Moukagni Iwangou suggère que "la réforme des
institutions, de tout le système pour enfin aboutir à une réelle démocratie au
Gabon. Le débat sur les élections au Gabon n’est pas possible tant qu'il n'y a
pas de réformes. Nous ne pouvons pas aller aux élections si la situation est
telle qu'on la présente aujourd’hui".
Ici lors du congrès de Paris |
Pour ma part les deux positions ne sont pas si
éloignées. Le problème ne se situe pas tellement sur le plan des institutions à
reformer, mais des personnes qui les incarnent. La loi portant dispositions
communes à toutes les élections locales, dite code électoral, est un instrument
pertinent si et seulement si les gens chargés de l'appliquer le font de façon
honnête.
Rencontre avec les gabonais libres de Bruxelles |
Il ne s’agit plus de se livrer à des dissertations
qui n’apportent aucune solution au problème si ce n’est que pour se faire
mousser. Il faut poser le problème avec beaucoup de lucidité et rechercher la
solution.
Monsieur Ping, lui qui connait bien Ali
Bongo, a raison quand il dit que ce dernier organisera les élections avec ou sans
l’opposition en 2016 et obtiendra un mandat gratuit en cas de boycott de
l’opposition.
Mais d’autres part Moukagni a également raison en
disant que partir aux élections dans ces conditions c’est donner une victoire
au Régime actuel.
le 1er août 2015 à Paris conférence débat organisée par les gabonais libres d'Europe |
Ce qu’il faut dire c’est que, quel que soit la pertinence des changements des textes légaux des institutions qui vont être mis en œuvre, la valeur de ceux-ci sera tributaire de deux choses :
La première est la volonté des personnes qui seront
chargées de les appliqués. Les personnes actuelles qui sont chargées de les appliqués
sont bien évidemment disqualifiées pour le faire vu la partialité dont elles
font montre et vu la position qu'elles occupent dans l'échelle du pouvoir du
régime. C’est clair que l’on ne peut aboutir à une réelle démocratie tant que
ces personnes sont au pouvoir. Mais nous ne leur demandons pas tant. Ce que
nous voulons c’est mettre en place un mécanisme pour aboutir à l’alternance et
ensuite instaurer une démocratie : donc le changement.
La deuxième est la capacité de ces personnes au
pouvoir d’accepter la défaite électorale. C'est quasiment un défaut congénital aux tenants du régime qui ont la faude dans les gènes. C’est un problème crucial qu’il faut
résoudre. Il faut imposer la volonté du peuple souverain.
L’histoire nous a déjà démontré que ces personnes n’ont pas la volonté de faire appliquer des texte qu’ils ont portant élaboré et encore moins d’accepter les résultats des urnes. Les transfuges du PDG, passés depuis à l’opposition, sont formels à cet effet : Le PDG n’a jamais gagné une seule élection depuis 1990.
L’histoire nous a déjà démontré que ces personnes n’ont pas la volonté de faire appliquer des texte qu’ils ont portant élaboré et encore moins d’accepter les résultats des urnes. Les transfuges du PDG, passés depuis à l’opposition, sont formels à cet effet : Le PDG n’a jamais gagné une seule élection depuis 1990.
La stratégie déployée à Bitam démontre que lorsque
le scrutin est bien encadré et bien contrôlé aucune fraude n'est possible. En
2009 nous avons fait cette expérience à Bruxelles et le candidat de l'UPG est
arrivé en tête devant Mba Obame et BOA en troisième position.
Jean Ndouanis, exposant son point de vue à Annemasse (France) |
Au Gabon c'est l'absence de contrôle du scrutin
dans le Haut Ogooué, l'Ogooué-Lolo et l'Ogooué Ivindo, la transmission des
résultats, la CENAP, la commission de centralisation, le Ministère de
l'intérieur et la cour constitutionnelle qui a donné la victoire à BOA.
Il faut une organisation forte pour tout contrôler
du bulletin de vote, des urnes, des listes électorales, de l’enregistrement des
électeurs, des votants, du contrôle et de la transmission des résultats
dépouillés et consolidés, de la proclamation etc.
Pour cela il faut l’unité d’action des opposants
pour quadriller tout le pays et tous les bureaux de vote. Il faut donc les remplacer par des personnes dont
la neutralité et le sens du devoir constituent les valeurs intrinsèques. C'est
difficile à trouver au Gabon, mais ils existent. Par ailleurs, il faut donner à
des institutions internationales et aux ONG qui ont une expérience
internationale en la matière toute la latitude pour organiser ces élections.
Ne faut-il pas mettre en place une telle stratégie avec le support de la communauté internationale? Le support de la communauté internationale dépend de la désignation d'une équipe à la tête de laquelle se trouvera un meneur qui a un carnet d'adresse rempli avec les clés de toutes les officines internationales, voir les gouvernements du monde entier.
De mon point de vue le problème de l’inopportunité
de candidat à la candidature au Front est un faux débat, car ce qui compte ce n'est pas le candidat mais un leader, un meneur, un chef de guerre. Le débat sur la candidature ne met pas en
lumière le problème de fond : celui de contrôle et de maitrise
du scrutin. C’est en ces termes que le problème doit être posé et c'est pour cela que le meneur doit s'impliquer.
Il est normal que des porteurs d’ambitions aillent
auprès des populations pour les rencontrer et discuter des questions qui les préoccupent
sans que cela soit forcément un problème. Et cela n’enlève en rien la nécessité
de trouver des solutions à ce problème de fond, l’un peut se faire en même
temps que l’autre.
Il faut ensuite enlever de la tête l’idée selon
laquelle il y aura un candidat unique de l’opposition. Dans le Front, plusieurs
candidats se sont déjà prononcé, non pas pour la candidature à la candidature
du Front comme Jean Ping, mais à la candidature aux élections présidentielles.
Par ailleurs les leaders d’autres coalitions se sont déjà annoncé comme
candidat aux élections présidentielles de 2016.
Alors à moins de faire dans l’anti-Ping primaire,
le débat de la candidature prématurée est un faux débat.
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