidents des
bureaux de vote.
Le régime des Bongo à lui seul nomme
les présidents des bureaux de vote. Ce sont eux qui acceptent les inscriptions
des observations sur les procès-verbaux.
Article …..: Absence d’interconnexion
des fichiers
Non intégration de
l’interconnexion des fichiers et de l’authentification des électeurs dans les
bureaux les jours du vote. Cette incongruité permet à n’importe quelle personne
d’aller voter pour quelqu’un d’autre. Certains électeurs arrivent au bureau de
vote et découvrent que quelqu’un a voté à sa place.
9. Principales incongruités de l’Ordonnance
n°4/2006 du 22 aout 2006 portant modification et abrogation de certaines
dispositions de la loi 7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à
toutes les élections politiques modifiée (article 10 nouveau porte création de
la CENAP)
Article 12 nouveau : Consacrant le Président de la Cour
Constitutionnelle comme autorité de nomination du Président de la CENAP
Article 15 nouveau : La prise de décision du
bureau se fait à la majorité simple
Article 18.donnant un rôle officiel à l’armée et
aux forces de sécurité leur permettant sur le terrain: intimidation, exaction
et répression.
10. Principales incongruités de la Loi n°1/2011
du 25 septembre 2011 relative à la protection des données à Caractère personnel
(loi sur la biométrie)
Article 17 :
Consacrant par sa composition la majorité au
pouvoir
Consacrant par son mode de fonctionnement, la prise des
décisions en faveur du pouvoir
III. Principales institutions œuvrant pour
l’impossibilité d’une alternance
démocratique
Toutes les
institutions gabonaises sont occupées par les membres de la famille des Bongo
ou de sous fifres qui n’ont aucune pouvoir réel de décision. En utilisant le
pouvoir dévolue à ces institutions le régime des Bongo bloque toute alternance
démocratique au Gabon.
·
Le Président de la République
·
Le Gouvernement:
·
Ministère de l’Intérieur et ses démembrements
·
Ministère de la Défense
·
Le Parlement
·
Le Senat
·
La Cour Constitutionnelle
·
Le Conseil National de la Communication
·
La CENAP
·
La Commission Nationale pour la Protection des
données à caractère personnel
IV. Conditions de la
prise démocratique du pouvoir au Gabon
Pour qu’il y ait une prise
démocratique du pouvoir au Gabon, il faut restituer le caractère républicain
des institutions du Gabon en resituant leurs responsabilités institutionnelles
et en nommant des femmes et des d’hommes d’Etat, libres, intègres et impartiaux
et non des partisans d’un régime criminel intégré.
1. La révision de la Constitution de la
République
Objectifs:
Limiter à 2 les
mandats du Président de la République
Objectifs :
·
Ramener le scrutin à 2 tours pour toutes les
élections politiques
·
Déterminer un mode de désignation mi-partisan
des juges constitutionnels, des membres du CNC et de la CNPDCP
·
Déterminer un mode de désignation alternatif
entre la Majorité et l’Opposition de leurs Présidents
·
Elargir le Parlement aux autres forces vives de
la Nation (aux corporations, aux non-politiques)
·
Institutions responsables: Le Président de la
République et le Parlement
2. La révision de la loi organique sur la
Cour Constitutionnelle
Objectifs:
·
Retirer à la Cour Constitutionnelle la
prérogative de déterminer la démographie du pays
·
Retirer à Cour Constitutionnelle la prérogative
de nommer le Président de la CENAP et de ses démembrements ainsi que son
implication dans la préparation et l’organisation des élections
·
Faire obligation à la Cour Constitutionnelle de
procéder au décompte transparent et contradictoire des voix en cas de
contentieux électoral
·
Limiter le mandat du Président de la Cour Constitutionnelle
·
Changer le Président actuel de la Cour
Constitutionnelle pour ses liens familiaux avec le Président de la République
·
Institutions responsables:
·
Le Gouvernement : le Ministère de la Justice
·
Le Parlement
3. La révision de la
loi 14/96 du 15 avril 1996 sur le découpage électoral
Objectif:
·
Donner la primauté au critère démographique pour
la détermination des circonscriptions électorales
Institutions
responsables:
Le
Gouvernement : Le Ministère chargé de l’Intérieur
Le Parlement
4. La révision de la
loi n°16/2011 du 14 février 2012 portant modification de la loi n°24/96 du 6
juin 1996 relative aux partis politiques
Objectifs:
·
Retirer au Gouvernement toute possibilité
d’empêcher l’expression des partis politiques (article 16)
·
Donner aux partis toutes les possibilités de
faire encadrer leurs activités par les forces de sécurité
Institutions
responsables:
Le
Gouvernement: Le Ministère chargé de l’Intérieur
Le Parlement
5. La révision de la
loi 7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections
politiques, et les textes subséquents
Objectifs:
·
Définir des cautions permettant à la classe moyenne de participer
aux élections législatives, locales et sénatoriales
·
Elargir le Parlement aux non-politiques
·
Limiter les mandats des Présidents des 2
chambres du Parlement
·
Rallonger la durée des campagnes électorales en
fonction du type d’élection
·
Règlementer le financement des campagnes
électorales
Institutions
responsables:
-
Le Gouvernement : Le Ministère chargé de
l’Intérieur
-
Le Parlement
6. La révision de la
loi sur la CENAP
Objectifs:
·
Elever la CENAP au rang d’institution
constitutionnelle : Commission Nationale Electorale (CNE)
·
Définir un mode désignation du Président, alternativement partisan entre la majorité et
l’opposition selon l’agenda des élections.
·
Confier toutes les opérations d’organisation des
élections à la CNE : de la confection de la liste électorale à la proclamation
des résultats
·
Ecarter les forces de défense de l’organisation
des élections
Institutions
responsables:
Le
Gouvernement : le Ministère de l’Intérieur
Le Parlement
7. La révision de la
loi n°1/2011 du 25 septembre 2011 relative à la protection des données à
caractère personnel (loi sur la biométrie)
Objectifs:
·
Définir un mode de désignation du Président, alternativement partisan entre la majorité et
l’opposition selon l’agenda des élections
Institutions responsables:
Le Gouvernement: Ministère de l’Intérieur
Le Parlement
IV Conclusion sur la prise démocratique du pouvoir au Gabon
La démocratisation de la société
gabonaise peut nous éviter les affres d’un conflit aux conséquences
incalculables pour notre peuple. Si le pouvoir pouvait être prit
démocratiquement pourquoi faire la guerre ?
Au Gabon, il n’est pas possible
de prendre le pouvoir démocratiquement car, celui-ci est confisqué. Les choix
laissés aux gabonais sont la collaboration, la résignation et la violence.
Puisque tous les accords pour une transition démocratique échouent par la seule
volonté du pouvoir des Bongo. Alors, étant tous conscients de ces faits,
comment lutter pour changer les choses et assurer l’avenir de ce pays aux
potentialités économiques énormes ? La population gabonaise vit dans un pays
aux commodités fallacieuses. Les caméléons et les putes politiques soutiennent des
certitudes affichées. Ils se rendent presque hermétiquement fermés à tout
discours et à tout changement évolutif. Comment faire changer les choses ?
Quelle morale et quel sentimentalisme peut-on avoir dans la lutte contre un
système oppressif, arbitraire et totalitaire. L’illégitimité seul du régime des
Bongo ne suffit-il pas à légitimé toutes formes de luttes pour abattre cette
ethno dictature de plus de quarante ans ? Nous devons réfléchir sur l’éventail
de proposition de voies pour y parvenir en confrontant nos idées à la réalité
du terrain. C’est à mon humble avis la tâche à laquelle, nous qui constituons
la trame de la nouvelle génération d’opposant et non de dissident, initiés sur
les grands enjeux de ce monde, devront être atteler : à réfléchir sur les
moyens d’opérationnalisation des idées et les moyens pour chasser le régime des
Bongo. Les autoriser à organiser une énième mascarade électorale est une
bouffée d’air, une seconde vie que l’on donne au régime enfin que celui-ci se
maintienne. D’autant plus que le pouvoir, qui est maitre du jeu, ne donne
aucune garantie de transparence. Il nommera qui il veut comme député et
pourquoi ne s’arrogera t-il pas les 100%. Ceux qui vont participé à cette
mascarade électorale ne serviront que de caution démocratique à des élections
truquées d’avance.