Perspectives

mercredi 4 mars 2015

Les crimes rituels et la confiscation de pouvoir au Gabon

Le FRONT Une alliance nouvelle pour des perspectives nouvelles, quid de l’illégitimité et de l’illégalité du pouvoir de BOA

Déclaration liminaire de Jean Ndouanis, Premier Secrétaire Politique aux Relations extérieures, chargé de la diaspora du Bureau Exécutif de l'Union du Peuple Gabonais: 
Dans mon propos je présenterai le FRONT, et pourquoi il y a eu nécessité de le constituer, quelles sont ses perspectives et son cadre d’action et futures. Je m’attacherai à démontrer en quoi le régime d’Ali Bongo est illégitime et illégal.

Mesdames et Messieurs

De l’imposture née de l’illégitimité et de l’illégalité de BOA

Du coup d’Etat qui consacre l’illégitimité d’Ali Bongo Ondimba à la présidence du Gabon

En septembre 2009 Ali Bongo perds les élections. L’organisation chaotique d’une élection illégale en parfaite violation des dispositions légales et constitutionnelles en République Gabonaise et la prise du pouvoir par la force, par la fraude massive et par le trucage des procès-verbaux est entré dans sa phase effective sans que cela n’émeuve la communauté internationale. Cette dernière intoxiquée par le clan Sarkozy et la droite réactionnaire française n’a pas cru bon de faire prévaloir le droit du peuple gabonais à disposer de lui-même.

En effet d’abord la constitution gabonaise dispose en son article 10 «que nul ne peut se comporter comme candidat à l’élection présidentielle s’il a acquis la nationalité gabonaise ». Tous les gabonais savent qu’Ali Bongo a acquis la nationalité gabonaise par adoption, il ne pouvait donc être candidat. Il s’est fait établir un faux acte de naissance qui n’a fait que confirmer l’imposture.

Ensuite, la loi électorale, pourtant faite par la frange la plus conservatrice du parti au pouvoir, dispose que chaque bureau de vote doit établir un procès-verbal à l’issue du décompte des voix, donc du dépouillement public de l’urne. Un procès-verbal original doit ensuite être remis à chaque représentant de candidats. Ce procès-verbal doit comporter tous les résultats issus de l’urne du bureau, candidat par candidat, et doit être signé des représentants de l’opposition et de la majorité pour être valable. C’est donc le document qui a la consistance d’un acte juridiquement opposable en cas de contestation d’un vote.
Or l’on a constaté que sur 18 candidats, les procès-verbaux de dix-sept candidats étaient identiques seul ceux d’Ali Bongo Ondimba étaient différents car falsifiés. Ensuite le dépouillement n’étant pas encore terminé dans la province de l’Estuaire qui compte 40% du corps électoral, un commando armé d’une cinquantaine des personnes a fait irruption dans la salle de centralisation des résultats de la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), organisme chargé de gérer les élections au Gabon.

Ce commando a pris en otage le président de la CENAP qui à transmit des faux résultats au Ministre de l’intérieur pour déclarer Ali Bongo vainqueur de l’élection présidentielle. Ces résultats n’étant pas validés par les autres représentants de l’opposition, dont le Vice-Président de la CENAP. Or, à l’examen des procès-verbaux issus de 3000 bureaux de votes au Gabon et à l’étranger, Ali Bongo n’arrive qu’en troisième position avec 24%, malgré le gonflage du corps électoral de sa province, le Haut-Ogooué.

Le coup d’Etat s’est concrétisé le matin du 03 septembre 2009 à 9h00 par une fusillade contre des gabonais non violents et leurs leaders. Ces derniers protestaient pacifiquement contre le coup d’état électoral en préparation. Dans les jours qui ont suivi, 82 personnes ont été assassinés, victimes des troupes prétoriennes du dictateur à Port-Gentil. Trois cent trente et une personnes sont portés disparues depuis septembre 2009. D’autres gabonais croupissent dans les geôles du pouvoir sans jugement. Leur seul tort est d’avoir revendiqué le respect de la volonté populaire issue des urnes et d’avoir refusé le coup d’état électoral et militaire perpétré par le système criminel intégré qui dirige le Gabon depuis 1967.

La légitimité du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba ne repose pas sur un mandat électif populaire, mais sur une victoire usurpée avec le soutien affiché par le système militaire, médiatique et institutionnel du régime auquel il faut ajouter le clan maffieux corse et la droite réactionnaire extrême qui prétendait, à elle seule, représenter la communauté internationale. En effet, les scrutins électoraux sont truqués, ne faisant l’objet ni de la transparence dans les opérations de vote, ni du contrôle des listes électorales frauduleuses.

De l'illégalité  du mandat d'Ali Bongo-Ondimba

Par ses recherches minutieuses Monsieur Pierre PEAN vient de nous confirmer que le mandat de Monsieur Ali Bongo Ondimba, en plus de son illégitimité, se double d’une imposture qui confirme son illégalité. Son mandat est illégal et donc nul et de nul effet car en parfaite violation de l’article 10 de la constitution gabonaise. Monsieur Ali Bongo a fabriqué un faux acte de naissance et en a fait l’usage pour se porter candidat à l’élection présidentielle de 2009 alors que sa situation de fils adopté l’en interdisait. Dans une récente interview à RFI il reconnait sans rire que c’est des faux documents qu’il a utilisé pour se porter candidat à l’élection présidentielle. Preuve si besoin en ai que l’organisation des élections de 2009 n’était que du saupoudrage pour maquiller une succession monarchique.

Le mandat d’Ali Bongo est donc illégitime car non issue de la volonté populaire par des élections libres démocratiques et transparentes mais par un coup d’Etat à la fois militaire et électoral. Il est également illégal du fait qu’il a triché en violant la constitution. En ayant fait du faux et de l’usage de faux pour se présenter aux élections présidentielles son mandat est donc nul.

Non content de cette double imposture, Monsieur Ali Bongo Ondimba a mis en place un régime totalitaire, où la classe dirigeante s’appuie sur son dispositif d’influence militaro-étatique pour désamorcer la contestation par l’assassinat, l’intimidation, la menace et la terreur et faire accepter à une majorité, des lois qui ne sont, en définitive, favorables qu’à une minorité. Les apparences démocratiques sont sauves.
Comme l’a dit Montesquieu l’esprit des lois : Je cite Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice... fin de citation. C’est l’expression la plus accomplie qui colle au régime qui dirige le Gabon.

Mesdames et Messieurs
De la nécessité de constituer un  Front

Devant cette situation ou le Gabon prend une tournure inquiétante aussi bien dans la folie destructrice et autodestructrice des tenants du pouvoir que dans la misère du peuple gabonais qui voit chaque jour une dictature se départir de ses droits des plus élémentaires ;

Les urnes au Gabon n’étant qu'un leurre et une piraterie légalement soutenue par des institutions aux ordres ;
Devant l'usage inconsidéré des deniers publics et le maintien d'un gouvernement dont les membres sont notoirement connus pour leur allégeance au pouvoir ;
Devant le constat que les élections, toutes les élections au Gabon sont tout sauf des élections démocratiques, libres et transparentes ;
Devant toutes ces situations des réflexions multiformes et des stratégies diverses ont été mises en œuvre, mais comme moi, toutes les gabonaises et tous les gabonais ont regretté de constater qu'aucune action concrète ne s'est traduite sur le terrain par des actes décisifs qui pouvaient ébranler le système et surtout écrouler l'édifice de fraude électorale institutionnalisée.

L'objectif de tous les gabonais étant de faire partir Ali Bongo du pouvoir qu'il usurpe depuis 2009 et bâtir une démocratie ou le bulletin de vote reprendra son pouvoir ; D’installer un état basé sur la souveraineté nationale, la permanence de la nation, l’indépendance économique par la diversification de la production agricole, minière, la suppression des privilèges, le développement de l’industrie, la rationalisation des services publics, la lutte contre la corruption et l’impunité, la justice sociale avec la défense des travailleurs et la protection du peuple gabonais et de tous ceux qui vivent au Gabon dans le respect de nos lois, nos us et coutumes, bref de notre condition de peuple gabonais libre et souverain.

Il devenait nécessaire d’inventer un nouveau paradigme d’unité politique pour réaliser le vœux des gabonais.
Pour cette grande œuvre, les gabonaises et les gabonais libres ont pensé qu’il fallait réunir des efforts qui, dispersés, restaient stériles. La prétention partisane selon laquelle, un seul parti combattant seul contre la puissante dictature aux multiples ramifications a vécue. En effet 25 ans après 1990 le système est toujours debout.
Pour les membres du Front il s'agit d'abord de créer une unité féconde des volontés et des cœurs. Vous en conviendrez avec moi, qu'il y a dans toute société autant d'éléments de discorde que de membres, car chacun arrive avec l'étroitesse de son égoïsme.

Les conflits, les intelligences, l'incurie universelle, en cour au sein de la société gabonaise désagrègent la cause du bien commun et donc de la mission à remplir en vue de ce bien commun. La médiocrité de certains chefs de l'opposition gabonaise décourageait les bonnes volontés et éteignait les enthousiasmes des gabonaises et des gabonais. Toutes les structures dites de l’opposition s'épuisaient en efforts juxtaposés qui, non seulement se neutralisaient mais finissaient toujours par aboutir à des échecs d'autant plus décevant que la bonne volonté de tous y était totale, échec dont Babel et la cour du roi Pétaud sont les images les plus populaires en tout cas symptomatiques à cet égard.

La lutte du peuple gabonais pour sa libération présentait un visage de désagrégation: Les meilleures volontés se divisaient, les énergies les mieux trempées se détendaient, la conséquence c'était des frictions à n'en plus finir et finalement c'était l'effritement, la résignation du peuple par la mort de sa combativité et finalement de son âme : d’où l’expression populaire consacrée « on va encore faire comment ? »

En définitive notre conviction au niveau du Front est d’unir les gabonais pour qu’ils soient les acteurs de leur propre libération. Mais pour unir efficacement les gabonais en vue de mettre en œuvre une véritable démocratie, il faut une coordination féconde bâtie sur le principe de l'unité et de la cohésion. Celle-ci doit-être capable d'exprimer et d'offrir à notre peuple une autre vision de la lutte pour le bien collectif, mais aussi capable de les entraîner et de les encourager à poursuivre l'atteinte de cet objectif.

C’est dans cette optique que nous avons proposé aux gabonaises et aux gabonais  un front uni de l’opposition pour l’alternance au Gabon. C’est un cadre de réflexion et de lutte inter gabonais aux fins de réunir toutes les énergies pour sauver le Gabon d’une dictature qui vend le pays en petit morceaux, oppose les ethnies aux autres, divise les gabonais, installe des extrémistes religieux au Gabon, paupérise notre population, détruit notre économie, siphonne nos finances, vampirise notre peuple par la pratique des crimes rituels.

Ce n’est pas une nouvelle alliance à l’instar de celles qui ont émaillé la vie politique du Gabon, mais c’est une alliance nouvelle entre gabonais, avec des perspectives nouvelles qui met en place une dynamique nouvelle d’unité et de renoncement de soi devant l’intérêt supérieur du Gabon.

La constitution du Front
Le front est constitué des personnalités politiques et des partis politiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une dynamique unitaire et des actions politiques communes en vue de l’alternance politique au Gabon.

Les perspectives du Front

Le projet de construction d’une «nation réellement démocratique» a échoué en 1990 précisément parce que nos partenaires occidentaux complaisant avec le régime en place n’étaient pas guidés par la volonté de mettre en place une architecture démocratique ouverte respectant non seulement les intérêts mutuels, mais aussi notre droit à nous choisir nous-mêmes nos propres dirigeants. Ils ont plutôt été bercés des illusions et de leur conviction que sortis vainqueurs de la guerre froide, ils pouvaient maintenir en place des régimes dictatoriaux garantissant leurs intérêts nationaux au détriment des peuples. Cette perception a vécue.

Nous voulons avant tout chasser un imposteur à la tête de notre pays. Puis mettre en place une transition démocratique. Cette transition aura pour mission de mettre en place des leviers juridiques et institutionnels aptes à garantir une démocratie basée sur une constitution acceptée de tous, d’organiser des élections libres et transparentes, de garantir la sécurité de tous, de rendre la justice de façon équitable, de permettre l’accès à tous à l’éducation à la santé, au logement, bref au bien être social.

Voilà Mesdames et Messieurs le message que je voulais vous livrer en tant que représentant de l'Union du Peuple Gabonais, membre du Front uni de l’opposition pour l’Alternance au Gabon.

Je vous remercie de m’avoir écouté.

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