Perspectives

jeudi 12 mars 2015


DECLARATION DE PRESSE

 

UNION DU PEUPLE GABONAIS
Le Président
de l’Union Peuple Gabonais

DECLARATION DE PRESSE

Monsieur le Président en exercice du Front de l’Opposition pour l’Alternance,
Mesdames et Messieurs les membres du Front de l’Opposition pour l’Alternance
Mesdames et Messieurs les membres de l’Union du Peuple Gabonais, pris en vos rangs et qualités respectives
Distingués invités
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,

 Je voudrais remercier chacun de vous, d’avoir effectué le déplacement de cet après midi, pour suivre ensemble, le cheminement d’un processus sans précédent, qui nous place dans le statut historique d’être, sinon les acteurs, à tout le moins, les témoins d’une séquence qui prendra nécessairement date dans la vie de la Nation.

A cet instant précis, c’est avec les mots de Goethe que je poursuivrais mon propos, pour dire, que de ce jour et de ce lieu pourrait dater une ère nouvelle dans l’histoire de la République.

Chers compatriotes,
La lecture des faits politiques, économiques et sociaux est marquée ce jour, du sceau d’une gravité que l’on ne peut plus dissimuler, ni par de simples périphrases, ni par des jeux de posture, ni par des opérations de communication.
Après 48 ans de pouvoir absolu, le système politique et institutionnel en place au Gabon est parvenu au terme objectif de son processus. Le GABON est aujourd’hui plongé dans une crise de régime.

Cette crise de régime qui tient d’abord au mode de gouvernance du pays, dévoile tous les avatars de ce que la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme peut avoir de désastreux pour la Nation.
Cette crise de régime se traduit ensuite par une rupture totale entre le sommet de l’Etat avec l’ensemble des corps intermédiaires de la Nation.
Cette crise de régime est surtout marquée par la rupture du Pacte républicain.

Mesdames, messieurs,
En s’installant au Pouvoir en août 2009, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA avait attaché du prix à marquer la rupture avec le passé, et donc, avec le passif de son père qu’il avait pourtant accompagné dans l’œuvre qu’il dénonce désormais de manière systématique aujourd’hui.

Avec un art consommé de la bonne formule, il avait fait profession de foi, d’avoir à placer son action sous le symbole de la prospérité partagée.
Pour réaliser cette société si longtemps attendue depuis 48 ans par tout le Peuple gabonais, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA a imprimé une marque de gouvernance, directement placée sous son contrôle, par l’érection des agences au sein des départements sectoriels pourvoyeurs d’investissements structurants.
De la sorte, conduisant personnellement le chantier du pays, il entendait assumer pleinement la conduite du destin de notre pays.

Mesdames, Messieurs,
Dans une Déclaration faite à Paris, j’ai indiqué, qu’un régime politique qui n’a pas eu besoin du Peuple pour parvenir au Pouvoir, n’a aucun égard pour le Peuple pour s’y maintenir.
Après six ans de facéties, la réalité est cruelle.
Passé la finalisation des projets engagés par la précédente mandature, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA a étalé sa marque.

A la place des projets structurants, il affiche sa préférence pour les actions d’éclats, sans effets induits à l’ensemble des secteurs.
Progressivement, la valeur de la parole présidentielle s’est fortement rabaissée. L’avenir promis en confiance est définitivement inscrit en défiance. La prospérité à partager est plutôt désormais à arracher.

Le système des agences a dévoilé tout son côté pernicieux, celui d’une mécanique implacable de captation des deniers publics, en toute impunité, sous le couvert protecteur de l’immunité présidentielle, suffisamment efficace pour échapper, et au contrôle parlementaire, et au contrôle judiciaire de la Cour des comptes.
Aujourd’hui, le dialogue social est un véritable miroir aux alouettes.
Après avoir appâté les partenaires sociaux des promesses non tenues, le Pouvoir a perdu toute autorité et verse désormais dans l’autoritarisme.
Sans force dans les arguments, il menace avec l’argument de la force, pensant qu’il est peut être plus facile de vaincre un Peuple, qu’il ne peut plus convaincre.

Mesdames, Messieurs,
Dans ce challenge perdu d’avance par Ali BONGO ONDIMBA, j’appelle à la plus grande mobilisation du Peuple aux côtés des syndicats. De tous les syndicats qui œuvrent de manière légitime, à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents du secteur public et du secteur privé.

J’appelle à cette grande mobilisation aux côtés de ces syndicats, qui sollicitent simplement le strict nécessaire, en récompense au sang et à la sueur qu’ils versent pour le bien du pays, à l’heure où la famille BONGO ONDIMBA se partage une fortune en centaines de milliards, amassés de manière indécente en 42 ans de pouvoir, sur le dos du GABON.
Dans cet esprit, j’ai pris la responsabilité d’engager une action en tierce opposition dans le partage de la fortune de Monsieur Omar BONGO ONDIMBA, et pour sauvegarder les intérêts du Peuple Gabonais, j’exige qu’un bénéfice d’inventaire soit opéré, afin de s’assurer que l’origine des fonds procède de la liste civile portant traitement de la fonction présidentielle, et non de la captation privative de la richesse nationale, dont les deniers doivent revenir au Trésor public.

Mesdames, Messieurs,
La situation administrative du chef de l’état, qui tient à l’impossible validité de son acte de naissance présenté dans le dossier de candidature à l’élection du Président de la République, en 2009, va désormais s’ouvrir sur une authentique crise de régime, dont la seule issue, est la démission pure et simple du Président de la République.

Cette démission est consubstantielle, à la fois, à son statut en tant que clé de voûte des institutions, et à sa mission, en tant qu’arbitre suprême du jeu des institutions, qu’il ne peut plus assumer avec la distance nécessaire qu’imposent les obligations de sa charge.
Mesdames, Messieurs,

Ma démarche partira d’abord des faits, pour mettre un terme à la dénaturation qui en est faite par le Pouvoir en place, qui a choisi de jeter l’opprobre de la xénophobie sur toute une nation totalement attachée à une tradition d’ouverture sur le monde, pour tenter vainement de masquer un réseau de délinquance en bandes organisées, qui éclabousse le régime tout entier, à partir du sommet.

J’en viendrais ensuite à la procédure, au terme de laquelle, chacun n’aura aucune peine à apprécier la rupture du Pacte républicain.
Au titre des faits, il est notoirement connu que Monsieur Ali BONGO ONDIMBA est né le 09 février 1959 à Brazzaville.
Né citoyen français, il lui a nécessairement été établi une pièce administrative dans sa ville de naissance, archivée au service centrale de l’état civil à Nantes, dont il devait solliciter la retranscription au Gabon par voie judiciaire, et obtenir diligemment copie par le Maire du premier arrondissement de la ville de Libreville.
Dans son dossier de candidature à l’élection du Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA, Ministre en charge de la Défense au moment des faits, avait produit un acte de naissance établi à Libreville, par le Maire du troisième arrondissement de la ville de Libreville, alors que la transcription de toutes les pièces d’état civil établies à l’extérieur du territoire gabonais est exclusivement attribuée par la loi, au maire du premier arrondissement de la ville de Libreville.

C’est une forfaiture grave et inadmissible.

Mesdames, Messieurs,
En son paragraphe 21, l’article 1er de la constitution dispose que « Chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie et l’obligation de protéger et de respecter la constitution, les lois et règlements de la république ».
Pour rester dans cette cohérence, le constituant a aménagé au bénéfice de toute personne intéressée, à l’article 78, la possibilité de saisir la haute cour de justice, et d’y attraire les hautes autorités du pays. C’est la saisine citoyenne.
En son article 2, la constitution de la République gabonaise consacre l’égalité des citoyens, de tous les citoyens devant la loi, selon qu’elle réprime ou qu’elle protège.
Fort de tout ce qui précède, j’ai décidé de poursuivre la destitution de Monsieur Ali BONGO ONDIMBA pour violation de serment et haute trahison.
A propos de procédure, il est utile de rappeler que la mise place de la haute cour de justice implique tous les pouvoirs publics constitutionnels, selon les dispositions qui suivent.

Dans sa composition, cette juridiction compte sept (7) magistrats professionnels nommés pour une période trois ans en conseil supérieur de la magistrature  par décret du Président de la République, trois (3) députés et trois (3) sénateurs sont élus pendant la même période dans chacune des chambres du Parlement.

Mesdames, Messieurs,
Contre toute attente, le constat est affligeant. Au terme de nos propres recherches, nous pouvons affirmer que :

Le Président de république n’a jamais pris le moindre décret pour désigner les 7 magistrats prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
Par cette attitude, le chef de l’état s’est mis au-dessus de la loi, autrement dit, hors la loi. Mais au-delà, il interrompt le fonctionnement régulier du pouvoir judiciaire.
L’assemblée nationale n’a jamais élu les trois (3) Députés prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
Le Sénat n’a jamais élu les trois (3) Sénateurs prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
En considération du fait que la majorité parlementaire soutient son gouvernement, l’assemblée nationale et le Sénat se sont mis au-dessus de la loi, autrement dit, hors la loi.
Mais au-delà, ils interrompent le fonctionnement régulier du pouvoir législative sur cette question.

Mesdames, Messieurs,
En vertu des dispositions de l’article 5 de la constitution, la République gabonaise est organisée selon les principes de la souveraineté nationale, de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et celui de l'Etat de droit.

Aujourd’hui, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, par le fait personnel du chef de l’état, et de manière systémique, par l’effet conjugué de l’impulsion qu’il imprime aux institutions de la république.
Si cette situation avait été consécutive à une circonstance extérieure, le chef de l’état aurait été fondé à décréter l’état d’urgence, pour rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels.
Mesdames, Messieurs,
La conclusion qui sied à ce propos sera emprunté à Robespierre, qui disait, je cite : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. »

 Si Ali BONGO ONDIMBA aime ce pays, il doit tirer les conséquences de ses actes, et partir, ou alors,  affronter le Peuple.
 
Le Président
MOUKAGNI-IWANGOU

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