Perspectives

lundi 6 août 2012

Précisions de Jean Ndouanis sur la plainte à la CPI



Il m’est revenu que certains individus mal intentionnés (probablement les partisans du régime Bongo-PDG) utilisent mon nom sur la toile pour me faire dire ce que je n’ai nullement dit ou écrit. Cela est de bonne guerre et procède de la désinformation habituelle du régime et de la décrédibilisation que celui-ci fait à l’endroit des gabonais qui s’élèvent contre sa tyrannie. 

Il me revient alors le droit de faire les précisions suivantes :

1/ J’ai introduit en janvier 2010 une demande d’ouverture d’information pour assassinats, meurtres, viols, voies de fait, violences aggravées contre des ressortissants de Port-Gentil auprès du Tribunal pénal international sur les crimes perpétrés à l’occasion du coup d’Etat électoral et militaire d’Ali Bongo Ondimba. Ceci pouvant s’ouvrir sur une plainte des parties lésées auprès de cette institution internationale.

2/ Un accusé de réception de la demande m’a été envoyé.
Cet accusé de réception confirmait la réception de la demande d’information et l’inscrivait au registre des communications du bureau du TPI.

3/ Une pré enquête a été ouverte, aussi bien sur moi-même, l’auteur de la demande, quant à mon sérieux et à ma personnalité, mais aussi sur les faits allégués. Cette pré enquête a duré deux ans et demi. Les conclusions de celle-ci sont positives aussi bien sur mon sérieux que sur les faits allégués.

4/ Le 26 juin 2012, le TPI a jugé que les faits allégués ainsi que d’autres faits consécutifs aux assassinats de 2009 étaient suffisamment graves et font désormais l’objet de l’ouverture d’une information pour assassinats politiques. Cette information s’appuiera, non seulement sur les documents et preuves fournies, mais aussi sur les rapports des services de renseignement de l’ONU ainsi que des autres officines.

5/ Le bureau du procureur du TPI m’a demandé de fournir tout élément supplémentaire susceptible d’étoffer le dossier. 

A cet effet, un certain nombre de témoignages des parents des victimes me sont déjà parvenus et je les ai transmis au bureau du procureur du TPI. 
J’invite à ce propos toutes les victimes qui ne l’ont pas encore fait,  à me transmettre leurs témoignages, les documents (photos, vidéos, actes de décès avec mention de la cause, etc). En tant que témoins ils bénéficieront de l’anonymat et la protection des témoins comme il est d’usage à la CPI. Vous pouvez transmettre vos informations à l’adresse e-mail suivante :

 ndouanisjean@yahoo.fr          Tél. +32 475 473 999      

Ou directement à l’attention de 
Monsieur M.P. Dillon
Chef de l’Unité des informations et des éléments de preuve
Bureau du Procureur
Post Office Box 19519, 2500 CM The Hague, The Netherlands
Boîte postale 19519, 2500 CM La Haye, Pays Bas
Telephone / Téléphone:             + 31 70 5158515       • Facsimile / Télécopie: + 31 70 5158555 • http://www.icc-cpi.int. E-mail : otp.informationdesk@icc-cpi.int

Dans le dernier cas vous voudriez bien mentionner la référence du dossier : 
OTP-CR-40/10

Par ailleurs un collectif des victimes du coup d’Etat de 2009 au Gabon sera constitué prochainement. Il aura pour taches, entre autres, de recueillir tous les témoignages des exactions commises sur tout le territoire national de 2009 à ce jour par le régime d’Ali Bongo Ondimba.  Cela permettra de constituer des éléments à charge contre le régime imposteur de Bongo Ondimba Ali (BOA). Je demande aux gabonais d’y adhérer massivement en aidant ce collectif dans son travail.

Je demande aux gabonais d’être courageux pour que justice soit faite. La peur et la corruption sont les deux mamelles qui constituent l’armature de ce système criminel intégré qui nous dirige depuis 45 ans. Si nous vainquons la peur et la corruption nous vaincrons le système. Il s’agit ici ni de vengeance, ni d’honneur, ni de gloire, ni de richesse, mais tout simplement de justice. Notre liberté et notre dignité en dépendent. Il faut que les tenants de la dictature des Bongo comprennent désormais qu’ils ne peuvent plus impunément assassiner des gabonais pour des motifs politiques ou rituels sous de prétendus prétextes de troubles à l’ordre public.

6/ Je n’ai jamais retiré cette demande d’information, au contraire, une plainte est en cour, un avocat a été désigné et un compte bancaire pour les souscriptions de soutien pour la procédure sera prochainement ouvert. De plus, un pôle juridique comprenant des ONG, des hommes politiques européens, des députés et les membres de la coordination UPG Europe a été constitué pour suivre l’affaire. Ceux qui affirment que l’affaire a été abandonnée se font des lubies, car elle n’est qu’au début. En tout cas s’ils pensent tromper les gabonais, cette fois ils se trompent d’époques et de gabonais. 

7/ J’affirme ici au peuple gabonais que le régime de terreur et de corruption que ce pouvoir utilise pour réduire les gabonais ne m’impressionne pas. Je le connais et je le combattrai jusqu'à sa fin inéluctable.

Ainsi dés l’introduction de la demande d’information à la TPI, des inconnus ont menacés ma personne et ma famille, des écrits et têtes de mort ont été peint à la peinture rouge sur les murs de ma propriété en Belgique, des coups de fils anonymes passés à des heures tardives sur mes numéros privés que j’ai du changer plusieurs fois, la subordination des membres de ma famille au Gabon pour me demander d’abandonner les poursuites, etc. De même ma voiture a été volontairement accidentée à l’arrêt à mon domicile par une voiture immatriculée en France (fausse immatriculation Il s'agissait d'une voiture Peugeot 205 bleue immatriculée en France portant l'immatriculation 380 XAZ 08.). C'est là des pratiques biens connues des barbouzes du régime des Bongo: faire peur.

L'autre pratique c'est la corruption, l'achat des consciences. Ils ont tenté de me corrompre à deux reprises en me proposant l’argent enfin que j’arrête la procédure. Ce que j’ai, de toute façon, exclu. Cet activisme rétrograde prouve que nous avons frappé la ou ça fait mal: leur sentiment d'impunité absolue doublé d'un ego démesuré.

De tout cela, une plainte pour dégradation et destruction de la propriété privée a été introduite contre X et elle est pendante à ce jour. De même une ouverture d’information pour menaces de mort est ouverte contre Ali Bongo Ondimba, principal bénéficiaire des faits incriminés et possible commanditaire, et donc co-auteur des actes posés. 

Les tribunaux belges jouissent de la compétence universelle pour juger des actes de cette nature même quand ils ne sont pas commis sur le territoire Belge. Ces actes ont étés commis sur le territoire Belge contre un individu qui jouit de la protection de l’Etat Belge : cela veut dire que dés que le lien entre cet homme, (B.O.A) et les menaces sera établi, il sera susceptible d’arrestation et de poursuite, malgré son statut. Il a intérêt à rappeler ses chiens, ils sont bien connus et sont sous surveillance.


                                              



En conclusion

A l’évidence, les tenants du régime des Bongo pensent que Jean Ndouanis est influençable ou corruptible. C’est mal le connaitre. S’ils avaient un peu de mémoire, ils se seraient rendu compte qu’il s’agit ici du même Ndouanis meneur principal des troubles de 1989-1990 à l'Université Nationale du Gabon (pompeusement rebaptisée Université Omar Bongo) et des réseaux de l’UPG. Ceux-ci ont abouti aux évènements du 17 janvier 1990, de mai 1990 et des 22, 23 et 24 février 1994. Les menaces, les arrestations, les sévices subis (tortures suivi de fracture du bras, fracture de la jambe gauche, etc), les tentatives d’assassinat par empoisonnement en 1990, le guet-apens au quartier Matanda à Port-Gentil en 1994, les propositions de poste, les propositions d’argent, les affectations disciplinaires, la non affectation, les suspensions de salaire, la menace de radiation, fausse accusation de préparation de coup d'Etat et de complot, bref, ne l'ont jamais fait plier. A ce propos, en 2002 selon l'hebdomadaire JA il aurait préparé une guérilla avec l'aide de 4000 mercenaires de la DSP de Mobutu en attente dans la forêt gabonaise, des militaires gabonais tapis dans l'armée gabonaise. Tout ce monde aurait été dirigé par les services actions de l'armée Belge, bref de la paranoïa. Quant il s'est avéré que c'était une affaire montée de toute pièce par des pédégistes (aidés en cela par un pigiste camerounais de JA) dans le but d'extorquer l'argent aux Bongo, ils ont photocopié l'article en plusieurs exemplaires et les ont nuitamment glissées sous les portes des domiciles des membres de la famille Ndouanis au Gabon. Menaces à peine voilées de représailles sur la famille) etc. Tous ces actes ne l’ont jamais impressionné. C'est ce même Ndouanis qui a coordonné l'opposition UPG ACR pour battre BOA aux élections du 30 août 2009 en Europe. Il connait le système et ses faiblesses.

Ces évènements, pour votre mémoire, ont permis aux gabonais de vaincre la peur et de descendre dans la rue pour protester contre le régime Bongo, réclamer le multipartisme, la démocratie et la fin des privilèges des barons du PDG. En tout cas une conférence nationale a été organisée. Bien que celle-ci était teintée d’une forme de folklorisme et d’une naïveté infantile pour beaucoup de participants, elle a tout de même pondu des résolutions qui auraient pu faire avancer le Gabon vers la démocratie et la paix. Les manipulations et les manœuvres dilatoires du régime Bongo ont réduit à néant les résolutions de ce forum du peuple gabonais. Depuis lors, les leaders de ce forum, les leaders étudiants des mouvements du 17 janvier 1990 ont subis diverses persécutions, certains ont étés assassinés, d’autres ont été emprisonnés et mis au secret, d’autres ont fuit le pays pour l’exile, d’autres ont intégré le système Bongo-PDG en acceptant des postes et de l’argent.

Mais pour l’essentiel, nous sommes restés conformes à nos convictions et à nos engagements de 1989 : Faire du Gabon un pays libre, un Etat de droit ou régnera une véritable démocratie, une justice équitable, une justice sociale et un bien être pour tous.

Notre engagement trouvera toujours les principes de nos convictions, le courage de les exprimer et celui d’agir pour le bien du peuple gabonais. L’assassinat, la corruption et tous les artifices du système Bongo-PDG pour terroriser les gabonais ne nous feront pas renoncer à nos convictions, à nos actions pour un Gabon libre, juste, démocratique et économiquement prospère.
                               
Pour notre conscience toutes les grenouilles dansent de la même façon c'est pourquoi les tenants du pouvoir en Afrique sont comme leurs sorciers : leurs oreilles n’écoutent qu’une fois brûlées. D’où, la curieuse ressemblance de leurs fins tragiques. Les leçons d’histoire n’intéressent presque jamais les potentats africains. Ali Bongo, tout comme Moubarak, Ben Ali ou Kaddafi, n’échappera pas à son destin, qu'il se le tienne pour dit.

Moi, tout comme mes compagnons, n'avons peur de personne. Chaque fois que nous recevrons un coup nous en rendrons plus.

Jean Ndouanis
http://jean-ndouanis.blogspot.be/



dimanche 5 août 2012

Le CNC Viol le droit d'expression des Gabonais, en application des lois iniques, il suspend des médias libres "La Une" et "Ezombolo"




La mise en place et l’application des lois iniques qui violent les droits du peuple gabonais, à l’expression de ses opinions, à sa liberté de manifestation, la criminalisation des manifestations sociales, est une fois de plus un acte totalitaire d'une dictature aux abois. Je m’élève contre ces lois qui abrogent toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. J'estime que le peuple a le droit de violer ces lois iniques et injustes, car ces lois sont faites pour violer ses droits. Aussi je lance un appel à l'endroit de ces journaux pour qu'ils ne s'abaissent pas devant les injonctions d'une institution aux ordres d'un pouvoir politique tyrannique.

Chers visiteurs

La liberté d’expression est un préalable à tout système démocratique. Elle ne peut être limitée que par la loi. Or, sous le régime des Bongo la censure n’est pas une décision judiciaire faisant suite à la commission de crimes ou de délits, mais une simple décision administrative à caractère évidemment politique. En effet aucun juge d’instruction n’a jamais été en mesure d’établir le délit et de saisir le Tribunal. 

Le Conseil National de la Communication (c’est-à-dire le juge administratif et non pas le juge pénal) interdit les médias libres en raison du trouble à l’ordre public suscité par la polémique autour des actes illicites posés par les membres du régime Bongo. Le délit de diffamation, de trouble à l’ordre public sont du domaine du juge pénal et non du juge administratif, le CNC n’est donc pas fondé de statuer sur la liberté d’expression des gabonais. En effet l’article 94 de la Constitution de la République gabonaise stipule que le Conseil national de la communication (CNC) est chargé de veiller, entre autres «au traitement équitable de tous les partis et associations politiques», au «respect des statuts des professionnels de la communication», à «l’harmonisation des programmes entre les chaînes publiques de radio et de télévision», «à la protection de l’enfance et de l’adolescence dans la programmation des émissions diffusées par les entreprises publiques et privées de la communication audiovisuelle» ou à «la défense et à l’ illustration de la culture gabonaise», Il n'est nullement chargé de se substituer au juge pénal.

Les interdictions administratives successives au Gabon au cours des six dernières années illustrent l’incapacité du régime des Bongo à répondre à la contradiction autrement que par la censure et la propagande, et son renoncement aux principes fondamentaux de la démocratie. Ces interdictions administratives de télévisions et médias libres visent à l’évidence à empêcher les citoyens gabonais de prendre connaissance d’un point de vue particulier sur la gestion de leur pays, alors même qu’un débat est ouvert sur de possibles implications des politiques et mesures anachronique du gouvernement des Bongo. En ce sens, elles contreviennent aux résolutions 381 et 819 de l’Assemblée générale des Nations Unies, lesquelles font obligations aux États membres de « supprimer les obstacles qui empêchent les peuples de procéder au libre-échange des informations et des idées, condition essentielle de la compréhension et de la paix internationales. »

La légitimité du pouvoir d’Ali Bongo ne repose pas sur un mandat populaire, mais sur le soutien affiché par le système médiatique, une armée prétorienne et la droite de Sarkozy. Un régime pré-démocratique, où la classe dirigeante s’appuie sur son dispositif d’influence pour désamorcer la contestation par l’intimidation, la menace et la terreur et faire accepter à une majorité, des lois qui ne seront, en définitive, favorables qu’à une minorité. Les apparences démocratiques sont sauves, notamment les scrutins électoraux, partant du principe que le camp contrôlant les mass-médias et subventionnant la classe politique bénéficie d’un avantage décisif.
Précisément, du point de vue de l’oligarchie, l’objectif est de prévenir la reconstitution des forces qui avaient fait triompher le peuple en 1990. Pour y parvenir, sa priorité tactique est de s’assurer que seuls les partisans du système sont les seuls à pouvoir exploiter les médias. Ils s'assurent ainsi, un bâillonnement du peuple gabonais.

Devant tant despotisme, j'apporte mon soutien aux journaux Ezomblo et la Une. Ils peuvent trouver sur ce blog un relais pour diffuser leurs articles.


A ce propos je publie ici le communiqué du Front des indignés:


Le vendredi 3 août, le Conseil National de la Communication (CNC) a décidé de suspendre La Une et Ezombolo pour une durée de six mois. Selon le CNC, ces deux journaux « menacent gravement l’ordre public », violent « l’ordre constitutionnel établi » en lançant un « appel à l’insurrection » pour avoir critiqué le président de la République, le premier ministre et le président sortant de la Commission de l’Union Africaine.


Cette suspension est la suspension de trop. Elle survient de façon arbitraire alors que, sans être inquiétée, à chacune de ses parutions, la presse pro-présidentielle diffame et injurie systématiquement des compatriotes et traine dans la boue toute forme de contestation, le quotidien L’Union n’hésitant pas à insulter des diplomates et membres de gouvernements étrangers, et La Griffe à injurier et caricaturer, entre autres, l’archevêque de Libreville, première autorité morale du Gabon qui n’est pourtant pas réputé pour son engagement contestataire.


La société civile gabonaise dénonce cette volonté de mettre en coupe réglée notre presse libre. Elle réaffirme sa détermination à défendre ses libertés d’opinion, d’association et d’expression.


Elle met en garde le pouvoir politique contre son réflexe totalitaire qui méprise nos aspirations, ainsi que nos droits et libertés fondamentaux. Ce n’est pas en interdisant les rassemblements, l’expression libre et la contradiction qu’il pourra s’imposer. Même par la force.


Le respect des institutions implique que ces dernières respectent d’abord le citoyen. Tant que le pouvoir d’Ali Bongo et ses valets s’entêteront à nous considérer comme de grands enfants qu’on mène à la baguette, nous ne le reconnaîtrons jamais comme quelque autorité que ce soit. Tant qu’il nous considérera comme les sujets d’un despote qui a pour seule légitimité un héritage dynastique, il trouvera des citoyens engagés résolument à prendre leurs responsabilités afin de conquérir la souveraineté et le respect qui leur sont confisqués. Par conséquent, nous invitons solennellement les responsables de La Une et d’Ezombolo à ne pas se soumettre aux décisions arbitraires d’une Institution aux ordres.


De fait, nous proclamons solennellement notre résistance et notre détermination à lutter sans relâche pour reconquérir notre dignité de citoyens libres, quoi qu’il nous en coûte.


Fait à Libreville, le 4 aout 2012


Pour le Front des Indignés


Le porte-parole

jeudi 2 août 2012

L'Etat Bongo-PDG: Du système d’échecs à l’échec du système


Au travers d’artifices aussi ostentatoires et extravagants, quelle image et quelle idée du Gabon les coquins de la république souhaitent-ils nous inculquer ?  Nous mesurons et appréhendons très bien qu’il nous revient la lourde tâche de reconstruire le rêve brisé d’une nouvelle manière de vivre, d’un nouveau pays, bref, d’un nouveau monde. A notre corps défendant, nous avons le devoir de sauver notre avenir, fortement compromis par le système Bongo qui, au nom des principes carnassiers d’une époque révolue, cherchent à empêcher la nécessaire ascension d’une nouvelle génération : sommes-nous donc si inextricablement impliqués et liés à l’ordre et au désordre ambiants, pour oser changer les choses ?

En raison de l’importance de l’économie dans le développement d’une nation, les bourdes du système Bongo en la matière sont monumentales. Pour corriger les effets corrosifs de tous les serpents de mer, il faudra la volonté du plus grand nombre de patriotes. Monsieur Bongo et sa bande ne chanteront plus la palinodie, eux qui ont eu plusieurs fois, l’occasion d’ouvrir la boîte de Pandore, mais ont refusé de regarder la réalité en face, au point de faire du Gabon, le paradis des occasions ratées. Nous savions déjà que la société gabonaise n’était unie qu’en apparence, mais nous n’aurions jamais imaginé que le désastre pût atteindre de telles proportions où des jeunes, plutôt que de rester la conscience critique et éveillée de la société, contraints par toutes sortes de pactes mystiques, volent, pillent et tuent comme leurs aînés.

Au mépris de toute autocritique, les tenants et les limiers du système Bongo jugeront mes écrits et idées d’iconoclastes, d’incandescentes et même d’intégristes. Qu’à cela ne tienne, puisque Bongo n’a pas besoin de conseils ! Mais le désastre est énorme : même ceux de la « génération Bongo » (grossier plagiat de la «  génération Mitterrand » en France), sont déçus ; tous les maîtres à penser et tous les gourous n’ont pas réussi à guérir le mal existentiel gabonais, ni à extirper la détresse morale d’une société en mal de modèles. Pourquoi continuer à suivre leurs enseignements ? Que les œillères volontaires et les certitudes non fondées ne nous trompent point sur les invités à tous les râteliers : on est en République !

Dans les doutes du système Bongo, nous en sommes arrivés à perdre les mobiles animateurs et déterminants de l’engagement pour la vie, pour l’existence. Les croyances erronées, les images déformées et les certitudes affichées d’un héritage factice, ont fini par nous faire peur. Nous ne retrouvons plus la place qui convient au peuple gabonais, ni à l’homme, au Gabonais de condition modeste, dans ce monde.
Avant de sonner l'hallali contre nous les partisans du changement, Monsieur Bongo Alain, connaissez-vous une peur pire que celle-là ?

Monsieur Omar Bongo, n’a jamais entretenu avec la vérité, des relations stables. Tout dans la vie de cet homme est apocryphe. Il serait né un beau jour de 1935, longtemps avant ou un peu après, personne ne peut vraiment dire ni le pourquoi, ni le comment des choses. Il n’est visiblement pas resté longtemps sur le banc de l’école : il n’a aucun condisciple connu. Même le Général Kwagou (paix à son âme !) l’a connu à l’origine, plus dans les virées nocturnes et les bagarres de nuit, qu’aux remises des prix et diplômes. Il est venu au Gabon, par les forces coloniales il a soumis et assujetti un peuple dès son arrivée au pouvoir au Gabon ; ce qui est un comble pour quelqu’un qui est né congolais.

Son fils, successeur au trône, n’est pas moins mystérieux. Il serait né d’une fillette de 12 ans par césarienne au Congo Brazzaville. Il serait venu au Gabon après les indépendances. Il aurait eu son bac et son doctorat en droit. Bref, comme son « père » l’était, OBI Jeffrey OJUKWU Alain Bernard Ben Ali Bongo Ondimba, né à Enugu, est une fiction inventée de toute pièce pour les besoins des forces d'occupation et de pillage du Gabon. En tout cas, les gabonais savent que cet homme est arrivé avec sa sœur au Gabon, dans le courant des années 1968-1969, en plaine guerre du Biafra. Il avait entre 7 et 10 ans. D’ailleurs il n’a jamais présenté des photos de lui avant cet âge au Gabon. L'acte de naissance qu'il a présenté pour se comporter comme un candidat aux élections présidentielles est un faux grossier, que le faussaire le plus nul peut établir. Par ailleurs, étant né des parents gabonais à l'étranger, un jugement portant transcription de son acte de naissance devrait être établit. Non seulement l'acte de naissance attestant sa naissance au Congo n'existe pas, mais le jugement autorisant sa transcription dans les registres d'Etat civil du Gabon, n'existe pas non plus.

Avec leur PDG, ils ont paupérisé le peuple. Incapables de lui procurer un minimum de bonheur, ils brillent par des méthodes barbares et criminelles. D’un caractère acariâtre, Ali Bongo, tout comme son père, ne supporte pas la contradiction. Il aime la chasse et chasse toujours ses opposants, lorsqu’il ne les trempe pas dans ses magouilles. Voilà l’homme, avec son caractère et ses penchants, avec parfois des sursauts de génie diabolique qui rachètent quelquefois sa légendaire médiocrité.

Depuis que nous avons pris conscience des faits politiques de notre pays, nous n’avons jamais connu que lui Omar, l’homme des plateaux Batéké, sa famille, son PDG et la cohorte d'étrangers que l'Etat Bongo se sert pour asservir le peuple gabonais. On commence à s’en lasser. D’une certaine façon, depuis 1990, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’opposition qu’il a fabriquée l’a maintenu au pouvoir ! Des missiles mystiques alpha et kappa au boycott des élections, des grèves générales postiches aux moments de réflexion, des opposants ont joué le rôle de thalidomide, de régulateur des tensions.

Des PTT de Brazzaville au cabinet de Léon MBA, à tous les sommets franco-africains, des interventions militaires à la couverture des assassinats des opposants sur le territoire français, de l’omniprésence française dans la politique et l’économie gabonaise, la France a misé sur la docilité, l’inculture et les maladresses des Bongo pour assurer la défense de ses intérêts. A l’aide d’accords léonins, et sur le dos du peuple gabonais, la France continue à couver et à encourager la dictature familiale des Bongo.
N'avons-nous pas aussi droit à un peu de bonheur et de dignité ? L’ancien colonisateur ne peut-il pas mettre en place une politique qui favorise la fin des dictatures dans ses anciennes colonies ? Promouvoir l’établissement et l’émergence d’une véritable démocratie ? Permettre la liberté de choix des populations enfin de voir éclore des horizons nouveaux qui mettront fin à la famine, à la maladie et à la souffrance de tous ces peuples opprimés en Afrique et dans le tiers monde ?

La réponse à toutes ces questions est oui ! La France peut le faire mais ne veut pas le faire pour une raison simple : Elle et tous les autres pays de l’occident, se nourrissent des dictatures du tiers monde, donc de la famine, des maladies et des souffrances des peuples de ces pays. En effet s’ils sont riches c’est grâce à cette politique d’asservissement des autres peuples du monde entier qui se fait depuis des siècles. Toutes les dictatures du tiers monde ont étés installés et imposés aux peuples de ces pays par les occidentaux au nom d’une prétendue politique de lutte contre le communisme. A la fin du communisme ces dictatures sont toujours en place. Cela veut dire que leur mise en place répondait plutôt à d’autres préoccupations qu’à des préoccupations idéologiques de guerre froide entre les deux blocs. Ces dictatures garantissent la protection des intérêts locaux des puissances occidentales. Alors ces dernières rendent la politesse aux dictateurs en maintenant leur présence militaire sur le sol de ces pays. Et surtout en surarmant ces régimes pour lutter contre toute velléité de rébellion de leurs peuples respectifs.
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Les maîtres du monde ne peuvent donc pas rendre la liberté aux pays du tiers monde. Il faut que ces derniers luttent pour l’avoir. Rendre la liberté à ces peuples signifierait dans leur entendement, de renoncer à une grande partie de leur liberté et de leur puissance. La politique de spoliation et de pillage des ressources du tiers monde qu’ils ont mis en place est si injuste qu’aucun dirigeant du tiers monde, qui aurait été choisi librement par son peuple, ne pourrait l’accepter. Cette politique serait donc remise en question immédiatement, et la notion d’intérêts auxquelles ils sont attachés revue et corrigée.

Cette situation se justifie par exemple par l’absence incroyable de toute démocratie ou liberté chez les producteurs des matières premières stratégiques dans les pays du tiers monde. Aucun de ces pays ne possède un régime émanant de la volonté du peuple. Des dictateurs sanguinaires aux monarques corrompus du golf arabo-persique la situation est la même : Les dirigeants sont choisis dans les bureaux calfeutrés des multinationales occidentales ou dans les salons huppés des dirigeants américains et/ou européens. Le gâteau est trop bon pour le céder aux véritables propriétaires. Non comtent d’avoir vider l’Afrique de sa plus valide population, par l’esclavage et la colonisation, l’occident organise un pillage systématique de ce qui reste comme ressource exploitable dans le tiers monde. Dans quelques années il ne restera plus rien et les africains seront livrés à eux-mêmes. Mieux les occidentaux viendront nous revendre, au prix fort, à ce qu’ils nous ont volé. Cela se voit aujourd’hui par les vols pratiqués par les transnationales pharmaceutiques. Celles-ci prélèvent dans les pays du tiers monde des molécules et des structures cellulaires sur le vivant et la nature. Ils déposent ensuite des brevets sur ces substances et poursuivent ensuite en justice tous ceux qui utilisent, pourtant de façon naturelle, cette substance. Le cas de l’Iboga, plante gabonaise qui a donné naissance à l’ibogaïne, drogue de substitution totalement naturelle, pour lutter contre la douleur et la fatigue, est symptomatique à cet égard.

On voit bien que la liberté et la démocratie constituent un «luxe» accordé aux seuls occidentaux. Pour l’Afrique, comme le disait l'ex président français Jacques Chirac, c’est un luxe qui n’est pas permis aux africains.
Mais les gabonais ont un sens de l'humour légendaire: s'ils ont surnommés les tenants du pouvoir dictatorial d'Ali Bongo "les émergents", ce n'est pas parceque le Gabon émerge, mais parce qu’ils sont les seuls à émerger.


Quelques recommandations pour éviter au pays une profonde crise allant jusqu’à la guerre

1- Réinventer l’Etat gabonais

Le système politique, économique et social mis en place par la France et ses marionnettes au Gabon n’a pas été à la hauteur des intérêts politiques et sociaux du peuple gabonais. L’effondrement politique, économique et social est dû à ce système qui s’est illustré par une politique néocolonialiste, hégémoniquement criminelle, protégeant un système criminel intégré érigé en ethnodictature.

La reconstruction de notre pays ne peut donc se faire que sur des bases complètement différentes. Les objectifs d’un nouvel ordre économique et social de notre nation ne peuvent plus être fondamentalement ceux d’un régime capitaliste, mais plutôt ceux qui augmentent le bien être de notre peuple jusqu’au villageois le plus arriéré du pays.

Nous nous devons donc de réinventer l’Etat, dans son organisation, dans son administration et dans son fonctionnement. De recréer des nouvelles formes d’économies adaptées à notre culture, à notre environnement, à notre climat, à notre géographie à nos mœurs à nos mentalités, bref à notre nature de gabonais et de peuple souverain.

Nous devons créer des nouvelles formes de répartition de la richesse nationale et des ressources de notre pays en toute équité sans léser qui que ce soit.

Nous devons rendre la dignité et l’espoir à notre peuple en instaurant une justice juste et équitable ou les corrupteurs, les assassins, les criminels d’Etat aux cols blancs seront jugés et punis.

Réinventer l’Etat, veut dire pour nous asseoir des nouvelles mentalités basées sur la guerre à la maladie, à la malnutrition, à la famine, à l’analphabétisme, à l’insécurité et à la corruption.

Le premier acte à poser est la réorganisation de l’Etat par une régénération véritable du pays. Nous devons mettre en place des véritables lois de décentralisation de l’Etat. De telles sortes que tous les villages et toutes les localités du pays soient rattachés à une commune.
Un système d’adresses fiables basée sur l’habitation, la localité et non plus sur la boite postale. Il est important que tous les villages et localités du pays soient reliés à réseau routier fiable, une adduction en eau potable et une alimentation en électricité et en téléphone, condition indispensable de la relance économique tous azimuts et de l’attrait des investisseurs. Cette situation implique la mise en place des conseils généraux par département dont les obligations seront clairement définies par la loi.

 L’homme étant au centre de notre action, toute personne vivant au Gabon doit avoir une assurance maladie universelle. Cela suppose un meilleur contrôle de notre population par l’octroie d’un numéro national et d’un numéro de sûreté.

2- Des hommes et des femmes nouvelles pour un nouveau Gabon

Le Gabon est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Délabrement psychologique, moral, politique, économique. Pour l’en sortir il faut des gens en qui le peuple a confiance. Or ce n’est pas l’apanage des gens qui dirigent le Gabon depuis plus de quarante ans. Personne dans ce pays n’ignore les pratiques ni les méthodes de gouvernement de cette équipe. Tous sans exception sont responsables de la chaotique gestion des affaires du pays. Ils doivent, un jours ou l’autre, en répondre devant le tribunal du peuple. Aucun d’eux n’est dédouanable de la haute trahison envers le peuple gabonais.

Notre conviction est qu’il faut des hommes nouveaux qui n’ont pas trempé avec le système criminel qui dirige notre pays. Il faut un sursaut national, une équipe nouvelle avec des idées nouvelles. Nous savons que les gabonais ne sont pas idiots que les autres peuples du monde.

Dés que les conditions d’un véritable choix libre, transparent et démocratique seront établies, ils n’hésiteront pas à envoyer les Bongo et son équipe dans les poubelles de l’histoire. Ils sauront qui choisir. Les gabonais libres ou qu’ils soient dans le monde sont prêt à assumer les responsabilités qui sont les leurs devant l’histoire. C’est pourquoi nous proposons au régime actuel de remettre le pouvoir au peuple par l’organisation des élections libres sous supervision internationale. Tout autre élection organisée sans le contrôle d’institutions internationales neutres portera atteinte à la sincérité et à la crédibilité du scrutin. Par conséquent, il sera nul, et de nul effet. Nous nous réserverons dés lors le droit de toute action que nous jugerons nécessaire pour le rétablissement du pouvoir du peuple.

3- Mettre en place une économie qui profite à tous

Les calculs macroéconomiques qui n’ont pas d’incidences sur l’assiette du gabonais ne nous intéressent pas. Une politique économique qui ne fait pas reculer la pauvreté et la misère ne nous intéresse pas. L’économie de la cueillette menée par le régime de Bongo nous a amené à la faillite. Il est clair qu’il faut désormais une politique de production qui nous amène non seulement à l’autosuffisance, mais également à la production de la richesse. Pour notre indépendance, il faut réduire notre dépendance de l’extérieur en matière alimentaire, en biens et équipement de première nécessité. Nous devons mener une politique volontariste qui favorise l’effort, la création, l’innovation. Le fondement de notre action c’est de faire en sorte que pour la première fois, la richesse du Gabon profite au peuple. C’est une question de réalisme économique. Il faut que la population gabonaise constitue un marché réel. Sa faiblesse n’est pas un handicap pour développer et relancer l’industrie.
Notre conviction est que le nombre d’individus n’est pas le critère essentiel pour le développement d’une économie mais la qualité des gens, en matière de compétence technologique, constitue un atout qui peut permettre de créer, d’innover, de produire et de réexporter les excédents de production vers des marchés régionaux. Pour cela il faut apprendre aux élèves, aux étudiants, bref aux gabonais, à créer eux-mêmes des emplois.

4- Réduire les dépenses de fonctionnement

Le Gabon n’a pas besoin d’appui budgétaire extérieur pour son fonctionnement. Si c’est le cas actuellement, c’est que, ceux qui gouvernent notre pays le font mal. De même, moins d’Etat mieux d’Etat.

Notre conviction est que la pléthore gouvernementale qui dirige notre pays est coûteuse, inutile et improductive. Un gouvernement de dix sept membres est nettement suffisant pour diriger notre pays. Par ailleurs des nombreux services qui ne servent qu’à caser les copains, les copines et les coquins de la république du même nom sont aussi inutiles et improductives. Ceux-ci doivent être supprimés.  Les ressources tant humaines que financières qui en seront dégagés doivent êtres réorientés vers des secteurs à haut rendement.
En tout cas le Gabon a suffisamment de ressources propres pour que les dépenses de fonctionnement soient couvertes. Rien qu’avec les recettes tirées de la douane, nous pouvons couvrir des salaires. En plus en rationalisant mieux la collecte d’impôts, de taxes d’habitation, les impôts fonciers, les impôts de société, l’impôt sur les fortunes, les ressources du sous-sol, de la forêt, du tourisme, de l’art, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, etc, nous pouvons nous permettre de faire fonctionner le Gabon jusqu’à l’établissement d’une économie compétitive.
Le maître mot de notre politique économique est la rationalisation des investissements et des biens par rapport aux nécessités. Des réflexions sectorielles doivent êtres menées. Ce qui suppose le ciblage des secteurs prioritaires et l’identification des domaines d’orientation de l’investissement étranger. Notamment ceux qui sont à l’origine de notre déficit commercial. Cela nous permettra, à terme, de réduire de moitié, le volume des importations en favorisant le développement sur place de la petite industrie productive et manufacturière, génératrice d’emplois.

Nous rappelons que sur 480.000 gabonais en âge de travailler moins de 48000 ont un travail effectif et à peine 8000 personnes travaillent dans le secteur moderne. Nous avons la conviction qu’avec une rigueur budgétaire que nous sommes capables de mettre en œuvre nous n’avons pas besoin d’aller chercher des ressources ailleurs.
Il reste que pour des projets intégrés ou des projets lourds nous pouvons solliciter l’aide extérieure, mais seulement dans le cas ou ces projets répondent de façons claires à nos préoccupations de développement ou de relance de notre économie.

En tout état de cause la justesse d’une ligne politique se juge, en définitive, aux résultats. La politique est loin d’être la théorie, c’est la négociation permanente entre l’idéologie et la réalité quotidienne. C’est pourquoi à notre foi, à notre volonté, à nos convictions doit s’ajouter une prise permanente avec la réalité sur le terrain. En d’autres termes nous devons périodiquement réadapter nos choix par rapport aux nécessités du terrain.

Un article du journal Echos du Nord vient démontrer que Nicolas Sarkozy et sa garde ont bien soutenu le coup d'Etat électoral d'Ali Bongo contre la remise des documents compromettants.

Quand Sarkozy a volé au secours d’Ali Bongo ! 

http://libererlegabonde44ansdedictaturedesbongo.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/08/01/quand-sarkozy-a-vole-au-secours-d-ali-bongo.html

 Boukoubi, Bile Bi Nze et consorts devront inventer un autre mot qu’ingérence lorsqu’ils qualifient les interventions du PS et des Verts. Car les transmissions captées par le Silam, le centre des écoutes téléphoniques au Gabon apprennent que leur champion a largement bénéficié des appuis stratégiques de l’Elysée. Sinon, il n’aurait jamais gravi les marches du perron du Palais du bord de mer. L’Elysée était en amont et en aval. A cet effet, Robert Bourgi avait annoncé les couleurs : « La France n’a peut-être pas de candidat, mais mon candidat c’est Ali Bongo, de façon subliminale les Gabonais comprendront ». Le message était clair. Message rendu d’autant plus clair qu’à ce moment Sarkozy n’arrêtait pas de dire l’envers de sa position. A savoir que « L’Elysée n’avait pas de candidat ». Et que seule la constitution devait prévaloir. C’était le côté officiel de l’affaire. En coulisse il était aux manettes via sa garde rapprochée (Robert Bourgi, Claude Guéant, et Alain Joyandet le plus actif dans le hold up électoral), et les relais du village françafricains : Stephane Bellati, à l’époque Chef de poste de la DGSE* au Gabon et l’ambassadeur de la France au Gabon, Michel Roisin.

 Au mois d’août période de pré campagne et de campagne. L’opposition certainement informé des préparatifs au sein du ministère de la Défense, demande avec intensité la destitution d’Ali Bongo dudit ministère. Dans la foulée le président de la République qui assure la transition, Madame Rose Francine Rogombe sous la pression de l’opposition qui a décidé de faire entendre sa voix en prenant la rue et des personnes de son entourage cède et relève Ali Bongo de ses fonctions. Sur ce, exactement le 14 août 2009, celui que Robert Bourgi désigne par le nom de code « Saint cyrien », explique à Bellati « qu’initialement un arrangement avait eu lieu pour assurer en temps voulu l’intérim du ministre de la Défense par un autre ministre, mais il semble que Madame la Présidente ait reçu des pressions qui l’ont amenée à s’exprimer plus tôt que prévu ». Il était donc question pour Ali Bongo de conserver le contrôle du ministère de la défense. A quelles fins ?

La conversation entre les deux se poursuivait comme suit ce jour là : « Il n’y a pas de conséquence immédiate sauf que c’est l’évidence qu’elle n’est pas hermétique aux pressions, qu’elle est fragile, influençable, alors que des assurances avaient été données de Paris, par conséquent, il faut en prendre acte car elle même ouvre la boîte de Pandores ». Rose Rogombe avait-elle préféré se fier à son intuition plutôt qu’aux « assurances données par Paris ». Sans doute, ce fait d’armes sera la cause de sa mise au ban dans la suite du processus plus tard par l’establishment qui recevait désormais ses ordres d’un simple candidat à l’élection. Rose Rogombe devenait-elle une épine dans le pied de la France au risque de voir son plan bouleversé.

La France de Sarkozy était en action. Bellati dira savoir « M. Bongo très occupé par la campagne, toutefois, il aimerait pouvoir le croiser sachant qu’il peut se rendre disponible à tout moment ». En quoi l’Elysée pouvait-elle continuer de clamer sa neutralité lorsque la branche locale des renseignements est impliquée à ce point. Et ce avec la mission diplomatique française ? Ce même jour, le 14 août, le patron de la DGSE Gabon informe l’ambassadeur Roisin « des dernières péripéties de l’actualité, à savoir la déclaration de Madame la présidente faisant état de la destitution du gouvernement du candidat controversé, M. Ali Bongo ». Et que « des proches du candidat Bongo, (Frédéric Bongo) lui ont fait remarquer que l’on est sorti du cadre constitutionnel, et cela vaudrait la peine d’en parler demain matin ».

Les transmissions du Silam rapportent que « L’ambassadeur Roisin est d’accord, toutefois il se demande si cette décision n’est pas la simple formalisation de ce qui était attendu. Pour Bellati ça va plus loin, car cela anticipe cette formalisation et c’est relativement mal pris, toutefois, on l’a assuré qu’il n’y aura pas de conséquence ». L’ambassadeur Roisin qui vient de suivre RFI pense que la radio française « a traité l’information sur un mode qu’il qualifierait de neutre ». Pour lui, « RFI utilise un autre mot » et dit « a été déchargé de ses fonctions avant la campagne, et aucun remplaçant n’aurait été désigné pour le moment ». Quant à Bellati, il dira avoir« reçu une version plus abrupte des gens concernés, ils en parleront demain ». 

L’affaire du ministère de la Défense prendra d’autres proportions quelques temps après notamment le 17 août 2009, à en croire les indiscrétions du Silam. Florilèges. « Ali Bongo veut exposer à Lemboumba (Jean pierre Lemboumba Lepandou, coordinateur des services de la Présidence. NDR) un autre souci de grande importance. Il a l’impression que Madame Rogombé, sous l’instigation des ‘’généraux’’ dont Auguste Roger Bibaye Itandas et Ntumpa, voudrait nommer un nouveau ministre de la Défense sans consulter qui que ce soit ! Il ajoute qu’il est de plus en plus significatif, que sous la poussée de son entourage, elle souhaite une transition plus longue ! Lemboumba est d’avis d’arrêter ça rapidement, c’est intolérable ». Ali Bongo fera aussi savoir au coordinateur qu’il avait remarqué que Ntumpa et Bibaye étaient proches d’elle Lemboumba en colère, va alors lancer : « Ntumpa est du Haut Ogooué. Il ne peut accepter ça, il faut arreter ça ! il devine que le but est de faire partir Ali pour le remplacer par son oncle de Ngouoni ». Il s’agissait de Ngari oncle d’Ali Bongo.
Or pour Lemboumba « Ntumpa c’est l’homme de votre oncle ». Ali Bongo marque son inquiétude : « Ça va commencer à devenir dangereux ! ils vont devoir faire une intervention brutale auprès d’elle ». Il poursuit : « Le gros problème qui se présente, c’est que tout le monde va partir sur le terrain et qu’elle va faire ce qu’elle veut. » Pour apaiser les soucis d’Ali Bongo, Lemboumba prenait l’engagement de parler au président de la République assurant la transition le lendemain. C’est dans le fil de cette conversation que le coordinateur annonce à Ali Bongo que « leurs amis lui ont téléphoné à trois reprises hier pendant la nuit, pour lui avouer qu’ils sont préoccupés par les ‘’menaces qui planent sur la colonie française’’. Ils lui demandent de venir à paris pour en parler ». Sur ce, Ali Bongo exprime à Lemboumba qu’il souhaite que l’ambassadeur de France aille voir la Dame (il s’agissait de Rogombé) pour clairement lui dire ; « finissez avec cette transition parce que nous, on va très mal prendre ça si vous continuez comme ça !» Le 18 Août, Robert Bourgi confirme à Ali Bongo qu’il attendait Lemboumba à Paris. « Ils devront être offensifs auprès d’eux, bien leur expliquer la situation, avec les tenants et les aboutissants. Il faut qu’ils comprennent la nécessité pour eux d’agir ». Aux inquiétudes d’Ali Bongo, Lemboumba fera le maximum pour le rassurer : « ils feront tout », lui dit-il. C’est à l’issu de ce voyage que les choses vont s’accélérer à Paris. Le 23 août à 16H38, Jean Pierre Lemboumba Lepandou rappelle Robert Bourgi au 33 6 48 00 50. Ce dernier avait cherché à le joindre. Lemboumba informe Bourgi qu’il a fait au candidat le compte rendu qu’il souhaitait qu’on lui fasse. Le coordinateur confirme au « Monsieur Afrique » de Sarkozy qu’il est attendu sur Libreville et qu’il devait lui transmettre des documents importants ainsi que des DVD. Sur ce Bourgi informe son interlocuteur qu’il y a deux jours il avait « un message très important à faire passer à Ali ». Il voudrait savoir si « le Saint Cyrien (Frédérick Bongo) a transmis le message ». Lemboumba va avouer que ce message n’a pas été transmis. Il demande alors à Bourgi « de le laisser tomber. De ne plus passer par lui ». Bourgi est d’accord. De Frédéric Bongo il dira : « c’est un garçon qui ne se pénètre pas de l’importance du moment ». Ce que Bourgi juge « gravissime » car le message était « hyper important ». Et d’importance il en avait. De quoi était-il question ? L’avocat explique à Monsieur le coordinateur que « Le Grand Chef », Sarkozy l’a appelé. Ils ont longuement parlé de la situation.
« Le Grand Chef a décidé d’envoyer, mardi, Alain Joyandet chez le « voisin d’à côté », Obiang Nguema. « Il devra lui donner des consignes très strictes », précisant que : « Ali est notre protégé ; qu’il ne veut pas que le pays traverse une période difficile ; Obiang devra rappeler à l’ordre ses sbires ; Joyandet devra lui expliquer qu’il est préférable qu’il garde l’argent pour le bien de son pays, à lui ».Voilà des instructions fermes d’un « Grand Chef » à l’endroit du « Petit Chef » qu’est Obiang. Bourgi reprécisera donc pour se résumer que « Joyandet part donc mardi matin (25/08) à 6H00, heure locale, arrivera à Bata, à 13H00, sera emmené directement chez Obiang, où ils déjeuneront, en tête à tête, et deux heures après, il redécolle pour Paris ».
De son côté Lemboumba « approuve la décision prise par le « Boss », car pour lui, « c’est la bonne décision ». Il demande à Bourgi « d’activer Dénis Sassou Nguesso ainsi que Paul Biya. » Toutefois pour lui, « la personne idéale en ce moment est Biya, et qu’en appoint, il peut utiliser Denis ». Bourgi promet de faire répercuter le message le soir même. Lorsque Zacharie Myboto, lors de la rencontre entre l’opposition et Nicolas Sarkozy en Mars 2010 avait déclaré à ce dernier que le président actuel a été mis au pouvoir par une puissance occidentale, il ne croyait pas si bien dire. Sarkozy dans son hypocrisie légendaire avait exigé des excuses à ces « Africains » qui « n’étaient pas assez entrés dans l’histoire ». Mais les faits aujourd’hui disent bien qu’il était à la manœuvre. Et sur ce Boukoubi comme Bile Bi Nze et consorts devraient définitivement se taire. Et ce n’est qu’un début.

Par D. ENAME (Echos du Nord)