Perspectives

lundi 25 février 2013

La gestion patrimoniale de l’administration, des richesses et des sociétés de l’Etat,



Boire l'eau sale des puits de fortune;
comme des chiens
Pour ce blog et l’ensemble des analystes, 90% de la population vie au dessous du seuil pauvreté. Ceci grâce à une dictature implacable de quarante cinq ans, un système criminel intégré miné par la corruption, le clientélisme, la terreur et les assassinats, une scolarisation au rabais, une jeunesse en déroute orientée désormais vers le grand banditisme et la prostitution. Une oligarchie insolente et orgueilleuse qui vit dans le luxe, la luxure et la débauche. Le Gabon passe pour être le plus grand consommateur de champagne par tête d’habitant au monde : Cent mille bouteilles de LP (pour ne citer que cette marque) vendues chaque année, pour un peu moins d’un million d’habitants. Ce n’est que 5% de la population qui peut s’offrir un tel luxe. Une bouteille coûte entre 50000 frs CFA et 275000 frs CFA, entre le salaire d’une ménagère et celui d’un cadre moyen. Tout au Gabon est prétexte pour sabler le champagne : on fête les anniversaires, les milliards détournés, les mariages etc.



                Il n’y a aucune justification morale, ni aucune circonstance atténuante à accorder au régime des Bongo et à ses complices pour justifier une telle destruction du pays. Il n’y a qu’a voir la part du budget consacrée au développement (tableau suivant leurs propres chiffres) on se rend compte que le développement n’a jamais été la préoccupation des Bongo et leur bande de dangereux prédateurs. Le budget de fonctionnement est lourd pour la seule raison que non seulement les oligarques du régime s’offrent des salaires faramineux mais ils ne se contentent pas d’un seul gros salaire. Le nombre minimum de gros salaires est de cinq en tenant compte des multiples cumuls de postes à hauts revenus. Un oligarque du système Bongo, qui est déjà payé en tant que haut dignitaire de l’Etat, a en plus sont salaire d’ancien ministre (s’il ne l’est plus), puis celui de Président du conseil d’administration d’une ou de plusieurs entreprises de l’Etat, à cela s’ajoute le salaire « politique » constitué par les énormes caisses noires dont la gestion leur incombe entièrement. Ce tableau est complété par la gestion patrimoniale du budget du département dont il a la charge.  Lorsque l’on multiplie ce chiffre par dix mille on retrouve 90% de la masse salariale de l’Etat. A cela il faut ajouter le traitement de ces barons. L’Etat loue pour eux leurs propres villas aux montants de loyer faramineux. L’Etat paye aussi leurs domestiques, leur carburant, leurs vêtements, leurs voitures. Leurs enfants sont inscrits aux frais de l’Etat dans des établissements en Europe et aux Etats Unis. Les immeubles, les bâtiments et maisons construites avec le budget de l’Etat sont rachetés au franc symbolique par les mêmes barons qui les font ensuite louer à l’Etat. Mais que dire des dépenses de prestiges, aussi inutile qu’inopportunes. Les barons du régime des Bongo en commençant par Ali Bongo, s’offrent des maisons, des immeubles, des hôtels particuliers, dans lesquels ils n’habitent pas des voitures de luxe dans lesquelles ils ne circulent pas. Tout ça pour satisfaire un égocentrisme qui n’a d’égale nulle part ailleurs dans le monde.

Une usine construite avec le budget de l’Etat devient en un rien de temps la propriété d’un baron. Dés qu’un terrain est attribué à l’Etat pour y construire un bâtiment public, Bongo s’empresse de mettre comme propriétaire un de ses nombreux portes noms ou un de ses complices. Dés que le bâtiment est construit, il revendique et obtient la propriété. Aujourd’hui, au Gabon il n’y a plus un seul bâtiment, un seul édifice qui est considéré comme propriété de l’Etat. Tous ont été rachetés au franc symbolique par la horde des criminels en col blanc du régime des Bongo. Il restait un seul bâtiment colonial anciennement occupé par l’Ambassade de l’ex Allemagne de l’est. Celui-ci a été restauré par l’Etat pour y loger les bureaux du médiateur de la République. L’ex-épouse officielle de Bongo Albert et toujours épouse officieuse Patience Dabany s’en est approprié. Cet hold-up digne d’une République bananière s’est fait sans même qu’elle en apporte la moindre preuve de propriété. Même le fameux franc symbolique de cet achat n’a été versé nulle part.
Pourtant on peut estimer que l’ensemble de ce type d’investissement est considéré comme des investissements de développement. Le tableau ci-après résume de façon non exhaustive la répartition des pompes à fric des sociétés de l'Etat entre membres du clan.
habiter dans des bicoques des bidons villes
Pour dire clairement, en détournant à leur profit l’argent public, en méprisant au-delà de toute décence l’intérêt général, de nombreux, sinon tous les Barons du régime de Bongo sont entièrement responsables de la misère dans laquelle croupit le million de gabonais. Point n’est besoin de citer des noms; ils se reconnaîtront et sont bien connus des populations gabonaises.  Et dire que sous d’autres cieux, on punit de prison et de honte, les coupables d’enrichissement illicite, au Gabon on fête dans le faste et le gaspillage les milliards détournés à l’Etat! Moussa Traoré, ancien Président malien n’aurait détourné du Trésor malien « que » …2 milliards de francs CFA, ce qui doit faire sourire les dirigeants bongoistes habitués à voler dix fois plus, comme ce ministre revendiquant avoir « toujours mangé dans des assiettes en porcelaine », pour faire penser qu’il est incapable de détournement.
Le mécanisme de détournement reste simple et d'une efficacité extraordinaire. Le Baron du pouvoir Bongo qui gère un budget de l'Etat, crée avec des associés fictifs (ce sont presque toujours des membres de sa famille) une société fictive spécialisée dans le domaine dés compétences des biens et services à fournir au département pour lequel il gère le budget. Par délit d’initier, il se fait attribuer tous les marchés juteux du département dont il a la charge. Il gonfle scandaleusement les factures des travaux, services et biens fournis. Dans certains cas (cas des bâtiments construits) on corrompt les services chargés de surveiller la conformité des travaux aux normes et exigences du cahier des charges ou ceux chargés de la livraison des bâtiments ou des routes. La conséquence c'est que l'on livre des soubassements à la place des bâtiments ou des pistes à la place des routes, des passages à gué à la place des ponts. Cette situation de détournement fait que le kilomètre de route bitumé au Gabon est le plus cher du monde. A cause de ces pratiques nous avons le chemin de fer le plus chère au monde par km/installé, le moins viable et l’un des plus rustiques. Le record le plus élevé d'éléphants blancs au monde appartient au Gabon. Les bâtiments construits et inachevés pour cause de détournement sont tellement nombreux que les SDF y ont élus domicile. Des usines construites mais qui ne sont pas opérationnelles car mal étudiées ou calibrées foisonnent au Gabon. Un réseau routier quasi inexistant, des bidonvilles à perte à vue. Des écoles surchargées avec une population globale dé moins de un million d'habitants. Certains pays dit pauvres qui ont dix fois la population gabonaise et ont des classes de vingt élèves au cours préparatoire le Gabon en a cent sinon plus. Des hôpitaux qui n'existent que de nom, des gens qui meurent dé faim tous les jours, que dire d'autre sinon que la corruption et les détournements orchestrés par les Bongo sont le fléau responsable numéro un de la misère du peuple gabonais.
La misère est peut être devenue
l'autre nom du gabonais

Le cas de Jean Boniface Assélé, est symptomatique à cet égard. Ce coquin s’enorgueillissait d’être le beau frère de la République … des coquins, Général d’une armée personnelle au service des intérêts de la famille, Commandant en Chef des forces de police nationale, Ministre des travaux publiques, Ancien Ministre de l’éducation national, Membre du bureau politique et du comité centrale du Parti Démocratique Gabonais, Président Directeur général de Razel Gabon (entreprise du domaine du BTP), Président du Conseil d’administration de la plus part des sociétés du BTP au Gabon, Président Fondateur du Lycée Djoué Dabany, (Conséquence du détournement des fonds affectés à l’origine à la construction du Lycée Technique qui porte le nom de son beau frère de Président dictateur), Président du pompeux Cercle des Libéraux Reformateur, un parti familial créé de toute pièce pour tromper ceux des ignares qui peuvent encore l’être. Actuellement, il a été nommé député du quatrième arrondissement aux nominations électorale et est député maire de la très déshonorable assemblée nationale des voleurs, des pédophiles, des criminels rituels et des assassins de la république des coquins. Nous ne mentionnerons pas ici les fonctions occultes occupées par cet homme dans le cadre des missions occultes mais il occupe toujours dans le gouvernement secret de Bongo les mêmes postes et a toujours les mêmes prérogatives. Mais un homme qui détient un tel pouvoir dans un pays ne peut qu’en abuser. Cet homme, Dieu merci qu’on lui reconnaisse encore cette qualité, n’a en tout et pour tout, bitumé que cent kilomètre de route, au demeurant déjà bitumés depuis Léon Mba : le fameux tronçon Libreville Kango. Et ceci malgré les sommes énormes d’argent dévolues à son Ministère. Il s’attribuait aisément tous les marchés d’Etat du BTP. Comme le service de contrôle des infrastructures livrées était son apanage et sa responsabilité. Personne n’allait contrôler le respect des contrats, ni les exigences des cahiers de charges (qui au demeurant était établi par ses services). Les travaux étaient réalisés par les sociétés dont cet homme avait le total contrôle. Ils étaient livrés à son Ministère. Le laboratoire de suivi et de contrôle de la conformité des travaux était sous sa tutelle, les ingénieurs et les fonctionnaires de ce service se sont d’ailleurs curieusement enrichis grâce aux juteux pots de vins. Qui pouvait parler à cet homme qui s’est constitué une nombreuse progéniture en s’imposant comme pédophile en chef au Gabon ? Toutes les gamines à sa portée passaient automatiquement sur son lit. Etant ministre de l’éducation nationale à l’époque, le vivier était énorme. Son grade de Général et sa fonction de commandant en Chef des forces de police nationale, étaient là pour dissuader les parents qui manifestaient leur désapprobation. Dés que cet homme jetait son dévolu sur une jeune fille le malheur s’abattait sur la famille. Même celles qui ont pu croire que c’était la porte ouverte à la richesse et au bonheur du fait d’avoir un enfant avec cet homme ont été profondément déçues. Après l’assouvissement du pédophile, elles ont été abandonnées. Elles ont raté leurs études : Au Gabon quand une jeune fille prend un enfant à l’âge de 12 ans ou 13 ans son avenir est fichu. Et c’est fut le triste sort des centaines voir des milliers de jeunes filles qui ont malencontreusement croisé le chemin de cet innommable personnage. Cet homme est non seulement un criminel en col blanc responsable de la mort de plusieurs centaines de gabonais, mais également un criminel tout court qui mérite la cour pénale internationale comme son neveu adoptif Ali Bongo.

aéroport de Port-gentil sous l'eau,
une conséquence de la corruption
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. Aucun membre de l’oligarchie bongolienne ne peut prétendre qu’à un moment ou à un autre il n’a pas abusé de son pouvoir pour violer des jeunes enfants parfois avec la complicité tacite des parents ou sous des menaces. Tous traînent derrière eux des casseroles. Dans le système Bongo, le sexe … des jeunes enfants est la règle, la corruption et les détournements constituent une loi dont la non observation et le nom respect sont des crimes graves.
                Tous les barons du régime, grosses fortunes par excellence, ne paient jamais d’impôts. Ceci est aussi valable pour toutes leurs sociétés fictives ou réelles. Ils ne paient d’ailleurs pas plus l’électricité, l’eau, le carburant, les voitures luxueuses ou les billets d’avions dont ils sont très friant. La conséquence c’est la faillite des sociétés d’Etat déjà mal gérées. Quant à la douane, tous ceux qui sont passés comme directeur général de cette administration sont devenus des grandes fortunes du pays. Des observations des analystes économiques des institutions de Bretton Woods, il ressort que plus de la moitié des droits à l’importation ne sont pas payés. C’est le principe du copinage de la république des coquins : Tout se négocie sous la table.
Société d’Etat  parapublique
Origine ou liens du bénéficiaire avec Bongo
Poste occupé
EauLéco
HO/  Parent
Pca, dg, dga
COMILOG
HO/parent
Pca, dg, dga
Office des postes et télécom
HO/ parent
dg
COMUF
HO/parent
Pca, dg
OPRAG
HO/fils
Pca, dg
SHELL Gabon
OM/ beau-frère
Dgd
ELF Gabon
Europe/complice
Pdg
PIZOLUB
HO/Oncle
pca
PIZO shell
Neveu de Bongo
Pca,dg
SGEPP
HO/frère de Bongo
dg
SOGARA
Membre du clan
Pca, dg, dga
Carrosseries Industrielles du Gabon
Rawiri
Pdg
Société Nationale Immobilière
Fils de Bongo
dg
Soc. Nationale du Bois du Gabon
HO/ Fils
dg
Office des chemins de fer
HO/membres
Pca, dg, dga
AgroGabon
Est/ maîtresse
pca
Agripog
OM/maîtresse
Pdg ; pca
SIAEB
HO/parent
Pca, dg
HEVEGAB
WN/membres
Pca, dg
SOMIMO
MO/Rawiri
pdg
SOSUHO
HO/parents
Dg, dga
SIGALI
HO/parent
Pca,
SOBRAGA
Europe/complices
Pdg, dg, dga
CFG
OM/ membre clan
Pdg, pca
Société d’énergie et d’eau du Gabon
HO/parent Bongo
dg
SOGADEL
Est/ maîtresse
pca, pdg

Légende : HO : haut-ogooué ; OM : Ogooué maritime ; WN : Woleu-ntem ; MO : Moyen Ogooué ; Est : Estuaire ; Pdg : président directeur généra ; Pca : président du conseil d’administration ; Dg : directeur général.
C’est un enchaînement pervers et mécanique, qui fait que la corruption est pour le Gabon, un paradoxal grand facteur de promotion socioprofessionnelle (Pierre PEAN en dit long dans son livre « L’Argent Noir »).(1)[1] . La misère est tellement répandue que la vertu a quitté l’esprit des plus vertueux des gabonais. Que peut faire un père de famille qui touche à peine 100.000 francs cfa, et qui à du mal à boucler ses fins du mois de fonctionnaire devant une offre de corruption alléchante, parfois plusieurs fois son salaire ? La misère et la corruption sont les deux mamelles de l’asservissement que le régime des Bongo utilise pour avilir les gabonais.

A ce jour, sans doute intimidés par les méthodes de répression barbares du régime des Bongo, ni les experts internationaux, ni les contrôleurs d’Etat ou même les audits internes (à la solde du pouvoir), personne de ceux-là n’a pu correctement évaluer la place qu’occupe les détournements comme rouages déterminants dans le marasme économique du Gabon. Bien au contraire, on use de l’audace pour nommer au grand jour et à meilleures responsabilités, ceux qui ont l’intelligence de faire comme le Chef ; sans doute en application d’un important slogan du PDG, parti des démons du Gabon «enrichissez-vous chers frères et sœurs, car le royaume des cieux est incertain ».
Cette attitude n’est pas étonnante dans un pays où les dirigeants font de la vertu, le dernier mot de la morale. La misère endémique du million de Gabonais n’est  pas due, comme l’on veut nous le faire croire de façon exclusive, aux aléas du marché international, ni même à l’impérialisme français. Pendant que dans d’autres Etats, toutes les énergies se mobilisent pour relever le défi du sous-développement, la « Bande à Bongo » du Gabon conduit le pays sans souci aucun de créer pour les populations un environnement humain. Le plus important pour eux  reste de continuer à accumuler des montagnes de dollars et d’euros hors du pays, dans des comptes numérotés en Suisse ou dans d’autres paradis fiscaux.

D’après de nombreuses sources convergentes, celui qu’un universitaire américain a appelé « le plus grand voleur des anales du crime », Albert-Bernard aurait confisqué depuis 1973 des milliards de dollars (en tout cas un chiffre supérieur à la dette extérieur du Gabon), obtenir les chiffres exacts relèverait de l’exploit, tant les comptes et les revenus sont nombreux : immeubles, sociétés écrans, automobiles, titres et droits de possession divers… !

Chacun peut alors imaginer les effets dévastateurs pour le peuple gabonais, d’un tel détournement. Il est donc indéniable que la gestion chaotique du régime des Bongo, a perverti et ruiné pour longtemps tout esprit d’entreprise (pourquoi faire des efforts quand les combines sont reines et que les revenus profitent exclusivement à Bongo et à ses amis ?). Cela se manifeste par le fait que certains villageois du Haut-ogooué, province natale de Bongo, émargent au budget de l’Etat et touchent des confortables mensualités sans être fonctionnaire ou employé. La redistribution des ressources de l’Etat est faite à l’endroit de certains et pas d’autres. Même dans sa province natale il existe des injustices. Certains coins et certaines ethnies sont sciemment oubliés par le fils du pays. Mais ceux-ci sont instrumentalisés quand Bongo leur dit que s’il perd le pouvoir les autres ethnies du Gabon, notamment les fangs et les bapounous ne feront pas de différence entre ceux qui ont profité et jouit du système et les autres dans la province. Ils n’ont que le seul choix de le soutenir quoi qu’il fasse. Alors ils se sentent piégés et pris entre deux feux.
               
                Cette gestion patrimoniale de l’Etat a fait naître chez 90% des gabonais un sentiment d’injustice totale. Injustice sur la répartition des énormes richesses du pays, injustice sur la répartition des structures économiques par province, injustice et inégalité dans les études et la répartition des bourses pour les études à l’étranger, injustices et inégalité devant les lois du pays, injustice et inégalité devant la maladie, injustice et inégalité dans le recrutement à la fonction publique ou dans les sociétés privées ou la lettre recommandée et le «coup de fils» menaçant sont légion. Il n’y a aucun secteur de la vie sociale, économique, politique, judiciaire qui ne soit frappé par l’hydre de l’inégalité et de l’injustice au Gabon. Ce sentiment d’injustice est d’autant plus accentué que tous les laissés pour compte de la république sont convaincu que les études, la compétence et l’intelligence ne servent à rien pour grimper dans l’échelle sociale. La notion d’effort et du travail comme valeur n’existe plus au Gabon. Pourquoi le faire quand c’est ceux qui ne font aucun effort que l’on récompense. Le malaise social trouve son origine essentiellement dans le fait que le système créer par Bongo ne répond en rien et de manière pertinente aux attentes du peuple gabonais. Qu’ont le veuille ou non, tout le monde ne peut pas être président de la république. Tout le monde ne peut pas être ministre ou directeur de société, mais tout le monde veut manger à sa faim, tout le monde veut être bien portant, tout le monde veut avoir une instruction qui lui permette d’avoir un travail décent. Cinquante trois ans après les euphoriques indépendances et quarante cinq de pouvoir des Bongo n’ont permis aux gabonais qu’à finalement se nourrir dans les décharges publiques du régime, se soigner avec des placebos, s’instruire dans le chaos. Voila toute la réussite du régime des Bongo : faire des gabonais des êtres légèrement au dessus des chiens, mais en tout cas au dessous des êtres humains.



[1]Pierre PEAN, Editions FAYARD, Septembre 1988

L’enrichissement illicite des barons de l’Etat Bongo



Palais des Bongo à Libreville
Une règle non écrite préside aux dépenses somptuaires du régime de Bongo : Plus pauvre et plus endetté est le Gabon, plus luxueux est le train de vie personnel de Bongo, des membres de sa famille et de son oligarchie au pouvoir. En Europe le déplacement d’un ministre, voir d’un chef d’Etat se fait dans la discrétion la plus totale. Dans les pays scandinaves par exemple, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande, voir la Suisse, les membres du gouvernement se rendent à leur bureau à pied, à bicyclette ou ils empruntent le transport en commun. Il est toujours mal vu en Europe qu’une autorité se déplace avec sirènes hurlantes et motos d’accompagnement. Cela présage bien souvent des conséquences négatives pour la suite de la carrière politique de l’autorité en question. Au Gabon, le moindre déplacement d’un dignitaire du régime, d’un ministre, d’un président d’une chambre, du vice président ou même du dictateur lui-même, est un véritable spectacle digne d’une opération commando : Routes bloquées, hélicoptères survolant l’important cortége de Mercedes et limousines blindées, des motards aux sirènes hurlantes, des gardes du corps surarmés aux aguets, des véhicules blindés disposés à tous les carrefours du cortége, une armée personnelle en état d’urgence etc. Tel est le quotidien des librevillois et librevilloises qui assistent impuissant à cet étalage de force et de richesse quasi quotidien.
Une propriété des Bongo à Nice
En novembre 1999 Ntoutoume Emane, le Premier ministre de Bongo se rend en France pour obtenir des financements que son roitelet de Président n’a pu obtenir après sa villégiature euro-américaine, et les frasques de l’élection truquée de décembre 1998. Il se rend tour à tour à Paris et à Monaco. Partout ou il passera plaider la cause de son pays, aucune suite favorable ne lui sera donnée. Face aux principaux bailleurs de fonds du Gabon Ntoutoume Emane entend ceci : « Vous ne pouvez pas venir nous demander ce que vous avez déjà ». Ntoutoume : « Si vous pouviez être un peu plus explicite, car je ne vous suis pas très bien ». Alors un des membres du club se lève et dit à peu près ceci : « Nous n’allons pas vous faire perdre votre temps, M. le Premier ministre, l’argent que vos compatriotes ont déposé dans des comptes bancaires dépasse le triple de votre budget. Il serait plus simple que cet argent retourne d’ou il vient et tous vos problèmes seront réglés. Avant votre retour, nous vous remettrons une liste complète des comptes et leurs provisions. A vous de voir comment faire revenir cet argent et nous vous appuierons ».  Quand cela vient du premier des ministres de Bongo qui un roi de la bassesse courtisane, il n’y a pas de quoi s’étonner.
La liste est bien connue nous la publierons en temps voulu. Nous n’avons pas voulu mettre les montants des provisions et les numéros de comptes car nous savons que la réalité est plus dramatique que ce qui y est présenté. Ces gens ont plusieurs comptes dans des paradis fiscaux et des biens meubles et immeubles dans toutes les parties du monde. Ils passent des week-ends dans les coins paradisiaques du monde, et les plus chers. Ils s’illustrent en affichant un luxe ostentatoire et insolent dans un pays ou le gabonais moyen a du mal à assurer son repas quotidien et est obligé de se nourrir à la décharge publique.
Un Yacht; des dépenses somptuaires
au détriment des gabonais
En passant par des quartiers comme Batterie IV, Haut de Gué-Gué  ou la Sablière, nous contemplons les beaux châteaux des enfants gâtés du régime, avec leurs toits ocres ou verdâtres en tuiles, ceinturées de hautes barrières, confiées à la surveillance de plusieurs gardes. Encore et encore, nous nous surprenons à nous demander  comment ont-ils construit ces jolies bâtisses.  Quelle profession ou quel métier exercent-ils pour réunir les colossaux revenus que nécessite leur construction ? Où est leur solidarité quand des compatriotes nécessiteux cohabitent avec cochons,  rats et moustiques dans Derrière l’Hôpital, Akébé ou Kinguélé ? Le salaire moyen d’un père de famille s’élève à 45000 francs cfa par mois (SMIG) soit 66 € environs.
La richesse des Bongo s’explique non seulement par ses actes de corrompu et corrupteur international (il recevait d’Elf aquitaine 400 millions de FF par ans), mais par la prédation des richesse nationale et l’appropriation de tout le patrimoine de l’Etat  du pétrole à l’immobilier. En effet cet homme est le plus grand propriétaire foncier de Libreville et y possède les trois quarts des terrains bâtis surtout ceux ou des bâtiments de l’Etat on été construit. Il encaisse les loyers correspondants et s’approprie au bout de quelques années ces bâtiments, grâce à des baux démagogiques. Il confiait cyniquement à la presse en 1993 que le palais rénovation était la propriété de l’Etat, mais le terrain sur lequel il était bâtit était sa propriété. L’Etat loue son terrain ! Allez y savoir à combien. Tout le littoral de Libreville, d’Owendo au Cap Esterias, en passant par le haut de gué-gué, les bas de gué-gué, Batterie IV, Montagne sainte, le centre-ville, les bâtiments administratifs et bancaires du centre-ville sont ces propriétés. Adepte du secret, Bongo, utilise beaucoup de prête-nom qu’il n’informe parfois pas de ces opérations. C’est ainsi qu’un de ses obligés a appris à sa grande surprise par la presse qu’il était propriétaire de l’une de ses nombreuses sociétés de Bongo.
Aujourd’hui encore, ces questions continuent de hanter les esprits des gabonais. Elles nous font pleurer des larmes de rage, nous qui, dans nos quartiers populaires, payons double pour ce que nous n’avons pas toujours fait : une fois en réprimandes et privations, et une autre fois en désespoir au fond de nous et de nos trous.
Le «Club Bongo » est resté après plus de quarante ans de prétendue indépendance, une équipe constituée de grands enfants auxquels il faut tenir la main pour leur éviter de se perdre en chemin. Nous avons donc le droit et le devoir, devant un tel scandale et une telle incurie, d'appeler au nettoyage des écuries pour que la justice règne. Un peuple indigné, à l’heure où on parle de difficultés économiques, de dettes extérieures, des roitelets couverts par la France ont porté une atteinte grave aux intérêts de plus de cent ans d’existence. Les seules préoccupations s’articulent autour de la façon dont chacun membre du « Club des milliardaires » jubilent sur le dos du gabonais. Pendant que les Institutions internationales, exigent au Gabon de «serrer la ceinture », les enrichis d’hier et d’aujourd’hui préfèrent se faire plus discrets. Mais la misère insupportable, la pauvreté, la malnutrition vécues au quotidien nous donneront toujours cette abnégation au changement de ce système politico-mystique qui exhibe la honte à la face du monde. Car, on ne peut rester longtemps victimes des événements qui font de vous un souffre-douleur et un objet de risée.
Dans tous les cas, la gloire du système Bongo aujourd’hui, pas plus qu’hier, réside dans ce qui est folklorique, dérisoire et futile. On est ramené un demi-siècle en arrière, à une époque où Senghor pouvait écrire : « Je déchirerai les rires Bananias sur tous les murs de France ». La différence aujourd’hui, est qu’il ne s’agit plus du colon qui malmène le Noir, mais de cet astronaute croulant, voulant remplacer le colon mais qui interprète si  mal le jeu. En effet, les limites et les imperfections du projet matérialiste déployé par le Clan-Bongo, suscitent aujourd’hui la nécessité d’une attention particulière, afin de permettre le jaillissement d’une classe novatrice et mobilisante.
Bongo a créé dans « son peuple », deux catégories de classes sociales. Même avec nos yeux d’enfants à cette époque, nous cernions déjà intuitivement que les dés étaient pipés à l’origine. La classe insolente et arrogante des riches côtoie en la snobant par des artifices matériels, la classes des pauvres, des miséreux. Dans les plans du tyran, il faut absolument empêcher l’éclosion de la classe moyenne, celle qui porte le flambeau et l’étendard des revendications.

Pour pérenniser cette diabolique répartition, la classe aisée multiplie subterfuges, pièges et verrouillages de toutes sortes pour conserver la haute main sur l’essentiel des richesses du pays, bien à l’abri, sous la cape du Chef qui les couve. Faut-il encore plaindre les membres de cette caste, eux qui ne se sont donnés que la peine de naître, eux qui ne connaîtront plus l’angoisse des affres de la misère  qu’ils ne subiront plus ? Lorsqu’ils décident de se montrer, ils pêchent par ignorance et entêtement, non conscients des problèmes du bas-peuple.

La classification bongoïste de la couche des pauvres se subdivise en deux sous-groupes. D’une part, les analphabètes et les illettrés, souvent prompts à utiliser la manière forte pour revendiquer. Mais ce sous-groupe est si malléable et corvéable, trop sensible aux restes gargantuesques des princes pour affirmer et maintenir une quelconque conviction. Inapte à maîtriser ses instincts, misérable, ce sous-groupe casse et pille à l’occasion des manifestations qui engendrent parfois la maladresse consternante de la classe aisée.

dimanche 24 février 2013

Le secteur éducatif au Gabon: destruction des ressources humaines du futur pour une dissolution de l'Etat nation



Une salle de classe au Gabon:
un pays riche producteur de pétrole
Que dire du secteur éducatif au Gabon sinon une garderie des enfants gabonais quand une meilleure instruction des enfants des barons se fait dans des écoles européennes. Les propos tenus par le parlementaire belge Van Der Bosh au sommet UE/ACP de 03/2001 est une partie de la réalité. Ce parlementaire dénonçait le fait « que le Gabon affiche le taux de survie scolaire le plus bas d’Afrique noire ». Autrement dit le taux des jeunes gabonais qui échouent dans le système scolaire et en sont chassés est le plus élevé en Afrique. Personnellement, je ne souscris pas à la rumeur qui fait passer les gabonais pour des «simples idiots à la grande bourse et au crâne creux». Les gabonais ne sont pas plus bêtes que les autres peuples d’Afrique ou d’ailleurs. En tout cas, quand des possibilités sérieuses d’épanouissement intellectuel leur sont données les gabonais l’ont démontré, ils soutiennent la concurrence internationale sans faillir. Le problème actuel du système éducatif c’est qu’il a été conçu, n’ont pas pour favoriser l’élitisme, la connaissance et le savoir mais pour faire des gabonais des simples ouvriers. Quand Bongo Ondimba affirmait dans un de ses discours : «que la recherche des hauts diplômes est une hérésie» il ne le disait pas en pensant au sens pratique et fonctionnel d’une formation, mais plutôt au fait que lui et «son» Gabon n’ont plus besoin de penseur ni des concepteur de la société, il était là pour le faire.


En tout cas la déliquescence, la mauvaise répartition et le manque des établissements scolaires publics au Gabon est un secret de polichinelle. Après quarante cinq ans de pouvoir, le régime des Bongo est incapable d’offrir aux jeunes gabonais des conditions d’apprentissage minimales. Les jeunes gabonais se retrouvent assis à même le sol dans des classes de quatre-vingt voir cent élèves, dans des salles exiguës à l’école primaire, ou même en plein air. les instituteurs se servent du charbon de bois comme craie pour écrire sur un tableau.. noir!. Que dire des instituteurs, excédés par les conditions inhumaines de travail et des salaires dérisoires, sont obligés de faire d’autres petits travaux pour arrondir les difficiles fins de mois. Ces hommes sont envoyés aux confins du territoire pour aller former des jeunes gabonais et meurent bien souvent à cause des conditions de vie difficiles (pas de salaire, pas de logement, pas de soins, restauration par la charité de certains villageois, etc). Au finish après quelques années de souffrance ils finissent par abandonner leur lieu d’affectation pour se rendre en ville et bien souvent à la capitale Libreville. Que deviennent alors les jeunes gabonais laissés au village ? Les parents n’ont que deux choix : Soit, ils gardent leur enfant à côté d’eux et cela contribue d’avantage à augmenter le taux de personnes non scolarisées, soit, ils l’envoi chez un hypothétique parent résident en ville. Celui-ci étant déjà chargé avec ses propres enfants peut décliner ou accepter la demande d’aide. Mais dans tous les cas, l’enfant a très peu de chance de réussir. Compte tenu de ses conditions d’existence il est éjecté de l’école quelques années plus tard sans possibilité de poursuivre des études dans un autre établissement ou sans réorientation. Dans un pays ou pour avoir une place au Lycée ou au collège, il faut avoir «un parent», une connaissance, ceux qui n’en ont pas se retrouvent comme des milliers d’autres dans la rue. Le système que nous dénonçons dans cet article crée, par toutes les manœuvres dilatoires, des exclus de la société qui n’ont d’autres choix que la délinquance et la facilité. Les jeunes, déplacés de leurs villages pour des causes d’instruction, ne peuvent et ne veulent plus retourner au village. D’ailleurs pour faire quoi? Quand ils viennent découvrir la ville et la modernité galvaudée du système, la facilité dans la délinquance devient l’attrait. Le régime a institué ce système qui consiste à inculquer des valeurs négatives aux jeunes gabonais. Ainsi le goût de l’effort a disparu. Ce système de déplacement des élèves vers des centres d’instructions urbains qui n’ont pas des structures d’accueils comme des internats, loin de favoriser l’efficacité et l’efficience du système éducatif, provoque un dépérissement et à la clé une déconnexion des élèves avant le terme de la formation (17000 enfants quittent chaque année le système scolaire sans diplômes et sans la moindre chance d’être réintégré dans une filière de formation artisanale ou professionnelle). Ceux qui  y parviennent affichent un niveau très bas par rapport à la normale. C’est l’une des raisons qui pousse les établissements d’enseignement européens à rétrograder systématiquement tous les détenteurs des titres gabonais à une année en dessous du niveau affiché.

un panel d'étrangers étranges à la tête du Qabon
Si le système scolaire à la base ne marche pas comment une société moderne peut-elle se renouveler ? Bongo et ses complices ont irrémédiablement, sinon durablement compromis l’avenir de la jeunesse gabonaise et partant du Gabon tout entier.
Finalement, pour avoir revendiqué une école démocratique ouverte à tous, pour s’être battu contre une éducation à deux vitesses une école pour les riches et l’autre pour les pauvres, Martine Oulabou, enseignante, que nous rendons hommage ici, a payé de sa vie son combat pour une école saine. Elle a été assassinée par des tueurs de Bongo.
La répression violente:
la seule réponse du régime au mal éducatif
Les étudiants de l'université nationale de Libreville appelée pompeusement Université Omar Bongo pour les besoins de gloriole, subissent tous les jours les affres de ce système. Pourtant ces problèmes sont vieux comme l'université elle même. Depuis la première grève des étudiants de l'UNG en 1977-1978, les revendications estudiantines sont toujours les mêmes et les réponses gouvernementales du régime des Bongo toujours les mêmes: répression violente, séquestration des étudiants, violations des franchises universitaires, viols d'étudiantes (1990), assassinat, emprisonnement, persécution et corruption des leaders des étudiants . Pourtant le Gabon, qui est l'un de rare pays africain à payer des bourses aux étudiants d'autres pays (Cap-vert, Bénin) et qui comble de l'incongruité, se permet de financer à hauteur de vingt millions de dollars une université riche d'un pays riche, est incapable d'apporter des solutions simples aux problèmes recurents de notre système éducatif. Cela prouve à suffisance que, comme les dignitaires du régime l'avouent souvent: "ce n'est pas un problème des moyens, mais une question de volonté politique". La chose est dite la situation calamiteuse de notre système éducatif est voulue. Le régime ne se sent pas concerné par l'éducation des gabonaises et des gabonais, d'ou la propension à pourvoir aux étrangers des postes qui peuvent valablement êtres occupés par des gabonais. Quand on détruit ainsi les ressources humaines d'un pays c'est pour mieux dissoudre l'Etat nation dans une sorte d'Etat virtuel dirigé par les étrangers depuis l'étranger. Le peuple gabonais, par la conférence nationale souveraine que les gabonais appellent de tous leurs voeux, doit mettre en accusation ce régime pour haute trahison.