Perspectives

mardi 23 décembre 2014

La milice politique du régime convoque les leaders du Front

Que valent les convocations d'un régime illégal? Poubelle.


« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, et celui de rechercher, de recevoir et répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées, par quelque moyen d’expression que ce soit ». Déclaration universelle des droits de l’homme ONU 1948.


Nous sommes surpris que l'ONU accepte ces abus de pouvoir qui masquent mal les persécutions contre des opposants. il est, en effet, dangereux de mettre en pratique ce droit fondamental de la liberté d’expression et d'opinion au Gabon. Ces convocations de la milice d'un gouvernement illégal et illégitime, nulles et de nul effet au demeurant le prouve.
 

Bongo Ali applique les préceptes du maréchal Wilhem Keitel, chef du haut commandement allemand. En effet ce nazi édicta une directive appelée Nacht und Nebel, en français, Nuit et Brouillard. Convaincu qu’avec une sentence de mort ou un assassinat politique on crée des martyres, Hitler ordonna qu’à l’exception des cas où la culpabilité pouvait être établie sans le moindre doute, toute personne arrêtée pour atteinte présumée à la sûreté allemande devrait être transférée en Allemagne «sous le couvert de la nuit». Keitel indiquait, ainsi, dans sa directive émise en février 1942 :
 […]Les prisonniers seront transportés secrètement en Allemagne […] Ces mesures auront un effet dissuasif car : a) les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace ; b) il ne pourra être donné aucune information sur le lieu où ils se trouveront ni sur leur sort[1].

 « Une intimidation efficace », avait dit Keitel dans une directive du 12 décembre 1941, «ne peut être assurée que par la peine de mort ou par des mesures empêchant la famille du criminel et la population de savoir ce qu’il est devenu».

Enlèvement d'un gabonais par l'escadron de la mort encagoulé déguisé en policier
Par le fait de ce précepte appliqué par les escadrons de la mort de Bongo-Ondimba Ali, Il est à craindre le pire pour nos compatriotes enlevés le 20 décembre 2014. Il y a, à ce jours 331 personnes portées disparues après les assassinats de 57 personnes à Port-Gentil en septembre 2009. Nous saurons ce qu'il en est advenu qu'à la chute du dictateur.


L’un des signes les plus marquants du régime totalitaire de BOA a toujours été la privation de la liberté d’opinion et d’expression aux opposants. Le tyran impose au peuple gabonais la seule possibilité de ne s’exprimer que dans le cadre et l’espace d’un registre de la pensée unique. Il est vrai qu’une certaine latitude est donné à l’orateur, mais celui-ci s’exprime exclusivement pour inventer des procédés propagandistes dans le cadre des joutes oratoires qui donnent l’impression du nouveau et de la diversité d’une pensée momifiée, infertile et monotone dont la seule valeur est de créer l’illusion d’une communion populaire entre le guide et son peuple. 

Le culte de la personnalité est la justification sous-jacente de l’expression confisquée dans un régime totalitaire. En effet le chef est le seul à concevoir. Il est le seul maître à penser, il est le guide éclairé, la source de lumière dans la pénombre de la masse populaire, la référence ultime, la source intarissable détentrice de la haute inspiration, ou toutes les créatures doivent s’abreuver de la connaissance et du savoir-faire, non seulement pour s’instruire et se réchauffer mais également pour se revigorer. D’où les chants et louanges chantés à la gloire de l’homme providence, le démiurge inventeur du principe creux de l'emergence. 

Tous ceux qui émettent une note discordante dans ce concert de l’unanimisme sont exécutés car par leur cacophonie préjudiciable ils rompent l’harmonie de la symphonie monocorde. Ils deviennent des oiseaux de mauvais augure, car ils augurent le malheur. Ils ont le malheur de dire crue la vérité et de prédire la faillite du régime totalitaire sur tous les plans. 

Pourtant la situation actuelle est l’exacte prédiction de ces notes discordantes : la faillite au plan intellectuel dont les gouvernements loufoques, lâches, impopulaires et criminels sont la parfaite illustration; la faillite morale ( banalisation des relations incestueuses, la pédophilie, détournements chroniques des deniers publiques, les réseaux de drogues, la prostitution, la fausse monnaie, les assassinats et crimes rituels etc) ; la faillite économique et sociale ( les rapports du FMI, de la Banque mondiale et de l’ONU IDH sont suffisamment éloquent à ce sujet) illustrent clairement les travers d'un régime illégitime et illégal empêtré dans une imposture sans nom.
En panne d'intelligence ce régime se réfugie dans la violence, la persécution et la peur pensant que ces armatures pourront le sauver. C'est le concept commun à tous les dictateurs, en effet; comme leur sorciers adeptes des crimes rituels, leurs oreilles n'écoutent que lorsqu'ils ont été brulés.

Jean Ndouanis



[1] Voir à ce propos le livre de William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich, New York, Simon & Shuster, 1960, p. 958.

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