UNION DU PEUPLE GABONAIS
LES LOYALISTES
CONFERENCE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE
2012
Mesdames et messieurs,
La
rencontre de ce jour, se situe à la suite de la marche pacifique et de la messe
de requiem programmées dans le cadre de la commémoration du premier
anniversaire du décès de notre Président Pierre MAMBOUNDOU, fondateur de
l’Union du Peuple Gabonais, le Héros national.
Cette
occasion va nous permettre de faire le point sur le conflit interne au
parti, de nous remémorer l’œuvre du Président et de traiter de quelques sujets
d’actualité, à savoir :
o
La transparence électorale
o
Les mesures gouvernementales sur le coût de la vie ;
o
La conférence nationale souveraine
SUR LE CONFLIT INTERNE AU PARTI
Le 15
octobre 2011, disparaissait dans des conditions toujours non élucidées, le
Président Pierre MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU. Le 15 octobre 2012, aurait dû être le
moment où les militantes et les militants, les sympathisantes et les
sympathisants du Parti, les Gabonaises et les Gabonais épris de paix, de
justice et de démocratie, se seraient rassemblés aux fins de magnifier l’œuvre
politique pour laquelle, il aura consacré 23 ans de son existence sur terre.
Malheureusement,
la vacance constatée au sommet du Parti,
a ouvert un intérim. Non codifié qu’il est par les statuts du parti et les
textes subséquents, aucun organe, aucune personnalité du parti ne peut être
fondé à le revendiquer.
En
effet, en cas de vacance définitive de la première autorité d’une organisation,
l’intérim n’est pas de fait assuré par la deuxième personnalité. Le cas du
Gabon en est la parfaite illustration. En effet, l’intérim du Président de la
République n’est nullement assuré par le Premier Ministre, 2e
personnalité du pays, mais plutôt par la 4e, le Président du Sénat
selon les dispositions de l’article 13 de la Constitution de la République
Gabonaise.
Prenant
le pli de ce qu’en tant que fondateur, le Président Pierre MAMBOUNDOU était
fondé à s’entourer à de niveaux divers, de personnalités ayant adhéré à sa
vision politique, jusqu’à l’ouverture
du premier Congrès du Parti, aucun autre membre ne pouvait se prévaloir du
pouvoir de nomination et de révocation des membres du Directoire du Parti.
Le déni
de cette évidence, a amené le Secrétaire Exécutif, 2e personnalité
du Parti, à opérer précipitamment le remaniement du directoire, entrainant la
conséquence logique de la contestation, le fractionnement du parti et la
création de l’aile des loyalistes au Président Pierre MAMBOUNDOU.
La
saisine du Juge des référés, juge des évidences, introduite par les loyalistes est pour l’instant
inopérante. Faute de jugement satisfaisant, les loyalistes ont saisi la Cour
d’Appel. La Justice est saisie pour dire
si la décision de nomination au sein du Directoire prise par le Secrétaire
Exécutif est conforme aux articles 12 et 21 des statuts qui stipulent, je
cite :
Article 12 : Le Congrès est l’organe
législatif du Parti. Il définit la politique générale du Parti. Il examine les
questions qui lui sont soumises par la Convention Nationale.
Il élit pour trois ans :
- Le Bureau Exécutif,
- La Commission de Discipline et de Solidarité.
Article 21 : Il (le Bureau Exécutif)
est élu par le Congrès pour un mandat de trois ans, renouvelable.
Les membres du Bureau Exécutif sont élus à
la majorité absolue, par scrutin uninominal à bulletin secret.
Les
loyalistes observent que le Ministre de l’Intérieur, s’immisce de manière
partisane dans le conflit interne à l’UPG, en faveur du Secrétaire Exécutif, notamment
en essayant d’étouffer les actions initiées par les Loyalistes.
En effet,
pour commémorer le premier anniversaire du décès du Président Pierre
Mamboundou, les Loyalistes ont voulu organiser une marche en partant de la
place Rio en direction de l’église de Likouala, le 15 octobre 2012.
Malheureusement, bien qu’ayant été annoncée au Ministre de l’Intérieur par une
déclaration en bonne et due forme, la Police par lui commise, a interdit la
marche faisant valoir que les loyalistes ne disposaient ni de récépissé, ni
d’autorisation du Ministre de l’Intérieur.
Les
loyalistes de l’UPG rappellent au Ministre de l’Intérieur que leur action
s’inscrivaient dans le cadre des réunions publiques régies par la loi 48/60 du
8 juin 1960 et non dans le cadre de l’ordonnance 009/PR/2011 du 11 août 2011
modifiant, complétant et abrogeant certaines dispositions de la loi n°7/96 du
12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques en
République Gabonaise. Autrement dit des mesures qui n’ont rien à voir avec le
contexte
En
conséquence, les loyalistes de l’UPG contestent cette décision non conforme aux dispositions de la loi
précitée interdisant la marche pacifique projetée en souvenir d’un digne fils
du pays.
SUR L’ŒUVRE POLITIQUE DE NOTRE HEROS
NATIONAL PIERRE MAMBOUNDOU
Véritablement
hors du commun, Pierre MAMBOUNDOU s’est illustré par une hauteur d’esprit qui confirme
son caractère Républicain et Démocrate,
un lutteur infatigable pour son pays le
Gabon et un militant panafricaniste convaincu.
La
défense des droits de l’Homme et du Citoyen, a constitué tout au long de son
combat, le socle de son engagement politique multiforme et multidimensionnel.
Ainsi,
sans être exhaustif, on se souviendra :
Sur le
plan politique
- de son opposition au parti unique consacré
par la constitution de mars 1968 en créant l’Union du Peuple Gabonais le 14
juillet 1989 à Paris ;
- de son expulsion de France par une mesure
d’urgence absolue à la demande du Gouvernement gabonais qui l’accuse d’atteinte
à la sureté de l’Etat,
- de son exil de 4 années à Dakar ;
- de sa condamnation par contumace à 10 années
d’emprisonnement et de privation de ses
droits civiques et politiques ;
- de son retour forcé d’exil, le 1er
novembre 1993 à Libreville, après un séjour de 48 heures à l’aéroport de
Dakar ;
- du recours en opposition de sa condamnation
par la Cour de sureté de l’Etat ;
- de sa lettre au Chef de l’Exécutif pour la
convocation d’une table ronde suite aux évènements ayant émaillé l’élection
présidentielle de 1993 ;
- de sa participation aux travaux du Haut
Conseil de la République muée ensuite en Haut Conseil de la Résistance
(HCR) ;
- de son refus de signer les « Accords
de Paris »,
- de son mot d’ordre de boycott du référendum
sur les « Accords de Paris »,
- de la tentative d’assassinat contre sa
personne en 1994, sur la voie conduisant à sa résidence d’Owendo,
- de sa la lutte pour imposer la transparence
électorale par la remise du procès verbal du bureau de vote à chaque représentant
du candidat et surtout par l’introduction de la biométrie dans le processus
électoral pour la sécurisation du choix des citoyens contre les prédateurs des
suffrages,
- de son combat pour la liberté de la presse,
- de son combat pour la liberté syndicale et d’association,
- du boycott des élections législatives de
2001 par son parti l’UPG ;
- de la défense de l’Ile Mbanié assortie
d’une plainte contre 3 ministres de la République ;
- de la tentative d’assassinat contre sa
personne au siège de l’UPG à Awendjé, par les forces de sécurité et de défense,
dans la nuit du 20 au 21 mars 2006 ;
- de son exil d’un mois à l’ambassade de l’Afrique du Sud, en 2006, à
la suite de cette tentative d’assassinat ;
- de sa proposition de loi sur la Haute Cour
de Justice,
- de sa proposition de loi sur la protection
des données à caractère personnel (biométrie),
- de ses 3 candidatures aux élections
présidentielles dont la victoire lui a été volée: en tant que Candidat du
Haut Conseil de la Résistance en 1998, candidat de l’UPG en 2005 et Candidat de l’ACR en 2009,
- de ses prestations télévisées
mémorables ;
- de sa récusation solidement argumentée du
Président de la Cour Constitutionnelle en 2005,
- de son combat pour le respect du principe
de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire,
Sur le
plan de la gouvernance, on se
souviendra de son combat
- pour la restauration de la Cour Suprême,
- pour l’Etat de droit,
- pour le respect de la hiérarchie des normes
juridiques (constitution, loi organique, loi ordinaire, ordonnance,
arrêté, décisions, circulaire)
- pour la décentralisation
- contre les plafonds budgétaires imposés aux
collectivités locales par l’Etat central ;
- pour le vote d’un budget de l’Etat
équilibré en recettes et en dépenses faisant abstraction des emprunts d’équilibre ;
- contre les privatisations des
entreprises en situation de
monopole (la SEEG, Gabon-Télécom, Air Gabon, Ciments du Gabon, AgroGabon,
Sogadel, Octra, etc.),
- contre le projet d’exploitation du fer de
Bélinga.
- pour la suppression du papier hygiénique,
de l’assurance et de la rame de papier exigés à chaque enfant à l’école.
- pour l’octroi à chaque établissement
primaire et secondaire d’un budget de fonctionnement,
- pour l’octroi de la bourse à tous les
bacheliers
- pour la libération des étudiants
incarcérés,
- pour l’augmentation du SMIG,
- pour l’augmentation du point d’indice des
fonctionnaires
- contre la trêve sociale instrumentalisée
par le pouvoir PDG
- pour la mensualisation de la pension
retraite,
- pour l’acquisition des maisons de la SNI en
location-vente par les locataires,
- contre les déguerpissements sauvages des
quartiers Sotéga et Nkembo,
SUR LA TRANSPARENCE ELECTORALE
Mesdames, Messieurs,
Est-il
besoin de rappeler que la loi sur la protection des données à caractère
personnel ou loi sur la biométrie, est l’œuvre initiée dans notre pays par le Président
Pierre MAMBOUNDOU, œuvre que le
pouvoir PDG, tout en la dévoyant, voudrait s’en accaparer ?
Lors de
notre conférence de presse du 16 juin 2012, nous indiquions que ladite loi
prévoit entre autres, la création d’un organe de régulation dénommé
« Commission Nationale pour la Protection des Données à Caractère
Personnel » (CNPDCP). De plus, cette loi prévoit le les étapes suivantes :
ü La création et la désignation des membres de la commission ;
ü L’adoption d’un règlement intérieur par ladite commission ;
ü L’élaboration d’un budget par cette commission et ;
ü L’homologation des codes de bonne conduite élaborés par les
utilisateurs des données à caractère personnel.
Or à ce
jour, il s’avère qu’aucune de ces étapes n’a été accomplie. Par conséquent, les
Loyalistes s’interrogent sur le dispositif légal sur lequel s’appuie le
Ministre de l’Intérieur pour créer les Commissions Provinciales d’enrôlement, pour
en désigner les membres et pour organiser
la campagne de sensibilisation des autorités provinciales sur
l’enrôlement biométrique de manière illégale.
Les
Loyalistes de l’UPG interpellent le
Ministre de l’Intérieur sur le caractère sulfureux du processus de mise en œuvre
de la biométrie électorale et lui rappellent que les Gabonais ne sont pas dupes
au point d’accepter une biométrie électorale galvaudée, autrement dit qui ne prévoit
pas l’interconnexion des centres de données et l’authentification des électeurs
dans les bureaux de vote.
SUR LA CHERETE DE LA VIE
Le 11
octobre 2012, le Chef de l’Exécutif, s’est livré à un exercice qualifié
d’impromptu en se rendant successivement au marché de Mont Bouët et au Port
Môle de Libreville dans le but de vérifier l’application effective des mesures gouvernementales annoncées tambour
battant, sur la baisse des prix des produits de consommation courante.
Le coût
sans cesse croissant de la vie se ressent chaque jour dans le panier de la
ménagère au Gabon. Pour preuve, Libreville est désormais classée au 20e rang des villes les plus
chères au monde et la 3e ville la plus chère en Afrique.
Dans le
cadre de la lutte pour la baisse des prix des denrées sur le marché, le
Gouvernement a pris le 14 août 2012, des mesures en vue d’infléchir les prix sur l’ensemble du
territoire national.
Ces
mesures appellent de notre part, les observations suivantes :
Sur le corpus légal
Sept
textes le composent :
1998
- la loi n°14/98 du 23 juillet 1998, fixant
le régime de la concurrence en République Gabonaise ;
2003
- Le décret 001029/PR du 26 septembre 2003,
qui fixe la liste des articles de consommation courante devant subir une réduction de prix de
15% ;
2007
- L’arrêté 00924 /MEFBP/CAB-ME/SG/DGCC
Soumettant certains articles de consommation courante au régime de liberté
contrôlée des prix (application des articles 4 et 5 de la loi n°14/98 :
- L’arrêté 17 /MEFBP/CAB-ME/SG/DGCC Portant
plafonnement des marges bénéficiaires de certains produits de consommation
courante (Riz blanc, Riz parfumé, Sachet de 1 kg, Farine « le coq »
50 kg) 10% en marge importateur, 6% en marge demi-gros et détaillant.
2012
- L’arrêté 0139 du 14 août 2012 Soumettant
les produits vivriers et autres produits locaux au régime de la liberté
contrôlée des prix.
- L’arrêté soumettant les produits de
consommation courante importés au régime
de la liberté contrôlée des prix.
- Arrêté Portant création des Comités
Provinciaux des Prix, de la Concurrence et de la Consommation
Observations
1°- Le
décret portant attributions, composition et fonctionnement de la Commission de
Concurrence n’ayant jamais été pris, les causes de l’inflation n’ont pas été
identifiées. Sur quelle base alors, les Gouvernements successifs se sont-ils
fondés pour établir une nouvelle
mercuriale?
2°- Ce
décret, dont la période d’application est illimitée n’ayant jamais été abrogé,
aurait pu suffire au Gouvernement pour continuer à réguler les prix en
République Gabonaise.
Autrement
dit, les articles de consommation courante devaient continuer à subir les 15%
de réduction des prix d’une part, et d’autre part, les arrêtés pris à la suite
de ce décret, revêtent en réalité un caractère superfétatoire dont l’objectif
est de faire croire aux populations que le pouvoir PDG émergent se préoccupe de
leurs conditions de vie.
3°- Les
arrêtés du 14 août 2012 limitent lesdites mesures à 6 mois non
renouvelables. En clair leur application
prend fin le 14 février 2013.
4°-
Lors de ses multiples adresses à la presse, le Gouvernement a annoncé que
l’application de ces mesures prendrait effet 3 mois après la publication desdits
arrêtés : c’est-à-dire le 15 novembre 2012, le temps de l’épuisement des
anciens stocks.
Les
produits EDIG (manuels scolaires) étant aussi concernés, ces mesures n’auront
donc pas profité aux parents d’élèves
puisqu’ils les auront achetés pendant la période de la rentrée scolaire,
c’est-à-dire avant le 14 novembre 2012.
5°- Si
en théorie, la périodicité du renouvellement des stocks est estimée à 3 mois, il n’en demeure pas moins
que la Direction Générale de la Consommation et de la Concurrence est dans
l’incapacité de vérifier les niveaux des stocks sur le terrain.
6°-
Quelles seront alors les incidences des
« mesurettes » du Gouvernement PDG sur la loi de finances
rectificative 2012 à adopter par le Parlement et son impact sur les projets
gouvernementaux ?
SUR LA CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE
La
Conférence Nationale souveraine est une idée qui remporte le consensus des
forces vives de la Nation.
Elle est
une réponse aux crises récurrentes multiformes qui secouent notre
pays depuis plusieurs décennies. Celle-ci se traduit par un marasme économique,
un système éducatif en lambeaux, un système sanitaire sinistré, un chômage endémique
ayant atteint le taux alarmant de plus de 40% de la population active, la
criminalité entretenue et le débat démocratique confisqué et les libertés individuelles et collectives
bafouées confisqué par le pouvoir PDG.
Par
conséquent, cette conférence nationale souveraine tombe à point nommé pour offrir aux Gabonaises et aux Gabonais qui ne
savent plus à quel saint se vouer, une nouvelle occasion d’examiner tous les
maux qui minent le Gabon sous le régime PDG, de déterminer de nouveaux repères
et d’asseoir une démocratie véritable garantie par des institutions fortes.
Contrairement
à la Conférence Nationale de 1990, aux « Accords de Paris » de 1994
et aux « Accords d’Arambo de
2006 » dont les décisions n’ont jamais été appliquées, celles de la Conférence
Nationale souveraine seront opposables à tous.
Mesdames et messieurs,
Le PDG
qui occulte la réalité du vécu quotidien des Gabonais, doit cesser de prendre
des raccourcis pour tenter de sortir de cette impasse et d’avoir une idée
réductrice de l’inévitable rendez-vous historique qu’est la Conférence
Nationale souveraine.
La
lutte continue, seule la lutte libère.
Je vous
remercie.
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