mercredi 31 octobre 2012

Une réflexion sur l’origine des conflits


 Le caractère légitime d’un régime politique dépend du suffrage universel. La démocratie pluraliste implique la compétition électorale, les libertés publiques, l’alternance des partis au pouvoir.


La liberté, donc la liberté de choix, est l’essence même, la force et la raison d’être de la démocratie. Cette dernière se fonde sur la conviction que, dans une libre compétition, la vérité vaincra, et que munis de cette vérité, les citoyens sont les meilleurs arbitres de l’intérêt public. Le bon fonctionnement de la démocratie dépend donc de l’expression critique et de l’affrontement continuel des idées, de la tolérance de tout point de vue, quelques impopulaires, absurdes ou extrémistes qu’ils puissent paraître. Le débat démocratique dépend à son tour de la circulation des idées, des informations et des opinions de toute origine, et de la présomption que, jusqu’à preuve du contraire, tous ceux qui y participent sont des gens de bonne volonté, et aux intentions honnêtes jusqu’à ce que la preuve du contraire soit faite. Pour que ces règles du jeu politique puissent être observées il faut qu’il existe des forces politiques authentiques, des institutions authentiques, un parlement authentique. Or, au Gabon, ni l’un ni l’autre n’existent. Les élections étant truquées, la liberté de réunion étant niée, la presse libre étant bâillonnée, les opposants véritables porte-parole des masses sont pourchassés, condamnés à mort ou à la détention sous des prétextes fallacieux ou tout simplement liquidés, comment dés lors s’étonner que le peuple emploi la rue et l’insurrection pour se faire entendre ? Un peuple longtemps opprimé fini tôt ou tard par se libérer par tous les moyens. Les imposantes gardes prétoriennes des dictateurs n’y peuvent rien. La Tunisie, la Libye l’Egypte et bien d’autres dictatures sont là pour nous le confirmer. La liberté des citoyens et la démocratie sont les garanties suprêmes de la sécurité d’un chef d’état proprement élu. Il n’y a pas de demi démocratie, la démocratie est totale ou ne l’est pas. Dans l’histoire de l’humanité, dés qu’une liberté fut bafouée les conditions de la contestation et de la révolte se sont établies. L’exécution de l’acte final de soulèvement ne dépend que de la conjoncture historique.

Cette conjoncture dépend, à son tour, de la limite supérieure de la souffrance d’un peuple. Cette limite pour les peuples du tiers monde est curieusement supérieure à celle des populations des pays développés. Il est bien vrai tout homme qui a goûté au bien être y renonce que très rarement. Il est plus difficile, en effet, pour ces peuples « évolués » de renoncer à leurs acquis de développement que ceux du tiers monde de renoncer à ce qu’ils n’ont pas et ne connaissent pas. C’est pourquoi le développement est relatif et optionnel. On se développe en faisant des analyses situationnelles de ce que l’on est et de ce que l’on veut devenir, tout en faisant des comparaisons avec les modes de vie des autres peuples : ce qu’ils ont de plus du point de vue matériel, social, économique et politique, ce qu’ils ont de mauvais etc.

Ces analyses doivent déboucher sur la décision de changer son «Etat actuel», pour évoluer vers un autre Etat jugé meilleur que le précédent. Malgré tous les constats et analyses qui peuvent être faites si un peuple n’a pas décidé de se développer, il ne développera pas. La décision et l’identification des entraves au développement sont, à notre sens, essentiel et primordiaux. Lorsque cette décision est prise et lorsque les entraves sont identifiées, il faut soit les contourner, soit les amoindrir, soit les annihiler.  Il n’y a pas d’autres solutions, un développement bourré d’entraves n’à aucune chance d’aboutir. Dans ce cas, et c’est le cas dans notre pays, une classe aisée, continue à prospérer en donnant une fausse image de progrès à tout le pays quand 90% de la population croupis dans la misère. Il existe donc une limite supérieure à la souffrance d’un peuple : la désillusion d’un pays prospère.

Quand l’immense majorité d’un peuple estime que la situation promise n’entraîne qu’à une régression en dessous des anciennes limites sociales de vie, la désillusion devient elle-même une arme contre le progrès du peuple. Un peuple qui n’espère plus ne prospère plus et ne progresse plus, et dès lors, le processus du développement du sous-développement se trouve engagé. La réflexion qui pourrait être prise par l’immense majorité du peuple est à peut près celle-ci : Puisque ceux qui sont à l’origine de la chaotique situation du pays se maintiennent au pouvoir par tous les moyens, alors contribuons tous à détruire l’Etat, étant donné que les principaux responsables s’en soucient pas. La dégradation des conditions de vie continuera jusqu’à la mort de l’Etat. Le corollaire d’une telle situation est patent au Gabon : de l’incapacité à nourrir, à soigner, à éduquer ses citoyens à l’irrespect de ses engagements internes et externes, le pouvoir de Bongo a fait atteindre aux gabonais les limites supérieures de la souffrance d’un peuple. Avant l’arrivée de Bongo au pouvoir, les gabonais mangeaient à leur faim, en prenant trois repas par jour.

La dépendance alimentaire extérieure que les gabonais ne connaissaient pas avant l’arrivée de Bongo est devenu tellement oppressante que chaque gabonais est désormais l’esclave de son ventre. Quand à la santé des gabonais, il faut être riche, c'est-à-dire appartenir à l’oligarchie pour pouvoir se soigner en payant les soins de santé exorbitants dans les cliniques des barons du pouvoirs, seuls établissements possédant l’essentiel des équipements médicaux achetés par l’Etat et détournés par les oligarques. Même sous colonisé, le Gabon n’a jamais autant été dépendant. En fait Bongo a remplacé un système de dépendance étatique à un Etat étranger néocolonial par une mafia internationale dont son système criminel érigé en Etat est le pendant local. Il a créé, ainsi, une nouvelle colonisation du pays par une dépendance informelle et perpétuelle un groupe d’affairistes mafieux dont le goût du lucre et de la gaudriole constituent les seules lois. Le procès TotalFinaElf a démontré que Bongo et ses complices, entre autres, André Tarrallo, Loïc Le Floc Prigent, Alfred Sirven, se tapaient des milliards de francs français sur le dos des gabonais pendant que ceux-ci croupissent dans une misère indescriptible. On voit que la colonisation française a fait place à une colonisation mafieuse du Gabon. Et celle-ci est orchestrée par des cadres et des hauts fonctionnaires de l’establishment français. Y a-t-il une implication de l’Etat français dans ce magma de la mafia ? Tout le laisse penser, car ces actions sont menées avec la bénédiction de la France officielle, qui protège ces escrocs, par une justice française qui acquitte des criminels et assassins comme Bob Denard et bien d’autres. Finalement tout ceci n’est que la conséquence d’un système installé par la France aux lendemains des indépendances factices. Un système qui ne vise en aucun cas le bonheur des peuples colonisés mais la grandeur de la France.

Ce système a entraîné la ghettoïsation et l’asservissement de l’immense majorité du peuple. Nous pensons donc que c’est un devoir d’honneur d’être à l’avant-garde de la destruction de ce système pour la libération du peuple gabonais d’une mafia tyrannique. Nous avons tenté de le faire en 1990, mais bien vite le mouvement a été récupéré par les mêmes prédateurs qui, du jour au lendemain, de membre influent de l’oligarchie, se sont trouvé des qualités de défenseur du peuple. Les véritables leaders du peuple les ont ignoré, aujourd’hui tous les masques sont tombés, il n’y a plus l’ombre de la moindre confusion. C’est donc un devoir de tout gabonais digne de ce nom de lutter pour la libération de son pays.

La démocratisation des sociétés occidentales a rendu vaine l’aspiration révolutionnaire de leurs peuples. Puisque le pouvoir pouvait être prit démocratiquement pourquoi ne pas faire l’économie d’une révolution ? Au Gabon, il n’est pas possible de prendre le pouvoir démocratiquement car, celui-ci est confisqué. Comment dans ce cas, les gabonais peuvent-ils récupérer leur pleine souveraineté ?

Les français se sont battus pour obtenir le système politique et la liberté qu’ils ont aujourd’hui, au même moment elle maintenait un système oppressif, raciste et colonial dans des pays sous son influence. Tout rappel que, quelques mois après la libération de la France, ce pays engageait les massacres en Algérie contre des peuples qui, comme eux, voulaient être libre en prenant leur propre destin en main. La France soutient les dictatures les plus ignobles en Afrique et dans le monde au détriment du développement et de la liberté des peuples. Ces peuples continuent à êtres les esclaves de l’intérêt et du capital. Il n’y a pas d’illusion à se faire s’ils ne peuvent pas comprendre que les gabonais aspirent eux aussi à la liberté, au développement et au bonheur alors la France est un obstacle à la marche vers la liberté des gabonais qu’il faudra à un moment ou un autre soit combattre soit s’allier pour éliminer un système qu’elle a installé. Elle a donc deux choix, ou elle répare le mal qu’elle a fait au Gabon en commençant par se débarrasser de son pion pour permettre l’émergence d’une véritable société démocratique et des relations d’amitié entre nos deux pays ou les gabonais trouverons d’autres moyens pour le faire et dans ce cas elle sera responsable de ce qui arrivera et partagera le sort qui sera réservé à son poulain : c'est-à-dire plus aucun avenir au Gabon.

Aujourd’hui, la France gagnerait à évacuer sa base militaire de Libreville. Cela constituerait un signe fort du désengagement d’une armée d’occupation de la terre gabonaise. Surtout un signe du lâchage du dictateur. L’objectif à terme de toutes ces luttes est l’instauration d’un régime démocratique, élu sur supervision internationale des pays neutres et de l’ONU en particulier. La France qui a toujours co-organisé la fraude et cautionner les nombreux coups d’Etats électoraux des Bongo est de ce fait disqualifiée dans la préparation ou l’organisation de ces élections. Cette dernière doit retirer son armée du territoire gabonais avant toute consultation électorale. L’objectif intermédiaire est l’organisation et la formation des masses rurales et urbaine.

D’une manière générale, tous les pays, tous les hommes politiques occidentaux ou autres, qui arment et soutiennent les dictateurs dans le monde entier sont complices des crimes contre l’humanité, des crimes politiques et économiques, que ces dictateurs commettent avec leur aide et soutien. Ils devront en répondre un jour ou l’autre devant toutes les victimes que la recherche effrénée de l’intérêt du capital au détriment de l’amour de son prochain et de la justice a jeté sur la route sinueuse et sans fin de l’exile, de la misère, du chaos et de la mort.

Nous saluons les hommes de bonne volonté, les organisations caritatives, les pays qui au nom de la charité universelle, de la liberté, de la démocratie et de la justice, aident et guident les déshérités de la terre dans la sombre vallée de la mort et des larrons que constitue le monde des dictateurs, de l’injustice et de l’égoïsme.

Gabon; une démocratie de façade, une opposition mollassonne, un peuple sinistré


En vingt trois ans l’opposition partie prenante du système criminel intégré incarné par les Bongo (et non à Bongo nuance à relever) au Gabon a fait la preuve de son efficacité à maintenir une vitrine faussement démocratique du régime autocratique de Bongo-PDG en lui permettant de masquer sa véritable nature. Sa principale préoccupation est celle de se confondre dans une lutte des postes et autres strapontins. Les postes de député obtenus ne sont que le résultat d’un marchandage honteux fait avant même les élections. D’ailleurs les résultats sont, du reste, fixés d’avance, hier par l’autocrate de l’équateur, aujourd’hui par son demi-monarque de fils. La négociation n’a pour but que de fixer le nombre de poste par Parti. Bref, le partage du gâteau. 

En même temps l’opposition véritable à l’Etat Bongo-PDG, celle qui conserve encore un infime soutien du peuple  gabonais, fait preuve de son inefficacité par une absence, un manque d’imagination et d’actions, sinon une léthargie coupable dans la lutte pour l’établissement d’une véritable démocratie. 
Qu’on se le dise une fois pour toute : aucune démocratie, aucun système économique et social fiable ne peut voir le jour au Gabon tant que subsiste ce système criminel. La liberté des gabonais et donc la pleine jouissance de sa souveraineté passe inévitablement par le départ des Bongo du pouvoir. L’ignorer c’est faire le jeu du dictateur. A ce rythme nous aurons encore cet homme au pouvoir en 2059! Après tout, il n’aura que cent ans.

Pendant ce temps l’autre partie de l’opposition, celle qui appartient aux Bongo, se spécialise dans la danse du ventre, la bassesse courtisane et la compromission. La trahison de Mayila est symptomatique à cet égard. Les faux opposants comme cet homme bien connu pour ses multiples compromissions avec le régime des Bongo, qui est en soi, est la brebis la plus galeuse de la République des coquins, se complaisent dans le confort de leur vie imbécile et sont incapables d’endurer le centième de ce que les pauvres gens qu’ils sont cyniquement censé représenter endurent. Ces opposants du ventre ont renoncé à des valeurs intangibles qu’ils dénoncent aujourd’hui. 

La lutte du peuple gabonais doit être désormais animée des idéaux qui dépassent les idéologies et les personnes : la liberté n’est pas une aumône, c’est un droit irréfragable. Pour récupérer sa liberté, un homme libre aimant la liberté et la vie dans la différence, ne peut pas laisser tomber ses convictions. Après tout ce que les gabonais endurent depuis ces longues années par une machine dont le seul but est de broyer ceux qui pensent autrement et ceux qui aspirent à la liberté, la logique de la compromission et du ventre ne peut ressembler ici qu’à une honteuse trahison du peuple qui souffre d’une dictature de près de quarante cinq ans. 

Le crédit acquis par les Bongo sur la scène internationale, et ceci grâce à une corruption bien huilée, incite souvent les hommes honorables à fermer les yeux sur le passif d’une politique sécuritaire intérieure sinistre, une économie désastreuse et une misère sans nom. L’inaction de cette communauté internationale, prompte à dénoncer les pays ou elle n’a aucun intérêt, ne permet-elle pas au mal de triompher et de proliférer ? 

Il est une chose, presque constante à toutes les tragédies des peuples opprimés : Les considérations morales des sociétés dites développées, démocratiques et de droit de l’homme ne prennent jamais le dessus sur les enjeux économiques. Ces pays placent et maintiennent au pouvoir des dictatures des plus sanguinaires sans que cela ne frappe leur moralité. En tout cas, aussi longtemps que leurs intérêts sont préservés, ils ferment les yeux sur toutes les exactions commises contre les populations par leur protégé. Mais le jour ou le protégé commet un acte contre leurs intérêts, la cécité disparaît par enchantement. Le protégé d’hier devient subitement le dictateur le plus dangereux qu’il faut destituer, emprisonner ou assassiner. Leur presse prépare et manipule l’opinion par une propagande soigneusement orientée, celle-ci oublie subitement que leur pays était le pourvoyeur de l’aide et de l’assistance au dictateur dans la répression de sa population. On trouve des raisons pour intervenir, au nom de ce peuple qu’ils ont opprimé par dictateur interposé, ils évoqueront le droit d’ingérence humanitaire. On montera et on armera un groupe de quelques aigris à leur solde qu’on appellera opposants et on renversera le dictateur au nom du peuple martyr qu’ils ont contribués à anéantir. Mais ce ne sera pas tout, car à peine le dictateur renversé, un autre est imposé au pays pour poursuivre l’œuvre de l’autre et pour garantir leurs intérêts. Tel est la substance de l’égoïsme du capitalisme occidental : l’argent est au centre de tout et l’homme à la périphérie de tout intérêt. Surtout quand cet homme aux yeux de ces néo-colons a la triple infirmité d’être noir, analphabète et pauvre.

Pour notre part, nous ne faisons allégeance à aucune idéologie dogmatique. Nous adhérons à des principes et à un esprit de résistance qui nous pousse à tenir bon face à la l’arbitraire d’une dictature et à la persécution politique. Nous savons qu’au delà de l’éphémère des dogmes et des croyances, il n’est point de murailles si hautes et si épaisses qui ne finissent par s’écrouler sous des coups des hommes et des femmes de conviction, engagés à obtenir leur liberté et à préserver leur dignité.

 Jean NDOUANIS