jeudi 24 janvier 2013

Les criminels de masse et la "morale internationale"


Il n'y a pas de morale politique au niveau international. Comment comprendre que Blaise Compaoré, assassin et criminel de masse entre tous les dictateurs puisse bénéficier d'un statut de saint, alors qu'il a apporté un soutien logistique, militaire et politique à la rébellion de Ouattara-Soro guillaume et leurs assassins, sans lesquelles des milliers d'Ivoiriens n'auraient pas été tués, violées, et mutilées lors du plus long coup d'Etat de l'histoire. Blaise Compaoré a fourni en échange de l'or et des diamants des armes, des munitions, une base de repli et d'appui, une aide militaire avec des unités combattantes, il ne pouvait donc pas ignorer que les actes que ces rebelles commettaient étaient des crimes. Mais la justice internationale, a géométrie variable selon les intérêts occidentaux est curieusement sourde et aveugle devant la soif de justice des victimes et des pleures des milliers d'orphelins et des veuves que ce coup d'Etat ourdi de l’extérieur de la Côte d'ivoire a fait. 

Tout se passe comme si dans ce monde, une moitié est condamnée à l'esclavage perpétuel, en vivant d'expédients avec la misère et la maladie comme compagnons du destin et l'autre moitié libre de tout, y comprit le droit de vie ou de mort, le droit de spolier, voler et piller les ressources de ceux qu'ils considèrent comme des esclaves.

Cette justice des riches et des puissants est bien à géométrie variable. Pour avoir fait la même chose en Sierra Léone, et d'ailleurs, non pas pour ce qu'il a fait de pire dans son propre pays, Charles Taylor croupit en prison. Laurent Gbagbo qui n'a fait que se défendre, en toute légitimité, subit les foudres des maîtres inquisiteurs du monde pour avoir refusé de céder le poste présidentiel, non pas à celui que les ivoiriens avaient choisi, mais à celui que eux, les faiseurs de roitelets ont décider de placer à la tête de la Côte d'Ivoire pour les permettre de piller les nouvelles ressources de ce pays en esclavagisant les ivoiriens sous le poid des dettes inopportunes et intéressées, des dépenses ostentatoires qui n'ont rien de rationnel par rapport aux choix et nécessités du peuple ivoirien..

Cette même amoralité s'abat maintenant au Mali depuis que des recherches ont démontré que ce pays regorge d'énormes potentialités en ressources gazières, en or et en uranium. Il vit une situation d'insécurité depuis lors. Celle-ci a vu son apogée avec la division du pays en deux. Ce qui rappelle étrangement le cas de la Côte d'Ivoire: l'occupation du nord par les rebelles islamistes et le sud par le gouvernement, et entre les deux, les troupes françaises. Les Touaregs qui ne sont pas les seuls habitants du nord Mali sont depuis 2003 instrumentalisés par les occidentaux et les voisins arabes et nord africains.

La France joue au pompier pyromane dans ce pays pour avoir la place belle. Son intervention au Mali est une mise en scène destinée à s’emparer de l’or et de l’uranium maliens, tout en se positionnant dans une région stratégique aux ressources minières, pétrolières et gazières importantes. La perspective de la déroute des jihadistes soutenus par la France en Syrie éloigne les prétentions françaises sur le gaz syrien. Elle lorgne alors du côté sud Algérien et sud Libyen. La déstabilisation de la Libye,  de la Tunisie, du Mali, et bientôt de l'Algérie obéit à ce schéma. Comme pions dans la région, ils ont les touaregs. Les français sont parvenus à soudoyer et à retourner des groupes Touaregs en les finançant abondamment et en les armant, aussi bien avec les stocks d'armes de Kaddafi qu'avec le parachutage de 40 tonnes d'armes françaises.  Elle a instrumentalisé les Touaregs en les poussant à faire prévaloir leurs revendications par les armes. Ceux-ci se sont fait "aider" par des groupes plus extrêmes qui se sont emparés de la lutte et l'ont transformée en Jihad. Ce qui n'était pas prévu au calendrier c'est que ces armes se retournent aujourd'hui contre la France, ses citoyens et ses intérêts, non seulement dans la région, mais aussi dans le monde et ceci à cause des choix politiques sans prospective. A moins que cela soit voulu dans le cadre d'une stratégie globale visant deux objectifs simultanés: le premier étant de détruire l'infrastructure islamo-jihadiste armée mise en place par la France et qui a bien rempli son rôle de déstabilisation des pays aux richesses convoitées, le deuxième étant de s'accaparer de ces ressources par une recolonisation durable et par une présence militaire permanente dans la région. 

 Le Mali est le seul pays démocratique dans la zone, ou l'alternance démocratique se fait en toute transparence sans contestation. La démocratie et donc la liberté rend vain la lutte armée. Le débat et les échanges existent entre citoyens et diverses communautés ethno-réligieuses ou regionales, et sur ce, les maliens ont démontré leur maturité politique et une maîtrise démocratique certaine. Convaincre le plus grand nombre de personnes pour faire prévaloir ses idées au cours d'un scrutin libre et transparent est pourtant le credo des hommes politiques maliens, qui, vu l'extrême pauvreté du pays, ne peuvent s'engager dans des guerres coûteuses sans lendemain pour conquérir le pouvoir par la violence. Les revendications corporatistes, politiques voir séparatistes sont aisément et librement défendues dans le cadre de la concertation nationale sans exclusive. L'arme de la violence ne peut se justifier ici tant que toutes les voies pacifiques et démocratiques ne sont pas épuisées, contrairement aux cas concrets de la confiscation du pouvoir dans des régimes autocratiques et autoritaires comme au Gabon.


Criminel de masse: Ouattara installé par son ami Sarkozy
au prix des milliers de morts et des destructions massives
Et pourtant, malgré cette ouverture démocratique, unique en françafrique, le 21 mars 2012, un étrange coup d’État est perpétré au Mali. Un mystérieux « Comité pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État » (CNRDRE), avec à sa tête, un non moins ténébreux Capitaine Sanogo, renverse le président Amadou Toumani Touré, Chef d'Etat légal et légitimement élu, et déclare vouloir restaurer l’autorité malienne au Nord du pays. La France sous Sarkozy, au lieu de condamner ce putsch et exiger le retour à l'ordre constitutionnel, dit tout simplement "prendre acte de la situation". Ce qui, en d'autres termes veux dire " vous avez le soutien de la France". Cette posture, au regard de l'histoire de la françafrique, démontre que la France était l’instigateur de ce putsch, ou tout au moins a encourager ou laisser faire pour qu'on l'appelle pour éteindre le feu. Il en a résulté une grande confusion, les putschistes étant incapables d’expliquer en quoi leur acte améliorera la situation. Le renversement du président Touré est d’autant plus bizarre qu’une élection présidentielle était prévue cinq semaines plus tard et que le président sortant ne se représentait pas. Le CNRDRE, composé par des officiers formés aux États-Unis, empêche la tenue de l’élection présidentielle et transmet le pouvoir à un des candidats, en l’occurrence le francophile Dioncounda Traore. Ce tour de passe-passe est légalisé par la CEDEAO, dont le président n’est autre qu’Alassane Ouattara, autre putschiste mis au pouvoir un an plus tôt par l’armée française en Côte d’Ivoire au prix des milliers de morts et des destructions massives. La CEDEAO étant une superstructure supra nationale qui n'a rien de démocratique, on voit mal comment celle-ci peut passer outre le choix souverain du peuple malien.

Ce qui gène ces réseaux de la françafrique, quoiqu'en disent les socialistes français, c'est qu'ils ont du mal à accepter qu'une ancienne colonie deviennent libre et démocratique. C'est plus facile de corrompre un dictateur placé au pouvoir par cette mafia qu'un président élu.Un dictateur est une marionnette, un corrompu, un vendu qui obéit aveuglement à ses maîtres qui l'ont placé au pouvoir, par conséquent il défend leurs intérêts et non ceux de sa population. Un président démocratiquement élu et qui a tout le soutien populaire de son peuple n'obéit qu'a sa conscience guidée par son mandat et sa mission au service du peuple qui la élu.

Le Mali longtemps délaissé pour son extrême pauvreté, va, comme beaucoup d'autre pays avant lui, découvrir la malédiction qui frappe les pays noirs dans lesquels on découvre des richesses. L'oeil du prédateur et la convoitise de l'oligarchie financière internationale sont désormais braqués sur ce pays. L’intervention française au Mali, bien que présentée comme une décision prise en urgence en réponse à des développements dramatiques sur le plan militaire et humain, n'a rien de désintéressée. La décision de déstabilisation de la démocratie malienne pour le bénéfice d'Areva a été prise sous le régime de Sarkozy. Hollande n'a fait qu'exécuter des plans dont le calendrier était fixé à l'avance. Ils sont là pour rester : l'alibi est trouvé, c'est le terrorisme. C'est aux maliens de se battre pour leur liberté et leur démocratie. C'est également leur droit de faire appel à une aide extérieure par une autorité légitime et non une marionnette.

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