source Wilkipédia
Né le 15 juin 1957 à Médouneu dans le
département du Haut-Komo, André Mba Obame fait ses études primaires à l’école
catholique de Médouneu. Il poursuit ses études secondaires au petit séminaire
Saint-Kizito d’Oyem, au séminaire Saint-Jean à Libreville puis au lycée
national Léon Mba.
Diplômé de l'Université Laval et de l'Université
Panthéon-Sorbonne, il est docteur en science politique6.
Victime d'une sciatique paralysante et d'un
accident vasculaire cérébral, André Mba Obame parcourt, à la fin de sa vie,
plusieurs capitales étrangères afin de suivre un traitement adapté.
Carrière politique
En 1984, alors âgé de 27 ans, après avoir été
l’un des principaux animateurs de l’opposition gabonaise à Paris (dans le «
Mouvement de redressement national » - MORENA), il est reçu en audience le jour
de son retour au Gabon par Omar Bongo Ondimba, président de la République
gabonaise, qui l’intègre dans son cabinet. André Mba Obame n'a jamais intégré
la fonction publique.
AMO et PMM, adversaires mais proches tous deux ont revendiqué la victoire en 2009 Tous les deux ont été assassinés pour les mêmes raisons |
Il joue néanmoins un rôle majeur dans la vie
politique de son pays ; il se rapproche d'Ali Bongo Ondimba qui envisage déjà
de constituer le groupe des « Rénovateurs » au sein du Parti démocratique
gabonais.
Après la conférence nationale de 1990, qui
voit l’instauration officielle du multipartisme au Gabon, il rentre au
gouvernement et prend successivement les portefeuilles du ministère de
l'Agriculture, celui des Droits de l'Homme et des Relations avec les
Assemblées. En 1991, il quitte le Gouvernement pour des raisons
constitutionnelles, la constitution gabonaise interdisant à tout Gabonais âgé
de moins de 35 ans d’occuper des fonctions ministérielles.
En 1996, il est élu député du premier siège du
département du Haut-Komo.
Son retour au gouvernement intervient en 1997,
aux fonctions de ministre des Relations avec les Institutions
constitutionnelles, porte-parole du gouvernement.
En février 1999, à la suite de l’élection
présidentielle de 1998 et au remaniement gouvernemental qui s'ensuit, il est
nommé ministre de l’Éducation nationale, porte-parole du gouvernement jusqu’en
janvier 2002, date à laquelle il occupe les fonctions de ministre de la
Solidarité nationale, des Affaires sociales et du Bien-être.
Après l'élection présidentielle de 2005, il
arrive au ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Immigration. Son
passage s'illustre par l'attaque du siège de l'Union du peuple gabonais (UPG)
de Pierre Mamboundou le 21 mars 2006, qu'il justifie par la recherche d'armes
de guerre, l'arrestation des leaders de la société civile le 30 décembre
2008 et la répression des manifestations syndicales. Plusieurs figures de la
société civile gabonaise sont interpellées dont les journalistes Gaston Asseko
et Léon Dieudonné Koungou, ainsi que les activistes Grégory Ngbwa Mintsa, Marc
Ona Essangui et Georges Mpaga. Il est également fortement critiqué par la
presse après avoir proposé de vendre à la Guinée équatoriale l'île de Mbanié,
revendiquée par celle-ci depuis 1972, inhabitée mais donnant potentiellement
accès à des réserves de pétrole.
À la suite de la mort du président Omar Bongo
Ondimba, le 8 juin 2009, Mba Obame affirme que la succession présidentielle
suivra strictement la voie constitutionnelle, contrairement « aux plans
machiavéliques attribués à une personne ou à une autre, en particulier au
ministre de la Défense », en référence aux fortes suppositions d'une succession
d'Ali Bongo à son père.
Dans le nouveau gouvernement, constitué le 19
juin 2009, il tient le poste de ministre de la Coordination et du Suivi de
l'action gouvernementale. Jean-François Ndongou lui succède au ministère de
l'Intérieur le 24 juin.
Élection présidentielle de 2009 et conséquences
Article détaillé : Élection présidentielle
gabonaise de 2009.
Peu après la nomination d'Ali Bongo comme
candidat du PDG, André Mba Obame prononce un discours à l'hôpital Quiron
(Espagne), là même où le défunt président était hospitalisé. Dans ce discours
du 17 juillet 2009, intitulé « Appel de Barcelone », il se porte candidat à
l'élection présidentielle anticipée du 30 août 2009. Il déclare qu'après
vingt-cinq ans d'apprentissage et de collaboration étroite aux côtés d'Omar
Bongo Ondimba, il savait avoir été préparé à la tâche.
L'ultime adieu d'AMO/ la mise en caveau |
Le 23 juillet 2009, comme trois autres
ministres candidats, André Mba Obame n'est pas reconduit dans ses fonctions
ministérielles.
Aux élections, Mba Obame arrive officiellement
second. Il ne reconnaît pas les résultats et revendique la victoire.
Il fonde l’Union nationale (UN) le 20 avril
2010, un nouveau parti d’opposition né de la fusion de trois partis :
le Mouvement africain de développement (MAD)
de Pierre Claver Zeng
(Pierre Claver Zeng Ebome) avec Jean Eyéghé
Ndong, ancien Premier ministre ;
le Rassemblement national des républicains
(RNR), avec Jean Ntoutoume Ngoua ;
l’Union gabonaise pour la démocratie et le
développement (UGDD) avec Zacharie Myboto, Bruno Ben Moubamba, Casimir Oyé Mba
et Paulette Missambo.
La nouvelle formation politique est présidée
par Zacharie Myboto. André Mba Obame et Gérard Ella-Nguéma occupent
respectivement le secrétariat exécutif et le secrétariat exécutif adjoint. Tous
les autres hauts dirigeants (Zeng-Ébome, Éyéghé-Ndong, Ntoutoume-Ngoua,
Ben-Moumbaba, Casimir Oyé Mba) occupent des postes de vice-président.
La diffusion sur France 2, les 9 et 16
décembre 2010, du documentaire Françafrique de Patrick Benquet réveille les
accusations de fraude électorale : André Mba Obame aurait gagné l’élection
présidentielle de 2009 avec 42 % des voix contre 37 % pour Ali Bongo Ondimba.
Le 25 janvier 2011, disant prendre exemple sur
Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne de
2010, ainsi que sur la révolution tunisienne de 2010-2011, André Mba Obame, dans
un discours diffusé sur sa chaîne de télévision privée TV+, revendique à
nouveau la victoire aux élections, s'autoproclame président de la République,
prête serment à la Constitution et forme son gouvernement Le gouvernement
d'Ali Bongo réagit en estimant qu'il avait « violé gravement » la constitution
et le poursuit pour « crime de haute trahison ».
Le caveau scellé d'AMO à jamais: Paix éternelle AMO |
Obame et son gouvernement se réfugient le même
jour dans les bâtiments du Programme des Nations unies pour le développement
(PNUD) à Libreville et réclament la reconnaissance de leur légitimité par le
Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Le ministre de l'Intérieur
d'Ali Bongo, Jean François Ndongou, annonce la dissolution du parti Union
Nationale ; en outre, Mba Obame devrait perdre son immunité parlementaire et
être jugé. Les opposants sortent finalement du PNUD le 27 février et
regagnent leurs domiciles.
Maladie et décès
En 2011, on lui
diagnostique, semble-t-il, une hernie discale postéro-latérale ayant entraîné
une sciatique paralysante et hyperalgique. Après une opération en Afrique du
Sud, sa rééducation se révèle plus compliquée que prévu. Il sera, par la suite,
victime d’un accident vasculaire cérébral qui va accélérer la dégradation de sa
santé. Mais ce diagnostic n'a pas été confirmé par l'intéressé, qui parlait, à
ce propos, « d'attaques mystiques ». En 2013, il quitte le Gabon pour
plusieurs mois de soins médicaux à Tunis. Son exil médical va le conduire à
Niamey, au Niger, où il séjourne jusqu’à son arrivée à Yaoundé, début 2015. Il
décède le 12 avril 2015 à Yaoundé, des suites de sa maladie.
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