Perspectives

mercredi 25 mars 2015

Les crimes rituels de Bongo Ondimba Ali: Encore quatre enfants torturés et assassinés, un réportage de Jonas Moulenda


Témoignage de Jonas Moulenda, journaliste d'investigation qui enquête depuis 14 ans sur les crimes rituels au Gabon
 
Les cas de flagrant délit de crime rituel ou les barons du pouvoir des Bongo-Ondimba sont impliqués ne se comptent plus. Depuis que les Bongo sont au pouvoir, il n'y a pas une seule semaine ou les ministres de la république des coquins, les chefs et sous chefs et toute la racaille pédégiste du régime ne s'illustrent dans des faits de crime rituel, d'assassinat, de sodomie et viol d'enfant à des fins fétichistes d'anthropophagie et autres barbaries d'un autre âge. Il n'y a aucun cas de crime rituel, prouvé ou supposé, ou une autre personne qu'un membre du régime n'a été impliqué. Tous les crimes rituels au Gabon sont le fait, directement ou indirectement, d'un baron du régime.


Au Gabon, l’article 211 du Code pénal dispose que « tout acte d'anthropophagie, toute cession de chair humaine à titre onéreux ou gratuit faite dans le même but, sera puni de la réclusion criminelle à temps »


Le quotidien gabonais l'union no 3687 du 26 avril 1988
Par ailleurs ce régime porte la responsabilité morale de tous ces crimes. En effet il a non seulement créé la demande en subordonnant toute évolution sociale, tout poste juteux ou tout avantage matériel à l'affiliation à ces sectes mystico-sataniques et aux pratiques immondes qui y font force, mais il en garantie également l'impunité des auteurs.
 
Les cas exposés ici, sans viser un  objectif d'exhaustivité, démontrent à quel point le régime des Bongo est impliqué dans l'organisation des crimes rituels et la protection des auteurs et commanditaires de ces crimes. Ces cas sont connu de la plupart des gabonais, même si la mémoire du peuple est courte. En tant que gabonais libre, mon devoir est de rafraichir la mémoire du peuple. J'invite tous les gabonais à faire de même. Ces gens nous ont volé notre pays, nous ont volé notre liberté, nos terres, notre richesse, ne les laissons pas voler nos enfants et notre sang et nos corps.

Lire l'article:
http://jean-ndouanis.blogspot.be/2013/04/le-regime-des-bongo-ondimba-est-le.html

 

lundi 23 mars 2015

Les dix mensonges de Bongo Ondimba Ali décortiqués par Emmanuel Ntoutoume Ndong, Inspecteur des finances

Dans une interview parue dans le quotidien français Le Monde du 6 mars courant, Ali Bongo a sacrifié une fois de plus, une fois de trop, à son exercice favori: mentir. Certes, le mensonge est consubstantiel au discours politique, en ce sens que tout discours politique comporte toujours une dimension démagogique liée sans doute à la volonté de séduire qui habite tout homme politique. Cela est vrai depuis Périclès.
Emmanuel Ntoutoume Ndong,
Inspecteur des finances

Dans le parler gabonais, "politique" est synonyme de "mensonge". "Ne me fais pas la politique" veut dire chez nous "ne me racontes pas des mensonges". Mais avec Ali Bongo le mensonge politique acquiert une dimension presque névrotique. Relevons quelques perles tirées de son interview dans le journal Le Monde.

Premier mensonge:

Ali Bongo affirme que la croissance de l'économie gabonaise est passée de -1% en 2009 à 6% (en réalité 5,9%) en 2010, et il porte cette performance à son seul crédit! En le disant, il oublie de rappeler, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle, que la baisse de la croissance enregistrée en 2008 (2, 3% contre 5,6% en 2007) et 2009 (-1%) de l'économie gabonaise était la conséquence mécanique de la crise financière internationale qui a éclaté en 2008 suite à l'effondrement du marché hypothécaire américain. Cette crise financière, l'une des plus graves après celle de 1929, s'est transformée en crise économique avec une forte augmentation du chômage aux État Unis ( de 4,7 à 5%), avec pour effet une forte contraction de l'activité. Et comme l'économie américaine représente un cinquième du PIB mondial, l'impact de son ralentissement ne pouvait que toucher l'ensemble de la planète. Même si,la plupart s'en sont sortis avec moins de dommages que les pays occidentaux, cette crise a fortement touché les économies africaines. Tout au long de l'année 2009, le FMI n'a cessé de réduire ses perspectives de croissance pour l'Afrique Subsaharienne, passant de 6% prévue en 2008 à 1,1% en 2009. Dans le dernier trimestre 2008, les marchés financiers de la région ont subi le retrait de nombreux investisseurs étrangers, ce qui a été suivi au premier trimestre 2009 par une chute des exportations. Le Gabon qui tire l'essentiel de sa croissance de l'exportation des matières premières n'a pu éviter la récession, face à la baisse de la demande mondiale de matières premières. Le Gabon était de surcroît affecté par la baisse du prix du baril de pétrole dont la moyenne annuelle en 2009 était 41% inférieure à sa moyenne de 2008.

D'où le taux de croissance négatif de -1% enregistré en 2009.

Deuxième mensonge:

Ali Bongo se vante d'avoir fait passer le taux de croissance de l'économie gabonaise de négative -1% à 6% et de l'avoir maintenu à 5% de moyenne annuelle jusqu'en 2014. Mais il ne dit rien sur le contexte économique qui a favorisé cette embellie. Les taux de croissance élevés observés entre 2010 et 2014 s'expliquent davantage par le démarrage des chantiers lies à la coupe d'Afrique des Nations que notre pays a co-organisée en 2012 avec la Guinée Équatoriale, et surtout par la bonne tenue du cours du baril de pétrole pendant cette période ( autour de 100 dollars US), un niveau historiquement haut, que par un quelconque génie économique d'Ali Bongo.

Il a suffi que le prix du pétrole s'effondre de 40% pour que le Gabon se retrouve dans la situation budgétaire inextricable actuelle, avec un déficit de 1 300 milliards de francs CFA dans la loi de finances de l'exercice 2015.

Ali Bongo aurait gagné en crédibilité s'il avait expliqué aux lecteurs du journal Le Monde pourquoi avec des taux de croissance de plus de 5% pendant quatre ans et des ressources propres cumulées aussi élevées, de l'ordre de 11.809 milliards de francs CFA, a-t-il endetté le Gabon dans le même laps de temps, faisant passer l'encours de la dette publique du Gabon de 1 181 milliards de francs CFA représentant 15% du PIB au 31 décembre 2008 à 2 608 milliards de francs CFA, soit 32% du PIB à la fin 2014? Et pourquoi aucun des projets d'envergure annoncés n'a pu voir le jour autrement que sur les maquettes?

Tant qu'elle ne sera générée que par l'exportation des matières premières et non par une véritable création de richesse, la croissance gabonaise restera illusoire et stérile. Illusoire parce qu'elle camoufle les déséquilibres structurels de l'économie gabonaise qui demeure, quoi qu'en dise Ali Bongo, une économie de rente. Stérile parce que son impact sur les conditions de vie des populations est nul. Ce décalage se lit au niveau d’indice de développement humain (IDH) du Gabon estimé à 0,55, qui le Place au niveau des pays à faible revenu. Ce décalage se lit aussi à travers le taux de chômage qui dépasse les 35%, et à travers le niveau élevé de la pauvreté qui dépasse les 33%, selon les chiffres officiels du gouvernement gabonais.

Troisième mensonge:

Ali Bongo affirme avoir en quatre ans réalisé 80% de ses engagements. Si tous les lecteurs du journal Le Monde pouvaient se rendre au Gabon pour vérifier sur place, il se rendrait vite compte qu'il s'agit d'une grossière contrevérité. Ali Bongo avait effectivement pris de nombreux engagements et avait fait de nombreuses promesses aux gabonais, dont voici quelques-unes des plus emblématiques:

-la construction de 200 000 logements entre 2012 et 2015, dont 37000 pour la période 2012-2016. Cinq ans après moins de 1000 logements à peine sont sortis de terre.

-le bitumage de 3.320 km de route entre 2012 et 2016. Les quelques chantiers finalisés sont en réalité ceux qui avaient été lancés par l'ancien président de la République, et dont les financements étaient déjà disponibles.

-la construction d'infrastructures destinées à l'éducation et à la formation entre 2012 et 2016. À part quelques réfections ça et là, rien de probant n'a été fait dans ce domaine. La grave crise qui frappe actuellement le monde éducatif s'explique en partie par cette indigence en infrastructures scolaires et universitaires de qualité.

-la construction et la réhabilitation des établissements de santé. À part le CHU de Libreville dont les travaux avaient été initiés par l'ancien président de la République, aucune nouvelle structure sanitaire digne de ce nom n'a vu le jour au Gabon. Au contraire, les gabonais ont assisté, ébahis, à la démolition d'un des hôpitaux les plus modernes du pays: l'hôpital Jeanne Ebori.

-la construction de deux aéroports internationaux à Libreville (ANDEM) et à Port Gentil. À part le terrassement de l'aéroport de Port Gentil, rien n'a commencé à concernant ANDEM.

-la construction des ports.

- la construction de six barrages hydroélectrique. Rien.

Aucun de ces investissements chiffrés à 12.430 milliards de francs CFA n'a été mené à bien.

En affirmant avoir réalisé 80% de ses engagements, Ali Bongo veut sans doute faire allusion à la satisfaction de ses besoins personnels. En effet, en quatre ans, pendant que tous les chantiers intéressant les gabonais étaient à l'arrêt, Il s'est offert un hôtel particulier à Paris, une maison à Londres, une maison à Washington, un avion, des véhicules haut de gamme, le forum New York à Libreville et la marina sortie tout droit de son imaginations, et dont les travaux sont actuellement à l'arrêt par manque de financements.

Quatrième mensonge:

Ali Bongo prétend avoir engagé la diversification de l'économie gabonaise et qu'en quatre, il a fait mieux que son prédécesseur en 42 ans. Il cite pour cela le secteur du bois. Mais Il oublie de préciser que la décision d'interdiction des bois en grumes a fait plus de mal que de bien à ce secteur qui est le deuxième employeur du Gabon après la Fonction publique, avec plus de 35000 emplois directs et indirects. Outre que cette "décision" abrogeait une "loi", en l'occurrence le Code forestier, ce qui, en matière de droit constitue une hérésie, elle n'a pas été assortie des mesures d'accompagnement promises, et qui auraient pu permettre aux opérateurs de la filière de s'ajuster.

Malgré la convocation précipitée d'un forum sur l'économie forestière tenu à Libreville du 15 au 17 février 2010 et destiné à faire le bilan de la gestion forestière et d'ouvrir des perspectives pour la valorisation des produits forestiers, de nombreuses entreprises de ce secteur ont fait faillite, ce qui s'est traduit par une aggravation sans précédent du chômage dans notre pays.

Le grand chantier de la diversification qui devait permettre au Gabon de s'affranchir progressivement du pétrole est resté un veux pieux. Aucune action vigoureuse en matière de création d'entreprises, notamment en faveur des PME/PMI gabonaise n'a été menée avec succès. Or, dans les économies libérales, ce sont l'entreprise qui est le véritable moteur de la croissance économique. C'est par la création et la promotion de PME/PMI gabonaises qu'il sera possible de créer un capitalisme national et de favoriser l'émergence d'une classe d'hommes et de femmes d'affaires gabonais.

La ventilation sectorielle du PIB gabonais en 2015 présente la même structure déséquilibrée en faveur du secteur primaire qui représente plus de 55% contre 28,5% pour le secteur secondaire et 8% pour le secteur tertiaire et le reste. Avec un indice de diversification de 1,9, le Gabon est à la traîne des pays de la CEMAC, loin derrière le Cameroun et la Guinée Équatoriale avec un indice de 21,9. Peu diversifiée, l'économie gabonaise est aussi peu compétitive et peu attractive. Avec un indice de compétitivité de -14, 8, le Gabon est classé loin derrière le Cameroun et la Guinée Équatoriale avec un indice de compétitivité de -4,1. D'après le classement de la Banque mondiale de 2015, le Gabon se classe au 156e rang mondial sur 187 pays en matière d'exécution des contrats. Il occupe la 174e place mondiale en matière d'indice de perception de la corruption, quand le Cameroun et le Congo occupent respectivement la 129e et la 114e place.

Cinquième mensonge:

Ali Bongo affirme pouvoir conduire le Gabon à l'émergence en 2025, c'est à dire dans dix ans. Pour mémoire, rappelons que le terme "marché émergent" est apparu au début des années 1980 avec le développement des marchés boursiers du Sud, au moment où les banques d'investissements américaines cherchaient à vanter auprès de leur clientèle le potentiel de croissance des marchés financiers à rendements élevés de certains pays en développement. L'on prête la paternité de ce terme à l'économiste néerlandais Antoine Van Agtmael, chez qui le terme "pays émergent" désigne "les pays en développement offrant des opportunités pour les investisseur". Ces pays répondent à trois critères essentiels:

-ils se caractérisent par un accroissement significatif de leur revenu par habitant, donc une progression de leur part dans le revenu mondial;

-ils se distinguent aussi par la rapidité de leur intégration à l'économie mondiale, non seulement du point de vue commercial, en développant leur secteur exportateur mais aussi du point de vue financier, en ouvrant leurs marchés financiers aux capitaux extérieurs. Un pays émergent est donc un pays dont l'économie est en transition, et dont la croissance n'est plus basée sur l'exploitation des matières premières mais sur une industrie en forte croissance.

-Ces pays se caractérisent enfin par une meilleure gestion macroéconomique et une stabilisation de la situation politique et sociale. Or, le Gabon n'est pas en mesure, compte tenu de sa gouvernance actuelle et de tous ses handicaps pointés plus haut, de remplir le moindre de ces critères dans un horizon de dix ans.

Ce qu'Ali Bongo ne comprend pas, c'est que l'enjeu de l'émergence ne s'arrête pas la définition d'un plan stratégique, aussi pertinent soit-il, mais réside surtout dans sa mise en œuvre opérationnelle. Par ailleurs, l'on se demande avec quels hommes Ali Bongo compte t- il conduire le Gabon à l'émergence dans dix ans si l'école est la moindre de ses priorités comme le montre l'actualité du moment?

Sixième mensonge:

lorsqu'on l'interroge sur ses relations avec avec François Hollande, Ali Bongo déclare que la France a de nombreux intérêts économiques au Gabon et que les relations entre nos deux pays sont solides et transcendent les hommes. Certes. Mais veut-il insinuer par-là que les Bongo sont, de tous les gabonais, les seuls à pouvoir sauvegarder ces relations? À moins que les fameux "intérêts de la France" se confondent avec les intérêts des sociétés françaises installées au Gabon et dans lesquelles la famille Bongo est partie prenante, comme vient de le révéler le journal en ligne français MEDIAPART? Ce qui revient à dire: "ne me laissez pas tomber au risque de compromettre nos intérêts communs". A cet égard, il convient de préciser que le choix du media, un grand quotidien français, la bible de l'élite française, n'est pas sans arrières pensées et montre que cette interview s'adresse d'abord à l'extérieur.

Sachant que plus personne ne le prend au sérieux au Gabon, Ali Bongo appelle le journal Le Monde à la rescousse pour transmettre des messages codés en direction de l'opinion française, et donc de l'Elysée.

Septième mensonge:

Ali Bongo ment aux lecteurs du journal Le Monde quand il affirme qu'il été "élu" par les gabonais. Les gabonais, eux, savent qu'il n'a pas été élu à la régulière mais qu'il s'est imposé à la tête du pays par la fraude et la force avec la complicité des institutions gabonaises et le soutien actif de l'ancien président français, Nicolas Sarkozy. Cette vérité est connue de nombreux français, si l'on en juge par l'audience rencontrée en France et en Afrique par le documentaire qu'une chaîne de télévision publique française a consacré à la Françafrique en 2011.

Huitième mensonge

Ali Bongo ment aux lecteurs du journal Le Monde quand il essaye de faire croire que le débat sur ses origines n'est que l'expression du tribalisme et de xénophobie des opposants gabonais. Il oublie de dire que, pour contourner les dispositions de l'article 10, alinéa 4 de la constitution de la République gabonaise, il a présenté un faux acte de naissance et que cette infraction est punie par le Code pénal gabonais. Le débat sur les origines d'Ali Bongo n'est ni l'expression d'un quelconque tribalisme, d'une quelconque xénophobie, c'est un débat constitutionnel de la plus haute importance dans un Etat qui se dit de droit. Poussant la provocation à l'extrême, il tente de minimiser la situation en prétendant que c'est à ceux qui contestent son éligibilité à en apporter la preuve, exactement le contraire de ce que stipulent les dispositions de l'article 42 du Code de la nationalité gabonaise.

Il serait étonnant que la France, qui est la patrie mère du droit, ferme les yeux sur ce qui apparait comme un parjure. Les États Unis qui sont à la fois la première démocratie et le premier pays d'immigration du monde, n'ont pas fait l'économie d'un tel débat quand certains élus républicains ont prétendu que le président Obama n'était pas né sur le territoire américain, comme l'exige la constitution de ce pays à tout prétendant à la White House. À t-on pour autant accusé les américains de tribalisme et de xénophobie? Les français connaissent suffisamment bien le Gabon pour savoir que ce pays a toujours été une terre d'accueil, et qu'il existe au Gabon de nombreuses familles venues d'autres pays africains ou d'ailleurs, qui s'y sont totalement intégrées.

Même si le Gabon se veut une terre d'immigration, celle-ci doit se faire en tenant compte des standards internationaux en la matière, pour ne pas bouleverser les équilibres sociologiques du pays. Or, d'après les services mêmes du gouvernement gabonais, la côte d'alerte a été franchie, puisque les immigrés représentent désormais plus de 60% de la population du Gabon. Si la France en était là, le Front National serait à l'Elysée depuis bien longtemps.

Neuvième mensonge:

Ali Bongo ment aux lecteurs du journal Le Monde quand il nie l'existence d'une crise au Gabon. À moins d'ignorer la définition du mot crise, le Gabon est bel et bien dans une situation de turbulences extrêmes, tant au niveau politique, qu'économique, financier et social. Et Ali Bongo en est l'unique responsable. En effet, après s'être emparé du Pouvoir par la force, au lieu de tendre la main aux autres, comme savait si bien le faire son prédécesseur, Ali Bongo a posé des actes politiques qui ont eu pour conséquence de crisper les antagonismes entre gabonais. Une fois installé à la tête du Gabon, sa première grande mesure a été de modifier la constitution de la République, non pas pour corriger les dispositions qui y posaient problème, mais pour s'arroger des pouvoirs presque d'exception. La deuxième grande mesure, administrative celle-là, a été de renvoyer plus que 450 cadres de la Fonction publique pour cause d'intelligence avec l'opposition. La troisième grande mesure a été de dissoudre le principal parti d'opposition de manière anticonstitutionnelle et pour des motifs fallacieux. Ces différentes mesures n'étaient pas de nature à décrisper les tensions nées de l'élection présidentielle de 2009.

Dixième mensonge:

Ali Bongo ment aux lecteurs du journal Le Monde quand il prétend que la situation électorale du Gabon a été assainie du fait de l'introduction de données biométriques dans le fichier électoral. Mais il ne dit pas que les cartes qui ont été distribuées ne permettent pas l'authentification effective des électeurs dans les bureaux de vote, ni qu'il n'existe aucune centralisation du fichier au niveau national permettant d'opérer tous les rapprochements souhaités, ce qui ne peut que favoriser la fraude. Contrairement à ce qu'il affirme, l'opposition n'a pas participé aux dernières élections locales parce qu'elle se satisfait du fichier actuel mais pour en montrer les grossiers manquements.

Surtout, il ne dit pas que les mêmes acteurs qui ont orchestré le coup d'Etat électoral de 2009 sont toujours en place, à la Cour Constitutionnelle où trône toujours un membre éminent de sa famille, à la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanent (CENAP) que préside un membre de son parti, ni. que les ministères de l'intérieur et de la défense sont supervisés par ses proches.

À supposer qu'il y ait élection présidentielle dans ces conditions, quel gage d'impartialité l'opposition peut-elle attendre d'institutions et d'administrations chapeautées par des membres affichés du Pouvoir et dont l'impartialité n'est la première vertu?

Les lecteurs du journal Le Monde ne le savent peut être pas, la Société civile gabonaise vient de porter plainte contre la Société française GEMALTO pour complicité de corruption active et passive auprès du tribunal de Paris, dans le cadre de la mise en œuvre de la biométrie au Gabon.

Lorsque l'on observe le comportement politique d'Ali Bongo, l'on est frappé par l'ardeur qu'il met à minimiser le bilan de son prédécesseur. Lorsque le Président Albert Bernard Bongo a succède au président Léon Mba en 1967, il n'a eu de cesse, pendant les premières années de son magistère, de se référer à son prédécesseur dont il assumait volontiers l'héritage politique. Avec Ali Bongo, tout ce qui a été entrepris au Gabon avant 2009 est à jeter dans les poubelles de l'histoire. Ce comportement a quelque chose de névrotique, d'autant qu'Ali Bongo n'est pas un nouveau venu dans la politique gabonaise. Fils de son "père", il a occupé de très hautes fonctions politiques depuis le milieu des années 1980, au moment où des personnalités telles que Jean Ping ou Casimir OYE Mba, que le Pouvoir essaie aujourd'hui de ringardiser, étaient encore des fonctionnaires internationaux presque inconnues du grand public gabonais. Seuls les plus jeunes ou les naïfs peuvent croire à sa virginité. Ali Bongo doit comprendre que dans chaque bilan, comme dans tout héritage, il y a le passif et l'actif. À vouloir ne revendiquer que l'actif a quelque chose de dérisoire.

jeudi 12 mars 2015


DECLARATION DE PRESSE

 

UNION DU PEUPLE GABONAIS
Le Président
de l’Union Peuple Gabonais

DECLARATION DE PRESSE

Monsieur le Président en exercice du Front de l’Opposition pour l’Alternance,
Mesdames et Messieurs les membres du Front de l’Opposition pour l’Alternance
Mesdames et Messieurs les membres de l’Union du Peuple Gabonais, pris en vos rangs et qualités respectives
Distingués invités
Mesdames, Messieurs,
Chers Compatriotes,

 Je voudrais remercier chacun de vous, d’avoir effectué le déplacement de cet après midi, pour suivre ensemble, le cheminement d’un processus sans précédent, qui nous place dans le statut historique d’être, sinon les acteurs, à tout le moins, les témoins d’une séquence qui prendra nécessairement date dans la vie de la Nation.

A cet instant précis, c’est avec les mots de Goethe que je poursuivrais mon propos, pour dire, que de ce jour et de ce lieu pourrait dater une ère nouvelle dans l’histoire de la République.

Chers compatriotes,
La lecture des faits politiques, économiques et sociaux est marquée ce jour, du sceau d’une gravité que l’on ne peut plus dissimuler, ni par de simples périphrases, ni par des jeux de posture, ni par des opérations de communication.
Après 48 ans de pouvoir absolu, le système politique et institutionnel en place au Gabon est parvenu au terme objectif de son processus. Le GABON est aujourd’hui plongé dans une crise de régime.

Cette crise de régime qui tient d’abord au mode de gouvernance du pays, dévoile tous les avatars de ce que la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme peut avoir de désastreux pour la Nation.
Cette crise de régime se traduit ensuite par une rupture totale entre le sommet de l’Etat avec l’ensemble des corps intermédiaires de la Nation.
Cette crise de régime est surtout marquée par la rupture du Pacte républicain.

Mesdames, messieurs,
En s’installant au Pouvoir en août 2009, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA avait attaché du prix à marquer la rupture avec le passé, et donc, avec le passif de son père qu’il avait pourtant accompagné dans l’œuvre qu’il dénonce désormais de manière systématique aujourd’hui.

Avec un art consommé de la bonne formule, il avait fait profession de foi, d’avoir à placer son action sous le symbole de la prospérité partagée.
Pour réaliser cette société si longtemps attendue depuis 48 ans par tout le Peuple gabonais, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA a imprimé une marque de gouvernance, directement placée sous son contrôle, par l’érection des agences au sein des départements sectoriels pourvoyeurs d’investissements structurants.
De la sorte, conduisant personnellement le chantier du pays, il entendait assumer pleinement la conduite du destin de notre pays.

Mesdames, Messieurs,
Dans une Déclaration faite à Paris, j’ai indiqué, qu’un régime politique qui n’a pas eu besoin du Peuple pour parvenir au Pouvoir, n’a aucun égard pour le Peuple pour s’y maintenir.
Après six ans de facéties, la réalité est cruelle.
Passé la finalisation des projets engagés par la précédente mandature, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA a étalé sa marque.

A la place des projets structurants, il affiche sa préférence pour les actions d’éclats, sans effets induits à l’ensemble des secteurs.
Progressivement, la valeur de la parole présidentielle s’est fortement rabaissée. L’avenir promis en confiance est définitivement inscrit en défiance. La prospérité à partager est plutôt désormais à arracher.

Le système des agences a dévoilé tout son côté pernicieux, celui d’une mécanique implacable de captation des deniers publics, en toute impunité, sous le couvert protecteur de l’immunité présidentielle, suffisamment efficace pour échapper, et au contrôle parlementaire, et au contrôle judiciaire de la Cour des comptes.
Aujourd’hui, le dialogue social est un véritable miroir aux alouettes.
Après avoir appâté les partenaires sociaux des promesses non tenues, le Pouvoir a perdu toute autorité et verse désormais dans l’autoritarisme.
Sans force dans les arguments, il menace avec l’argument de la force, pensant qu’il est peut être plus facile de vaincre un Peuple, qu’il ne peut plus convaincre.

Mesdames, Messieurs,
Dans ce challenge perdu d’avance par Ali BONGO ONDIMBA, j’appelle à la plus grande mobilisation du Peuple aux côtés des syndicats. De tous les syndicats qui œuvrent de manière légitime, à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents du secteur public et du secteur privé.

J’appelle à cette grande mobilisation aux côtés de ces syndicats, qui sollicitent simplement le strict nécessaire, en récompense au sang et à la sueur qu’ils versent pour le bien du pays, à l’heure où la famille BONGO ONDIMBA se partage une fortune en centaines de milliards, amassés de manière indécente en 42 ans de pouvoir, sur le dos du GABON.
Dans cet esprit, j’ai pris la responsabilité d’engager une action en tierce opposition dans le partage de la fortune de Monsieur Omar BONGO ONDIMBA, et pour sauvegarder les intérêts du Peuple Gabonais, j’exige qu’un bénéfice d’inventaire soit opéré, afin de s’assurer que l’origine des fonds procède de la liste civile portant traitement de la fonction présidentielle, et non de la captation privative de la richesse nationale, dont les deniers doivent revenir au Trésor public.

Mesdames, Messieurs,
La situation administrative du chef de l’état, qui tient à l’impossible validité de son acte de naissance présenté dans le dossier de candidature à l’élection du Président de la République, en 2009, va désormais s’ouvrir sur une authentique crise de régime, dont la seule issue, est la démission pure et simple du Président de la République.

Cette démission est consubstantielle, à la fois, à son statut en tant que clé de voûte des institutions, et à sa mission, en tant qu’arbitre suprême du jeu des institutions, qu’il ne peut plus assumer avec la distance nécessaire qu’imposent les obligations de sa charge.
Mesdames, Messieurs,

Ma démarche partira d’abord des faits, pour mettre un terme à la dénaturation qui en est faite par le Pouvoir en place, qui a choisi de jeter l’opprobre de la xénophobie sur toute une nation totalement attachée à une tradition d’ouverture sur le monde, pour tenter vainement de masquer un réseau de délinquance en bandes organisées, qui éclabousse le régime tout entier, à partir du sommet.

J’en viendrais ensuite à la procédure, au terme de laquelle, chacun n’aura aucune peine à apprécier la rupture du Pacte républicain.
Au titre des faits, il est notoirement connu que Monsieur Ali BONGO ONDIMBA est né le 09 février 1959 à Brazzaville.
Né citoyen français, il lui a nécessairement été établi une pièce administrative dans sa ville de naissance, archivée au service centrale de l’état civil à Nantes, dont il devait solliciter la retranscription au Gabon par voie judiciaire, et obtenir diligemment copie par le Maire du premier arrondissement de la ville de Libreville.
Dans son dossier de candidature à l’élection du Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA, Ministre en charge de la Défense au moment des faits, avait produit un acte de naissance établi à Libreville, par le Maire du troisième arrondissement de la ville de Libreville, alors que la transcription de toutes les pièces d’état civil établies à l’extérieur du territoire gabonais est exclusivement attribuée par la loi, au maire du premier arrondissement de la ville de Libreville.

C’est une forfaiture grave et inadmissible.

Mesdames, Messieurs,
En son paragraphe 21, l’article 1er de la constitution dispose que « Chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie et l’obligation de protéger et de respecter la constitution, les lois et règlements de la république ».
Pour rester dans cette cohérence, le constituant a aménagé au bénéfice de toute personne intéressée, à l’article 78, la possibilité de saisir la haute cour de justice, et d’y attraire les hautes autorités du pays. C’est la saisine citoyenne.
En son article 2, la constitution de la République gabonaise consacre l’égalité des citoyens, de tous les citoyens devant la loi, selon qu’elle réprime ou qu’elle protège.
Fort de tout ce qui précède, j’ai décidé de poursuivre la destitution de Monsieur Ali BONGO ONDIMBA pour violation de serment et haute trahison.
A propos de procédure, il est utile de rappeler que la mise place de la haute cour de justice implique tous les pouvoirs publics constitutionnels, selon les dispositions qui suivent.

Dans sa composition, cette juridiction compte sept (7) magistrats professionnels nommés pour une période trois ans en conseil supérieur de la magistrature  par décret du Président de la République, trois (3) députés et trois (3) sénateurs sont élus pendant la même période dans chacune des chambres du Parlement.

Mesdames, Messieurs,
Contre toute attente, le constat est affligeant. Au terme de nos propres recherches, nous pouvons affirmer que :

Le Président de république n’a jamais pris le moindre décret pour désigner les 7 magistrats prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
Par cette attitude, le chef de l’état s’est mis au-dessus de la loi, autrement dit, hors la loi. Mais au-delà, il interrompt le fonctionnement régulier du pouvoir judiciaire.
L’assemblée nationale n’a jamais élu les trois (3) Députés prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
Le Sénat n’a jamais élu les trois (3) Sénateurs prévus par la loi, pour siéger au sein de la haute cour de justice.
En considération du fait que la majorité parlementaire soutient son gouvernement, l’assemblée nationale et le Sénat se sont mis au-dessus de la loi, autrement dit, hors la loi.
Mais au-delà, ils interrompent le fonctionnement régulier du pouvoir législative sur cette question.

Mesdames, Messieurs,
En vertu des dispositions de l’article 5 de la constitution, la République gabonaise est organisée selon les principes de la souveraineté nationale, de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et celui de l'Etat de droit.

Aujourd’hui, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, par le fait personnel du chef de l’état, et de manière systémique, par l’effet conjugué de l’impulsion qu’il imprime aux institutions de la république.
Si cette situation avait été consécutive à une circonstance extérieure, le chef de l’état aurait été fondé à décréter l’état d’urgence, pour rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels.
Mesdames, Messieurs,
La conclusion qui sied à ce propos sera emprunté à Robespierre, qui disait, je cite : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. »

 Si Ali BONGO ONDIMBA aime ce pays, il doit tirer les conséquences de ses actes, et partir, ou alors,  affronter le Peuple.
 
Le Président
MOUKAGNI-IWANGOU

mercredi 4 mars 2015

Les crimes rituels et la confiscation de pouvoir au Gabon

Le FRONT Une alliance nouvelle pour des perspectives nouvelles, quid de l’illégitimité et de l’illégalité du pouvoir de BOA

Déclaration liminaire de Jean Ndouanis, Premier Secrétaire Politique aux Relations extérieures, chargé de la diaspora du Bureau Exécutif de l'Union du Peuple Gabonais: 
Dans mon propos je présenterai le FRONT, et pourquoi il y a eu nécessité de le constituer, quelles sont ses perspectives et son cadre d’action et futures. Je m’attacherai à démontrer en quoi le régime d’Ali Bongo est illégitime et illégal.

Mesdames et Messieurs

De l’imposture née de l’illégitimité et de l’illégalité de BOA

Du coup d’Etat qui consacre l’illégitimité d’Ali Bongo Ondimba à la présidence du Gabon

En septembre 2009 Ali Bongo perds les élections. L’organisation chaotique d’une élection illégale en parfaite violation des dispositions légales et constitutionnelles en République Gabonaise et la prise du pouvoir par la force, par la fraude massive et par le trucage des procès-verbaux est entré dans sa phase effective sans que cela n’émeuve la communauté internationale. Cette dernière intoxiquée par le clan Sarkozy et la droite réactionnaire française n’a pas cru bon de faire prévaloir le droit du peuple gabonais à disposer de lui-même.

En effet d’abord la constitution gabonaise dispose en son article 10 «que nul ne peut se comporter comme candidat à l’élection présidentielle s’il a acquis la nationalité gabonaise ». Tous les gabonais savent qu’Ali Bongo a acquis la nationalité gabonaise par adoption, il ne pouvait donc être candidat. Il s’est fait établir un faux acte de naissance qui n’a fait que confirmer l’imposture.

Ensuite, la loi électorale, pourtant faite par la frange la plus conservatrice du parti au pouvoir, dispose que chaque bureau de vote doit établir un procès-verbal à l’issue du décompte des voix, donc du dépouillement public de l’urne. Un procès-verbal original doit ensuite être remis à chaque représentant de candidats. Ce procès-verbal doit comporter tous les résultats issus de l’urne du bureau, candidat par candidat, et doit être signé des représentants de l’opposition et de la majorité pour être valable. C’est donc le document qui a la consistance d’un acte juridiquement opposable en cas de contestation d’un vote.
Or l’on a constaté que sur 18 candidats, les procès-verbaux de dix-sept candidats étaient identiques seul ceux d’Ali Bongo Ondimba étaient différents car falsifiés. Ensuite le dépouillement n’étant pas encore terminé dans la province de l’Estuaire qui compte 40% du corps électoral, un commando armé d’une cinquantaine des personnes a fait irruption dans la salle de centralisation des résultats de la Commission Électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), organisme chargé de gérer les élections au Gabon.

Ce commando a pris en otage le président de la CENAP qui à transmit des faux résultats au Ministre de l’intérieur pour déclarer Ali Bongo vainqueur de l’élection présidentielle. Ces résultats n’étant pas validés par les autres représentants de l’opposition, dont le Vice-Président de la CENAP. Or, à l’examen des procès-verbaux issus de 3000 bureaux de votes au Gabon et à l’étranger, Ali Bongo n’arrive qu’en troisième position avec 24%, malgré le gonflage du corps électoral de sa province, le Haut-Ogooué.

Le coup d’Etat s’est concrétisé le matin du 03 septembre 2009 à 9h00 par une fusillade contre des gabonais non violents et leurs leaders. Ces derniers protestaient pacifiquement contre le coup d’état électoral en préparation. Dans les jours qui ont suivi, 82 personnes ont été assassinés, victimes des troupes prétoriennes du dictateur à Port-Gentil. Trois cent trente et une personnes sont portés disparues depuis septembre 2009. D’autres gabonais croupissent dans les geôles du pouvoir sans jugement. Leur seul tort est d’avoir revendiqué le respect de la volonté populaire issue des urnes et d’avoir refusé le coup d’état électoral et militaire perpétré par le système criminel intégré qui dirige le Gabon depuis 1967.

La légitimité du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba ne repose pas sur un mandat électif populaire, mais sur une victoire usurpée avec le soutien affiché par le système militaire, médiatique et institutionnel du régime auquel il faut ajouter le clan maffieux corse et la droite réactionnaire extrême qui prétendait, à elle seule, représenter la communauté internationale. En effet, les scrutins électoraux sont truqués, ne faisant l’objet ni de la transparence dans les opérations de vote, ni du contrôle des listes électorales frauduleuses.

De l'illégalité  du mandat d'Ali Bongo-Ondimba

Par ses recherches minutieuses Monsieur Pierre PEAN vient de nous confirmer que le mandat de Monsieur Ali Bongo Ondimba, en plus de son illégitimité, se double d’une imposture qui confirme son illégalité. Son mandat est illégal et donc nul et de nul effet car en parfaite violation de l’article 10 de la constitution gabonaise. Monsieur Ali Bongo a fabriqué un faux acte de naissance et en a fait l’usage pour se porter candidat à l’élection présidentielle de 2009 alors que sa situation de fils adopté l’en interdisait. Dans une récente interview à RFI il reconnait sans rire que c’est des faux documents qu’il a utilisé pour se porter candidat à l’élection présidentielle. Preuve si besoin en ai que l’organisation des élections de 2009 n’était que du saupoudrage pour maquiller une succession monarchique.

Le mandat d’Ali Bongo est donc illégitime car non issue de la volonté populaire par des élections libres démocratiques et transparentes mais par un coup d’Etat à la fois militaire et électoral. Il est également illégal du fait qu’il a triché en violant la constitution. En ayant fait du faux et de l’usage de faux pour se présenter aux élections présidentielles son mandat est donc nul.

Non content de cette double imposture, Monsieur Ali Bongo Ondimba a mis en place un régime totalitaire, où la classe dirigeante s’appuie sur son dispositif d’influence militaro-étatique pour désamorcer la contestation par l’assassinat, l’intimidation, la menace et la terreur et faire accepter à une majorité, des lois qui ne sont, en définitive, favorables qu’à une minorité. Les apparences démocratiques sont sauves.
Comme l’a dit Montesquieu l’esprit des lois : Je cite Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice... fin de citation. C’est l’expression la plus accomplie qui colle au régime qui dirige le Gabon.

Mesdames et Messieurs
De la nécessité de constituer un  Front

Devant cette situation ou le Gabon prend une tournure inquiétante aussi bien dans la folie destructrice et autodestructrice des tenants du pouvoir que dans la misère du peuple gabonais qui voit chaque jour une dictature se départir de ses droits des plus élémentaires ;

Les urnes au Gabon n’étant qu'un leurre et une piraterie légalement soutenue par des institutions aux ordres ;
Devant l'usage inconsidéré des deniers publics et le maintien d'un gouvernement dont les membres sont notoirement connus pour leur allégeance au pouvoir ;
Devant le constat que les élections, toutes les élections au Gabon sont tout sauf des élections démocratiques, libres et transparentes ;
Devant toutes ces situations des réflexions multiformes et des stratégies diverses ont été mises en œuvre, mais comme moi, toutes les gabonaises et tous les gabonais ont regretté de constater qu'aucune action concrète ne s'est traduite sur le terrain par des actes décisifs qui pouvaient ébranler le système et surtout écrouler l'édifice de fraude électorale institutionnalisée.

L'objectif de tous les gabonais étant de faire partir Ali Bongo du pouvoir qu'il usurpe depuis 2009 et bâtir une démocratie ou le bulletin de vote reprendra son pouvoir ; D’installer un état basé sur la souveraineté nationale, la permanence de la nation, l’indépendance économique par la diversification de la production agricole, minière, la suppression des privilèges, le développement de l’industrie, la rationalisation des services publics, la lutte contre la corruption et l’impunité, la justice sociale avec la défense des travailleurs et la protection du peuple gabonais et de tous ceux qui vivent au Gabon dans le respect de nos lois, nos us et coutumes, bref de notre condition de peuple gabonais libre et souverain.

Il devenait nécessaire d’inventer un nouveau paradigme d’unité politique pour réaliser le vœux des gabonais.
Pour cette grande œuvre, les gabonaises et les gabonais libres ont pensé qu’il fallait réunir des efforts qui, dispersés, restaient stériles. La prétention partisane selon laquelle, un seul parti combattant seul contre la puissante dictature aux multiples ramifications a vécue. En effet 25 ans après 1990 le système est toujours debout.
Pour les membres du Front il s'agit d'abord de créer une unité féconde des volontés et des cœurs. Vous en conviendrez avec moi, qu'il y a dans toute société autant d'éléments de discorde que de membres, car chacun arrive avec l'étroitesse de son égoïsme.

Les conflits, les intelligences, l'incurie universelle, en cour au sein de la société gabonaise désagrègent la cause du bien commun et donc de la mission à remplir en vue de ce bien commun. La médiocrité de certains chefs de l'opposition gabonaise décourageait les bonnes volontés et éteignait les enthousiasmes des gabonaises et des gabonais. Toutes les structures dites de l’opposition s'épuisaient en efforts juxtaposés qui, non seulement se neutralisaient mais finissaient toujours par aboutir à des échecs d'autant plus décevant que la bonne volonté de tous y était totale, échec dont Babel et la cour du roi Pétaud sont les images les plus populaires en tout cas symptomatiques à cet égard.

La lutte du peuple gabonais pour sa libération présentait un visage de désagrégation: Les meilleures volontés se divisaient, les énergies les mieux trempées se détendaient, la conséquence c'était des frictions à n'en plus finir et finalement c'était l'effritement, la résignation du peuple par la mort de sa combativité et finalement de son âme : d’où l’expression populaire consacrée « on va encore faire comment ? »

En définitive notre conviction au niveau du Front est d’unir les gabonais pour qu’ils soient les acteurs de leur propre libération. Mais pour unir efficacement les gabonais en vue de mettre en œuvre une véritable démocratie, il faut une coordination féconde bâtie sur le principe de l'unité et de la cohésion. Celle-ci doit-être capable d'exprimer et d'offrir à notre peuple une autre vision de la lutte pour le bien collectif, mais aussi capable de les entraîner et de les encourager à poursuivre l'atteinte de cet objectif.

C’est dans cette optique que nous avons proposé aux gabonaises et aux gabonais  un front uni de l’opposition pour l’alternance au Gabon. C’est un cadre de réflexion et de lutte inter gabonais aux fins de réunir toutes les énergies pour sauver le Gabon d’une dictature qui vend le pays en petit morceaux, oppose les ethnies aux autres, divise les gabonais, installe des extrémistes religieux au Gabon, paupérise notre population, détruit notre économie, siphonne nos finances, vampirise notre peuple par la pratique des crimes rituels.

Ce n’est pas une nouvelle alliance à l’instar de celles qui ont émaillé la vie politique du Gabon, mais c’est une alliance nouvelle entre gabonais, avec des perspectives nouvelles qui met en place une dynamique nouvelle d’unité et de renoncement de soi devant l’intérêt supérieur du Gabon.

La constitution du Front
Le front est constitué des personnalités politiques et des partis politiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une dynamique unitaire et des actions politiques communes en vue de l’alternance politique au Gabon.

Les perspectives du Front

Le projet de construction d’une «nation réellement démocratique» a échoué en 1990 précisément parce que nos partenaires occidentaux complaisant avec le régime en place n’étaient pas guidés par la volonté de mettre en place une architecture démocratique ouverte respectant non seulement les intérêts mutuels, mais aussi notre droit à nous choisir nous-mêmes nos propres dirigeants. Ils ont plutôt été bercés des illusions et de leur conviction que sortis vainqueurs de la guerre froide, ils pouvaient maintenir en place des régimes dictatoriaux garantissant leurs intérêts nationaux au détriment des peuples. Cette perception a vécue.

Nous voulons avant tout chasser un imposteur à la tête de notre pays. Puis mettre en place une transition démocratique. Cette transition aura pour mission de mettre en place des leviers juridiques et institutionnels aptes à garantir une démocratie basée sur une constitution acceptée de tous, d’organiser des élections libres et transparentes, de garantir la sécurité de tous, de rendre la justice de façon équitable, de permettre l’accès à tous à l’éducation à la santé, au logement, bref au bien être social.

Voilà Mesdames et Messieurs le message que je voulais vous livrer en tant que représentant de l'Union du Peuple Gabonais, membre du Front uni de l’opposition pour l’Alternance au Gabon.

Je vous remercie de m’avoir écouté.