Des informations de plus en plus alarmantes font état de la reprise de la guerre au Congo Brazzaville. Celui que les autorités congolaises présentent comme un terroriste pour susciter un élan de solidarité internationale est en fait un ancien protagoniste de la précédente guerre civile, le ci-nommé Bintsamou Frédéric, alias Pasteur Ntumi. Manque de pot le poisson n'a pas mordu à l'hameçon, même la Chine et la Russie, traditionnels soutiens du régime n'ont pas mordu à l'hameçon.
Dans le cas d'espèce l'on ne peut parler de terrorisme puisqu'il s'agit de guerre fracticide congolo-congolaise de libération nationale. Les origines sont avant tout politiques. Il s'agit d'une dictature ethno familiale qui se maintien au pouvoir par la violence, en niant le droit des populations à aspirer au changement par les voies démocratiques. Les dernières élections présidentielles qui se sont faites en parfaite violation de la constitution, issue d'une modification par voie référendaire dont les résultats étaient pipés d'avance, ont consacrés l'excellence de la manipulation, le déni de démocratie et de liberté coutumier des potentats africains. Le vainqueur Jean Marie MOKOKO a été jeté en prison avec beaucoup de ses camarades.
"Quand on obstrue les chantiers de la démocratie et de la liberté, on ouvre les autoroutes des conflits et des guerres" ai-je coutume de dire. Ce précepte est symptomatique à l'égard de ce qui se passe au Congo Brazzaville. Pour revendiquer la liberté et les élections volés au peuple congolais. Selon le journaliste d'investigation Elie SMITH qui a eu des échanges avec le Pasteur rebelle "un dialogue sincère et véritable, sous l'égide de la communauté internationale, la libération de tous les prisonniers politiques, l'arrêt des bombardements aveugles des villages du Pool" sont les exigences qui ont poussé le Pasteur Ntumi et ses combattants à prendre les armes. Ils se seraient doté d'un arsenal militaire impressionnant depuis un an dans la région du Pool. Les autorités établies ont du mal à venir à bout d'une équipe "des ploucs de la montagnes". Cette phraséologie nous rappelle la chute d'un autre tyran, celui du Congo voisin, du temps que ce pays s'appelait Zaïre. A ce qu'il parait les pertes du côté de l'armée régulière seraient importantes. Le régime répond par un bombardement aveugle des villages du Pool, occasionnant des massacres de masse.
Ou Sassou compte t-il placer son petit fils, fils d'Omar Bongo et sa fille Edith Lucie? Au Congo ou au Gabon? |
La situation politique au Congo Brazzaville est, à peu de choses près, identique à celle du Gabon, ou la même famille, parente par les liens de mariage, sévit par les assassinats de masse, les privations illégales de libertés, les prisonniers politiques, le déni de droit, le viol multiple de la constitution, la fraude électorale, les détournements massifs des biens et des deniers publics, etc. Le coup d'Etat militaire et électoral du 27/08/2016 ou Bongo Ondimba Ali a volé la victoire de Jean Ping, grâce à une armée familiale et des tueries de masse vient remplir le tableau sombre de cette dictature.
La question qui se pose au cas du Gabon est celle de savoir si ce pays gouverné par une dictature familiale depuis cinquante ans va aussi tombé dans le cycle infernal de la violence. Ce qui est sûr c'est que la violence d'Etat s'est installée depuis 2009. En 2016 elle a dépassé des limites jamais atteintes dans son histoire. La question fondamentale serait plutôt celle de savoir si le Gabon va basculer dans la guerre civile comme au Congo voisin. Tous les ingrédients sont réunis en tout cas, la seule chose qui manque c'est l'étincelle. BOA a lui même commandé des armes pour équiper ses miliciens et autres escadrons de la mort. Le ras-le-bol et la défiance des gabonaises et des gabonais contre ce régime violent vas, petit à petit, poussé les gabonais vers un théâtre de guerre pour y acquérir formation et maniement des armes, et y revenir au Gabon comme ce fut le cas de Kagamé au Rwanda. Ayant fuit son pays, il s'est formé en Ouganda dans l'armée de Museveni et il est revenu à la tête d'une armée pour chasser la dictature en place. La reprise de la guerre au Congo peut-être perçue comme une opportunité aux va-t'en-guerre gabonais et surtout à tous ceux qui sont convaincus que désormais, on ne peut plus faire l'économie de la violence pour qu'il y ait changement au Gabon.
La farce du dialogue de BOA, pour soit disant éviter la guerre aux dires de son porte parole, n'est qu'une fumisterie et un enfumage de plus. A voir l'arrogance avec laquelle ils imposent des mesures qui constituent une régression démocratique ne peut que pousser à croire qu'ils se sont préparé pour s'imposer par la violence et ne veulent nullement la paix et l'apaisement.
Ce que BOA ignore, c'est qu'à l'instar de ce qui se passe au Congo Brazzaville, tout comme au Zaïre, il y a quelques années, les armées africaines ne connaissent que la fuite et le massacre comme forme de lutte. les prétoriens ne peuvent pas se sacrifier pour des dictateurs corrompus ni se battre s'ils n'ont pas la garantie qu'en face il y a des troupes désarmées. L''armée gabonaise qui n'est plus que l'ombre d'elle même, n'échappe pas à la règle. Dés que les troupes de libération pointeront leurs nez, les prétoriens du régime, qui du reste n'ont jamais combattu et que leurs seuls faits d'armes c'est le pillage et le massacre des populations désarmées, vont prendre la poudre d'escampette. Le cas de l'armée ivoirienne et ses généraux d'opérette est encore dans nos esprits. Foccart l'avait dit "les armées africaines? quelques coups de pétoires en l'air et c'est la débandade".
Il est encore temps pour que ceux qui ont un quelconque pouvoir sur BOA le convainc que cette voie de la guerre est une voie sans issue pour lui et son régime. Il serait salutaire pour lui de négocier une porte de sortie honorable, à défaut, il risque de connaitre le triste sort de Ceausescu, de Kadhafi ou de Gbagbo.