jeudi 15 mai 2014

EMERGENCE ZERO DE BOA: L'édifice se fissure.

Les démissions et les départs des poids lourds du PDG qui ont commencé en 2009 avec les sorties de Mba Obame, Paulette Missambo, Casimir Oyé Mba, Jean Eyeghe Ndong etc se poursuivent aujourd'hui avec celles des grands barons, pourtant fidèles parmi les fidèles du défunt Omar Bongo, tels que Jean Ping et Jacques Adiahenot. Les émergents et leur BOA en chef avaient tôt fait de qualifier ces départs d'épiphénomènes sans lendemain. Ils estimaient que c'était des apparatchiks du PDG englués dans une dialectique ethno régionaliste, mécontent d'avoir perdu leurs prébendes et leurs strapontins juteux se vengeaient par des démissions tonitruantes.

Avec le départ de Philibert ANDZEMBE, ancien gouverneur de la BEAC, et de Pierre Amoughé Mba ancien ministre et membre de la "majorité présidentielle de l'émergence zéro", les doutes ne sont plus permis: l'édifice se fissure, la descente aux enfers du PDG émergent se confirme, nul n'a plus envie de rester dans le Titanic qui coule. Le PDG du BOA émergent ressemble à ce mythique paquebot qui fut naguère le Titanic: pendant que la bateau sombre son équipe continu à jouer de la musique que personne n'écoute comme si de rien n'était. Les cadres du Haut-Ogooué que l'on disait mécaniquement soudés au pouvoir des Bongo et au régime PDG, démontrent aujourd'hui qu'il sont des gabonais à part entière et non des gabonais à part comme l'a souvent fait croire ce régime. Ces gabonais ont souffert et souffrent des affres de cette dictature au même titre, sinon plus, que les gabonais des autres provinces. En plus de l'ostracisme due à cette campagne de province privilégiée, le Haut-Ogooué a souffert des procès d'intention véhiculés par le régime vers les gabonais. Une façon d'isoler les altogovéens des autres gabonais. Les Bongo les ont mis devant une situation telle que s'ils ne les soutenaient pas, ils laisseraient les autres gabonais les massacrer: Du genre soit vous êtes avec moi, soit vous êtes seuls devant les autres. Ce discours a poussé les Bongo jusqu'à la distribution des armes aux ressortissants du Haut-Ogooué au quartier Akébé frontière-Akébé 2 à Libreville en 1990. Ces derniers, ayant compris qu'ils étaient manipulés, avaient décidé d'aller rendre ces armes à Bongo et le Gabon a ainsi évité un bain de sang fratricide en 1990 après l'assassinat de Joseph REDJAMBE dont BOA émergent zéro est le principal suspect commanditaire du meurtre.

Aujourd'hui le même discours reprend on veut faire peur aux ressortissants du Haut-Ogooué en brandissant l'argument ethnique, le repli identitaire: les fangs, les myènés ou les pounous qui seraient les ennemis naturels des téké, des obamba, des ndoumou, des dzébis et autres ethnies du HO. Or dans l'histoire personne ne peut dire que ces peuples se sont affrontés dans une quelconque guerre tribale. Cependant, tout est fait pour opposer des ethnies aux autres dans le but de préparer à une centraficanisation ou à une rwandaïsation du Gabon. Mais les cadres du haut-Ogooué ont compris ce jeu macabre dont le seul but est de se servir d'eux pour rester au pouvoir tout en avilissant leur statut de gabonais libre à part entière. Les départs de ceux qui sont parfois présentés comme les membres de la famille Bongo, tout en faisant l'amalgame volontaire sur la parenté des Tékés à cette famille, ou tout simplement les "cadres ingrat et traites" de la province se poursuivra: Ils ont découverts que s'ils ont bénéficié, un tant soit peu du système comme beaucoup des familles au Gabon, ils ne sont pas pour autant des obligés à vie ou des esclaves de cette famille. Ils ont droit aux libertés et parmi lesquelles la liberté de choix. Ils sont, en tout cas, les bienvenus dans la dynamique pour sauver le Gabon de la catastrophe annoncée dont le PDG Emergent est entrain de conduire notre pays. Il est plus que temps de mettre un terme à cette dictature.

Je vous livre ici un article publié par David Makoumba Dissumba dans À LA UNE,POLITIQUE le mercredi 14 mai 2014 à 4:34

Bonne lecture
Jean Ndouanis

Philibert Andzembé : «régler le problème de l’Etat-PDG émergent devient une course contre la montre»

Philibert Andzembé, neveu d’Omar Bongo, ancien DG de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) et ancien gouverneur de la Banque des Etat de l’Afrique centrale (BEAC), débarqué de ce poste en 2009, s’est exprimé ce mardi 13 mai 2014 dans les colonnes de l’hebdomadaire La Lowé. Il y parle notamment de son nouveau positionnement politique.


Philibert Andzembé. © jeuneafrique.com
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire gabonais La Lowé, Philibert Andzembé, ancien gouverneur de la Banque des Etat de l’Afrique centrale (BEAC) que l’on dit désormais politiquement proche de Jean Ping la nouvelle figure de l’opposition, explique que son nouveau positionnement politique «comme celui des illustres personnalités du moment, est guidée par le besoin d’alternance politique qu’exprime le peuple gabonais depuis quelques décennies».

Pour appuyer sa pensée, l’homme qui a été débarqué de la BEAC du fait de malversations financières dont il ne s’est jamais reconnu, relève que le leadership politique gabonais d’aujourd’hui propose «une offre en termes de gouvernance économique et de gouvernance politique non adaptée, conçue par le bureau d’étude Performance qui a été chargé du programme économique régional de la Cemac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) en 2030. L’émergence du Gabon 2025 ressemble bien, comme deux gouttes d’eau, à l’émergence de la Cemac 2030. La population gabonaise est confronté à la pauvreté grandissante, au chômage massif des jeunes et à l’inégalité de revenus».

Philibert Andzembé estime que les cause de cette situation sont les «mauvais choix des priorités en matière de développement économique et le vice de l’enrichissement personnel». Toute chose qui l’amène à penser qu’il faut concentrer les ressources sur l’amélioration de la gestion des affaires publiques, accroitre la compétitivité et la diversification de l’économie en réduisant les coûts des transactions par une infrastructure de qualité, par le développement du système financier mais aussi investir sur la population en termes d’éducation, de formation professionnelle et de santé en vue de préparer le niveau technologique du pays.

«Or, déclare-t-il, sur tout ce qui se passe, le peuple gabonais n’a guère les moyens d’influencer l’affectation des ressources colossales du paysLes émergents et leurs amis aspirent les capacités financières de l’Etat et le vident de son aptitude à gouverner pour le bien commun».

Ainsi, pour Philibert Andzembé, «régler le problème de l’Eta-PDG émergent devient une course contre la montre qui devrait unir l’opposition gabonaise. Car il faut sauver le Gabon du désastre annoncé». Le neveu de feu Omar Bongo, originaire de Bongoville et donc cousin du président Ali Bongo estime, par ailleurs, que «le leadership émergent et le PDG sont aux abois, d’où les attaques tous azimuts contre les personnalités telle que Jean Ping, qui a pris sa liberté et qui, n’a plus rien à voir avec le régime émergent et le PDG». L’ancien banquier qui avait également été directeur national de la BEAC dit soutenir l’initiative des cadres du Haut-Ogooué en vue de libérer politiquement cette province dont sont issus les deux derniers présidents de la République du Gabon.

 

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