Émergence 2025 |
Omar Bongo avait dit «La jeunesse est sacrée » mais finalement c’était pour mieux la sacrifier. De tous les systèmes mis en place par Bongo pour détruire tout esprit de vigilance et de revendication des gabonais, celui de l’avilissement par l’alcool, la cigarette et toute sortes de drogues, est sans nul doute celui qui a été le plus efficace. La capacité de production des industries de l’alcool (importateurs compris) au Gabon à été multiplié par dix huit et du tabac par vingt cinq en quarante ans de régime. Aujourd’hui en terme pratique, cette industrie produit par mois 38 litres d’alcool par habitant, et trois paquets de cigarette par jour par habitant. Quant aux drogues douces marijuana et autres hallucinogènes, elles sont cultivées et vendues librement. Les drogues dures comme l’héroïne, la cocaïne et autres, le Gabon est un
Des jeunes gabonais instrumentalisés pour servir la propagande d'un système criminel érigé en Etat |
Une vue de salle de classe au Gabon: La conséquence de prédation des richesses gabonaises par le régime Ali Bongo ondimba-PDG |
Voila ce que Ali Bongo Ondimba fait des enfants gabonais |
La délinquance juvénile est la
conséquence de l’inexistence d’une politique de la jeunesse. Le système Bongo-PDG
a sacrifié la jeunesse gabonaise sur l’hôtel du profit et de l’égocentrisme.
Aucune structure de canalisation de la jeunesse par le sport, par les activités
culturelles, par les activités ludiques, par les voyages, par les actes de
culture civique etc n’existent de façon tangible au Gabon. Chaque jeune est embrigadé
et instrumenté pour servir la cause du système Bongo-PDG dans les actes de
sabotage de l’opposition.
Pendant le simulacre électoral,
Les jeunes sont payés, drogués et armés par le système Bongo-PDG. Il installe
avant chaque scrutin une insécurité générale grâce à ces jeunes drogués. Les
militants de l’opposition sont tabassés et humiliés par eux. L’insécurité est
telle que, en cette période, nul n’ose s’aventurer dehors même pas pour aller
voter. En période «creuse» ces jeunes se livrent à leur jeu favori «le pacte de
la mort» : jeu ignoble ou les jeunes se lancent des défis du «qui boira le
plus d’alcool avant de s’écrouler dans un coma éthylique ». Bien
attendu pour avoir cet argent, ils se livrent à des larcins sur la population et
sur les commerçants.
La spécialité du régime:assassiner des gabonais pour prélever leurs organes sexuels |
Ces jeunes sont totalement désœuvrés
et quittent l’école très jeune. Ils sont les victimes du système éducatif
totalement galvaudé. Ils ont été rejetés après le CM2, pour n’avoir pas réussi
au « concours d’entrée en sixième » qui n’a aucune justification
morale ou scientifique ou sociale. Les
parents, n’ayant pas les moyens pour payer des études dans le circuit des
établissements privés, ni même pour subvenir à leurs besoins, les abandonnent à
eux-mêmes. Ils deviennent des enfants de la rue. Aucune structure de
réinsertion n’est prévue pour eux. Dés qu’ils quittent l’école, ils entrent
dans les circuits de la petite délinquance, ensuite la grande délinquance (vol
de voiture, assassinats, enlèvements avec la bénédiction des barons du régime,
membres du gouvernement, etc.). Cette situation est générale pour tous ceux qui
quittent le circuit officiel des études. Que ce soit avant le CM2, entre la
sixième et la terminale, ou encore ceux qui sont parti de l’Université sans
diplômes : ils sont tous rejetés par le système. Ceux qui réussissent
doivent faire allégence au système
Bongo-PDG pour espérer avoir un poste.
Vendeur de "pièces détachées' humaines avec sa victime |
On ne peut pas rêver d’une société
parfaite certes. Mais un système qui avilit de la sorte l’essence même son
avenir a t-il réellement d’avenir ?
Il y a la classe des instruits chômeurs, dont beaucoup sont
totalement découragés, vidés de toute idée de lutte, à la suite de la longue
nuit gabonaise. Il s’en trouve de temps en temps qui sont happés par le pouvoir.
A leur tour malheureusement, ils ne tardent pas à adopter les mêmes attitudes
outrancières. Ils se mettent à singer l’autocrate que n’a pas
traditionnellement connu notre société, du moins sous sa forme actuelle
édulcorée. Ils ont même fini par croire que le système est indéracinable, que
le système Bongo-PDG est réellement un « mal incurable, mais nécessaire ».
Cette malheureuse et pernicieuse
déviation des jeunes nous a amenés à réfléchir à ce que l’avenir était
peut-être durablement compromis, parce que pris en sandwich entre deux forces opposées.
L’une est un courant de
complaisance et d’attentisme. Elle comprend d’une part, certains Gabonais, que
la longue nuit du monopartisme a complètement vidé de tout respect d’eux-mêmes
et de toute envie de se réaliser, au point qu’ils se sont adaptés à la
situation. Ils sont même prêts pour la plupart, contre artifices matériels, à
défendre l’indéfendable. D’autre part, quelques Gabonais de la classe moyenne
qui, reposant sur leur propre marge de sécurité, dans les domaines
universitaires et économiques, et aussi parce qu’ils tirent un certain profit
ponctuel de la situation, sont devenus insensibles aux multiples problèmes de
leurs compatriotes. La plupart d’entre eux brillent par leur inculture et le désir inavoué
d’imitation des occidentaux. Leur personnalité a été modelée par des relations,
des goûts et des valeurs de l’étranger. Leurs émoluments et autres avantages
matériels reposent sur les modèles «métropolitains». De par leurs habitudes
mentales, ils sont plus à l’aise dans le confort et dans le style de vie des
pays riches que dans le cadre traditionnel de leur propre société. Leur
raffinement importé est devenu incompatible avec les façons de vivre locales.
Leur mépris pour leurs compatriotes non instruits, pauvres et non
occidentalisés ne le cède en rien à celui des dirigeants coloniaux du passé. Le
complexe d’infériorité acquis en singeant leurs anciens maîtres est compensé
par un souci excessif de gloriole et de prestige social. D’où une arrogance,
une condescendance et une rapacité grotesques, le tout justifié par
l’incapacité présumée des exploités à aspirer à la même situation d’expatriés
virtuels qu’ils ont eux-mêmes atteinte. Ainsi, coupés des masses, ils éprouvent
un sentiment d’insécurité et de crainte qui se transforme en une conviction que
tout changement menaçant les privilèges existants jouerait également contre les
intérêts de la communauté, dans son ensemble. N’ayant en règle générale aucune
idéologie, ils préservent uniquement leurs intérêts personnels et sont loyaux à
l’égard de ceux qui contribuent à le satisfaire. Telle est la pente qui conduit
à n’être plus qu’un colonisateur de l’intérieur.
Une villa du clan Bongo à Nice: l'accumulation de richesse au détriment des gabonais |
La deuxième force d’inertie est
composée d’indignés, ceux que la vie, les événements subis ont rendus amers.
Ils sont prêts à prêcher la violence. Comment ignorer leur cri, leur
revendication profonde de liberté, d’égalité et de bonheur quand ils doivent
subir chaque jour, les turpitudes et les excès de tous les saltimbanques
parvenus de la République des coquins ? Le pouvoir a simplement dépassé les limites au delà
desquelles toute ambition devient illégitime. Pourtant, barrer le sentier de la
liberté c’est ouvrir des autoroutes aux conflits. Lorsque l’on maintient la
majorité de la population dans l’inculture et la misère tout en fermant les
portes de l’espérance comment s’étonner que l’impatience entraîne le désespoir
et prenne le masque de la violence ?
En bouffant toute la richesse du pays dans
l’indifférence à la misère et aux souffrances du peuple gabonais, le système
Bongo-PDG creuse sa tombe avec ses propres dents. La transition démocratique obtenue après les pressions sociales de la rue
en 1990 au Gabon, a été conduite par des différents gouvernements de
solidarité, de salut national ou autre de large ouverture ou de consensus, mis
en place par le même régime pour calmer le peuple. Leurs promesses de bien être
social, de justice et de libertés publiques, n’ont aucunement été tenues au
moment de gouverner. La faillite du Gabon n’est pas seulement économique mais
également institutionnelle, sociale et politique. La politique économique
néocoloniale instituée depuis les indépendances en 1960 n’a jamais été
abandonnée, mais s’est au contraire accentuée, car mise au service de la
corruption et d’une oligarchie cynique et prédatrice qui cultive volontiers une
économie de rente.
Si les tenants du pouvoir ne vivent pas cet état, les
gabonais, 90% en tout cas, tirent le diable par la queue. Ils survivent dans un
des pays ou la richesse se ramasse à la pelle par les barons du pouvoir.
Comment peut-on justifier tant d’incohérence et tant de paradoxe par quelque
chose d’autre que par l’égoïsme d’un groupe de prédateurs. Non la misère est
injustifiable au Gabon. Un pouvoir qui est incapable de loger nourrir, éduquer,
soigner et loger ses citoyens quand il roule sur l’or ne peut pas avoir
d’autres qualificatifs. Le Gabon est un pays du paradoxe généralisé ;
quand une famille de cinq personnes ne peut s’offrir décemment les trois repas
quotidiens, d’autres, à quelques encablures de là se nourrissent au caviar, au
camembert et au champagne. Les restes seront négligemment balancés à la
poubelle pour être recueillis au petit matin par une horde de miséreux à la
décharge publique du cimetière de Mindoubé. Pourtant les chiffres sont formels,
le Gabon qui a un produit intérieur brut par habitant des plus élevé d’Afrique,
serait classé parmi les premiers pays du monde dans l’indice du développement
humain si sa richesse était bien repartie et bien redistribuée. Le système
Bongo-PDG n’aime pas cet indice car il démontre l’ampleur de sa forfaiture et
de sa trahison du peuple gabonais.
Les prédateurs unis pour le massacre du Gabon et des gabonais |
L’Abbé Noël Ngoua Nguema, dans
un éditorial du journal «Missamu» avait résumé cette complainte en des termes
peu élogieux à l’égard du régime : «… Depuis quarante ans, les tenants du pouvoir autocratique sont les seul
à déterminer l’avenir du Gabon et des gabonais. Ils se sont depuis les années
soixante, constituer, sous nos yeux, en une classe dominante, celle des
nouveaux riches, et cela sur le dos du peuple gabonais. Demain, leurs
descendants oublieront que leurs pères avaient du sang dans les mains et que
leur richesse est le résultat de quatre décennies de prédation des ressources
financières du pays. A les voir agir, on se demande s’ils ont encore un cœur de
chair, un cœur d’homme. En effet, comment peut-on continuer à exploiter des
compatriotes saignés à blanc? Le Gabon détient le triste record de la mortalité
infantile en Afrique centrale. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, des
gabonais meurent chaque jours de faim et de misère; leur pays passe pourtant
pour l’un des plus riches de l’Afrique! Avec une population d’environ un
million d’habitants, le régime autocratique d’Omar Bongo n’arrive pas à assurer
à notre jeunesse la formation à laquelle elle aspire et aux travailleurs le
plein emploi. Tout se passe comme si la clameur de détresse de tout un peuple
ne parvenait pas aux oreilles des maîtres du Gabon. Leur passion du gain et
leur volonté de puissance et de nuisance sont-elles si fortes qu’ils sont
devenus insensibles à la souffrance des autres, tels des lions guidés par la
faim ou des drogués agissant sous l’effet de la drogue?
En effet mon père, ces femmes et hommes sont
vraiment nés avant la honte, nous les
connaissons et les gabonais les jugerons tôt ou tard. Tu avais vu juste. Ali
Bongo ose affirmer que l’affaire des biens mal acquis ne le concerne pas même
s’il en ai l’héritier des biens volés. Il affirme qu’il ne connait pas la
françafrique, même s’il doit son pouvoir à cette nébuleuse maffia.
Jean Ndouanis